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Recherche pour “hyam zaytoun”

2020-02-13T08:31:54+01:00

Opus 77 d'Alexis RAGOUGNEAU

Publié par Tlivres
Opus 77 d'Alexis RAGOUGNEAU

Ma #citationdujeudi est extraite d'un très beau roman de la #RL2019 de septembre : "Opus 77" d'Alexis RAGOUGNEAU publié aux éditions Viviane HAMY.

Dans ce roman,  j'ai été fascinée par la puissance de la musique, le pouvoir d'enivrement, la jouissance et l'abandon de soi qu'elle procure.

Je me réjouis de voir "Opus 77" dans la sélection du Prix du roman Cezam 2020 en lice avec : 

Né d'aucune femme de Franck BOUYSSE, lauréat du Prix des Lectrices Elle 2019

La petite conformiste d'Ingrid SEYMAN

Vigile d'Hyam ZAYTOUN

 

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2019-01-20T07:00:00+01:00

Vigile de Hyam ZAYTOUN

Publié par Tlivres
Vigile de Hyam ZAYTOUN

Le Tripode

Ce que j'aime dans la littérature, c'est sa diversité. Et il suffit de regarder cette rentrée littéraire de janvier 2019 pour se dire que nous sommes très gâtés. Place à "Vigile", le roman autobiographique de Hyam ZAYTOUN.

Une nuit, la narratrice se réveille. Elle est interpellée par un bruit singulier, un vrombissement. Quelques secondes suffisent pour qu'elle prenne conscience qu'il s'agit de l'homme avec qui elle partage sa vie qui respire ainsi. Il est en arrêt cardiaque. Dès lors, le temps prend une dimension toute particulière. Elle allume la lumière, appelle les pompiers, commence le massage, il durera 30 minutes. 30 minutes qui lui paraîtront une éternité alors que pour Antoine, il y a urgence à vivre. Quand les pompiers arrivent, ils prennent le relais, elle reporte son attention sur Margot et Victor, leurs enfants de 6 et 3 ans, ils ont tout vu ! Dès lors, c'est une toute nouvelle page de leur vie qui est à écrire... 

Ecrire, oui, écrire pour Antoine. Plongé dans un coma thérapeutique, il ne se souviendra pas de ces instants, et des jours suivants. Alors, dans une phrase pleine de poésie, de tendresse, Hyam ZAYTOUN nous explique les raisons de ce livre.


Ce n'est pas ton stylo, c'est le mien mon amour. Mais, à défaut, je te les raconte, ces premiers de ta deuxième vie. P. 113

Ce roman, elle le dédie à l'homme qu'elle aime. Elle s'adresse à lui avec une narration à la deuxième personne du singulier et lui témoigne des moments d'espoir, de doute, de confusion, d'effondrement aussi. Elle lui explique ô combien la famille, les amis, les voisins, ont partagé avec elle, ses enfants, les périodes d'euphorie et d'anéantissement. Dès les premières heures où il est accueilli à l'hôpital, elle va faire en sorte d’oublier qu'il est maintenu en vie par un respirateur et lui murmurer à l'oreille des mots d'amour, lui rappeler de beaux souvenirs vécus ensemble

Avec "Vigile", elle lui explique la mobilisation de chacun pour assurer sa surveillance, l'implication du personnel médical pour lui laisser à elle, à eux, des temps de respiration.

Ce roman, 


C'est une histoire de pulsation. P. 11

vous le lirez en apnée totale, 125 pages pendant lesquelles le temps, subitement, sera suspendu.

"Vigile" est une formidable preuve d'amour et de courage. Quand certains auraient eu instinctivement le réflexe d'éloigner les enfants des scènes de la vie de leur père, Hyam ZAYTOUN a souhaité les y faire participer. Elle prend le parti qu'il va s'en sortir et fait entrer les enfants dans cette mécanique. Quel audace !

"Vigile" est un hymne à la vie, une formidable leçon que Hyam ZAYTOUN donne au lecteur. La plume est délicate, le propos lumieux. C'est un premier roman et il est parfaitement réussi.

Je participe au 

orchestrée de jolie manière par notre amie Joëlle, retrouvez mes lectures

La mer monte de Aude LE CORFF

Les miroirs de Suzanne de Sophie LEMP

Edmonde de Dominique DE SAINT PERN

D'origine italienne de Anne PLANTAGENET

Anatomie d'un scandale de Sarah VAUGHAN

Vigile de Haym ZAYTOUN

Nous aurons été vivants de Laurence TARDIEU

Médée chérie de Yasmine CHAMI

Personne n'a peur des gens qui sourient de Véronique OVALDE

Le rituel des dunes de Jean Marie BLAS DE ROBLES

Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON

La nuit se lève d'Elisabeth QUIN

Ce qui nous revient de Corinne ROYER

Les heures solaires de Caroline CAUGANT Coup de coeur

Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT

Piano ostinato de Ségolène DARGNIES

et plein d'autres encore !

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2019-04-11T20:48:03+02:00

Vigile de Hyam ZAYTOUN

Publié par Tlivres
Vigile de Hyam ZAYTOUN

Le Tripode

Dernier roman de la sélection du #GrandPrixdesLectricesElle2019 : place à "Vigile" de Hyam ZAYTOUN.

Une nuit, la narratrice se réveille. Elle est interpellée par un bruit singulier, un vrombissement. Quelques secondes suffisent pour qu'elle prenne conscience qu'il s'agit de l'homme avec qui elle partage sa vie qui respire ainsi. Il est en arrêt cardiaque. Dès lors, le temps prend une dimension toute particulière. Elle allume la lumière, appelle les pompiers, commence le massage, il durera 30 minutes. 30 minutes qui lui paraîtront une éternité alors que pour Antoine, il y a urgence à vivre. Quand les pompiers arrivent, ils prennent le relais, elle reporte son attention sur Margot et Victor, leurs enfants de 6 et 3 ans, ils ont tout vu ! Dès lors, c'est une toute nouvelle page de leur vie qui est à écrire... 

Ecrire, oui, écrire pour Antoine. Plongé dans un coma thérapeutique, il ne se souviendra pas de ces instants, et des jours suivants. Alors, dans une phrase pleine de poésie, de tendresse, Hyam ZAYTOUN nous explique les raisons de ce livre.


Ce n'est pas ton stylo, c'est le mien mon amour. Mais, à défaut, je te les raconte, ces premiers de ta deuxième vie. P. 113
 

Ce roman, elle le dédie à l'homme qu'elle aime. Elle s'adresse à lui avec une narration à la deuxième personne du singulier et lui témoigne des moments d'espoir, de doute, de confusion, d'effondrement aussi. Elle lui explique ô combien la famille, les amis, les voisins, ont partagé avec elle, ses enfants, les périodes d'euphorie et d'anéantissement. Dès les premières heures où il est accueilli à l'hôpital, elle va faire en sorte d’oublier qu'il est maintenu en vie par un respirateur et lui murmurer à l'oreille des mots d'amour, lui rappeler de beaux souvenirs vécus ensemble

Avec "Vigile", elle lui explique la mobilisation de chacun pour assurer sa surveillance, l'implication du personnel médical pour lui laisser à elle, à eux, des temps de respiration.

 
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Ce roman, 


C'est une histoire de pulsation. P. 11
 

vous le lirez en apnée totale, 125 pages pendant lesquelles le temps, subitement, sera suspendu.

"Vigile" est une formidable preuve d'amour et de courage. Quand certains auraient eu instinctivement le réflexe d'éloigner les enfants des scènes de la vie de leur père, Hyam ZAYTOUN a souhaité les y faire participer. Elle prend le parti qu'il va s'en sortir et fait entrer les enfants dans cette mécanique. Quel audace !

"Vigile" est un hymne à la vie, une formidable leçon que Hyam ZAYTOUN donne au lecteur. La plume est délicate, le propos lumieux. C'est un premier roman et il est parfaitement réussi.

Dans sa catégorie, il est en lice avec :

Le Chant des revenants de Jesmyn WARD

Une maison parmi les arbres de Julia GLASS

Ma dévotion de Julia KERNINON

La vraie vie de Adeline DIEUDONNE

Asta de Jon Kalman STEFANSSON

La neuvième heure de Alice McDERMOTT

La douce indifférence du monde de Peter STAMM

Un gentleman à Moscou de Amor TOWLES

Maîtres et esclaves de Paul GREVEILLAC

Il fait aussi partie de la sélection des 68 Premières fois :

avec :

Suiza – Bénédicte Belpois

Les petits garçons – Théodore Bourdeau

Les heures solaires – Caroline Caugant

Comme elle l’imagine – Stéphanie Dupays

Tête de tambour – Sol Elias

Le matin est un tigre – Constance Joly

Les mains de Louis Braille – Hélène Jousse

Ivoire – Niels Labuzan

Écorces vives – Alexandre Lenot

Des hommes couleur de ciel – Anaïs Llobet

Varsovie-Les Lilas – Marianne Maury-Kaufmann

L’odeur de chlore – Irma Pelatan

Saltimbanques – François Pieretti

A la ligne – Joseph Ponthus

Boys – Pierre Théobald

L’Appel – Fanny Wallendorff

Vigile – Hyam Zaytoun

San Perdido – David Zukerman

Enfin, je participe au 

orchestrée de jolie manière par notre amie Joëlle, retrouvez mes lectures

La mer monte de Aude LE CORFF

Les miroirs de Suzanne de Sophie LEMP

Edmonde de Dominique DE SAINT PERN

D'origine italienne de Anne PLANTAGENET

Anatomie d'un scandale de Sarah VAUGHAN

Vigile de Haym ZAYTOUN

Nous aurons été vivants de Laurence TARDIEU

Médée chérie de Yasmine CHAMI

Personne n'a peur des gens qui sourient de Véronique OVALDE

Le rituel des dunes de Jean Marie BLAS DE ROBLES

Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON

La nuit se lève d'Elisabeth QUIN

Ce qui nous revient de Corinne ROYER

Les heures solaires de Caroline CAUGANT Coup de coeur

Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT

Piano ostinato de Ségolène DARGNIES

et plein d'autres encore 

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2020-02-12T20:13:15+01:00

L'édition 2020 du Prix du roman Cezam est lancée !

Publié par Tlivres
L'édition 2020 du Prix du roman Cezam est lancée !

L'édition 2020 du Prix du roman Cezam est lancée.

Vous connaissez ?

Il s'agit d'un Prix littéraire organisé par le réseau national français de comités d'entreprises Cezam et qui fédère plus de 3 500 lecteurs.

Il existe depuis 1997.

Quelques lauréats ne vous auront d'ailleurs pas échappé :

Marie-Sabine ROGER avec La tête en friche en 2009

Sebastian BARRY avec Le Testament caché en 2010

Peter MAY avec L'île des chasseurs d'oiseaux en 2011

Jean-Paul DIDIERLAURENT avec Le liseur du 6h27 en 2015

Cette année, la sélection est prometteuse :

L'édition 2020 du Prix du roman Cezam est lancée !

J'ai déjà lu :

Né d'aucune femme de Franck BOUYSSE, lauréat du Prix des Lectrices Elle 2019

Opus 77 d'Alexis RAGOUGNEAU

La petite conformiste d'Ingrid SEYMAN

Vigile d'Hyam ZAYTOUN

Je crois que c'est un très bon crû, n'est-ce pas ?

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2020-04-08T07:00:00+02:00

Eglise de Cassone de Gustav KLIMT

Publié par Tlivres
Eglise de Cassone de Gustav KLIMT

Avec Florence&Littérature et Christine - Calliope&Pétrichor sur Twitter etEliane sur Insta, nous posterons chaque jour du mois d'avril une toile d’artiste. En cette période de confinement, nous avons choisi comme thème le vert de l’espoir.

"Moi et le villagede Marc CHAGALL, 1911

"Autoportrait au Collier d’Épines et Colibri" de Frida KAHLO, 1940

"El paseo" de Jade RIVERA, 2020

« Jacqueline avec des fleurs » de Pablo PICASSO, 1954

« Rythme, Joie de vivre » de Robert DELAUNAY, 1930

« Grand-père moustachu » d'Alix de BOURMONT, 2015

« Portrait de Julie Le Brun » d'Elisabeth VIGEE LE BRUN, 1787,

place à « L'Eglise de Cassone" réalisée par Gustav KLIMT en 1939.

Ce peintre, symboliste autrichien de la fin du 19ème siècle, je l'adore pour ses compositions d'une richesse inouïe. Je crois que je pourrais rester des heures devant une toile pour en découvrir les moindres détails. Je suis passionnée par les toiles miniaturistes et, avec Gustav KLIMT, j'avoue que je suis gâtée.

Ses collections sont nombreuses bien sûr. Mais il en est des privées, et c'est là que j'y ai puisé le vert !

En 1913, Gustav KLIMT séjourne en Italie, sur les rives du Lac de Garde, à Malsecine dans la province de Vérone. De ce village, il regarde les maisons en face par le biais d'un téléscope et nous en livre une représentation dans laquelle horizontalité (des maisons en espalier) et verticalité (les cèdres) se côtoient tout en beauté. 

Ce tableau me plaît beaucoup pour le panel de nuances, les couleurs sont d'une infinie diversité tout en restant dans les tons vert et bleu.

Impossible de citer ce peintre sans faire référence à un très beau roman de Martine MAGNIN, un coup de coeur pour "Le baiser de Gustav" aux  Editions Pierre Philippe. En avril l'année dernière, je disais :

 


Avec "Vigile" de Hyam ZAYTOUN, mon cœur s'est emballé dès la première page, ma respiration s'est coupée, je n'ai retrouvé un rythme cardiaque normal qu'en le refermant. Il n'y avait (que) 124 pages. Martine MAGNIN nous fait vivre un même tour de force, mais là, accrochez-vous, il y a 210 pages au programme ! Ouvrir le roman "Le baiser de Gustav", c'est assurément monter dans un ascenseur émotionnel, vous allez être suspendu(e) aux lèvres des médecins, vous allez vous emballer pour un frémissement de paupières !

Eglise de Cassone de Gustav KLIMT

Ne passez pas à côté !

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2020-02-11T07:00:00+01:00

La petite conformiste d'Ingrid SEYMAN

Publié par Tlivres
La petite conformiste d'Ingrid SEYMAN

Allez, c'est parti pour une nouvelle aventure, celle du Prix du roman Cezam 2020.

Après :

Né d'aucune femme de Franck BOUYSSE, lauréat du Prix des Lectrices Elle 2019,

Opus 77 d'Alexis RAGOUGNEAU

Vigile de Hyam ZAYTOUN

place à "La petite conformiste" d'Ingrid SEYMAN, un premier roman haut en couleurs publié aux éditions Philippe REY.

Qu'il est bon, le temps d'une lecture, de retrouver son âme d'enfant, sa spontanéité, sa liberté de parole,

Qu'il est bon, le temps d'une lecture, de regarder les adultes se confronter à leurs propres contradictions, et d'en rire !

Dans la famille, je demande la fille. Bonne pioche. C'est Esther, elle est née à Marseille dans les années 1970.

Je demande le frère. Bonne pioche. Voilà Jérémy, le fils cadet, hyperactif, qui vit avec un sparadrap sur un verre de lunette. Il est roux, un brin décalé avec le reste de la famille, et tous les autres enfants de son âge aussi.

Je demande la mère. Bonne pioche. Babeth est secrétaire de Mairie, une fonctionnaire soixante-huitarde. 

Je demande le père. Bonne pioche. Patrick, Juif, pied-noir, il est originaire d'Algérie. Il pallie l'angoisse d'une shoah bis à coup de listes qui pourrissent littéralement toute la vie de famille. Ah, une précision, dans cette maison, tout le monde vit nu. L'effet 68 !

Je demande la grand-mère. Bonne pioche. Fortunée elle s'appelle, une vraie prédisposition à la richesse construite avec un magasin de confection à Souk-Ahras.

Je demande le grand-père. Bonne pioche. Isaac, lui s'efface derrière l'exubérance de son épouse.

Voilà un joli portrait de famille qui ne va pas manquer d'être éclaboussé par l'entrée d'Esther à l'école privée. Oui, oui, vous avez bien compris, celles et ceux qui interdisent d'interdire, qui se fichent de la religion, vont finalement inscrire leur fille dans une école catholique, la faute au petit Jérémy que l'école publique ne saurait calmer !

La narration à la première personne à travers les yeux d’Esther est un jubilé de fraîcheur et de vivacité. La petite n'a pas sa langue dans sa poche, elle qui est la seule "conformiste" de la maison et qui questionne tous les faits et gestes des parents et grands-parents, mais aussi ceux des parents de ses amies, des bourgeois capitalistes, un virage à 180° avec l'éducation qu'elle a reçue.


Les engueulades entre eux surgissaient donc comme par magie, à la manière d'un film d'action qu'on aurait pris en cours de route. P. 77

Derrière le côté drôle et ingénu se cache pourtant une face beaucoup plus grave.

Il y a bien sûr le passé lourd de la famille, l'exil lié à la guerre d'Algérie et l'arrivée de cette famille en France. Il y a aussi l'antisémitisme et la crainte absolue de voir de nouveaux faits perpétrés.

Ingrid SEYMAN, dans ce premier roman, croque les clichés à pleines dents et nous livre rien de moins qu’une satire de notre société parfaitement déguisée. La prose est attendrissante et le rythme palpitant. 

L'intérêt des Prix littéraires, c'est bien de nous emmener en dehors des sentiers battus. Pari réussi avec cette petite cure de jouvence qui a le mérite de remettre les points sur les i et les barres au t !

 

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2020-02-21T17:58:21+01:00

Alexis RAGOUGNEAU à Angers

Publié par Tlivres
Alexis RAGOUGNEAU à Angers

ll y a une semaine, j'ai eu l'immense chance de participer à une rencontre-dédicace organisée dans le cadre du Prix du roman Cezam. Alexis RAGOUGNEAU, l'auteur de "Opus 77" publié aux éditions Viviane HAMY, a passé 3 jours dans la région, il était notamment à l'ENSAM jeudi midi, un pur moment de bonheur.

Il nous a relaté son parcours. S'il a suivi des études universitaires dans le commerce, il a quitté ce registre rapidement pour s'orienter vers le théâtre, d'abord avec des cours en amateur et puis à temps plein. Il a ressenti le besoin de vivre, lui-même, y compris physiquement, les ressorts du théâtre. Il n'y avait ensuite qu'un pas à franchir pour se lancer dans l'écriture de pièces, il l'a fait.

Le roman, s'il lui faisait de l'oeil, il le craignait. Alexis RAGOUGNEAU a donc choisi de se lancer en littérature par la voie du policier qui correspond à un propos organisé, structuré, et donc rassurant. Sont publiés en 2014 "La Madone de Notre-Dame" et en 2016 "Evangile pour un gueux". 

Fort du bel accueil réservé par les lecteurs, il choisit de faire le grand saut et d'entrer dans le genre romanesque avec "Niels" et puis récemment avec "Opus 77", tous deux sélectionnés par le jury du Prix Goncourt.

Personnellement, c'est avec "Opus 77" que j'ai découvert la plume d'Alexis RAGOUGNEAU, une pure merveille. Ce roman, c'est d'abord une histoire familiale, celle de Claessens, un chef d'orchestre dont l'auteur taira le prénom, un chef d'orchestre qui use de son pouvoir, tant dans le registre professionnel qu'à la maison, un chef de famille dominant qui a oppressé son épouse, de 20 ans sa cadette, et ses deux enfants, David et Ariane.

Mais ce roman, c'est aussi une formidable opportunité de découvrir la musique, les exigences de l'élitisme, de l'interprétation, la quête du dépassement de soi, de l'excellence et de la perfection.

Alexis RAGOUGNEAU construit avec cette discipline artistique un véritable personnage de roman, il la fait exister ! Pour l'incarner, il choisit le concerto du compositeur russe, Dimitri CHOSTAKOVITCH. Sous la plume de l'écrivain, rien n'est choisi au hasard. Si j'avais pu le soupçonner avec cette lecture, la rencontre me l'a bien confirmé. Dimitri CHOSTAKOVITCH a été interdit de jouer sa musique par Staline en personne, celui-là même qui au lendemain d'un spectacle déclarera : "C'est un petit jeu qui va très mal finir". "Opus 77", c'est un roman de l'enfermement, sujet parfaitement traité. 

J'ai beaucoup aimé aller plus loin dans le roman avec cette rencontre précieuse avec l'auteur mais aussi partager un moment avec un homme d'une très grande sensibilité. Il choisit d'écrire sur des registres qu'il connait bien. Celui de la musique résonne avec sa propre vie familiale et ça se sent. S'il écrit divinement bien, il assure également parfaitement le rôle de VRP Il nous a offert un joli moment de complicité, merci à lui pour sa venue et aux organisatrices de cette pause déjeuner hors du commun.

Et puisque l'écrivain, Alexis RAGOUGNEAU, nous a invités à poursuivre la découverte de l'Opus 77 avec l'interprétation de Dvorak. Nous nous quittons en images et en musique, s'il vous plaît !

Pour mémoire, retrouvez la sélection 2020 du Prix du roman Cezam

et mes premières chroniques :

Né d'aucune femme de Franck BOUYSSE, lauréat du Prix des Lectrices Elle 2019

La petite conformiste d'Ingrid SEYMAN

Vigile d'Hyam ZAYTOUN

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2020-01-04T14:04:07+01:00

Les autres fleurs font ce qu’elles peuvent d’Alexandra ALEVEQUE

Publié par Tlivres
Les autres fleurs font ce qu’elles peuvent d’Alexandra ALEVEQUE

Sable polaire

 

Je poursuis les découvertes des 68 Premieres fois avec le premier roman d’Alexandra ALEVEQUE dont le titre est extrait de la chanson de Jacques BREL : « J’arrive ». Tout un programme !

 

Paul et Jeanne partagent leur temps entre leur travail, lui est instituteur et elle gérante d’une parfumerie, et leur famille. Ils ont deux grands garçons, Bertrand et Marc, étudiants, et puis une fille, Violette, d’une dizaine d’année, la narratrice. Nous sommes dans les années 1980. Un jour, son père est pris de vomissements et de maux de tête. Tout va très vite, il est hospitalisé et les choses vont de mal en pis. Violette est tenue à distance des événements. Devenue adulte, elle se met en quête d’une cassette.

 

Dans ce roman court, 122 pages seulement mais qui vont avoir un impact Instantané sur les battements de votre cœur, l’écrivaine explore les conséquences d’une tragédie familiale sur la psychologie d’une femme. L’alternance des chapitres avec un peu plus de 25 ans d’écart permet de vivre le moment présent, l’urgence dans laquelle se trouve confrontée la famille, et de mesurer les impacts de cette période de l’enfance sur la construction d’adulte.

 

Si Hyam ZAYTOUN a choisi dans « Vigile » de faire prendre part ses deux jeunes enfants au drame de l’arrêt cardiaque de leur père, ce qui, a l’époque, m’avait bluffée quant à cet instinct maternel de tout partager, j’ai ressenti, cette fois, jusque dans mes tripes la tristesse et l’incapacité de cette enfant à participer à des moments qui, indéniablement, créerons des relations nouvelles entre les êtres et les marqueront toute leur vie de leur empreinte. Ceux qui ont tout vécu de l’intérieur et elle, à l’extérieur. J’ai vécu comme une profonde injustice que Violette ne soit pas associée à la peine familiale, privée d’une douleur fédératrice. Comment, alors, faire son deuil ?

 

Alexandra ALEVEQUE traite avec beaucoup de sensibilité la construction des souvenirs :


Ne restent que les souvenirs, tenaces morceaux de vie dont on ne sait jamais très bien si on a vraiment vécu l’instant ou si ce sont les photographies qui ont fabriqué ce semblant de mémoire. P. 90

Elle a beaucoup d’humour aussi, ce qui permet de lire avec plaisir ce roman intimiste et ce portrait de femme hanté par des secrets trop bien gardés.


La mort a cet avantage de ne pas être versatile. Quand elle a pris sa décision, il y a de fortes chances pour que ce soit irréversible. Et si elle a élu un membre de votre clan, ce n’est certainement pas pour vous le rendre quelques semaines plus tard. P. 88

J’ai beaucoup apprécié le rythme de la narration. L’alternance régulière des chapitres permet de cadrer le propos alors que lecteur est tenu en haleine par l’intrigue inhérente à cette cassette. Si d’aventure cet objet venait sillonner son chemin vers une certaine forme de résilience..

 

Vous êtes hameçonné(e) ? Tant mieux, c’est ce qui m’est arrivé. Maintenant, savourez !

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2019-05-26T09:20:48+02:00

50ème sélection du Prix des Lectrices Elle

Publié par Tlivres
50ème sélection du Prix des Lectrices Elle

Comme vous le savez, j'ai eu l'immense chance cette année de participer au 50ème Prix des Lectrices Elle, 50, tient donc, on dirait que les choses sont bien faites !!!

Cette aventure ne se conjugue pas encore au passé, nous n'avons pas franchi la ligne d'arrivée et les lauréats ne sont pas proclamés, alors, nous pouvons toutes y aller de nos pronostics...

Certaines se sont déjà lâchées, elles ont dévoilé leur trio de tête comme Moonpalaace avec qui je partage un coup de coeur !

Pour moi, les trois romans qui m'ont le plus transportée, exaltée, surprise, envoûtée, enivrée... ce sont :

 

Dans la catégorie des romans

Asta de Jon Kalman STEFANSSON chez Grasset

"Sous la plume de Jón Kalman STEFANSSON, la tragédie devient une fatalité, emportant tout sur son passage, y compris la raison. 

L’exercice littéraire est époustouflant dans la maîtrise des scénarios. Ce roman fait un peu plus de 490 pages, j'aurais aimé qu'il en fasse 100, 200, 300 de plus, totalement habitée que j'ai été par le personnage d'Ásta.

A saluer également la qualité de la traduction proposée par Eric BOURY, juste prodigieuse !"

 

Dans la catégorie des documents

L'empreinte d'Alexandria MARZANO-LESNEVICH chez Sonatine Editions

"L’écrivaine pose un regard d’une extrême lucidité sur les pulsions sexuelles des hommes et dénonce, avec l’affaire du petit Jeremy, un système américain incapable d’y pallier. Les recherches réalisées sont impressionnantes, rien n’est laissé au hasard, l’auteure a étudié scrupuleusement toutes les archives pour retracer l’ensemble des débats. 
 
Ce récit de vie est particulièrement intéressant et éclairant pour les mots posés. Il a l’extrême mérite aussi de se construire autour de deux situations  distinctes pourtant tellement ressemblantes. 
 
La plume est précise, dense, la traduction est de très bonne qualité. Les répétitions n’y feront rien, j’ai été fascinée par le destin d’Alexandria MARZANO-LESNEVICH et souhaite qu’elle puisse poursuivre dans la voie de l’écriture, elle à un talent fou."

 

Dans la catégorie des policiers

Rituels d'Ellison COOPER chez Cherche midi

"Ce premier roman est haletant de bout en bout. Je me suis surprise à tourner les pages frénétiquement pour connaître dans les toutes dernières l'auteur de faits absolument terrifiants. La chute est magistrale.

Les stratagèmes complexes mis en oeuvre relèvent d'un terrible psychopathe monté de toutes pièces par une écrivaine spécialiste notamment des neurosciences et des religions.

J’ai été captivée par ces domaines d’expertise qu’Ellison COOPER rend tout à fait accessibles. J'adore ce registre qui mise sur l'urgence à agir dans un contexte de menace permanent.

La plume est fluide, l’intrigue totalement maîtrisée."

 

Et maintenant, que les meilleurs gagnent, parce que beaucoup d'autres ont été très bons aussi, j'ai passé de merveilleux moments de lecture avec :

Le Chant des revenants de Jesmyn WARD

Vigile de Hyam ZAYTOUN

Une maison parmi les arbres de Julia GLASS

Ma dévotion de Julia KERNINON

La vraie vie de Adeline DIEUDONNE

Asta de Jon Kalman STEFANSSON

La neuvième heure de Alice McDERMOTT

La douce indifférence du monde de Peter STAMM

Un gentleman à Moscou de Amor TOWLES

Maîtres et esclaves de Paul GREVEILLAC

La loi de la mer de Davide ENIA
 
Même les monstres de Thierry ILLOUZ
 
Tu t'appelais Maria SCHNEIDER de Vanessa SCHNEIDER
 
Les inséparables de Dominique MISSIKA
 
Pirate N° 7 de Elise ARFI
 
Suzanne de Frédéric POMMIER
 

Sirènes de Joseph KNOX

Anatomie d'un scandale de Sarah VAUGHAN

Rituels d'Ellison COOPER

Dura Lex de Bruce DESILVA
 
Rivière tremblante de Andrée A. MICHAUD
 
La disparition d'Adèle Bedeau de Graeme MACRAE BURNET
 
Présumée disparue de Susie STEINER

 

et je tiens dès à présent à remercier toute l'équipe de Elle qui a fait un travail extraordinaire pour notre plus grand plaisir.

Nous allons toutes nous retrouver le 3 juin prochain pour fêter comme il se doit les 50èmes lauréats du Prix des Lectrices Elle, alors, pour nous y retrouver, je vous donne quelques indices dans la photo. A très vite maintenant !

 

 

 

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2019-04-26T06:00:00+02:00

Le baiser de Gustav de Martine MAGNIN

Publié par Tlivres
Le baiser de Gustav de Martine MAGNIN

Editions Pierre Philippe

Comme j'aime ne plus lire les quatrièmes de couverture et me laisser porter par un nom d'auteur, un titre, une illustration...

Avec "Le baiser de Gustav" de Martine MAGNIN, si vous êtes assis(e), vous pourriez bien tomber de votre chaise ! Les surprises sont au rendez-vous, je ne vais vous en dévoiler qu'avec parcimonie.

Lucie est dans le coma. Parisienne, mère de deux jeunes enfants, elle est victime d'un attentat. Son mari est à son chevet, deux femmes prennent son relais, sa sœur et sa meilleure amie. Tous sont encouragés par le personnel soignant, ils doivent tenir bon, croire au réveil de Lucie, lui parler, la masser, faire un peu comme si de rien n'était !

Avec "Vigile" de Hyam ZAYTOUN, mon cœur s'est emballé dès la première page, ma respiration s'est coupée, je n'ai retrouvé un rythme cardiaque normal qu'en le refermant. Il n'y avait (que) 124 pages. Martine MAGNIN nous fait vivre un même tour de force, mais là, accrochez-vous, il y a 210 pages au programme ! Ouvrir le roman "Le baiser de Gustav", c'est assurément monter dans un ascenseur émotionnel, vous allez être suspendu(e) aux lèvres des médecins, vous allez vous emballer pour un frémissement de paupières, vous allez perdre espoir aussi...

Vous allez encore, et c'est là une originalité de la narration, accompagner Lucie dans ses délires. Entre deux environnements, ses pensées naviguent, il y a la réalité qu'elle aimerait parfois retrouver...


Vivre, c’est heurter, mais le courage, c’est affronter. P. 154

et les rêves dans lesquels elle apprécie de se ressourcer, cet univers cotonneux, douillet, merveilleux, qui la met à l'abri des agressions, au sens propre comme au figuré. Cette lecture m'a profondément rappelé "L'Hôtel des deux mondes" d'Eric-Emmanuel SCHMIDT, que j'avais adorée d'ailleurs. Il y a ce fil tendu entre la vie et la mort sur lequel Lucie marche comme un funambule, une temporalité pendant laquelle rien n'est joué, tout peut encore arriver, un lieu de transition, cette chambre d'hôpital dans laquelle la patiente est appareillée pour surVIVRE. Le champ onirique offre des envolées paradisiaques, des pauses salutaires, des moments entre parenthèses empreints de sérénité, de calme et de douceur. Le roman tout entier est affaire d'équilibre.

De l’écrivaine, j'avais déjà lu "Qu'importe le chemin", un roman bouleversant, un véritable page-turner. A l'époque je disais : "Vous voilà harponné(e) par le destin de cet enfant et Martine MAGNIN ne vous lâchera plus jusqu'à la toute dernière page." Je suis prête à prendre les paris qu'il s'agit là d'une signature singulière de l'auteure, une certaine manière d'aborder la vie, les sentiments, les relations d'amitié, la maternité... le tout mené tambour battant et en beauté s'il vous plaît.

En parlant de beauté justement, Martine MAGNIN invite prodigieusement l'art, la peinture, le grand Klimt dans un roman déjà haut en couleur. Là, je ne vous dévoile pas de grand secret, le titre est à lui seul évocateur. Quant à la première de couverture, elle est une copie de la toile du maître autrichien mondialement connue, une de ces œuvres que l'on se délecte à regarder, l'œil attiré par moult détails, charmé par la splendeur des étoffes, séduit par l'expression du visage de la femme portée tout entière par le désir, enveloppée par les bras et la cape de l'être cher.

Si T Livres ? T Arts ? vous propose souvent de choisir entre deux disciplines, avec "Le baiser de Gustav" vous savourerez le mariage des deux, un pur bonheur que de découvrir des annotations sur les œuvres de l'artiste venant savamment ponctuer le propos de Martine MAGNIN. Si on a l'habitude de dire qu'un livre est un bel objet, je crois que celui-là revêt une dimension toute particulière. On a envie de le poser sur un chevalet et de lui octroyer une place de choix dans sa bibliothèque !

L’écrivaine rivalise d’ingéniosité pour nous peindre un tableau familial divers et varié. Outre le fait d’accompagner Lucie, chacun tente de mener sa vie, partagée entre le travail, les enfants pour certains... Le quotidien est ponctué de mille et une péripéties donnant du rythme au roman, les destins se croisent, les histoires s’entremêlent, et la chute, quelle chute, juste magistrale !

Le tout servi par une plume sur laquelle je ne reviens pas, je crois que tout est dit, enfin presque... les mots sont tendres, les phrases belles, le propos lumineux, l'écrivaine nous met, le temps d'une lecture, sous perfusion. Elle nous fait une injection de sa philosophie de vie pour renforcer la confiance en soi et nous inciter à aller jusqu'au bout de nos envies. Elle nous fait couler un goutte-à-goutte de plaisir et de volupté. Je crains déjà le sevrage !

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2019-01-25T07:00:00+01:00

Quand une éditrice se livre... Portrait de Caroline LAURENT

Publié par Tlivres

 

Immense joie d’engager un nouveau partenariat avec Page des Libraires. Place cette année aux interviews d’éditeurs et libraires.

C’est avec un plaisir non dissimulé que je vous propose de faire plus ample connaissance avec Caroline LAURENT.

Quand une éditrice se livre... Portrait de Caroline LAURENT

Comment êtes-vous devenue éditrice ?

En lisant votre question, un souvenir marquant m’est revenu. Je devais avoir onze ou douze ans et faisais alors de la danse à un rythme très soutenu. Un jour, mon professeur s’est approchée de moi et m’a demandé, d’un air faussement dégagé, dans quel domaine je voulais travailler plus tard. Je lui ai répondu : « Soit dans la danse, soit dans les livres. » Le tourbillon des études littéraires m’a ensuite happée ; j’apprenais, je travaillais, sans véritablement me poser de questions. Jusqu’au jour où, après une incroyable année en Italie, il a bien fallu réfléchir à la suite. J’ai découvert qu’il existait un master d’édition à la Sorbonne – je ne savais rien du métier et encore moins du milieu. Mais l’idée de faire des stages me plaisait. Je voulais voir à quoi ressemblait la vie active. Mon premier stage aux éditions Lattès a été déterminant. J’ai découvert l’accompagnement des auteurs, les échanges sur le texte, la chaîne du livre, l’excitation au moment des parutions… J’étais éblouie. Cependant, je ne pensais pas encore à candidater ou envoyer des CV pour être embauchée… Et c’est Karina HOCINE (des éditions Lattès) qui m’a appelée durant mon année d’agrégation, alors que je courais entre deux couloirs de l’université : elle cherchait quelqu’un, et si je voulais, le poste était pour moi. Je suis donc devenue éditrice parce que j’ai renoncé à une carrière de danseuse, que je suis partie en Italie, que j’ai fait des stages et que quelques personnes ont cru en moi quand j’avais 20 ans.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ? (Racontez-nous aussi une petite anecdote)

J’ai un mot fétiche : la joie. Ce qui me plaît, et ce que je cherche, dans ce métier, c’est très exactement cela : la joie. 

Copyright Emmanuel DELBERGUE

Copyright Emmanuel DELBERGUE

C’est un sentiment profond, qui vous met en phase avec vous-même. La beauté des textes ; la naissance d’un écrivain ; le travail sur la maquette, le choix du papier ; la complicité qui se crée avec les auteurs ; l’amitié parfois, souvent ; les échanges avec les lecteurs ; les moments en librairie ; l’émotion que provoque un livre. Voilà, c’est simple, mais essentiel. Lorsque je lis pour la première fois un manuscrit et que mon cœur s’affole, que je ressens de l’amour pour le texte, j’ai l’impression d’être invincible. Méfiance, tout de même. Il m’est arrivé de foncer tête la première dans un mur, au sens propre : souvenir d’une course en chaussettes dans le couloir de mon appartement pour écrire à un auteur dont le texte m’avait subjuguée. Une glissade mémorable…

Aux éditions Stock, comment choisissez-vous les manuscrits que vous éditez ?

J’ai la chance d’avoir une grande souplesse dans mon travail. Mais la sélection, qu’il s’agisse de littérature blanche, de polars ou de documents, repose sur les mêmes principes : la qualité du texte, sa portée, ce qu’il provoque en moi. Je suis mon instinct.

 

Que se passe-t-il entre le moment où un manuscrit arrive chez vous et celui où il est publié ?

Si le manuscrit est accepté, commence alors le travail avec l’auteur. Ces échanges peuvent durer des mois, parfois un an. Une fois le texte abouti, on l’envoie en fabrication pour créer des épreuves qu’on relit, qu’on corrige encore, jusqu’à donner le bon à tirer final. En parallèle, nous présentons l’œuvre aux équipes commerciales, à la presse, aux blogueurs. Et vient un jour où l’on trouve le livre en librairie, sur une table ou en vitrine…

Vous avez lancé en janvier 2019 une nouvelle collection de fiction : « Arpège ». Pourquoi ?

Pour répondre aux nouveaux défis du marché et incarner, chez Stock, un autre visage de la littérature française et francophone contemporaine. C’était un désir de Manuel CARCASSONNE, le P.D.G. de la maison, et c’est devenu un projet collectif, porté par toute l’équipe. L’objectif est de surprendre, emporter et émouvoir les lecteurs !

Parlez-nous de votre catalogue de la rentrée littéraire de janvier 2019 !

Deux titres sont à l’honneur pour le lancement d’Arpège. D’abord "Les Heures solaires" de Caroline CAUGANT, un très beau roman familial qui met en scène trois femmes unies par les secrets d’une rivière. On suit le fil de l’eau pour remonter le cours du temps, on se laisse happer par les atmosphères sensorielles, la mémoire impossible des héroïnes, le phrasé mélodieux de l’auteure. L’autre roman est signé Théodore BOURDEAU et s’intitule "Les Petits Garçons". Ce bijou de tendresse et d’humour retrace l’amitié de deux petits garçons, de l’enfance à l’âge adulte, en passant par la crise de l’adolescence, qui tâchent malgré la violence du monde de rester fidèles à eux-mêmes.

Quel rapport établissez-vous avec les premiers romans ?

Je crois que l’ensemble du monde littéraire est sensible aux premiers romans. Les éditeurs, les libraires, les lecteurs… Et bien sûr les auteurs, qui y mettent tant d’énergie et de liberté. La grâce des premières fois est sacrée (sacralisée, peut-être). Découvrir un écrivain, c’est devenir aventurier et explorateur. L’ivresse est totale !

Quel est votre dernier coup de coeur ?

Justement… Un premier roman que je publierai à la rentrée littéraire 2019. Je l’ai adoré ! Un roman virtuose, vivant, tourbillonnant même, d’une maîtrise remarquable. Il y est question d’amour blessé, de jeunesse, d’Italie, d’écriture et de traduction… Une merveille. Son auteure est une jeune femme dont je vous invite à retenir le nom : Romane LAFORE.

Quel livre lisez-vous en ce moment ?

"Vigile", de Hyam ZAYTOUN.

Qu’est-ce que vous apporte la revue PAGE ?

Vous avez pris votre journée ?... Je pourrais parler de PAGE pendant des heures. Grâce à PAGE, j’ai rencontré des libraires d’exception et des personnes de grande valeur – certains sont devenus des amis, ils se reconnaîtront. Grâce à PAGE, j’ai découvert des auteurs, mais plus encore, j’ai découvert un esprit. Ouverture, écoute, rigueur professionnelle, enthousiasme, sensibilité, partage… C’est la vie du livre telle qu’elle devrait toujours être. Enfin, grâce à PAGE, j’ai vécu l’un de mes plus beaux moments, en présentant sur la scène de la BNF le roman "Et soudain, la liberté", co-écrit avec ma chère et regrettée Évelyne PISIER.

 

L'occasion de faire un petit clin d'oeil aux 68 Premières fois, votre roman faisait effectivement partie de la sélection 2017 ! Il est aussi le lauréat du

Prix Première Plume

et du 

Prix Marguerite Duras.

Nous avons hâte de découvrir votre deuxième roman mais vous reviendrez nous en parler bien sûr !

Avant de se quitter, petite visite guidée de votre bureau...

Sur la bord de la fenêtre, les chouchous de la rentrée littéraire de janvier... les premiers que l'on espère d'une longue série !

 

Et puis, là, trône de toute sa splendeur, un dessin original de Simone VEIL offert par Pascal BRESSON, auteur du roman graphique paru chez MARAbulles : "Simone VEIL, l'immortelle" avec cette maxime qui vous touche énormément :

"Celui qui combat peut perdre. Mais celui qui ne combat pas a déjà perdu."

 

Quelle plus belle icône pour accompagner votre parcours !

Merci infiniment, chère Caroline, d'avoir accepté de répondre à mes questions.

Le bal de la rentrée littéraire de janvier est lancé, la merveilleuse farandole de la collection Arpège engagée,

"Et bien, DANSEZ maintenant !"

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