Cette lecture, je l’ai réalisée dans le cadre de la Masse critique, l’occasion de remercier les éditions Robert Laffont et Babelio.
"Mousson froide" est un roman policier, implacable. Il sort aujourd’hui en librairie.
Mark Song vit à Montréal. Il est lieutenant, chef du groupe agressions sexuelles à la direction des enquêtes criminelles du service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Mark Song est devenu au fil du temps le seul confident de L’Equarrisseur, un tueur en série emprisonné qui s’amuse avec les nerfs du policier, distillant avec parcimonie des éléments d’information qui pourraient bien mener sur le lieu du crime... ou pas. Chaque fois, Mark Song se fait accompagner de Jade Assiniwi, d'origine indienne de Haute Mauricie, de l’escouade canine du SPVM. Mark Song et Jade Assiniwi partagent un peu plus qu’une simple relation professionnelle. Jade vit au rez-de-chaussée de la maison de Min-Young, Coréenne, c’est la mère de Mark Song. Min-Young a quitté son pays pour refaire sa vie après l’assassinat de sa fille par son mari sous les yeux de Mark, enfant. Cette histoire date de 25 ans mais il y a des histoires qui vous collent à la peau toute votre vie.
Nous sommes à Montréal en hiver. Le climat est hostile. Imaginez, -30, -40. Mais il n’y a pas que la météo qui le soit. L'affaire de l’Equarrisseur, Mark Song veut l'élucider. Il ne lâche rien. Il ne se prive pas des services de Jindo, le chien de Jade, un personnage à part entière qui a même voix au chapitre, une narration tout à fait originale.
Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus, juste que la plume de Dominique SYLVAIN, une autrice de romans policiers que je ne connaissais pas encore (il faut dire que je ne suis pas une fidèle du genre et pourtant), est haletante. L’intrigue, un coup de maître. J’ai été happée par les deux histoires qui s’entrecroisent savamment. Un jeu d’écriture parfaitement réussi qui m’a fait voyager entre la Corée et le Québec.
Suspens garanti. Le grand froid n’a malheureusement aucun pouvoir sur la perversion des hommes, les violences sont universelles où que le genre humain soit. Le scénario est noir, effroyable, il en vient à surprendre le monde animal.
La cruauté est une notion qui m’est étrangère, et essayer de comprendre ce qu’elle apporte aux humains me donne envie de hurler à la lune. P. 25
La prouesse de Dominique SYLVAIN est de mettre de la poésie là où il n’y en a pas...
La férocité est une mer noire et ses vagues menacent de m’engloutir. P. 286
Et puis, la musique adoucit les mœurs, c’est bien connu. D’ailleurs, Mark Song ne s’y trompe pas, c’est dans la cave de la maison de sa mère qu’il se réfugie pour jouer de la guitare. La playlist est foisonnante. Personnellement, je retiens "Creep" de Radiohead.
Allez, musique 🎶
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