Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

2021-11-09T18:44:37+01:00

Le fils de l’homme de Jean-Baptiste DEL AMO

Publié par Tlivres
Le fils de l’homme de Jean-Baptiste DEL AMO

Cette lecture s'inscrit dans le cadre de la Masse Critique de Babelio avec le concours de la Maison d'éditions Gallimard que je remercie.

En quelques mots, "l'homme" rentre à la maison après une longue absence. Il y retrouve son fils et sa femme, enceinte. Il décide de les emmener aux Roches, une maison familiale en pleine montagne. Là va s'écrire une nouvelle page de leur vie.

Je me suis plongée sans rien connaître de l'histoire. Si je savais que le roman était lauréat du Prix Fnac 2021 (toutes mes félicitations), je ne soupçonnais pas que j'allais, le  temps d'une lecture, cohabiter avec un prédateur et ses proies.

Jean-Baptiste DEL AMO, dont j'avais découvert les qualités de la plume avec son premier roman "Une éducation libertine", s'aventure dans le genre des violences familiales.

En guise d'introduction, une citation de Sénèque extraite de Thyeste : « Et la rage des pères revivra chez les fils à chaque génération. » Le ton est donné. L'homme a lui-même été maltraité dans son enfance, il va perpétuer le climat délétère d'une vie de famille endolorie par la sauvagerie d'un homme.

Tous les rouages sont parfaitement huilés, les mécanismes de l'emprise comme celui de l'isolement totalement maîtrisés.

Au fil des pages, ce qui m'a le plus troublée, c'est le paradoxe éloquent entre une nature protectrice dont les descriptions sont éminemment sensorielles et le trio d'êtres humains dont l'existence déshumanisée est absolument glaçante.

L'auteur désigne les personnages par une somme d'articles et de noms communs et creuse le sillon du registre animal. Il pourrait s'agir d'un chien ou d'un ours, rien n'y changerait. La peur réduit mère et fils à des comportements instinctifs, totalement irrationnels, des attitudes dictées par le doigt et l'oeil de l'homme, celui qui règne en chef de famille, jamais les termes n'ont révélé autant de force, de puissance et de pouvoir, à la vie, à la mort.


Quelque chose monte en elle pour la submerger, le sentiment d’un destin en train de se nouer malgré elle et dont elle ne saurait infléchir la course. P. 124

Je sors de ce livre hantée par la présence de l'homme. Jean-Baptiste DEL AMO nous livre un roman d'une profonde noirceur. Il exprime par la voie de la littérature ce que l'on ne voudrait jamais lire comme un fait divers.

Voir les commentaires

commentaires

K
Je n'ai toujours pas lu cet auteur et pourtant j'ai souvent noté les titres de ses romans. Celui-ci pourrait me plaire...
Répondre
T
Son premier roman avait été un coup de coeur. Je ne te cache pas qu’il s’agit d’une lecture éprouvante.

Girl Gift Template by Ipietoon Blogger Template | Gift Idea - Hébergé par Overblog