On poursuit #Noelenpoche avec "Le poison du doute" de Julien MESSEMACKERS aux éditions Le Passage, désormais disponible en poche chez Pocket.
Margaux a 42 ans. Elle est mariée avec Philippe Novak, lui en a 52. Ils ont un garçon de 7 ans, Romain. Ils habitent un pavillon et vivent dans un petit paradis naturel, la Baie de Somme. Elle est infirmière et associée avec une autre professionnelle, Virginie, une amie. Si le relevé du courrier est une activité négligée, une enveloppe retient pourtant l’attention de Margaux. Elle vient des services de police. Elle est adressée à Philippe qui y découvre une convocation. Lors de l’entretien avec les fonctionnaires, il subit un interrogatoire un brin insistant, sous l’oeil de Judith Balmain, Capitaine du SRPJ de Versailles, en charge de l’instruction d’une affaire non élucidée de familicide commise il y a 17 ans maintenant. Plus que cet entretien, une perquisition de la maison est rapidement faite. Tous les effets personnels se retrouvent sens dessus, sens dessous. Il ne faudra pas plus d’un article de presse avec les initiales de Monsieur et le métier de Madame pour que le solide édifice familial ne soit mis à mal, mais là commence toute l’histoire.
Ce thriller psychologique est tout à fait redoutable.
Julien MESSEMACKERS ne s’y trompe pas. Avec des personnages qui pourraient être vous, qui pourraient être moi, le lecteur tombe inévitablement dans le piège de l’identification. Derrière les apparences d’une vie familiale réussie, à en croire le portrait rapidement brossé, pourrait bien se cacher le plus noir des hommes, ou pas. Le titre est parfaitement choisi, c’est bien le doute qui vient s’immiscer dans la routine familiale parfaitement huilée.
Vous l’avez compris, ce roman est aussi policier. J’avoue que le personnage de Judith Balmain est mijoté aux petits oignons, une femme qui ne lâche rien d’une affaire qui aurait pu être classée depuis longtemps, une femme qui a des convictions et qui a toujours obtenu de sa hiérarchie de poursuivre les investigations, une femme obsédée par chaque détail, une femme, aussi, qui n’hésite pas à jouer avec le feu.
Outre la psychologie des personnages minutieusement ciselée et l’intrigue diaboliquement orchestrée, ce roman choral est aussi remarquable pour sa construction narrative. Tour à tour, Julien MESSEMACKERS donne la parole à chacune des trois femmes autour desquelles tout se joue.
Bref, ce roman est une pépite de cette fin d’année 2020. Ne passez pas à côté !
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