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2022-12-03T07:00:00+01:00

Trois jours et une vie de Pierre LEMAITRE

Publié par Tlivres
Trois jours et une vie de Pierre LEMAITRE

On poursuit le calendrier de l'Avent des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Pierre LEMAITRE avec "Trois jours et une vie", un roman découvert cet été, un thriller psychologique de haute voltige édité chez Albin Michel et disponible aujourd'hui chez Le livre de poche.

À Beauval, les familles Courtin et Desmedt sont voisines. Antoine Courtin a 12 ans, il vit avec sa mère, son père les a quittés il y a 6 ans quand il est parti travailler en Allemagne. En face, vivent les Desmedt. Il y a le père, un homme rustre, ouvrier chez Weiser jouets en bois (le patron de l’entreprise est aussi le maire de Beauval), une mère au foyer, une fille de 15 ans, Valentine, apprentie coiffeuse, et un garçon de 6 ans, Rémi. Les Desmedt ont aussi un chien, Ulysse. Quand un enfant du village se voit offrir une Play station, tous les copains sont invités chez lui à jouer, ce que refuse la mère d’Antoine. Le garçon passe son temps dans les bois près de chez lui à construire une cabane, il fait d’Ulysse un ami, un confident. Quand il y a le chien, il y a aussi souvent le petit Rémi. Et puis, un jour, c’est le chaos. Le chien se fait renverser par une voiture. Ce n’est là qu’un premier événement d’une longue série qui hantera chacun jusqu’à la fin de sa vie.

 

Pierre LEMAITRE est un conteur hors pair. Dès les premières pages, il plante le décor d’un village où tout n’est que labeur, où la vie est dure avec les hommes, les femmes, où la menace du chômage pèse lourd sur l'avenir. C’est dans un environnement économique précaire et socialement pauvre que le roman noir va prendre racine autour de la disparition d’un enfant.

 

Avec ce roman, Pierre LEMAITRE tisse le fil de la culpabilité, un sentiment qui ronge les esprits comme les corps.

 

L’intrigue est parfaitement maîtrisée, la chute magistrale. Impossible de vous en dire plus, un seul conseil, lisez-le.  

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2022-12-03T07:00:00+01:00

Place Médard de Roland BOUDAREL

Publié par Tlivres
Place Médard de Roland BOUDAREL

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J3

"Un auteur découvert cette année"

Il y en a eu quelques-uns mais je choisis aujourd'hui Roland BOUDAREL, découvert grâce à la complicité de la Maison d'éditions Librinova, avec son roman "Place Médard".

Gwenn est née le 11 novembre 1862 à Quimper. Elle sera élevée par Constance et l’Amiral dans une maison où est installée une grande bibliothèque, de quoi lui donner le goût de la littérature. Pour parfaire son éducation, elle est envoyée comme servante dans une famille bourgeoise. Quand elle revient, les garçons et les filles de son âge sont déjà mariés. Seul reste Pierrick, un garçon boitillant. Les deux familles s’accordent, Gwenn devient l’épouse du paysan et partage son foyer avec ses beaux-parents, d’ignobles gens. Gwenn vend le lait des vaches place Médard, elle n’en fait jamais assez, jusqu’au jour où Gwenn échange quelques mots avec un peintre, Gibus. De mauvaises langues le répéteront à Pierrick qui, fou de rage et rongé par la jalousie, va marquer sa femme au fer rouge, une empreinte laissée à vie sur son sein. Dès lors, sa vie va basculer et marquer de nombreuses générations d’une malédiction.

Ce livre est magnifique, une épopée éminemment romanesque dans lequel la grande Histoire va faire sa place. 

Ce roman, c'est avant tout une lignée de femmes, des portraits hauts en couleur, des femmes qui, confrontées à des hommes absents, vont assumer seules l’avenir de leur progéniture, des mères honorables. Toutes montrent une formidable capacité à RESISTER.

Les descriptions des scènes de vie, des villes et des villages, sont éblouissantes. L’écrivain s’attache à décrire de façon presque cinématographique la vie quotidienne des personnages.

 

Bien sûr, il est question de maternité, du corps des femmes, de leurs seins… et de leur histoire, leur symbolique, leur pouvoir nourricier, les fantasmes qu’ils procurent, les risques qu’ils encourent aussi.
 
Le suspens de ce roman est chaque fois alimenté par une quête, à travers les ans et les territoires.
 
La construction narrative est éblouissante. Les révélations des secrets bien gardés s’imbriquent les unes dans les autres comme les pièces d’un puzzle parfait, chapeau !
 
#MonAventLitteraire2022

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2022-12-02T07:09:50+01:00

Clara Haskil, prélude et fugue de Serge KRIBUS, interprétée par Laëtitia CASTA

Publié par Tlivres
Clara Haskil, prélude et fugue de Serge KRIBUS, interprétée par Laëtitia CASTA
Les Hivernales du Festival d’Anjou ont eu l'excellente idée de programmer "Clara HASKIL, prélude et fugue" au Grand Théâtre d’Angers samedi 26 novembre, une prestigieuse interprétation assurée par Laëtitia CASTA, accompagnée sur scène au piano par Isil BENGI. Le texte est de Serge KRIBUS et la mise en scène par Safy NEBBOU,
 
Clara HASKIL, qui était cette femme ?
 
Une pianiste prodige d’origine roumaine, juive, née d’une mère musicienne, tombée veuve alors que ses trois filles, Lillie, Jeanne et Clara, ne sont encore que des enfants. Un oncle de Clara découvre le talent de l’enfant et réussit à décider sa mère de la lui confier pour lui assurer une formation à la hauteur de son génie. Dès lors, c’est une vie loin des siens qui s’offre à elle.
 
Laëtitia CASTA réalise une performance de haut vol, en scène 1h45, sans aucune pause, à interpréter différents rôles pour retracer la vie de la musicienne dans un rythme trépidant.
 
Les changements de postures, de ton, lui permettent d’interpréter tous les rôles, elle révèle les échanges entre Clara et sa mère, Clara et ses sœurs… La qualité de l’interprétation a été saluée par le jury des Molières 2022, Laëtitia CASTA se voit remettre celui de la révélation féminine, c'est tellement mérité.
 
Dans une mise en scène originale, la pièce de théâtre est jouée dans un décor minimaliste. Trois murs, un piano.
 
Là où tout se joue, c'est dans la mise en lumière. La gestuelle de son corps, ses bras, ses mains, les émotions qui traversent son visage, sont autant d’éléments mis sous les projecteurs, entre ombre et lumière, parfois légèrement embrumée.
 
L'artiste se voit doublée (et oui, au théâtre, c'est possible, Safy NEBBOU l'a fait !) d’une pianiste qui livre une prestation tout à fait exceptionnelle, du grand art. Isil BENGI, actrice et pianiste turco-belge joue merveilleusement du piano, elle nous a envoûtée de ses notes, les spectateurs sont tout ouïs.
 
Les deux femmes tiennent les spectateurs en haleine tout le spectacle, retenant le souffle de chacun.
 
Laëtitia CASTA nous livre une prodigieuse prestation, une véritable performance. Elle est éblouissante et confirme son talent de comédienne hors pair, là, dans le 6ème art qui pourrait bien l'adopter.
 
Réjouissons-nous, les arts sont bien vivants.

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2022-12-02T07:00:00+01:00

Ce matin-là de Gaëlle JOSSE

Publié par Tlivres
Ce matin-là de Gaëlle JOSSE

On poursuit le calendrier de l'Avent des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Gaëlle JOSSE avec "Ce matin-là", publié initialement chez les éditions Noir sur Blanc et désormais chez J'ai lu.

Nous sommes au début du mois d'octobre 2018. Clara est amoureuse de Thomas. Dans sa vie professionnelle, elle est chargée de clientèle et travaille pour une banque. Depuis quelques semaines, le doute s'est lentement immiscé dans son esprit. Outre le stress ambiant, la pression de la rentabilité, quelques remarques désagréables de sa supérieure hiérarchique ont commencé à la faire vaciller. Les sueurs froides s'invitent désormais régulièrement, son corps sonne l'alerte. Et puis, il y a "Ce matin-là", un matin où, comme d'habitude, elle monte dans sa voiture pour se rendre au travail. La voiture ne veut toutefois pas démarrer. Elle a beau multiplier les essais mais rien n'y fait. Il faut remonter à l'appartement et prévenir son équipe de son retard. Quand elle referme la porte de son logement, elle, si ordonnée, laisse tomber au sol sac à main et autres accessoires. Elle colle son dos à la porte et croule sous le poids du fardeau. Elle se retrouve au sol à pleurer toutes les larmes de son corps, emportant tout sur leur passage, y compris le maquillage réalisé si méticuleusement quelques minutes plus tôt. C'est à partir de "Ce matin-là" que va commencer, pour Clara, une toute nouvelle vie.

Ce qui m'a fascinée dans ce roman, c'est l'approche de l'environnement, celui de l'intime, du clos, du familial, du privé, du logement, de l'intérieur, opposé à celui de l'ouvert, du professionnel, du public, du monde, de l'extérieur, et l'absence quasi totale de porosité entre les deux.

 

"Ce matin-là" devient un roman social dans ce qu'il témoigne d'une époque et des conditions de travail pratiquées dans le domaine bancaire du début du 21ème siècle, avec tout ce qu'elles comportent d'avilissant pour les individus.

Mais plus encore, ce qui est éprouvant dans ce roman, c'est l'approche du corps et de ses soubresauts. Celui de Clara vit un burn-out. Il sur(réagit) et prend le pouvoir avec des comportements que seul lui maîtrise. 

Dans ce roman, Gaëlle JOSSE fait de la vie un objet littéraire et, par le jeu de l'écriture, la décline dans toutes les dimensions, depuis le singulier jusqu'au pluriel, depuis l'indéfini jusqu'au déterminé, depuis le particulier jusqu'à l'universel :


Une vie, sa vie, notre vie, une vie...

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2022-12-02T07:00:00+01:00

La patience des traces de Jeanne BENAMEUR

Publié par Tlivres
La patience des traces de Jeanne BENAMEUR

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J2

"Le livre que j'attendais le plus"

J'aime beaucoup partir à l'aventure avec la découverte de premiers romans, j'aime aussi retrouver des plumes tellement talentueuses que chaque sortie en librairie devient un événement.

"La patience des traces" de Jeanne BENAMEUR n'a pas fait exception.

Tout commence avec la chute de ce bol bleu, un matin. Ce bol, il accompagnait Simon dans sa vie depuis longtemps, c’était un cadeau précieux. C’était avec lui qu’il commençait sa journée, avec lui qu’il buvait le premier café avant de se consacrer à ses patients. Simon est psychanalyste. Il habite en bord de mer. Il vit seul. Il sent que ce bol brisé est bien plus que deux morceaux de porcelaine séparés, il est la révélation d’un appel vers le lointain, un dépaysement pour mieux se retrouver.
 
Jeanne BENAMEUR a cette capacité, en quelques phrases, à planter le décor, focaliser son objectif sur son personnage, inviter à la concentration. Le rythme est lent, chaque mot pesé. Simon peine à se projeter. Je le ressens dans mon corps, ma sensibilité est éveillée. Partira, partira pas. Il va finir par prendre l’avion pour une destination qu’il a laissé choisir par son ami. Il joue avec Hervé aux échecs. Il est en totale confiance, la confiance que l’écrivaine va explorer sous toutes les coutures et décliner à l’envi.
 
Comme j’ai aimé découvrir la psychanalyse à travers la carrière de Simon, la nécessité d’écouter, une présence pour franchir le cap…
 
Avec Akiko et Daisuke Itô se crée une complicité presque naturelle qui va bien au-delà des mots, c'est de leur musicalité dont il est question. 
 
Ce roman, c'est une invitation à découvrir le Japon, ses traditions, en particulier celle des tissus bingata aux couleurs vives, des couleurs crues, des couleurs pures, qui vous touchent en plein cœur, et puis la porcelaine avec le kintsugi, cette pratique artistique qui magnifie les brisures des objets avec de la poudre d’or.
 
L’écriture de Jeanne BENAMEUR est éminemment belle et délicate, profondément sensorielle. Ce roman est une nouvelle fois une invitation à arrêter le temps, se poser, toucher, sentir, regarder, écouter, savourer pour S’ÉMERVEILLER.
 
Ce roman est dans la même veine que ses précédents :
 
#MonAventLitteraire2022

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2022-12-01T19:46:53+01:00

Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

Publié par Tlivres
Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

Nous sommes le 1er décembre, c'est parti pour un calendrier de l'Avent avec des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

En 2021, j'avais commencé l'année en fanfare avec un roman de Sandrine COLLETTE, "Ces orages-là", un livre haletant, comme tous de la même écrivaine d'ailleurs.

Je vous en dis quelques mots :

Clémence travaille dans une boulangerie. Avec Flo, elle fabrique du pain. Le réveil sonne tôt le matin. Par tous les temps, elle enfourche son vélo et trouve refuge dans un lieu chaleureux où l’odeur du bon pain ferait craquer n’importe quel gourmand. La boulangerie, c’est le seul lieu dans lequel Clémence se sent exister et en sécurité. Sa toute nouvelle maison est petite et moche, à l’image de sa vie, en réalité. Elle est née quand ses parents avaient atteint la cinquantaine. Clémence se souviendra toujours d’une scène de ménage, une scène de violence à laquelle le couple ne résistera pas. Elle avait 11 ans à l’époque et elle, Clémence, n’a finalement pas mieux réussi dans le domaine. Elle vient de fuir le foyer conjugal après trois années de vie commune, trois années d’un martyr sans nom, trois années qui auront permis au prédateur de tisser lentement sa toile autour d’une proie, presque parfaite.

 

Vous l’aurez compris, Sandrine COLLETTE embrasse le champ des violences conjugales et nous propose une entrée en matière tout à fait effroyable. Imaginez, une scène de chasse, en forêt, en pleine nuit, avec une femme, pratiquement nue, invitée à se sauver, mais pour aller où ?

Si les premières pages du roman décrivant une femme traquée sont tout à fait saisissantes, ce qui suit l’est encore plus !

Ce n’est pas tant le chemin de la résilience que Sandrine COLLETTE s’attache à explorer mais plutôt la période de décompression juste après l’effroi, les jours suivant la fuite, dans les ombres de la paranoïa. 

Avec « Ces orages-là », Sandrine COLLETTE explore les effets d’un stress post-traumatique sur le corps, dans les pas du psychiatre américain, Bessel VAN DER KOLK, auteur du livre « Le corps n’oublie rien ». Coup de maître, tout simplement, pour ce thriller psychologique d'une écrivaine dont je suis devenue une inconditionnelle. Sa plume est juste... addictive !

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2022-12-01T07:00:00+01:00

Hamnet de Maggie O’FARRELL

Publié par Tlivres
Hamnet de Maggie O’FARRELL

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J1

"Ma première lecture de l'année"

C'est "Hamnet", le roman de Maggie O'FARRELL, un bijou, l'occasion de saluer mes amies lectrices du Book club, sans elles je serai peut-être passée à côté.

Dans l’atelier de gantier du grand-père, un jeune garçon, l’ainé, subit les coups et blessures de son père. Il devient précepteur et enseigne le latin aux frères d’Agnès dans une ferme des Hewlands. Agnès, un brin sauvageonne et mystérieuse ne manque pas de le fasciner, elle et sa crécerelle. Ils sont fous amoureux et se laissent porter par l’élan de l'amour. Ce qui devait arriver arriva. Agnès est enceinte. Les deux familles n'ont rien en commun et pourtant, de cette relation naîtra un arrangement raisonnable. La famille du jeune homme accueillera Agnès en son sein. Là s'ouvre une nouvelle page de la vie de chacun, pour le meilleur comme pour le pire.

Avec Maggie O'FARRELL, nous sommes dans le roman familial, de ceux qui explorent dans leurs moindres détails tout ce qui compose la vie quotidienne d'un foyer, les relations entre ses membres aussi. J'ai personnellement été très sensible à celles entretenues par Agnès avec son frère Bartholomew qui donne à voir la force de la fratrie, à la vie à la mort.

L'écrivaine britannique aborde entre autres les sujet du deuil, de la condition féminine.

Elle nous emmène sur des voies mystérieuses. Le personnage d'Agnès est tout à fait captivant. 

Et puis, il y a le théâtre, mais là, motus et bouche cousue. Vous le découvrirez bien assez tôt. 

Quel plaisir de retrouver la plume de Maggie O'FARRELL et la traduction de qualité de Sarah TARDY.

Vous vous souveniez peut-être d'un autre roman de Maggie O'FARRELL, "En cas de forte chaleur", c'est avec lui que j'avais découvert le talent de l'autrice, un roman dans la même veine que "L'enfant de l'étranger" de Alan HOLLINGHURST si vous connaissez. 

Bref, si vous ne l'avez pas encore lu, vous pouvez désormais le faire à petit prix, il est sorti en poche chez 10/18.

#MonAventLitteraire2022

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2022-11-16T07:00:00+01:00

Simone, le voyage du siècle

Publié par Tlivres
Simone, le voyage du siècle
Je voue une admiration sans limite à Simone Veil.
 
J'ai lu 
Les inséparables de Dominique MISSIKA
 
et puis, dans le cadre du Festival d'Anjou, j'ai vu le spectacle cet été 
Les combats d'une effrontée avec une interprétation magnifique assurée par Christiana REALI
 
Place maintenant au film d'Olivier DAHAN avec Elsa ZYLBERSTEIN, Rebecca MARDER, Elodie BOUCHEZ...
 
Le réalisateur, un habitué des biographies, dresse le portrait d'une enfant perspicace et d'une adolescente brillante. La guerre va briser le parcours de Simone avec la déportation. Mais, alors qu'elle a connu le pire, elle reviendra avec une combativité qui n'en sera que plus forte pour mener à bien des projets politiques ambitieux, ô combien dérangeants. Elle a bousculé les esprits avec la loi pour la légalisation de l'Interruption Volontaire de Grossesse, mais aussi en faveur des conditions de vie des prisonniers, et puis encore des malades du sida. Elle a terminé sa carrière politique avec la Présidence du Parlement Européen, rien de moins. 
 
Le film rend hommage à cette grande Dame entrée au Panthéon avec son mari, Antoine, le 1er juillet 2018.
 
Il est rythmé par des flashs historiques. Les événements de la vie de Simone VEIL composent ce qu’elle est devenue avant de nous quitter, le portrait brossé est pluriel, à l’image du caléidoscope des combats de la femme politique engagée qu’elle fut avec un seul objectif, la dignité des hommes.
 
Que de résistances a-t-elle dû surmonter pour arriver à des fins que tout homme devrait avoir comme dessein, préserver la santé de chacun, assurer la paix entre les hommes.
 
Le personnage est parfaitement incarné par Rebecca MARDER d'une part pour couvrir les années 1941-1962 et Elsa ZYLBERSTEIN d'autre part pour les années 1968-2006, Elsa ZYLBERSTEIN dont le visage est métamorphosé pour répondre aux exigences du vieillissement de Simone VEIL.
 
Le réalisateur prend le parti de montrer une femme sensible, parfois en pleurs. Ce n'était pas l'image que j'en avais mais pourquoi pas ? 
 
Comme j’ai aimé la participation de Sylvie TESTUD pour rendre hommage à son amie de toujours, Marceline LORIDAN-IVENS. Tout y est, la fantaisie, le rire, cette liberté qui les faisait vibrer toutes les deux, chacune avec ses armes.
 
Comme j’ai aimé aussi voir la diversité des publics à venir regarder ce film de 2h20, des toutes jeunes filles aussi. Souhaitons que Simone VEIL les inspire pour se construire. Parce que l’avenir appartient aux nouvelles générations, faisons leur confiance pour ne jamais avoir vivre ce que Simone VEIL a vécu.

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2022-11-15T19:17:00+01:00

Qui sait de Pauline DELABROY-ALLARD

Publié par Tlivres
Qui sait de Pauline DELABROY-ALLARD
Après « Ça raconte Sarah », un premier roman édité chez Les éditions de Minuit, Pauline DELABROY-ALLARD nous revient avec « Qui sait » chez Gallimard.
 
Dans une auto fiction, Pauline, la narratrice, prend conscience de son identité, celle qui figure sur ses documents administratifs alors qu'elle réalise une démarche dans la perspective d’un « heureux événement » mais voilà, d’évènement, il y aura une tragédie qui se produira un jour blanc. Pauline ne peut toutefois plus arrêter la machine qui s'est mise à fonctionner à plein régime dans son esprit, dans sa chair aussi. Pourquoi ces prénoms, Jeanne, Jérôme et Ysé ? De ses parents, elle ne peut rien attendre. Alors, la jeune trentenaire va chercher ailleurs des explications, glaner des informations, se lancer à corps perdu dans une enquête sur ses origines pour fuir le vide abyssal qui l’assaille comme un instinct de SURvie.
 
Après un hymne à la passion incandescente dans son premier roman, l’autrice confirme son talent. Quelle puissance, quelle force dans le propos !
 
J'ai adoré le ton des premières pages. Qui ne se retrouverait pas dans la montée improbable d'une toile de tente ? J’ai ri. 
 
J’ai été profondément troublée aussi par son émotion devant les peintures rupestres de la grotte de Pech Merle…


Mais ma peau a gardé les frissons trouvés sous terre, et je suis sonnée, poursuivie par la vision des mains rouges sur la paroi de la grotte. J’aurais voulu mettre ma main sur celle de la roche. Toucher l’autre femme à travers les âges, traverser le temps. P. 30

Et puis, il y a ce drame qu’elle va vivre et qui constitue l’onde de choc, l’effet de rupture dans un quotidien empreint d’amour, de fantaisie et d’humour. Ce qui pouvait paraître banal avant devient obsessionnel après, un irrésistible besoin d’en découdre avec son histoire familiale, une lignée de femmes qui semble marquée par le destin comme une prédisposition au malheur.
 
Le rapport au corps est une nouvelle fois largement exploré dans ce qu’il a de plus viscéral mais aussi le mouvement et la chorégraphie. Comme j’ai aimé les scènes de danses contemporaines et de natation, autant de manières de se réapproprier ce qui, un temps, lui a échappé.
 
Ce roman, c’est plus largement la quête d'une forme de résilience, d'une certaine REnaissance. Comment vivons-nous à 30 ans après l’accouchement d’un bébé mort ? Comment imaginer une vie après ? Si le sujet n’est évoqué qu’en introduction du livre, le plus important me semble-t-il repose dans ce que Pauline donne à voir de son propre parcours, personnel et singulier, unique forcément. L’approche du deuil est complexe. Là, elle repose dans ce que la narratrice réalise. Si sa démarche est une bouteille à la mer, vous prendrez bien alors quelques notes de fleur d’orange… vous comprendrez tout en lisant ce roman.
 
C’est en référence aux trois questions de métaphysique de KANT que Pauline DELABROY-ALLARD structure son roman :
Que puis-je savoir ?
Que dois-je faire ?
Que m’est-il permis d’espérer ? 
 
et nous offre un titre, "Qui sait", qui résonne comme une affirmation de soi. 
 
La plume de Pauline DELABROY-ALLARD est éminemment romanesque. Elle nous raconte une histoire ponctuée de rencontres avec des personnages aussi mystérieux qu’envoûtants. Elle nous émeut aux larmes, elle nous fait vibrer.
 
Est-ce la réalité ou une fiction ? Peu importe, non ? L'autrice a cette formule...


Sans doute que c’est dans les histoires qu’on existe vraiment, que c’est dans la fiction que se dissimule la vérité, qu’il n’y a pas d’autre endroit où vivre. P. 148

La dernière scène est tellement théâtrale, un feu d’artifice entre réalité et imaginaire. Elle y jette ses dernières forces comme un ultime combat. Chapeau !

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2022-11-14T19:02:59+01:00

La maternité revisitée par Fiumani

Publié par Tlivres
La maternité revisitée par Fiumani

Après 

Oui ça bouge de Mario DI NINO

L'enceinte de Jean-Joseph DIX-NEUF

je cherchais une création sur la maternité. 

Force est de constater qu'en matière de street art, le sujet est peu exploité. Vous comprendrez que je succombe devant le charme de la création de Fiumani, un artiste italien, un designer né à la fin des années 1980, une #lundioeuvredart découverte grâce à Urbanvibescommunity, merci.

Cette réalisation mixe en réalité deux disciplines artistiques.

Il y a celle du sticker utilisée pour représenter la silhouette d'une femme enceinte, peinte en noir, à la bombe, sur un mur.

Il y a aussi celle de la sculpture, une sorte de bas-relief, pour représenter le bébé qui croît dans le ventre de cette femme.

Le procédé est tout à fait ingénieux. Il part d'un baigneur, un bébé en plastique. De face, l'oeil est attiré par la forme et le contraste des couleurs. De profil, on découvre l'EXcroissance. L'artiste illustre ainsi l'évolution du corps de la mère pendant cette période éphémère (certes, elle dure 9 mois, mais elle reste toute relative dans la vie d'une femme) que j'admire. S'il est bien un domaine dans lequel l'homme ne peut rivaliser avec la femme, c'est bien sur la gestation d'un bébé, ce super pouvoir donné aux femmes d'enfanter, d'assurer le renouvellement des générations et l'avenir de l'humanité.

Fiumani a l'habitude de marier la peinture à des accessoires avec des réalisations tout à fait surprenantes. Je vous invite à consulter son compte Instagram, il regorge de pépites.

Belles découvertes.

Je vous quitte en musique, le titre choisi par Fiumani pour accompagner la vidéo de sa création...

 

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2022-11-13T17:49:53+01:00

Vivre de Michel BERGER

Publié par Tlivres
Vivre de Michel BERGER

Nous sommes aujourd'hui le 13 novembre 2022.

Il y a 7 ans se produisait l'indicible avec les attentats du Bataclan, un triste anniversaire aujourd'hui.

"Vivre" n'a jamais pris autant de sens. 

"Vivre", c'est le titre inédit de Michel BERGER écrit il y a 40 ans et tout juste sorti dans les bacs.

Dès les premières notes, vous reconnaitrez les tonalités et le rythme reconnaissables entre tous. La signature de l'artiste est bien là !

"Vivre", c'est un hymne à Dame Nature, c'est aussi une ode à la vie, quel plus belle philosophie ?

Les paroles sont très belles et particulièrement inspirantes.

Le titre enregistré aux Etats-Unis aurait dû figurer sur l'album "Beauséjour", mais l'absence de place l'a condamné à rester loin du grand public. Le retour n'en est que plus fort et émouvant.

Je vous laisse savourer...

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2022-11-11T07:00:00+01:00

Un raisin au soleil de Lorraine HANSBERRY

Publié par Tlivres
Un raisin au soleil de Lorraine HANSBERRY

Éditions indépendantes L’Arche

Le théâtre, je crois que je n'avais pas relu de pièce depuis de lycée.

Et puis, il y a l'aventure du DESC (Département d'Ecritures pour la Scène Contemporaine) #2 organisée par le Théâtre Le Quai sous la houlette de Thomas JOLLY (oui, c’est lui qui en est à l’initiative, l’homme a un immense talent, bravo!). J'ai eu l'immense chance de faire partie des 100 juré.e.s et d'assister à la représentation de "Bien né.e.s" Du mauvais côté de l'Eau" de Clio VAN DE WALLE, texte lauréat de l'édition et mis en en scène par Mélanie LERAY.

Le thème de cette édition était portée par cette citation de Rosa PARKS : "Je suis fatiguée d'être traitée comme une citoyenne de seconde zone.".

Et puis, il y a eu cette proposition de la Maison d'éditions L'Arche de découvrir la première œuvre théâtrale de Lorraine HANSBERRY. Nous sommes dans la même veine !

Lorraine HANSBERRY a été la première femme noire à voir sa pièce produite sur Broadway. Elle fut aussi la plus jeune dramaturge et auteure noire à être distinguée par le Prix du Cercle des Critiques New-Yorkais en 1958-1959. Je ne pouvais décemment pas refuser.

"Un raisin au soleil", c'est une histoire familiale jouée dans un huis clos, la salle de séjour de la famille Younger, une famille noire américaine dans les années 1950. Elle habite Southside, le quartier noir de Chicago. Cette famille noire est composée de Ruth (femme de ménage) et Walter Lee Younger (chauffeur), la trentaine. Ils ont un fils, Travis. Avec eux vivent Lena, la mère de Walter Lee d'une soixantaine d'années, et Beneatha, la soeur de Walter Lee, la vingtaine, qui fait des études de médecine. Toute la famille est suspendue à l'arrivée d'un chèque de 10 000 dollars d'assurance-vie. Lena veut acheter une maison, s’émanciper de cet appartement de misère mais voilà, cette somme d'argent suscite autant de rêves qu'il y a de Younger !

Avoir des rêves, voilà bien le coeur de ce texte. Pour chacun des personnages, l’espoir d’un ailleurs, l’espoir d’une autre vie, sont autant de motivations pour avancer. Lorraine HANSBERRY, militante, a fait des rêves un étendard, quelques temps avant que Martin LUTHER KING n’en fasse un discours éminemment politique. Souvenez-vous, « I have a dream », nous étions en 1963.

Largement inspirée de l'histoire personnelle de l'autrice, cette pièce de théâtre met en lumière les conditions de vie d'une famille noire et révèle les discriminations raciales de l'époque. Le logement agit comme un déterminisme géographique dès lors qu'il se trouve dans un ghetto. Souhaitons que les temps aient changé !

Cette famille, c'est le catalyseur de tous les conflits.

Il y a l'intergénérationnel bien sûr, celui-là même qui puise sa source dans les différences d'âges et de regards, exacerbé quand il s'agit de vivre sous le même toit, qui plus est dans un logement exigu et insalubre.

Il y a l’opposition entre les enfants. Si la fratrie permet quelques solidarités bienvenues, il en est d'autres qui sont explosives. Les ambitions de chacun ont la vie dure quand il s’agit de les défendre au sein de sa propre famille.

Il y a ceux encore qui s'infiltrent dans les failles de la société, les classes sociales et les inégalités, et qui montent les uns contre les autres.

Ce texte d’une profonde sensibilité est une leçon de vie. Les femmes en particulier de la famille Younger aiment à décliner le verbe RÉSISTER. Lorraine HANSBERRY brosse des portraits hauts en couleur de femmes de tempérament. Comme j’ai aimé Lena, Ruth et Beneatha, des femmes inspirantes qui, à l’image de cette petite plante verte, cherchent la lumière pour SURvivre.

J’ai vibré, j’avoue, j’y étais dans cet appartement, d’autant qu’en termes de formes, les didascalies se sont faites discrètes pour me laisser apprécier exclusivement la qualité des dialogues.

Ce texte, profondément engagé et politique, est à partager sans modération avec les adultes et les jeunes publics. J’aimerais tellement maintenant le voir joué !

Merci à Claire STAVAUX de publier cette pièce inédite en français et à Samuel LEGITIMUS et Sarah VERMANDE pour la traduction. Les arts sont toujours vivants !

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2022-11-08T15:47:05+01:00

Lalalangue (prenez et mangez en tous) de Frédérique DORUZ

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Lalalangue (prenez et mangez en tous) de Frédérique DORUZ

Frédérique VORUZ est une artiste. Elle a plusieurs cordes à son arc. Elle est comédienne, metteuse en scène, chanteuse. 
 

Elle joue son seule-en-scène autobiographique Lalalangue – Prenez et mangez-en tous, mis en scène par Simon ABKARIAN, la première est annoncée aujourd’hui au Théâtre du Rond-Point

 

A défaut de voir le spectacle, je lis le livre tiré de la pièce et publié aux éditions Harpercollins, dans la collection Traversée, proposé dans le cadre d’une Masse critique de Babelio.

 

Quand sa mère était jeune, elle était passionnée d’alpinisme comme son mari. Enceinte de jumeaux, elle fait une chute d’escalade, perd une jambe et ses deux garçons. Le père des enfants se sort de l’accident avec « seulement » un bras cassé. Quand la mère de Frédérique sort du coma et découvre l’état du chaos, elle se jure de se venger sur ses enfants. Elle en aura 7 qu’elle meurtrira, plus ou moins, la dernière subira toute sa haine, c’est Frédérique !

 

Ce récit de vie est terrifiant, on peine à croire qu’une mère ait tant d’aversion pour ses enfants, le fruit de sa chair, et pourtant…

 

Frédérique décrit un quotidien des plus sombres et pourtant… 

 

Et pourtant, l’autrice est sur les planches !

 

Ce qui m’a beaucoup plus c’est sa quête du pourquoi, pourquoi tant de ressentiment, pourquoi ce bannissement systématique de toute forme de féminité.

 

Dans un récit ponctué par des dialogues de Frédérique VORUZ avec sa psychiatre, une perle cette femme, on est amené à faire un pas de côté et prendre soudainement conscience de ce qui se trame. 

 

Il y a aussi des dessins qui nous éclairent plus encore sur ce qui se joue dans le cercle familial. Frédérique VORUZ fait la démonstration que les enfants qui y sont élevés sont conditionnés par l’éducation qu’ils reçoivent. Pour être soi-même, REnaître, il faut pouvoir s’en libérer, s’en émanciper, s’envoler du nid n’a jamais été aussi bien illustré que par l’itinéraire de Frédérique VORUZ.

 

La préface de Simon ABKARIAN nous met sur la voie avec cette courte phrase : « Parfois, écrire est un art de la survie. » Je puis vous assurer qu’elle résonnera beaucoup plus fort quand vous terminerez votre lecture !

 

Frédérique VORUZ nous livre une leçon de vie et la preuve d’un immense amour. J’ai maintenant une irrésistible envie de voir la pièce 😃 

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2022-11-07T20:31:53+01:00

Pile ou face de Doline LEGRAND DIOP

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Pile ou face de Doline LEGRAND DIOP

Ma #lundioeuvredart est l’occasion de revenir sur l’exposition temporaire « Art staff » installée cet été dans les jardins du Parc de Pignerolles à Saint-Barthélémy d’Anjou.

Vous pouviez y découvrir 50 personnages, un Botero revisité par des artisans d’art mais aussi des peintres comme Doline LEGRAND DIOP, Angevine elle aussi.

Je vous ai déjà parlé de cette jeune artiste et ses créations à l’occasion de La Rezidence initiée par Doris KOFFI et son association Artproject Partner.

Comme une signature, du noir, du blanc, et là, de la couleur, un cœur qui bat.

J’aime la composition, les écritures comme autant de symboles d’une autre langue, un autre continent, une autre histoire.

J’aime aussi le visage de profil, qui donne une autre dimension. 

J’aime l’idée du « Pile ou face », et là, du recto verso.

Et vous, vous aimez ?

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2022-11-06T12:32:50+01:00

This Is Not Our World

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This Is Not Our World

Il y a des moments où prendre connaissance des actualités nous donne un drôle de sentiment, celui de ne pas être à sa place, de ne pas trouver sa place, dans le monde tel qu'il se montre à nos yeux, tel que l'Homme le dessine et le proclame. La semaine dernière n'a pas manqué de nous en montrer un florilège !

Il n'en fallait pas plus pour me donner l'envie de partager avec vous le titre "This Is Not Our World" merveilleusement interprété par deux grands artistes, Moby d'une part, Nicola Sirkis d'autre part.

Moby, Richard MELVILLE HALL, a de nombreuses cordes à son arc. Il est photographe, producteur et réalisateur mais aussi chanteur, interprète, musicien... Vous avez bien lu MELVILLE, oui, Moby est l'arrière arrière neveu de l'auteur de Moby Dick. Maintenant, vous n'oublierez plus jamais son nom, c'est certain.

Nicola Sirkis, lui, n'est autre que Nicola connu pour être le chanteur et guitariste du groupe de pop rock  Indochine.

Ces deux artistes ont eu l'idée d'un single sorti en septembre dernier.

Il est interprété en anglais pour Moby, en français pour Nicola Sirkis, histoire de faire résonner le propos à travers le monde. Parce que oui, ce titre est militant, c'est un acte politique contre la montée de l'extrême droite et les catastrophes écologiques. Tous deux nous alertent sur les faits des hommes et leurs impacts sur Dame Nature, sublimée dans le clip.

Non, ce n'est pas notre monde ! Ecoutons ce que les deux hommes ont a nous dire.

Mais si vous n'avez pas envie d'écouter le message, entendez ces sons, ces tonalités, la beauté de la musique et des voix, laissez-vous bercer par ce bijou...

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2022-11-04T07:00:00+01:00

Mesure 217 de Françoise LHOIR

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Mesure 217 de Françoise LHOIR

Collection Évasion des éditions Academia distribuée par les éditions L'Harmattan

Les premiers romans, quand ce ne sont pas les 68 Premières fois qui les proposent, ils viennent à moi comme « Mesure 217 » de Françoise LHOIR proposé dans le cadre d’une Masse Critique de Babelio. Une nouvelle fois, bonne pioche !

Marie est violoncelliste dans l’Orchestre National de Belgique. Elle est mariée avec Beaudouin, enseignant, le père de leurs deux enfants, Jérôme et Odile. Marie a une sœur, Béatrice, son aînée de 4 ans, partie vivre aux Etats-Unis. Elle est mariée avec Scott avec qui elle a eu une fille, Morgane, adolescente, dont l’itinéraire personnel est chahuté. Béatrice demande à Marie d’accueillir Morgane chez elle pour lui offrir une pause. C’est aussi à ce moment-là qu’un garçon, Sacha (son nom de scène), prodige, l'un des cinq très jeunes talents, est accueilli par l’Orchestre National de Belgique. Il est aussi « différent ». Il ne manquait plus que Caroline, la grande amie de Marie, un brin fantasque, pour offrir un nouvel horizon à tout ce petit monde.

Françoise LHOIR, autrice belge, nous propose un premier roman trépidant. Le récit est ponctué de péripéties qui donnent du rythme à la narration, un petit bijou.

Je ne vais pas pouvoir vous le cacher bien longtemps, la musique est un personnage à part entière de ce roman délicat et grisant à la fois.


On croirait voir les personnages tourner lentement sur eux-mêmes en se destinant force courbettes, comme dans les boîtes à musique anciennes. Le chef, métamorphosé à son tour en prince des salons galants, choisit de laisser la danse onduler jusqu’au dernier point d’orgue, pour ne pas ternir le bal. P. 41

J’avais eu le nez fin de me lancer dans un Mooc sur L’orchestre, quelle bonne idée ! Je me suis délectée de la plume de Françoise LHOIR pour illustrer l’organisation très structurée et hiérarchisée d’un orchestre. C’est aussi grâce à l’écrivaine que j’ai pu mettre le doigt sur le registre musical et la discipline de travail quotidienne des artistes.

Et puis, il y a aussi et surtout la capacité de la musique à vous embarquer et vous enivrer, en premier lieu les musiciens bien sûr, les hommes et les femmes qui lui vouent leur vie professionnelle, mais aussi le public, vous, moi.

Enfin, il y a le rapport à la musique pour des enfants/ados contraints et forcés par leurs parents à faire de cette discipline leur violon d’Ingres (sans jeu de mot !). Outre le fameux solfège dont beaucoup témoignent de leur martyre dans leurs jeunes années d’apprentissage, là, il y a la musique sclérosée par tout un système, depuis les auditions jusqu’aux prestations, formatées depuis la nuit des temps. Que de frustrations !


Après le premier mouvement, la partition est abandonnée, et les jeunes gens, sans se concerter, poursuivent la même évocation en improvisant, comme de coutume, abandonnant progressivement la gravité du début pour laisser exploser une folle exubérance. P. 184

Mais il n’y a pas que la musique qui soit abordée par ce roman d’une profonde sensibilité. Non, il y a d’abord le rapport des enfants avec leurs parents, et vice et versa, à la période de l’adolescence, et cette incapacité parfois, à échanger sur des sujets qui touchent à l’intimité.

Il y a encore l’approche de ce que l’on appelle maintenant communément les « enfants différents » sans bien savoir ce que ça peut vouloir dire. Ne sommes-nous pas tous singuliers, donc tous différents ? Bref, à travers deux personnages de fiction, celui de Morgane et celui de Sacha (Jacques dans la vie), Françoise LHOIR montre la difficulté à « s’intégrer » dans une communauté d’âges, en particulier lorsqu’un jeune souffre du syndrome d’Asperger. Le mot est lâché. En plus de lire « La différence invisible », la BD de Mademoiselle Caroline et Julie DACHEZ, je vous conseille absolument de lire ce roman qui explore les comportements qui y sont liés, une acculturation tout en douceur pour des symptômes qui ne le sont pas moins.

Dans une narration s'étalant sur 9 mois, l'écrivaine offre la voie d'une REnaissance. Dans une danse qui pourrait se jouer en 4 mouvements, là, 4 chapitres aux doux titres, depuis le rocambolesque jusqu'au rationnel.

Vous l’avez compris, ce roman m’a fait vibrer. Il est à lire sans modération, par les adultes comme les jeunes, un excellent roman passerelle.

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2022-10-17T06:00:00+02:00

Une histoire d'amour mise en scène par Alexis MICHALIK

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Une histoire d'amour mise en scène par Alexis MICHALIK
A peine les estivales du Festival d’Anjou terminées, place aux Hivernales avec le tout premier spectacle de cette édition 2022/2023 : « Une histoire d’amour », mis en scène par Alexis MICHALIK.
 
Deux jeunes femmes se rencontrent, Katia et Justine, elles vont tomber amoureuses l’une de l’autre, s’installer l’une chez l’autre, imaginer avoir un enfant l’une avec l’autre. L’insémination artificielle est réalisée. La grossesse de Katia se passe bien mais voilà, Justine rencontre un homme. Elle se laisse séduire et quitte Katia. Dès lors, la vie va prendre un tout autre sens pour Katia qui va aussi avoir à lutter contre un cancer. Elle va aller frapper à la porte de son frère William qu’elle n’a pas vu depuis 5 ans. Une autre histoire peut maintenant commencer.
 
Le spectacle démarre en chanson, a capella, 5 voix se succèdent, 1 fille, 3 femmes, 1 homme, pour interpréter le titre de Charles AZNAVOUR « Et pourtant »


Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi
Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi
Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi
Et pourtant

Les micros rapidement rangés, la scène devient le lieu d’un jeu de décors ingénieusement pensé par Juliette
AZZOPARDI
, une toute jeune femme pleine de talent qui en est à son deuxième spectacle avec Alexis MICHALIK.

La vie menée comme un manège, tambour battant, dans un tourbillon de bons et tristes moments, de grandes joies et de terribles événements, ainsi va la vie... mais, c'est sans compter sur l'amour bien sûr, là, décliné dans toutes ses dimensions, l'amour hétéro, homo, l'amour entre frère et soeur, l'amour d'une mère porté à sa fille et vice et versa.

C'est déchirant, c'est gai et lumineux aussi, on rit, jaune parfois, c'est tonique et tranchant.

Cette pièce de théâtre est couronnée du Molière de la mise en scène d'un spectacle de théâtre privé. Bravo !

J'ai beaucoup aimé ce spectacle, le jeu des acteurs, l'exploitation de la scène pour le front comme le back office. Là, pas de coulisses pour le changement de costumes !

Vivement le prochain : "Clara HASKIL, prélude et fugue", un texte de Serge KRIBUS mis en scène par Safy NEBBOU et interprété par Laïtitia CASTA !

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2022-10-17T06:00:00+02:00

Méta-Morpho de l'artiste ISKIAS

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Méta-Morpho de l'artiste ISKIAS

Ma #lundioeuvredart, je l'ai découverte à la Tour Saint-Aubin située rue des Lices à Angers. 

Du 14 au 24 octobre, vous pouvez y découvrir "Amazonik", une exposition temporaire des oeuvres d'un angevin, franco-vénézuélien, Iskias, un artiste plasticien.

Personnellement, j'ai été séduite par le charme d'une des créations présentées, "Méta-Morpho".

D'abord, elle donne à voir une partie du registre artistique d'Iskias, des oeuvres réalisées à partir de collages.

Et puis, il y a la couleur (si vous le rencontrez, vous verrez qu'il le dit avec beaucoup d'éloquence !!!), et pas n'importe quelles couleurs, des couleurs vives, lumineuses, "fluorescentes", comme j'aime, quoi !

Et encore, la composition du tableau. Là, une partie basse teintée de fuchsia avec la représentation de quelques spécimens de la flore tropicale, une fleur d'hibiscus, une rose de porcelaine, une partie haute avec du feuillage que l'on imagine à grand développement, une végétation exotique remarquable. Là, s'y cache un tapir... et puis un papillon, un morpho, bleu, dont la couleur métallique, iridescente, illumine l'ensemble.

Iskias aime confronter la réalité et l'imaginaire, les faire se côtoyer, s'imbriquer l'un dans l'autre.

Il est philosophe aussi. Il donne à sa création le titre "Méta-Morpho" qui résonne à l'oreille comme "métamorphose", métamorphose de l'environnement sous l'action de l'Homme.  Il fait d'un extrait de l'allocution de Claude LEVI-STRAUSS à l'UNESCO en 1971 un leitmotiv...


On a commencé par couper l'homme de la nature et par le constituer en règne souverain ; on a vu ainsi effacer son caractère le plus irrécusable, à savoir qu'il est d'abord un être vivant. Et en restant aveugle à cette propriété commune, on a donné champ libre à tous les abus.

Il est engagé et solidaire aussi avec les amérindiens. 10% des ventes de ses oeuvres seront reversés à des associations qui agissent en faveur de cette communauté, peut-être une affaire d'origines, mais là commence une autre histoire, son histoire personnelle et familiale...

Après le 24 octobre, il sera trop tard.

Alors, précipitez-vous à la Tour Saint-Aubin, l'exposition est en accès libre, Iskias vous y accueille chaque jour, de 10h à 19h. 

Méta-Morpho de l'artiste ISKIAS

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2022-10-17T06:00:00+02:00

#Octobrerose, une création de Cutty

Publié par Tlivres
#Octobrerose, une création de Cutty

#Octobrerose, c'est chaque année l'occasion de partir à la rencontre de nouveaux talents. Cette année, honneur aux femmes dessinatrices.

En naviguant sur Instagram, j'ai découvert le compte de Cutty.

Elle puise dans un nuancier de roses et teintes marron pour représenter ses personnages, souvent empreints de mélancolie, mais aussi avec un brin de fantaisie.

Il y a des lundis plus difficiles les uns que les autres. Là, une femme représentée dans un bocal, le corps replié, plongé dans un bain, la tête hors de l'eau mais les yeux fermés, le visage triste. Parce qu'on a parfois envie de solitude, trouver un refuge, se recentrer sur soi pour mieux se relever. Cette illustration m'a parlé, allez savoir pourquoi !

Il y a beaucoup de poésie dans les créations de Cutty, de la malice aussi. N'hésitez pas à faire les curieux, allez découvrir son style !

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2022-10-16T21:34:21+02:00

#Octobrerose

Publié par Tlivres
#Octobrerose

#Octobrerose, c'est chaque année l'occasion de partir à la rencontre de nouveaux talents. En 2022, honneur aux femmes dessinatrices.

J'avais envie de partager avec vous une création de Justine LOISON, graphiste et illustratrice, intitulée "Sororité".

Après les dessins de Virginie HUMBRECHT et Diana PEDOTT pour représenter une certaine image de la diversité au féminin, là, une création d'une jeune artiste, la superposition de trois paires d'yeux pour porter un certain regard sur le monde.

N'hésitez pas à aller découvrir son univers artistique !

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