Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Sandrine COLLETTE.
Il faut dire que je suis devenue une inconditionnelle de sa plume. Au fil des années, il y a eu :
et puis, tout récemment,
tous des romans noirs. L'écrivaine dit ne savoir faire que cela mais pourquoi lui reprocher alors qu'elle le fait si bien.
Si les premiers romans que j'avais lu de Sandrine COLLETTE étaient plutôt axés environnement et nature, dans Ces orages-là elle met sa focale sur une jeune femme :
Clémence travaille dans une boulangerie. Avec Flo, elle fabrique du pain. Le réveil sonne tôt le matin. Par tous les temps, elle enfourche son vélo et trouve refuge dans un lieu chaleureux où l’odeur du bon pain ferait craquer n’importe quel gourmand. La boulangerie, c’est le seul lieu dans lequel Clémence se sent exister et en sécurité. Sa toute nouvelle maison est petite et moche, à l’image de sa vie, en réalité. Elle est née quand ses parents avaient atteint la cinquantaine. Clémence se souviendra toujours d’une scène de ménage, une scène de violence à laquelle le couple ne résistera pas. Elle avait 11 ans à l’époque et elle, Clémence, n’a finalement pas mieux réussi dans le domaine. Elle vient de fuir le foyer conjugal après trois années de vie commune, trois années d’un martyr sans nom, trois années qui auront permis au prédateur de tisser lentement sa toile autour d’une proie, presque parfaite.
Vous l’aurez compris, Sandrine COLLETTE embrasse le champ des violences conjugales et nous propose une entrée en matière tout à fait effroyable. Imaginez, une scène de chasse, en forêt, en pleine nuit, avec une femme, pratiquement nue, invitée à se sauver, mais pour aller où ?
Si les premières pages du roman décrivant une femme traquée sont tout à fait saisissantes, ce qui suit l’est encore plus !
Ce n’est pas tant le chemin de la résilience que Sandrine COLLETTE s’attache à explorer mais plutôt la période de décompression juste après l’effroi, les jours suivant la fuite, dans les ombres de la paranoïa. S’il a fallu beaucoup de courage pour Clémence pour quitter son mari, un manipulateur, il lui en faudra encore beaucoup plus pour sortir la tête de l’eau et espérer échapper à son emprise.
Avec « Ces orages-là », Sandrine COLLETTE explore les effets d’un stress post-traumatique sur le corps. L’expression « avoir la peur au ventre » n’a jamais été aussi bien illustrée qu’avec le personnage de Clémence. Il n’y a pas de place ici pour la raison, non, tout se joue ailleurs, au niveau du ventre, des tripes, quoi !
Le registre est différent mais la signature est bien là. L'autrice nous propose un roman saisissant, un thriller psychologique totalement addictif, un livre que vous ne lâcherez pas avant de l'avoir terminé !
Sandrine COLLETTE mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (invitation de Moonpalaace)
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