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2023-04-13T06:01:55+02:00

Les Bourgeois de Calais de Michel BERNARD

Publié par Tlivres
Les Bourgeois de Calais de Michel BERNARD

Editions de La Table Ronde, Collection La Petite Vermillon

Coup de ❤️ pour ce roman qui sort aujourd’hui en librairie en version poche. 

À l’âge de 13 ans, Auguste RODIN se souvient de la découverte en famille de la statue du Maréchal Ney, la création du père RUDE inaugurée en 1853. L’homme qu’il est devenu travaille la glaise et fabrique des plâtres que le bronze immortalisera. « L’Âge d’Airain », réalisé il y a une dizaine d’année quand il habitait encore Bruxelles, sera prochainement installé dans le Jardin du Luxembourg. Rodin a 44 ans quand Omer DEWAVRIN, Maire de Calais, pousse la porte de l’atelier parisien de la rue de l’Université. RODIN en bénéficie depuis 4 ans pour réaliser « La Porte de l’Enfer » destinée au Musée national des arts décoratifs. L’élu lui passe une commande au nom de la municipalité, celle de réaliser une oeuvre pour honorer la mémoire d’Eustache DE SAINT-PIERRE, l’un des six Bourgeois de Calais portés volontaires pour remettre, pieds nus, cheveux découverts et la corde au cou, la clé de la cité vaincue au roi d’Angleterre, Edouard III. 
Le roman de Michel BERNARD, c’est l’histoire d’une oeuvre, une sculpture qu’Auguste RODIN mettra 10 ans à réaliser.

C’est d’abord, l’histoire d’une création artistique en lien avec les évènements locaux. Auguste RODIN se mettra en quête d’archives témoignant du contexte de la guerre des Cent Ans et de ce sacrifice. Il se rendra aussi régulièrement à Calais pour s’imprégner des lieux.


La lumière n’était pas la même qu’à Paris. La clarté du jour sur les choses, l’éclairage du lieu, cela comptait beaucoup. P. 106

Michel BERNARD en profite pour magnifier la ville de Calais et son bord de mer, le Cap Blanc-Nez et ses falaises de craie. L’écrivain délivre l’histoire des fabriques de dentelle et de tulle de Saint-Pierre.
A travers cette médiation artistique, Michel BERNARD célèbre le travail de l’artiste, sa part de création dans le parti pris d’une interprétation. 

C’est aussi le lien entre l’artiste et son oeuvre, à l’image d’un enfantement et de la coupe du cordon à sa livraison au commanditaire.

C’est plus encore un hommage au pas de côté qu’aimait réalisé Auguste RODIN par rapport aux canons de la sculpture, les modèles académiques du XIXème siècle. Auguste RODIN faisait partie de ces hommes qui n’avaient que faire du regard des autres sur ses oeuvres, lui les assumait tout en prenant le risque de déplaire. 

A travers l’histoire d’une oeuvre, Michel BERNARD nous livre une biographie fascinante d’Auguste RODIN, le tout servi par une plume éminemment romanesque.

Avant de conclure, je voudrais saluer la première de couverture dessinée par Aline ZALKO, quelle plus belle illustration !

J’ai adoré tout simplement. Je remercie très sincèrement Les éditions de La Table Ronde pour ce joli cadeau.

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2023-04-12T06:00:00+02:00

Ce que nous sommes de Zep

Publié par Tlivres
Ce que nous sommes de Zep

Rue de Sèvres édition

Cet album fait partie de la sélection du Prix BD Cezam 2022-2023.

Alors que ChatGpT fait couler beaucoup d’encre dans les médias au point que quelques grands acteurs du numérique en viennent à demander une pause dans les évolutions technologiques, Zep nous invite à nous projeter en 2113.

Là, les hommes et les femmes vivent virtuellement des expériences de vie, ils avalent des gélules aux saveurs variées à la place de repas… Tous ceux qui vivent dans la ville protégée sont connectés à un data brain jusqu’au jour où une défaillance du système met un être K.O.

Ce que nous sommes de Zep

Cette BD est saisissante.

Il y a d’abord le sujet bien sûr. L'intelligence artificielle (IA) fait naître les plus grandes espérances comme les plus grandes peurs. Il y a ceux qui sont offensifs, s'y confrontent pour en faire une force, il y a ceux qui sont défensifs, l'ignorent et la subiront, un jour ou l'autre, la question ne repose maintenant que sur l'échéance.

De quoi l'IA est-elle capable ?

Zep prend le parti d'explorer ses effets sur l'humain. Il l'imagine augmenté, à moins qu'il ne devienne assisté. La projection d'un avenir avec des émotions programmées sur commande me fait froid dans le dos, je dois bien l'avouer.

Il y a la dimension individuelle, mais aussi la dimension collective. Zep découpe le territoire et instaure une frontière entre la ville protégée et le  reste, ce qui ressemble peu ou prou à la ville connectée (parfois dite intelligente) et les zones blanches. Plus encore que de vivre personnellement assistée par une machine, ce que je crains le plus c'est la construction d'un mur, la notion de camp et des effets de ségrégation, de droits attachés à un territoire avec les nantis et les exclus. Cette BD me rappelle le roman de Jean-Christophe RUFIN, "Globalia", un petit bijou dans le genre de la dystopie ou du roman d'anticipation. L'auteur y distingue les "zones sécurisées" des "non-zones". Nous n'en sommes pas très loin.

Ce que nous sommes de Zep

Pour nourrir ses travaux, Zep, le père de Titeuf, bien connu des fans de BD, s’est nourri pour cet album des travaux d’un médecin et neuroscientifique, Pierre MAGISTRETTI. Il va sans dire que le propos tient la route et qu'il est intéressant qu'on y regarde à deux fois !

Et pour servir le scénario, il y a le graphisme. Là, j'ai plutôt retrouvé les albums que je lisais pendant mon adolescence, ou bien ceux de mes enfants, avec des planches composées dans une version traditionnelle avec des cases. Peut-être le moyen de conforter l'idée du mur, des séparations entre tous... heureusement toutefois, Zep est un scénariste et illustrateur profondément humain, il nous livre une chute pleine d'espoir.

J’ai beaucoup aimé cet album. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses !

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2023-04-11T06:59:58+02:00

Massif d’Alain GIORGETTI

Publié par Tlivres
Massif d’Alain GIORGETTI

 

Alma éditeur

 

D’Alain GIORGETTI, j’avais lu son premier roman, « La nuit nous serons semblables à nous-mêmes », un coup de ❤️

 

Il nous revient avec « Massif », une lecture coup de poing.

 

Nicolas est divorcé. Sa vie est en lambeaux. Il décide d’aller se ressourcer en forêt. Il flâne et longe une clôture. À son extrémité, presque naturellement, il escalade le rocher qui lui permet d’accéder à un autre espace. Il ne sait pas encore qu’il s’agit d’une propriété privée très bien gardée par une chienne qui ne va pas hésiter à lui planter ses crocs dans le bras. Derrière Lana, une femme, Hélène. Il est subjugué par sa beauté et foudroyé par la passion amoureuse. Une nouvelle page de sa vie reste à écrire, pour le meilleur, à moins que ça ne soit pour le pire !

 

Ce roman commence avec une scène de chaos, je vous en livrerai prochainement les premières lignes, elles sont tout à fait saisissantes. À partir de là, tout peut arriver. Vous naviguez à vue. Ce roman est un thriller psychologique parfaitement réussi.

 

Comme j’ai aimé ces passages où Alain GIORGETTI sublime la nature. Il nous livre des pages éminemment sensorielles. J’ai humé les parfums, j’ai frissonné de l’humidité des sous-bois, j’ai écouté les chants des oiseaux, j’ai vibré quoi !

 

Il y a aussi des pages d’une profonde beauté pour décrire le sentiment amoureux et l’amour, quelle merveille !


Je crois que le baiser, l’art du baiser est à placer au sommet de la pyramide des gestes amoureux. Comme premier abord, comme première ouverture, comme premier voyage dans le corps de l’autre, ce que j’ai ressenti à cet instant précis s’est renouvelé chaque fois. Supérieurement. Délicieusement. Miraculeusement chaque fois entre ses bras. P. 57-58

Et puis, il y a le rapport à l’art. J’ai été fascinée par la révélation, dans la création, d’une autre dimension de la personnalité que celle de la vie quotidienne, que celle dévoilée aux proches, un peu comme si un être nouveau émergeait, une forme de (re)naissance.


C’est beau, Nicolas, avait dit Sarah lors de ma première exposition quelques années auparavant. C’est toujours beau ce que tu fais, un peu trop beau, même. Mais tu n’y es pas, Nicolas ! Je ne sais pas comment dire. Ce n’est pas complètement toi. P. 53

Mais ce livre ne serait rien sans la tragédie qui traverse l’ensemble du roman. Là je ne vous dirai rien 🤐

 

La plume d'Alain GIORGETTI est ciselée, les personnages puissants, l'histoire glaçante.

 

Lisez « Massif » et on en reparle !

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2023-04-10T06:00:00+02:00

Arbre aux oiseaux de Philippe UG

Publié par Tlivres
Arbre aux oiseaux de Philippe UG

Si vous passez sur Toulouse d'ici le 29 juillet 2023, je vous conseille de vous arrêter à la médiathèque José CABANIS.

J'y ai découvert une magnifique exposition faite de créations de Philippe UG.

Vous connaissez les livres Pop-up avec leurs pages découpées qui se déplient à l'envi et vous offrent un décor en 3D.

Philippe UG est l'un des créateurs les plus remarqués du genre. Il est graphiste, il est dit sculpteur de papier, joli, non ?

J'ai personnellement choisi cet "Arbre aux oiseaux", c'est ma #lundioeuvredart. Elle est présentée, là, en grand format, mais vous pouvez la retrouver dans le livre jeunesse "Drôle d'oiseaux".

L'envolée est flamboyante, les couleurs chatoyantes, comme j'aime. 

Elle stimule l'imaginaire, une invitation à lâcher prise avec le quotidien et se laisser séduire par la beauté de la composition. Petits et grands succombent.

Si vous ne connaissez pas encore l'univers artistique de Philippe UG, mariant à merveille littérature et sculpture, la consultation de son site s'impose. Vous y découvrirez quelques vidéos qui donnent à voir le talent de l'artiste.

Belle découverte !

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2023-04-10T06:00:00+02:00

Printemps qui vient d'Elodie SANTOS

Publié par Tlivres
Printemps qui vient d'Elodie SANTOS

Ma #poesiedulundi, je l'ai choisie pour illustrer ce week-end de Pâques 2023, un week-end de printemps, un week-end ensoleillé, un week-end qui donne envie de se ressourcer auprès de Dame Nature en pleine ébullition. Les bourgeons sortent, les fleurs jaillissent, au sol comme sur les branches des arbres, les oiseaux chantent, la saison du bonheur a sonné, réveillez-vous !

J'ai découvert "Printemps qui vient...", un texte écrit en 2009 par une femme, Elodie SANTOS.

Vous trouverez bien peu d'informations sur elle sur internet. Peu importe finalement, le plus important est bien de se laisser porter par la délicatesse des mots, la puissance des phrases, l'énergie et l'inspiration qu'engendre cette (re)naissance.

Laissez-vous séduire !

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2023-04-09T20:40:23+02:00

Jimmy de Moriarty

Publié par Tlivres
Jimmy de Moriarty

Vous prendrez bien quelques notes de country pour cette soirée...

Ma #chansondudimanche, "Jimmy" est extraite du premier album sorti en 2007 de Moriarty, un groupe franco-américano-suisse.

La voix de Rosemary STANDLEY vous accompagnerait jusqu'au bout de la nuit.

J'aime tout particulièrement les notes d'harmonica comme une invitation au voyage, au dépaysement, à moins que ça ne soit celles de la guimbarde, la contrebasse, la guitare ou bien encore le piano. 

Le clip est aussi tout à fait remarquable, composé comme un film d'animation.

Allez, maintenant musique !

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2023-04-08T07:26:25+02:00

Les enfants véritables de Thibault BERARD

Publié par Tlivres
Les enfants véritables de Thibault BERARD

C'est le printemps, les fleurs aux couleurs chatoyantes font leur apparition dans les jardins, les livres aussi en librairie ! "Les enfants véritables", 2d roman de Thibault BERARD, initialement publié chez Les éditions de L’Observatoire, est désormais disponible en version poche, chez J'ai lu. Regardez sa couleur éclatante !

Théo élève seul ses enfants, Simon et Camille, de 7 et 4,5 ans, depuis le récent décès de sa compagne Sarah. Cléo fait son entrée, tout en délicatesse, dans ce cocon familial meurtri. Elle est douce, Cléo, elle est gentille, et puis, c'est l'amoureuse de papa, alors chacun lui fait une petite place mais les démons ne cessent de hanter tout ce petit monde. Derrière les sourires se cachent la douleur de l'absence et du manque, la peur de la mort aussi. S'il est difficile d'accepter cette nouvelle présence et le petit pas de côté fait avec les habitudes, ce n'est pas plus simple pour Cléo, qui, elle-même, a connu une famille loin des standards. Elle a été élevée par son père, Paul, dans la vallée de l’Ubaye. Quand elle n'avait que 7 ans, elle a dû faire une place à César dont le père, alcoolique, était décédé. Il habitait juste à côté et Paul avait un grand coeur, alors, il l'avait adopté. Quant à Solène, c'était le fruit d'une relation extraconjugale. Diane Chastain n'a jamais assumé son rôle de mère. Cette « mère-herbe-folle » avait besoin d'air et disparaissait régulièrement. Après 15 mois d'absence, elle est rentrée à la maison. Elle était enceinte. Là aussi, Paul a fait amende honorable. Il aimait trop sa femme pour ne pas accepter ce bébé à naître. Alors pour Cléo, cette entrée en matière, c'est un peu comme un plongeon vers l'inconnu !

Thibault BERARD explore avec gourmandise et tout en délicatesse l'entrée de Cléo, le personnage principal de cet opus, dans la famille de Théo. Il s'agit d'un lent apprivoisement, de l'un, de l'autre, des uns, de l'autre, parce que oui, il y a une communauté initiale... à trois, et un individu de plus qui va progressivement chercher sa place, un peu comme un corps étranger à greffer dont on attend l'acceptation ou le rejet. Au gré, des opportunités, festives les premières, courantes de la vie pour les suivantes, les choses lentement s'organisent sous l'autorité d'un chef d'orchestre, Théo, le dénominateur commun de tous. Théo c'est le père, Théo c'est l'homme fou amoureux de Cléo, Théo c'est l'amant de Cléo.

Les fondations de cette nouvelle famille reposent sur ses épaules, à lui. C'est un sacré pari pris sur l'harmonie d'un groupe, l'alliance entre ses membres, la solidarité, la fraternité, l'équilibre, tout ce qui a besoin, pour se construire, de beaucoup d'amour, mais aussi, de mots. 

Ce roman, une nouvelle fois, est largement inspiré de la vie personnelle de l'auteur, mais pas que. Il y a aussi toute une part de son livre suggérée par son imaginaire. Et ce qui est merveilleux chez Thibault BERARD, c'est le jeu de la narration.

Ce roman, c'est un coup de coeur, comme "Il est juste que les forts soient frappés", à moins que vous ne souhaitiez vous plonger dans les premières lignes du tout dernier roman de Thibault BERARD "Le Grand Saut"...

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2023-04-08T06:00:00+02:00

Inconnu à cette adresse de Kathrine KRESSMANN TAYLOR

Publié par Tlivres
Inconnu à cette adresse de Kathrine KRESSMANN TAYLOR

Comme vous le savez maintenant, je ne lis plus les quatrièmes de couverture, je leur préfère de beaucoup les premières lignes des livres.

Avec "Inconnu à cette adresse" de Kathrine KRESSMAN TAYLOR, vous êtes rapidement mis dans le bain.

L'autrice américaine nous livre une lettre adressée par un allemand, Max Eisenstein, à l'un de ses congénères, Martin Schulse, reparti au pays. Nous sommes en 1932, autant dire à la veille d'évènements stratégiques en Allemagne qui donneront le ton à l'échelle mondiale pour une bonne dizaine d'années.

Au fil d'une correspondance entre les deux hommes, l'autrice va nous plonger dans la tourmente du régime nazi et des effets sur les relations, y compris d'amitié.

Peu adapte du genre des nouvelles, là, je vous avoue, j'ai succombé.

En l'espace de quelques pages, l'écrivaine a ce talent, à partir d'une correspondance ayant véritablement existé, de poser le cadre du métier à tisser et de tendre les fils d'un scénario glaçant.

Le texte est puissant, les mots d’une profonde intimité, l’émotion forte. Je vous conseille absolument cette lecture.

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