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Recherche pour “une famille normale”

2016-06-08T22:13:06+02:00

La maladroite d'Alexandre SEURAT

Publié par Tlivres
La maladroite d'Alexandre SEURAT

Ce livre, je l'ai lu parce qu'il fait partie de la sélection du Prix littéraire Cezam. J'en avais entendu parler mais j'avoue qu'il me rebutait.


Diana a 8 ans, c'est à cet âge qu'arrive l'irréparable. Arthur, son frère d'un an plus âgé, a été conçu dans la perspective d'un mariage qui n'aura jamais lieu, elle vivra le même sort. Sous le coup de 2 ruptures successives, la mère décide de retrouver le foyer d'antan et de vivre sa grossesse chez sa mère, la grand-mère donc. Le moral n'est pas bon et puis un jour, elle décide qu'elle accouchera sous X. Aucune négociation possible. Ainsi, à la naissance de la petite Diana, sa mère la déclare mort-née à son entourage. Prise de remords, au bout d'un mois, elle se rend à l'orphelinat pour récupérer son enfant. Elle renoue une relation avec le père biologique de Diana, elle quitte la maison avec lui et les 2 enfants. Le destin de l'enfant est scellé !


Alexandre SEURAT porte un regard croisé sur la vie de cet enfant et sur la spirale infernale qui s'est mise en place. Au tout début, il fait la part belle à l'environnement familial. Tour à tour, la grand mère, la tante, les cousins... relatent des événements, des anecdotes, des petits riens qui pourtant suscitent l'émotion, alertent. Et puis, avec l'école, les professionnels commencent à entrer dans ce jeu de rôles. L'institutrice, la directrice, le médecin scolaire... gravitent autour de l'enfant, se posent des questions, échangent, recoupent des éléments qui là aussi, mis bout à bout, commencent à faire beaucoup. Avec l'évolution de la situation et la gravité que prennent les faits, ce sont les services de police et de justice qui s'emparent de la situation mais... il sera trop tard.


Ce roman, c'est la chronique d'une mort annoncée. Il n'y a malheureusement pas d'illusion sur la destinée de cet enfant.


Pour tout dire, j'ai été mal à l'aise à la lecture de ce texte. Autant, adolescente, je lisais beaucoup de romans sur l'enfance maltraitée, autant, aujourd'hui, je fuis ce sujet en littérature. La forme de l'écrit n'a fait, je crois, qu'amplifier ce sentiment. J'ai lu ce roman comme un documentaire, un rapport qui aurait pu être rédigé dans la perspective d'un procès. Je n'ai malheureusement pas réussi à prendre le recul nécessaire pour lui préserver sa qualité de roman. Il faut dire que des faits tels que relatés peuvent être lus dans la presse dans une écriture journalistique pas si éloignée de la plume d'Alexandre SEURAT.


Ce roman, c'est aussi un regard porté sur notre société, sur des réalités de misère sociale qui se transmettent de génération en génération, sur des familles malmenées par la vie :


Une famille bricolée, oui, une famille rapiécée, une famille où rien ne se dit, mais où les drames se passent au vu de tous, et en silence, sans que personne ne s'interpose. P. 19

C'est encore un roman qui parle d'individus repliés sur soi, éloignés les uns des autres, sur la défensive. Il y a un terme récurrent dans le propos d'Alexandre SEURAT, le mot "distance", il figure même 2 fois dans une même phrase :


Le médecin scolaire m'a demandé avec beaucoup de correction et de distance, professionnelle, Que puis-je pour vous ?, et d'emblée ce regard qui signifie la distance entre nous [...]. P. 62

La maladroite d'Alexandre SEURAT

Ce roman, c'est enfin le portrait de nos institutions d'aujourd'hui, de la lenteur des dispositifs administratifs, de l'impuissance de ceux qui voient, de la nécessité d'apporter des preuves alors que dans ce type de situations il n'y a que présomption, d'innocence bien sûr, c'est la loi qui le garantit.


A la fin de la lecture, une chape de plomb s'est abattue sur moi. D'un naturel optimiste, je me suis retrouvée aculée devant autant de circonstances aggravantes. Le défi ne serait-il pas impossible à relever, du point de vue du collectif comme de l'individuel ? Pour continuer d'avancer, il faut vraiment beaucoup croire en l'humanité et espérer que ça soit encore possible même si, assurément, tous les êtres ne naissent pas égaux.


Il s'agit du 3ème roman de la sélection, voici mon classement :


La dernière page de Gazmend KAPLLANI reste en 1ère place,


Kokoro de Delphine ROUX prend la 2ème,


Pour La maladroite, ça sera la 3ème !

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2022-07-12T06:00:00+02:00

Une princesse modèle de David BRUNAT

Publié par Tlivres
Une princesse modèle de David BRUNAT

Les Éditions Héloïse d’ORMESSON, je les aime pour leur ton, leur sensibilité, je les aime passionnément pour leur approche de l’art. Il y a eu "Baisers de collection" de Annabelle COMBES, "Ma double vie avec Chagall" de Caroline GRIMM, je découvre maintenant avec admiration la vie d’Hélène GALITZINE, modèle du peintre Henri MATISSE, sous la plume de David BRUNAT : « Une princesse modèle », un premier roman.

Si Hélène GALITZINE a du sang princier dans les veines, elle vivra surtout l’effondrement de tout un empire. A 8 ans, son père décède du typhus dans les geôles de l’armée rouge, laissant sa veuve seule pour élever une fratrie de quatre enfants. La famille s’exile en Allemagne puis en Italie. Elle s’installe à Arco près du Lac de Garde, là où sa mère s’emploiera à tenir une pension de famille. Hélène est une enfant qui aime la vie, éprise de liberté dont l’éducation sera confiée à des religieuses. Sa mère décédée, un nouveau départ est envisagé avec sa tante. Cette fois, c’est Nice qui devient le lieu de vie de la famille, c’est là qu’elle va se marier, avoir deux filles, travailler dans la haute couture et rencontrer le peintre, le maître du fauvisme avec qui elle va vivre des moments d’une intense complicité, une nouvelle vie s’offre désormais à Hélène GALITZINE.

Dès les premières lignes du roman, David BRUNAT nous fait part de sa démarche et des espaces de liberté qu’il s'est accordés pour évoquer l’itinéraire d’une femme dont la postérité est aujourd’hui assurée par la voie des toiles peintes de Henri MATISSE.


Mais après tout, un romancier peut affabuler à sa guise et n’a pas de comptes à rendre à la vérité. Ce n’est pas un historien, mais un faiseur d’histoires. Pas un mémorialiste, mais un machiniste des sentiments. Pas un moraliste, mais un conteur et un marionnettiste. P. 26

L'auteur s'approprie la voix d'Hélène GALITZINE  elle-même pour retracer un itinéraire aussi chahuté que rocambolesque. Il brosse le portrait d'une femme "modèle", une femme qui a su s'adapter aux circonstances de la vie, à moins que son existence relève d'une autre puissance. David BRUNAT nous fait ainsi toucher du doigt les contours du destin, un sujet universel et intemporel. De tous temps, l’homme s’est intéressé à la force suprême ou au hasard des coïncidences pour justifier le fil de son existence.

A partir de l'histoire singulière d'une famille d'immigrés, russes, David BRUNAT évoque un large mouvement migratoire ayant donné lieu à une implantation massive dans le sud de la France, notamment sur Nice. Il s'en saisit aussi pour retracer une fresque historique sur une quarantaine d'années, donnant à voir une page de la grande Histoire.

Enfin, et là c'est un autre sens du mot "modèle" que va explorer David BRUNAT pour nous faire entrer dans l'atelier du peintre Henri MATISSE. Hélène GALIT fut l'une des muses du grand maître du fauvisme. C'est à travers les confidences d’Hélène GALITZINE que l’on découvre les centres d’intérêt du peintre, ses sources d’inspiration. Elle rencontrera Lydia DELECTORSKAYA, modèle également, qui, à la mort de l’artiste, vouera sa vie à une juste reconnaissance de la grandeur de son art.

Si la question de l'immortalité transcende le roman, l'art peut assurément devenir le canal de la postérité, c'est le fil que va tisser David BRUNAT. Que le peintre du bonheur, comme ses modèles, en soient assurés, plus jamais je ne regarderais une toile de l'artiste comme avant.

Plus confidentielle et pourtant, la maternité peut elle aussi offrir une certaine forme de postérité. Je ne l'avais jamais abordée de cette manière...


Mais l’expérience de la maternité constitua, à sa façon, une révélation spinoziste. […] Une descendance est une forme d’immortalité ou du moins d’existence continuée. P. 77-78

C'est aussi pour ça que j'aime la littérature, porter un nouveau regard sur les choses de la vie. 

Dans un exercice narratif à deux voix, David BRUNAT pose des questions existentialistes et philosophiques, la cerise sur le gâteau d'un roman historique et artistique. Un premier roman prometteur sachant que l'homme a déjà fait ses preuves en matière d'écriture, il est homme de lettres et a déjà écrit des récits de vie sur Steve JOBS, Giovanni FALCONE, et puis un livre sur l'histoire du Titanic.

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2019-06-06T06:00:00+02:00

Ces rêves qu'on piétine de Sébastien SPITZER

Publié par Tlivres
Ces rêves qu'on piétine de Sébastien SPITZER

Alors que la maison d'édition Albin Michel s'apprête à publier "Le coeur battant du monde", le tout nouveau roman de Sébastien SPITZER, je choisis aujourd'hui d'extraire ma #citationdujeudi de son premier roman "Ces rêves qu'on piétine", un immense coup de coeur découvert grâce aux 68 Premières fois.

Il explorait alors le destin d'une femme,  Magda Konzerthaus, l'épouse de Joseph Goebbels. Dans sa vie, elle a renié son passé, sa famille aussi. Son père "adoptif", Richard Friedländer, juif, déporté, mourra en 1939 au camp de concentration de Buchenwald malgré tous les appels lancés comme autant de bouteilles à la mer.

Ce roman est un petit bijou, alors, en attendant la rentrée littéraire de septembre, vous pouvez toujours le trouver en petit format, il est édité par Le livre de poche

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2019-11-14T22:42:33+01:00

La symphonie du Nouveau Monde de Lenka HORNAKOVA CIVADE

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La symphonie du Nouveau Monde de Lenka HORNAKOVA CIVADE

Ma #citationdujeudi est extraite du tout dernier roman de Lenka HORNAKOVA CIVADE : "La Symphonie du Nouveau Monde" publié chez Alma Editeur.

Avec Lenka, c'est une longue histoire. Il y a eu la découverte des "Giboulées de soleil" avec les 68 Premières fois, et puis "Une verrière sous le ciel" et enfin, "La Symphonie du Nouveau Monde".

3 romans, 3 coups de coeur.

Alors, quand l'équipe des bibliothèques d'Angers m'a proposé de présenter un roman de cette #RL2019, je n'ai pas hésité. Il y avait une place pour Vladimír VOCHOC, dont la mémoire est honorée aujourd'hui avec le mémorial Yad Vashem israélien édifié à Jérusalem, Josefa et sa famille, et puis cette poupée aux yeux de nacre.

Vous aussi, je vous souhaite d'


Ouvrir ce livre, c'est déverrouiller une porte bien cadenassée.

Merci infiniment à toute l'équipe des bibliothèques de m'avoir fait confiance ce soir (un véritable exercice que de présenter à l'oral l'un de ses coups de coeur !) et de m'avoir permis de (re)rencontrer Alexandre SEURAT. L'année 2020 sera ponctuée de quelques surprises mais chut !

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2018-05-31T06:57:39+02:00

J-4 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

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J-4 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

Le 4 juin, les résultats du #Prixdulivre France bleu_Page des libraires seront proclamés.

A chaque jour mon favori !

Si d'ici là, je devais voter pour "Fugitive parce que reine", le premier roman de Violaine HUISMAN publié chez Gallimard, je dirais qu'il s'agit :

- d'un roman familial, autobiographique, qui résonne comme une formidable preuve d'amour offerte par une fille à sa mère,

- du portrait d'une mère hystérique, excessive, souffrant d'une pathologie mentale, portée par d'immenses élans d'amour pour ses filles, victime des hommes, profondément humaine,

- de la révélation d'une très belle plume, délicate et sensible. 

En synthèse, ce roman bouleversant vous fera partager, le temps de votre lecture, l'intimité d'une famille d'aujourd'hui et suivre le parcours initiatique de deux enfants jusqu'à leur vie d'adulte.

Il mérite, lui aussi, toute sa place dans cette très belle sélection réalisée par le réseau des libraires.

Demain, je vous parlerai de "Kisanga" de Emmanuel KISANGA !

J-4 #Prixdulivre France bleu_Page des libraires

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2016-01-13T07:21:39+01:00

Avec cette tête-là de François FOLL

Publié par Tlivres
Avec cette tête-là de François FOLL

Gérard COLLARD a encore frappé ! C'est absolument incroyable... quand il présente un coup de coeur avec son amie Valérie EXPERT, à chaque fois j'adhère !!!


Nous sommes à la toute fin du XIXème siècle, c'est en 1899 que naît Joseph GUILLEMIN à Nantes. Son père est boulanger, sa mère vend le pain, et cet enfant naît avec un bec-de-lièvre. Son destin est tout tracé : il sera boulanger, comme son père et son grand-père "Avec cette tête-là" !


Mais c'est sans compter sur une scolarité agitée. Bouc émissaire de l'ensemble des élèves, il se fait maltraiter à l'insu de tous les adultes et dans des conditions odieuses. Entre boucs émissaires, des liens se créent ! David ARAN vient d'arriver. Son physique est singulier :


Petit et plutôt chétif, le nouveau venu avait le cheveu très noir, la peau mate et de grands yeux de myope qui, à travers des lunettes à monture métallique, lui donnaient un air de batracien étonné. P. 51

Au physique s'ajoute un nom de famille difficile à porter : Aran. Les métaphores ne tardent pas à tomber :


Tu pues le poisson, Aran. Dégage ! C'est ma place ! P. 55

Il n'en fallait pas plus pour que ces deux-là unissent leurs forces, à l'école et en dehors. Alors même que l'activité familiale occupe une grande partie des loisirs de Joseph, ses parents l'autorisent à inviter David à la maison, conscients de la solitude vécue par leur fils unique. Commencent alors des allées et venues entre les 2 familles : Joseph découvre un niveau de vie plus aisé, un univers culturel axé autour de la musique, l'expression de sentiments comme jamais il ne s'y était autorisé, excepté avec sa grand-mère aujourd'hui disparue.


Excellents élèves, leur scolarité va être menée en duo jusqu'au lycée. C'est à ce moment-là que la Guerre éclate et que leurs chemins vont se séparer.


Ce roman relate le magnifique parcours initiatique d'un garçon sur lequel s'abattent les déterminismes. Le 1er repose sur la catégorie sociale et l'activité professionnelle à laquelle sa famille ne peut imaginer qu'il échappe. Le 2d correspond au physique, objet de discrimination, y compris au sein de son propre environnement familial.


Avant même cette rencontre avec son ami David, la personne qui va être la plus importante dans l'ambition et l'espérance d'être autre chose qu'un boulanger pour Joseph, c'est sa grand-mère, une femme instruite et cultivée.


[...] s'intéressant à tout et soucieuse de transmettre à son petit-fils non seulement ce qu'elle savait, mais aussi l'appétit de ce qu'elle ne savait pas. P. 12

Ce passage très beau et très juste montre la richesse des apports des grands-parents dans la construction d'un enfant.


Le rapport aux livres qu'entretenait cette femme résonne totalement avec vos réalités quotidiennes, j'en mettrais ma main à couper ! Je pense aussi que je me serai bien entendue avec cette femme !


Les romans étaient le pain quotidien d'Yvonne Guillemin. Elle lisait lentement, prenait des notes, s'instruisait et complétait ainsi, pièce par pièce, un patchwork de connaissances lui permettant non pas de briller dans la conversation, mais parfois de surprendre. P. 49

Avec cette tête-là de François FOLL

Outre les apports de la littérature, François FOLL emmène également son.sa lecteur.rice sur le champ de la musique, des difficultés de son apprentissage mais aussi de la qualité des résultats à force d'entraînement. Le piano est parfaitement en harmonie avec le milieu juif dans lequel évolue David. Et pourquoi pas chez un boulanger ?


Ce roman présente aussi la qualité d'être historique. La 1ère partie reflète les conditions de vie d'une famille d'artisans du début du XXème siècle, la 2de relate tout un pan de notre Histoire, la condition de soldat des tranchées pendant la 1ère guerre mondiale. Ce roman est d'ailleurs dédié au grand-père de l'auteur, vraiment dénommé Joseph et lui aussi rescapé du Chemin des Dames.


Tous ces ingrédients portés par une écriture fluide, romancée, émouvante, donnent une puissance à ce roman exceptionnel. Cerise sur le gâteau, il fait 388 pages, de quoi le savourer à l'envi ! C'est un coup de coeur, assurément !


Merci Gérard !


Je ne résiste pas à partager cette très belle citation... qui donne un sens à la vie !


Les nouveaux ne savaient pas encore ce qu'était pour les rescapés des tranchées le simple fait d'être en vie, de sentir un rayon de soleil sur sa peau, de faire longuement tourner en bouche le liquide sombre d'un mauvais pinard, de déguster un plat chaud de haricots et de patates à la sauce bricolée. Bref, faute d'avoir cotoyé la mort, ils ignoraient le plaisir qu'il y avait à se sentir simplement vivant. P. 253

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2020-04-08T07:00:00+02:00

Eglise de Cassone de Gustav KLIMT

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Eglise de Cassone de Gustav KLIMT

Avec Florence&Littérature et Christine - Calliope&Pétrichor sur Twitter etEliane sur Insta, nous posterons chaque jour du mois d'avril une toile d’artiste. En cette période de confinement, nous avons choisi comme thème le vert de l’espoir.

"Moi et le villagede Marc CHAGALL, 1911

"Autoportrait au Collier d’Épines et Colibri" de Frida KAHLO, 1940

"El paseo" de Jade RIVERA, 2020

« Jacqueline avec des fleurs » de Pablo PICASSO, 1954

« Rythme, Joie de vivre » de Robert DELAUNAY, 1930

« Grand-père moustachu » d'Alix de BOURMONT, 2015

« Portrait de Julie Le Brun » d'Elisabeth VIGEE LE BRUN, 1787,

place à « L'Eglise de Cassone" réalisée par Gustav KLIMT en 1939.

Ce peintre, symboliste autrichien de la fin du 19ème siècle, je l'adore pour ses compositions d'une richesse inouïe. Je crois que je pourrais rester des heures devant une toile pour en découvrir les moindres détails. Je suis passionnée par les toiles miniaturistes et, avec Gustav KLIMT, j'avoue que je suis gâtée.

Ses collections sont nombreuses bien sûr. Mais il en est des privées, et c'est là que j'y ai puisé le vert !

En 1913, Gustav KLIMT séjourne en Italie, sur les rives du Lac de Garde, à Malsecine dans la province de Vérone. De ce village, il regarde les maisons en face par le biais d'un téléscope et nous en livre une représentation dans laquelle horizontalité (des maisons en espalier) et verticalité (les cèdres) se côtoient tout en beauté. 

Ce tableau me plaît beaucoup pour le panel de nuances, les couleurs sont d'une infinie diversité tout en restant dans les tons vert et bleu.

Impossible de citer ce peintre sans faire référence à un très beau roman de Martine MAGNIN, un coup de coeur pour "Le baiser de Gustav" aux  Editions Pierre Philippe. En avril l'année dernière, je disais :

 


Avec "Vigile" de Hyam ZAYTOUN, mon cœur s'est emballé dès la première page, ma respiration s'est coupée, je n'ai retrouvé un rythme cardiaque normal qu'en le refermant. Il n'y avait (que) 124 pages. Martine MAGNIN nous fait vivre un même tour de force, mais là, accrochez-vous, il y a 210 pages au programme ! Ouvrir le roman "Le baiser de Gustav", c'est assurément monter dans un ascenseur émotionnel, vous allez être suspendu(e) aux lèvres des médecins, vous allez vous emballer pour un frémissement de paupières !

Eglise de Cassone de Gustav KLIMT

Ne passez pas à côté !

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2021-12-20T07:00:00+01:00

Une fille sans histoire de Constance RIVIERE

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Une fille sans histoire de Constance RIVIERE

Pour la version "Noël en poche" du #calendrierdelavent 2021

J20 "Une fille sans histoire" de Constance RIVIERE, un roman publié chez Stock et plus récemment chez  Le Livre de poche, découvert avec les 68 Premières fois.

Tout commence avec une scène de tribunal, le jugement est sur le point de tomber. Adèle est prisonnière de son corps qui ne réussit pas à expulser le mot qui ferait toute la différence, celui qui lui offrirait la voie de la résilience, à elle et aux personnes qu'elle a trompées, abusées, manipulées. Les premiers faits remontent au 13 novembre 2015, le jour des attentats du Bataclan à Paris. Adèle habite au-dessus de la salle de spectacles. Adèle dort le jour, vit la nuit. Du bord de sa fenêtre, elle observe les hommes, les femmes, ceux qui sont à l'extérieur. Elle s'imagine une vie à travers eux. Alors, quand elle allume son poste de télévision pour comprendre le pourquoi des voitures de police, d'ambulances au bas de chez elle, qu'elle découvre le portrait d'une femme brandissant une photo de son fils, disparu, Matteo, le jeune homme qu'Adèle connaît, elle sort de chez elle et se rend à l'Ecole militaire, là où des équipes s'affairent à accueillir les proches des victimes dans l'attente de nouvelles. C'est à cet endroit qu'Adèle commence à semer les premières graines de ce qui sera bien plus qu'une affaire d'usurpation d'identité !

 

Dès les premières pages, le ton est donné, cinglant, percutant. Chaque mot est terriblement pesé. Tel un uppercut, ce livre va vous couper le souffle et vous tenir en haleine tout au long des 183 pages. Vous ne retrouverez un rythme cardiaque normal qu'une fois la lecture achevée.

A travers Adèle, l'écrivaine décrypte le phénomène absolument incroyable et pourtant bien réel d'une terrible imposture, celle du statut de victime d'un attentat. Le scénario, imaginé par Constance RIVIERE, est implacable. Chaque carte est  délicatement posée sur un château qui aurait pu ne pas s'écrouler, mais... le lecteur le sait dès le début, le jugement est tombé.

Là, pas de balles, mais des mots,  des paroles, des postures qui dévoilent, pour l'extérieur, le chaos dans lequel sombre chacun à l'intérieur.

Une lecture coup de poing.

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2015-03-29T12:15:46+02:00

Collection T

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Collection T

Je viens d'ouvrir l'oeil, no stress, on est dimanche !


Je prends mon temps, comme si de rien n'était et quand j'allume l'ordinateur, je découvre que j'avais oublié de changer l'heure sur mon réveil...


Je décide d'aller me chercher un petit croissant pour bien engager cette transition entre le sommeil et la réalité...


Mais, surprise, quand j'arrive devant la vitrine de la boulangerie-pâtisserie près de chez moi, le rideau est baissé. Normal, il est en réalité plus de 13 heures !!!

Collection T

De retour, je me fais un thé et là, un flash, je n'ai pas encore rédigé le post de la rubrique "T Time" du mois de mars.


Aïe aïe aïe, nous sommes dimanche 29, il est urgent d'intervenir...
Heureusement, j'avais fait mon marché autour de moi et j'avais quelque chose à vous présenter !


Je vais vous faire découvrir, si ce n'est déjà fait, une boutique qui a un très beau point commun avec "T Livres ? T Arts ?". Devinez quoi... elle a choisi d'utiliser cette lettre "T" pour représenter cette boisson chaude que nous aimons tous-tes avec un bon livre !!! Collection T, il fallait y penser...


Cette boutique se trouve à Paris, 53/55 rue des Martyrs.


Elle est tenue par une jeune femme, très sympathique et de très bon conseil. C'est une experte, ça se sent.


Elle oeuvre au milieu d'un petit "Paradis blanc" (quelques notes de la chanson de Michel Berger me reviennent en tête...). Pas mal pour une boutique de thé, le blanc, c'est le symbole de la pureté, non ? Alors quand il s'agit d'un thé, c'est plutôt approprié.

Après avoir plongé mon nez dans quelques pots, j'ai dû choisir. Guidée par mes parfums préférés, j'ai opté pour le "Mélange Atoll" composé de bergamote, vanille, orange, fleurs de jasmin" et pour "Chine rose Congou", du nom de la rose qui le constitue.


Et vous, que choisirez-vous ? Là est en réalité tout le problème car la collection est vaste. Mais lancez-vous, vous ne serez pas déçu-e-s...


Un petit conseil toutefois, vous pourrez laisser infuser votre thé quelques minutes supplémentaires au temps indiqué sur le sachet, le goût en sera plus fort sans devenir corcé.


Le temps justement, aujourd'hui, je risque bien de courir après toute la journée !!! A moins de suivre les conseils de Michel Berger justement : "[...] je m'en irai dormir dans le paradis blanc où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps, tout seul avec le vent, comme dans mes rêves d'enfants [...] ".


C'est bon, je retourne sous la couette... d'autant que j'ai un nouveau livre à commencer !

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2018-09-27T16:27:35+02:00

Lima-Trujillo et Huanchaco

Publié par Tlivres

La nuit passée dans le bus, arrivée sur Trujillo à 8h30.

 

Le comite d’accueil des chauffeurs de taxi franchi, les premiers repères pris, la Plaza de Armas nous tend les bras. Comme ses cousines, elle est carrée, fleurie, avec une sculpture en son centre, des édifices religieux autour.

 

Destination, le sud de la ville pour aller visiter le site de Huaca de la Luna, un site archéologique accessible en collectivo, ces petits mini-bus utilisés par les gens d’ici. Une fois installés avec nos sacs à dos, impossible d’en bouger d’ici le terminus !

 

Le site de Huaca de la Luna a été découvert en 1991. Les archéologues ont mis presque 30 ans à explorer le temple cérémonial de la civilisation Moche que nous visitons. 

 

Les murs édifiés dévoilent une construction en pyramide inversée en 5 étapes. Les premiers murs formaient le plus petit carré, de nouveaux étaient construits en élargissant l’édifice.

 

Les constructions étaient réalisées avec des briques fabriquées par les familles de la communauté. Il s’agissait d’offrandes. Chaque famille avait sa signature.

 

De très jolies fresques sont représentées sur ces 5 niveaux de murs, peintes à partir de couleurs naturelles (le noir avec du charbon, le blanc avec du calcaire, le jaune, le bleu et le rouge avec l’oxydation de minerais).

 

 

Les sacrifices humains qui y étaient pratiqués sont représentés sur ces dessins. Les Moches décapitaient les hommes.

 

Les archéologues sont encore en action sur la Huaca del Sol qui était un centré administratif et politique.

 

Entre les deux, une ville de plus de 20 000 habitants y était construite. Les premières fouilles laissent imaginer l’ampleur des travaux encore à réaliser pour mettre au jour l’ensemble des installations.

 

Assurément un site à visiter, guidés bien sûr !

 

Ensuite, retour en collectivo sur Trujillo pour mettre le cap sur Huanchaco, une cité balnéaire qui offre le charme de l’océan pacifique et de ses « Caballitos de totora ». 

 

Le coucher du soleil est splendide.

 

Dîner chez « My friend », un repas de poisson of course.

 

Le décalage horaire n’est pas encore très bien assimilé, bonne nuit !

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2022-12-15T06:58:26+01:00

S'adapter de Clara DUPONT-MONOD

Publié par Tlivres
S'adapter de Clara DUPONT-MONOD

On poursuit #Noelenpoche avec un roman de Clara DUPONT-MONOD, "S'adapter", aux éditions Stock, aujourd'hui disponible chez Le Livre de poche. Nouvelle référence du Book club, ce roman fut couronné par le Prix Goncourt des Lycéens 2021 et Prix Femina de la même année.

 

Il était une fois... c'est avec cette formule que commencent habituellement les contes de fées. Si la phrase n'est jamais prononcée dans le roman de Clara DUPONT-MONOD, c'est pourtant bien dans ce registre littéraire que l'autrice va nous plonger le temps d'une lecture.

Prêtant sa voix à des pierres cévenoles, l'occasion de personnifier Dame Nature qui occupe là une très grande place, Clara DUPONT-MONOD nous livre l'histoire d'une famille qui, après l'aîné et la cadette, voit naître un enfant différent, un enfant condamné à rester allongé et dont l'espérance de vie est comptée. Dans un cocon familial protégé, sous le regard attendri d'un grand frère attentionné et à distance d'une grande soeur révoltée, il se laisse porter. 

Cette fratrie, elle se bat avec ses armes. Dans une narration en trois parties, chacune dédiée à l'un des autres enfants de la famille, il y a cette manière d'aborder le handicap, de le vivre au quotidien, de "S'adapter" toujours, tous les jours. Clara DUPONT-MONOD nous offre un regard croisé.

J'ai beaucoup aimé ce roman pour l'éveil des sens. Il y a de magnifiques passages sur la fusion de l'aîné avec son frère handicapé, tout accaparé à le faire vibrer...

Mais là où la littérature fait son oeuvre, c'est quand elle magnifie la relation du petit dernier avec un être, un brin fantomatique. Je ne vous en dis pas plus, juste que cette partie est écrite tout en beauté et montre le talent de l'écrivaine.

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2022-12-03T07:00:00+01:00

Place Médard de Roland BOUDAREL

Publié par Tlivres
Place Médard de Roland BOUDAREL

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J3

"Un auteur découvert cette année"

Il y en a eu quelques-uns mais je choisis aujourd'hui Roland BOUDAREL, découvert grâce à la complicité de la Maison d'éditions Librinova, avec son roman "Place Médard".

Gwenn est née le 11 novembre 1862 à Quimper. Elle sera élevée par Constance et l’Amiral dans une maison où est installée une grande bibliothèque, de quoi lui donner le goût de la littérature. Pour parfaire son éducation, elle est envoyée comme servante dans une famille bourgeoise. Quand elle revient, les garçons et les filles de son âge sont déjà mariés. Seul reste Pierrick, un garçon boitillant. Les deux familles s’accordent, Gwenn devient l’épouse du paysan et partage son foyer avec ses beaux-parents, d’ignobles gens. Gwenn vend le lait des vaches place Médard, elle n’en fait jamais assez, jusqu’au jour où Gwenn échange quelques mots avec un peintre, Gibus. De mauvaises langues le répéteront à Pierrick qui, fou de rage et rongé par la jalousie, va marquer sa femme au fer rouge, une empreinte laissée à vie sur son sein. Dès lors, sa vie va basculer et marquer de nombreuses générations d’une malédiction.

Ce livre est magnifique, une épopée éminemment romanesque dans lequel la grande Histoire va faire sa place. 

Ce roman, c'est avant tout une lignée de femmes, des portraits hauts en couleur, des femmes qui, confrontées à des hommes absents, vont assumer seules l’avenir de leur progéniture, des mères honorables. Toutes montrent une formidable capacité à RESISTER.

Les descriptions des scènes de vie, des villes et des villages, sont éblouissantes. L’écrivain s’attache à décrire de façon presque cinématographique la vie quotidienne des personnages.

 

Bien sûr, il est question de maternité, du corps des femmes, de leurs seins… et de leur histoire, leur symbolique, leur pouvoir nourricier, les fantasmes qu’ils procurent, les risques qu’ils encourent aussi.
 
Le suspens de ce roman est chaque fois alimenté par une quête, à travers les ans et les territoires.
 
La construction narrative est éblouissante. Les révélations des secrets bien gardés s’imbriquent les unes dans les autres comme les pièces d’un puzzle parfait, chapeau !
 
#MonAventLitteraire2022

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2023-01-09T07:00:00+01:00

D'un seul âge d'Andrée CHEDID

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D'un seul âge d'Andrée CHEDID

Dans la famille CHEDID, hier je conviais le fils à jouer quelques notes de piano et nous chanter "Tu peux compter sur moi".

Aujourd'hui, je fais honneur à sa mère, Andrée, avec ce poème "D'un seul âge".

D'Andrée CHEDID, grâce au Book club, j'ai lu "Le message", un texte court profondément émouvant.

Souvenez-vous :

Tout commence avec cette lettre d’amour, un rendez-vous posé comme un ultimatum. Marie, reporter, photographe, est en chemin. Elle retrouvera l’homme de sa vie, qu’elle aime malgré leurs différends, leurs conflits. Cette fois, ils mettront un terme à leurs disputes intestines. Mais si Marie en est convaincue, le destin en décidera autrement. La balle d’un franc-tireur l’atteindra pour se loger dans son dos. Elle est stoppée dans son élan vers Steph, archéologue. Il doit savoir qu’elle se rendait à leur rendez-vous. Elle interpelle un vieux couple, Anya et Anton. Lui est médecin. Elle, va rapidement se lancer dans une course contre la montre pour retrouver cet homme au pull bleu et lui transmettre « Le message »...

Ce roman, une référence du Book club, je l'ai lu en apnée totale, un texte fort.

Là, c'est un poème, son domaine de prédilection en quelque sorte. Andrée CHEDID, femme de lettres française, est née au Caire en 1920 et décédée en 2011. Son premier recueil de poèmes est publié en 1943. Sa maîtrise du registre littéraire est honoré par de nombreux titres : Prix de l'Aigle d'Or, Prix Mallarmé, et Prix Goncourt de la poésie (2002) - excusez du peu !

L'humanisme d'Andrée CHEDID, reconnu avec la publication du roman "Le Message" dans lequel elle dénonce la violence et la guerre, est transmis de génération, en premier lieu en la personne de Louis, son fils, mais aussi de ses petits-enfants dont Mathieu, M, un esprit de famille, quoi !

Ce poème, "D'un seul âge", l'incarne aussi. J'aime le jeu des deux dimensions, l'universel et l'intemporel, comme si la société composait un grand TOUT, quelque chose d'unique, toutes générations confondues. J'aime à penser que sa voix nous guiderait aujourd'hui...

#poesie #poesiefrançaise #poetry #poet #poetrylovers #poetic #goncourtdelapoesie

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2022-12-13T07:00:00+01:00

Héritage de Miguel BONNEFOY

Publié par Tlivres
Héritage de Miguel BONNEFOY

On poursuit avec #Noelenpoche avec aujourd'hui un roman de Miguel BONNEFOY, "Héritage", publié chez Rivages aujourd'hui disponible en poche.

Les Lonsonier se transmettaient le vignoble familial du Jura de génération en génération jusqu’à ce que le phylloxera réduise les ceps sur pied en bois mort. Dès lors, une autre vocation restait à trouver, le Nouveau Monde séduisait les foules, c’était le moment d’embarquer. Le fils Lonsonier pris le bateau au Havre. Drogué par une diseuse de bonne aventure, il se mit à halluciner. Craignant qu’il ne soit malade de la typhoïde, le capitaine du navire décida de le faire accoster à Valparaiso au Chili. C’est là qu’il rencontrera Delphine, d’origine bordelaise, avec qui il aura trois enfants, trois garçons, qui tous, seront engagés dans l’armée pour sauver la France des griffes de l’occupant. Deux tomberont dans les tranchées de la Marne, seul Lazare en réchappera avec des blessures de guerre au poumon. A son retour, il fonde une famille avec Thérèse. Leur fille, Margot, triste, que les jeux d’enfants n’intéressent pas, choisira d’être aviatrice, un destin qui ne sera pas sans faire de cheveux blancs à ses parents. Mais là commence d’autres aventures sur fond de seconde guerre mondiale et de dictature en Argentine.

 Ce roman, c’est un voyage entre les continents avec la découverte de l’Amérique du Sud par des Français, c’est aussi un voyage dans le temps dans lequel vont s’égrener les grands événements du XXème siècle, les guerres mondiales et la dictature en Argentine. J’ai adoré me laisser porter par les aventures de cette famille et la transmission entre générations. Le roman devient une véritable saga.

Plus que tous, c’est le personnage de Margot qui m’a « emballée ». Hors norme dès sa plus tendre enfance, son portrait et l’approche de son comportement par sa mère m’ont fait penser à Helen et Kate KELLER dans le roman d’Angélique VILLENEUVE "La belle lumière".

Le rythme est fougueux, la plume enchanteresse et le roman captivant. C'est assurément un très bon crû. 

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2023-02-16T07:00:00+01:00

L'heure des oiseaux de Maud SIMONNOT

Publié par Tlivres
L'heure des oiseaux de Maud SIMONNOT

Ma #citationdujeudi est extraite d'une lecture récente, celle du roman de Maud SIMONNOT : "L'heure des oiseaux" publié aux Editions de L’Observatoire, une lecture coup de poing recommandée par le Book club.

J'ai choisi deux phrases qui donnent à voir l'union de deux êtres en perdition.

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Il y a Lily, une enfant accueillie à l’orphelinat de l’île de Jersey, une terre anglo-normande. Elle porte une attention toute particulière à un enfant, le Petit. Tous deux essaient de se protéger des coups, mais, dans les années 1900, la maison de dieu se révèle des plus violentes. En 2008, une découverte macabre met en émoi la population de l'île. La narratrice, une ornithologue, a tout intérêt, des dizaines d’années après, à faire la lumière sur les détails de la tragédie. Une nouvelle page de l'Histoire s'ouvre alors !

A travers ce roman, inspiré d'une histoire vraie, "L'heure des oiseaux", Maud SIMONNOT revient sur les sévices portés des hommes d'église sur des enfants, des êtres fragiles retirés de familles vulnérables, des familles pauvres de l'île de Jersey. Honte sur la maison de dieu qui se révélait un lieu de tortionnaires.

Elle dénonce non seulement les faits, mais aussi celles et ceux qui savaient et qui n'ont rien fait pour faire cesser la tragédie. Elle dénonce encore celles et ceux qui continuent de se taire et ne permettent pas encore d'écrire la véritable histoire de ce territoire.

Le jeu de la narration, les chapitres courts... sont autant d'éléments qui renforcent le pouvoir des mots de Maud SIMONNOT. La plume est ciselée, les personnages écorchés. Coup de maître, chapeau !

Une nouvelle fois, il s'agit d'un texte publié par les Editions de L’Observatoire. De cette maison, je vous conseille également :

 

"Les Mangeurs de nuit" de Marie CHARREL

"Celle qui fut moi" de Frédérique DEGHELT

"Au café de la ville perdue" de Anaïs LLOBET

"Les nuits bleues" de Anne-Fleur BURTON

"Il est juste que les forts soient frappés" et "Les enfants véritables"  de Thibault BERARD

"Simone" de Léa CHAUVEL-LEVY

"Les danseurs de l'aube" de Marie CHARREL

"Le poids de la neige" de Christian GUAY-POLIQUIN

"Juste une orangeade" de Caroline PASCAL

"Les déraisons" d'Odile D'OULTREMONT

"L'âge de la lumière" de Whitney SHARER

"Ces rêves qu'on piétine" de Sébastien SPITZER

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2022-12-08T07:00:00+01:00

Hamnet de Maggie O’FARRELL

Publié par Tlivres
Hamnet de Maggie O’FARRELL

On poursuit le calendrier de l'Avent avec des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Maggie O'FARRELL avec "Hamnet", un roman édité chez Belfond, maintenant disponible chez 10/18. Ce roman, c'est une nouvelle référence du Book club.

Dans l’atelier de gantier du grand-père, un jeune garçon, l’ainé, subit les coups et blessures de son père. Il devient précepteur et enseigne le latin aux frères d’Agnès dans une ferme des Hewlands. Agnès, un brin sauvageonne et mystérieuse ne manque pas de le fasciner, elle et sa crécerelle. Ils sont fous amoureux et se laissent porter par l’élan de l'amour. Ce qui devait arriver arriva. Agnès est enceinte. Les deux familles n'ont rien en commun et pourtant, de cette relation naîtra un arrangement raisonnable. La famille du jeune homme accueillera Agnès en son sein. Là s'ouvre une nouvelle page de la vie de chacun, pour le meilleur comme pour le pire.

Hamnet est un roman social. L'écrivaine restitue la vie des hommes et des femmes du XVIème siècle. Elle décrit avec minutie le quotidien des différentes classes sociales, des urbains et des ruraux dans tout ce qui les différentie, leur habitat, leurs vêtements, les sons qui font le sel de leur vie, leurs traditions jusque dans l'accouchement avec des scènes profondément émouvantes.

Si Maggie O'FARRELL fait état d'une condition féminine largement dévolue aux tâches domestiques et à l'éducation des enfants, à travers l'itinéraire d'Agnès, elle nous emmène sur des chemins pour le moins mystérieux. La femme est guérisseuse, elle détient des pouvoirs un brin surnaturels et communique avec la nature. Agnès est un personnage éminemment romanesque que j'ai beaucoup aimé côtoyer le temps de la lecture.

Ce roman pourrait n'être que tout cela et il mériterait déjà d'être lu. Mais il recouvre une autre dimension, théâtrale celle-là. Il est question de création artistique et du jeu du comédien. 

Quel plaisir de retrouver la plume de Maggie O'FARRELL et la traduction de qualité de Sarah TARDY.

Vous vous souveniez peut-être d'un autre roman de Maggie O'FARRELL, "En cas de forte chaleur", c'est avec lui que j'avais découvert le talent de l'autrice, un roman dans la même veine que "L'enfant de l'étranger" de Alan HOLLINGHURST si vous connaissez. 

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2022-12-01T07:00:00+01:00

Hamnet de Maggie O’FARRELL

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Hamnet de Maggie O’FARRELL

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J1

"Ma première lecture de l'année"

C'est "Hamnet", le roman de Maggie O'FARRELL, un bijou, l'occasion de saluer mes amies lectrices du Book club, sans elles je serai peut-être passée à côté.

Dans l’atelier de gantier du grand-père, un jeune garçon, l’ainé, subit les coups et blessures de son père. Il devient précepteur et enseigne le latin aux frères d’Agnès dans une ferme des Hewlands. Agnès, un brin sauvageonne et mystérieuse ne manque pas de le fasciner, elle et sa crécerelle. Ils sont fous amoureux et se laissent porter par l’élan de l'amour. Ce qui devait arriver arriva. Agnès est enceinte. Les deux familles n'ont rien en commun et pourtant, de cette relation naîtra un arrangement raisonnable. La famille du jeune homme accueillera Agnès en son sein. Là s'ouvre une nouvelle page de la vie de chacun, pour le meilleur comme pour le pire.

Avec Maggie O'FARRELL, nous sommes dans le roman familial, de ceux qui explorent dans leurs moindres détails tout ce qui compose la vie quotidienne d'un foyer, les relations entre ses membres aussi. J'ai personnellement été très sensible à celles entretenues par Agnès avec son frère Bartholomew qui donne à voir la force de la fratrie, à la vie à la mort.

L'écrivaine britannique aborde entre autres les sujet du deuil, de la condition féminine.

Elle nous emmène sur des voies mystérieuses. Le personnage d'Agnès est tout à fait captivant. 

Et puis, il y a le théâtre, mais là, motus et bouche cousue. Vous le découvrirez bien assez tôt. 

Quel plaisir de retrouver la plume de Maggie O'FARRELL et la traduction de qualité de Sarah TARDY.

Vous vous souveniez peut-être d'un autre roman de Maggie O'FARRELL, "En cas de forte chaleur", c'est avec lui que j'avais découvert le talent de l'autrice, un roman dans la même veine que "L'enfant de l'étranger" de Alan HOLLINGHURST si vous connaissez. 

Bref, si vous ne l'avez pas encore lu, vous pouvez désormais le faire à petit prix, il est sorti en poche chez 10/18.

#MonAventLitteraire2022

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2021-11-09T18:44:37+01:00

Le fils de l’homme de Jean-Baptiste DEL AMO

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Le fils de l’homme de Jean-Baptiste DEL AMO

Cette lecture s'inscrit dans le cadre de la Masse Critique de Babelio avec le concours de la Maison d'éditions Gallimard que je remercie.

En quelques mots, "l'homme" rentre à la maison après une longue absence. Il y retrouve son fils et sa femme, enceinte. Il décide de les emmener aux Roches, une maison familiale en pleine montagne. Là va s'écrire une nouvelle page de leur vie.

Je me suis plongée sans rien connaître de l'histoire. Si je savais que le roman était lauréat du Prix Fnac 2021 (toutes mes félicitations), je ne soupçonnais pas que j'allais, le  temps d'une lecture, cohabiter avec un prédateur et ses proies.

Jean-Baptiste DEL AMO, dont j'avais découvert les qualités de la plume avec son premier roman "Une éducation libertine", s'aventure dans le genre des violences familiales.

En guise d'introduction, une citation de Sénèque extraite de Thyeste : « Et la rage des pères revivra chez les fils à chaque génération. » Le ton est donné. L'homme a lui-même été maltraité dans son enfance, il va perpétuer le climat délétère d'une vie de famille endolorie par la sauvagerie d'un homme.

Tous les rouages sont parfaitement huilés, les mécanismes de l'emprise comme celui de l'isolement totalement maîtrisés.

Au fil des pages, ce qui m'a le plus troublée, c'est le paradoxe éloquent entre une nature protectrice dont les descriptions sont éminemment sensorielles et le trio d'êtres humains dont l'existence déshumanisée est absolument glaçante.

L'auteur désigne les personnages par une somme d'articles et de noms communs et creuse le sillon du registre animal. Il pourrait s'agir d'un chien ou d'un ours, rien n'y changerait. La peur réduit mère et fils à des comportements instinctifs, totalement irrationnels, des attitudes dictées par le doigt et l'oeil de l'homme, celui qui règne en chef de famille, jamais les termes n'ont révélé autant de force, de puissance et de pouvoir, à la vie, à la mort.


Quelque chose monte en elle pour la submerger, le sentiment d’un destin en train de se nouer malgré elle et dont elle ne saurait infléchir la course. P. 124

Je sors de ce livre hantée par la présence de l'homme. Jean-Baptiste DEL AMO nous livre un roman d'une profonde noirceur. Il exprime par la voie de la littérature ce que l'on ne voudrait jamais lire comme un fait divers.

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2021-10-28T06:00:00+02:00

Maikan de Michel JEAN

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Maikan de Michel JEAN

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur une lecture coup de poing, un CRI,  "Maikan" de Michel JEAN, découvert avec la team de « Varions Les Éditions en Live » (Vleel).

Audrey Duval, Avocate, se voue chaque année à une cause solidaire. Loin des milieux huppés qu’elle fréquente habituellement, elle se retrouve en quête d’une vieille femme, Marie Nepton, dont elle souhaite percer le jour. Elle a disparu de tous les radars alors que le gouvernement lui doit une indemnité pour se faire « pardonner » de ce que le régime, de concert avec le clergé, a causé à son peuple, les Innus de Mashteuiatsh, des Amérindiens. Nous sommes en 1936 quand les politiques décident d’assimiler des « sauvages », les éduquer, mais là commence une autre histoire.

J’ai été subjuguée, je dois bien le dire, par la beauté des premières pages, des descriptions tout à fait fascinantes de la nature, mais aussi des us et coutumes des Innus, peuple nomade, qui, au fil des saisons, migrait pour chasser et ainsi se nourrir, se vêtir… J'ai été fascinée par la transmission de savoirs entre générations. Chez lui, nul besoin de mettre des mots sur les gestes... 

Mon CRI d'indignation a été d'autant plus grand quand j'ai vu les enfants des Innus arrachés à leurs familles, sous peine de représailles, pour les civiliser. Ils avaient entre 6 et 16 ans. Mais de quel droit ? Et quand j'ai découvert à quel point ils étaient humiliés, maltraités, violés... par les religieux, de l'indignation, je suis passée à la colère. S'il ne suffisait pas de leur faire oublier tout ce qui constituait leurs origines culturelles, il fallait encore qu'ils les violentent à outrance. Qui étaient les sauvages ?

 

Des pensionnats comme Fort George, il y en a eu 139 au Canada, 4 000 enfants y sont morts. Avec ce roman, "Maikan" qui veut dire les loups, Michel JEAN assure la mémoire des Amérindiens sacrifiés au titre d'une politique ignoble. Il donne de l'écho aux procédures juridiques toujours en cours contre l'Etat pour les indemnisations des familles. La narration qui fait se croiser fiction et réalité avec des personnages de femmes remarquables, Audrey et Marie, permet aussi de créer du lien entre deux périodes, les années 1930 d'une part, les années 2010 d'autre part. Le procédé est ingénieux et parfaitement réussi.

La plume est d'une très grande sensibilité, elle est soignée comme la qualité des première et quatrième de couverture, bravo. 

Ce roman, c'est un CRI du coeur pour ce qu'il dévoile de la grande Histoire, qu'on se le dise. Plus jamais ça (si seulement on pouvait encore l'espérer...) !

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2021-02-24T18:47:58+01:00

Opus 77 d’Alexis RAGOUGNEAU

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Opus 77 d’Alexis RAGOUGNEAU

Parce que la rentrée littéraire se fait aussi en poche, place aujourd'hui à "Opus 77" d'Alexis RAGOUGNEAU publié initialement chez Viviane HAMY et maintenant disponible dans la collection du Livre de Poche.

Ce roman, c'est une pépite.

Je vous livre quelques mots de l'histoire :

Tout commence lors des funérailles de Claessens, bien connu en sa qualité de Chef d'Orchestre de la Suisse romande. Sa fille,  Ariane s'installe au piano. Soliste internationale d'un peu plus de 25 ans, elle s'apprête à jouer la marche funèbre pour honorer son père. Elle surprend l'assistance en faisant résonner, dans la basilique, les premières notes de l'Opus 77, le concerto du compositeur russe, Dimitri CHOSTAKOVITCH. La présence de la famille de Claessens se résume à celle d'Ariane. Son frère, David, de 2 ans son aîné, n'est pas présent. Pourquoi ? C'est là que commence réellement toute l'histoire.  

Dès les premières lignes, Alexis RAGOUGNEAU fait du lecteur un spectateur, un voyeur pourrait-on dire. Devant lui, s'étalent les lambeaux d'une vie de famille. Je ne vous en dirai pas beaucoup plus pour ne pas déflorer l'histoire, c'est là tout le suspens du roman ! Simplement vous dire toutefois que le froid qu'inspire la première scène, celle du dernier hommage rendu au père, va vous glacer le sang.

J'ai été fascinée par la puissance de la musique, le pouvoir d'enivrement, la jouissance et l'abandon de soi.

Ce roman est puissant par l'atmosphère qu'il propose et dans laquelle est plongé son lecteur,  condamné, lorsqu'il a commencé la lecture de L'Opus 77, à le lire d'une traite, en apnée totale. Il est absolument remarquable aussi pour la qualité de la plume. 

Et pour que la boucle soit bouclée, quittons-nous en musique s'il vous plaît avec "Opus 77".

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