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Articles avec #t une femme catégorie

2022-03-05T23:26:36+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Isabelle SORENTE

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Isabelle SORENTE

L’opération #marsaufeminin est l’occasion de saluer le talent d’écrivaines et de revenir sur des lectures qui ont beaucoup compté ces derniers mois pour moi.

Place aujourd’hui à Isabelle SORENTE et son roman « La femme et l’oiseau » chez Lattès.

Thomas a 91 ans. Il vit dans les Vosges dont le quotidien s’organise autour de sa randonnée matinale, là haut dans la colline, son rendez-vous avec les oiseaux. Il leur parlerait, depuis son retour du camp de Tambov en Russie où il a été emprisonné pendant 2 ans après avoir été enrôlé de force dans l’armée allemande. Il était là bas avec son frère, Alex, lui n’en reviendra pas. Le vieil homme est hanté par ces fantômes et lutte contre ses démons par des voies mystérieuses. Mona lui fait ses courses, entretient la maison et lui prépare les repas. C’est alors qu’il reçoit un appel téléphonique de sa petite nièce, Elisabeth, Directrice d’une société cinématographique. Elle lui demande de l’accueillir avec sa fille, Vina, qui a agressé un jeune homme et qui est exclu de son établissement scolaire. Là commence une toute nouvelle histoire…

Je suis sortie de cette lecture totalement fascinée. 

Je suis littéralement tombée sous le charme de l’écriture envoûtante de l’autrice, puissante, un brin mystique. Isabelle SORENTE plante lentement le décor et brosse minutieusement les portraits de ses trois personnages. Il y a l’effet de rupture bien sûr avec l’événement qui touche directement Vina mais qui va rayonner et venir fragiliser les châteaux de cartes de chacun. Les passés sont douloureux, les secrets lourds à porter.

Il y est question de nature, de transmission, de mémoire, de gestation pour autrui, de complicité, d’apprentissage de la vie…

Ce roman, lumineux, est captivant ! Il est lauréat du Prix de la Feuille d'Or 2021 décerné par France Bleu, France 3 et L’Est Républicain. Souvenez-vous, l'année dernière, le lauréat était "Ce qu'il faut de nuit" de Laurent PETITMANGIN chez La Manufacture du livre. Souhaitons que le roman de Isabelle SORENTE vive le même succès !

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace et ses #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉

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2022-03-04T22:19:19+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Marie CHARREL

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Marie CHARREL

Grâce à l’opération #marsaufeminin, j’ai le plaisir d’honorer la plume éblouissante d’une jeune écrivaine découverte en 2021. Elle n’était pas à son coup d’essai, j’étais pourtant passée à côté jusque-là. « Les danseurs de l’aube » de Marie CHARREL publiés aux éditions de L’Observatoire furent pour moi une révélation, un immense coup de ❤️

Tout commence dans le chaos. Le quartier de Schanzenviertel de Hambourg en Allemagne connaît une nouvelle vague de rébellion, cette fois orientée contre le G20. Le théâtre Rote Flora est squatté, fief d'une communauté anarchiste de longue date. Chaos toujours, les événements se passent en Hongrie. Les Roms sont expulsés, ils doivent libérer les logements qu’ils habitent pour les laisser à d’autres. Iva fait partie de ces populations mises de force sur les route. Elle arrive à Hambourg, tout comme trois amis, trois garçons, trois berlinois, tout juste bacheliers. Lukus, Nazir et Carl vont commencer des études universitaires d’informatique. Ils s’offrent une escapade estivale à Hambourg. Pendant que Nazir et Carl fréquentent les clubs de strip-tease, Lukus, lui, le jeune homme efféminé, part sur les traces d’un danseur de flamenco, juif et travesti, Sylvin RUBINSTEIN qui est décédé en 2011. Cet artiste, c’est sa professeure de danse classique qui l’a mis sur la voie. Il n’avait alors que 12 ans. Il deviendra son icône. C’est dans cette ville allemande, en juillet 2017, que Iva et Lukus vont se croiser. Leur photographie d’un couple sorti mystérieusement des brumes de la ville incendiée sera diffusée à travers le monde entier. Elle marque le début d’une épopée éminemment romanesque.

Ce roman, c’est un jubilé de tout ce que j’aime, la grande Histoire, l’art, ici le flamenco.

La lecture est jubilatoire. Dans une plume haute en couleurs et en intensité, "Les danseurs de l'aube" deviennent des personnages héroïques. Entre passé et présent, réalité et fiction, mon coeur s'est laissé porter par la fougue d'êtres hors du commun, des hommes et des femmes, indignés, qui, de gré ou de force, choisissent la voie de la liberté, à la vie, à la mort. Marie CHARREL restitue tout en beauté d'innombrables recherches réalisées pour être au plus près de l'actualité comme de l'Histoire. Elle nous livre un roman d'une richesse éblouissante.

Peut-être aviez vous lu ses livres antérieurs… j’aimerais bien avec votre avis 😉

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace et ses #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉 

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2022-03-03T17:58:10+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Constance RIVIÈRE

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Constance RIVIÈRE

L’opération #marsaufeminin est l’opportunité de mettre en lumière des écrivaines talentueuses. Place aujourd’hui à Constance RIVIÈRE.

Il y a eu un premier roman, « Une fille sans histoire », glaçant et tout à fait fascinant, l’occasion d’un petit clin d’œil aux 68 Premières fois.

Mars au féminin, tapis rouge pour Constance RIVIÈRE

Tout commence avec une scène de tribunal, le jugement est sur le point de tomber. Adèle est prisonnière de son corps qui ne réussit pas à expulser le mot qui ferait toute la différence, celui qui lui offrirait la voie de la résilience, à elle et aux personnes qu'elle a trompées, abusées, manipulées. Les premiers faits remontent au 13 novembre 2015, le jour des attentats du Bataclan à Paris. Adèle habite au-dessus de la salle de spectacles. Adèle dort le jour, vit la nuit. Du bord de sa fenêtre, elle observe les hommes, les femmes, ceux qui sont à l'extérieur. Elle s'imagine une vie à travers eux. Alors, quand elle allume son poste de télévision pour comprendre le pourquoi des voitures de police, d'ambulances au bas de chez elle, qu'elle découvre le portrait d'une femme brandissant une photo de son fils, disparu, Matteo, le jeune homme qu'Adèle connaît, elle sort de chez elle et se rend à l'Ecole militaire, là où des équipes s'affairent à accueillir les proches des victimes dans l'attente de nouvelles. C'est à cet endroit qu'Adèle commence à semer les premières graines de ce qui sera bien plus qu'une affaire d'usurpation d'identité !

J'ai été littéralement happée par le personnage d'Adèle, subjuguée par une construction qui, dès la naissance, tournait autour du sujet de l'identité. Et puis, avec l'âge, les conséquences des traumatismes n'ont fait que s'accentuer jusqu'à autoriser une jeune femme à se mettre dans la peau d'une autre pour EXISTER. Ce roman choral est tellement éclairant sur un sujet jamais traité je crois en littérature.

Et puis, il y a eu un second roman, « La maison des solitudes », un autre tour de force.

Mars au féminin, tapis rouge pour Constance RIVIÈRE

Elisabeth, la narratrice, est la fille de Anne, comédienne, en rupture avec ses parents. Sa grand-mère maternelle est accueillie à l’hôpital dans un état critique, son mari est décédé 9 mois plus tôt. En plein confinement, Elisabeth réussit à rester en salle d’attente. En 1995, les grands-parents s’étaient installés dans une maison familiale. C’est là qu’Elisabeth a passé de nombreuses vacances. Des souvenirs, elle en a plein la tête, y compris ses tentatives d’en découdre avec des secrets trop bien gardés.
 

L’écrivaine creuse le sillon de l’exploration des traumatismes psychologiques. Si je ne peux pas vous en dire beaucoup plus sans déflorer l’histoire, je peux toutefois évoquer le fait que Constance RIVIÈRE prenne, une nouvelle fois, appui sur un fait de société pour s’élancer. Hier les attentats du Bataclan, aujourd’hui le confinement lié au Covid avec les drames humains générés chez les proches dans l’incapacité de se porter au chevet des malades hospitalisés. C’est un peu comme si chacun avait besoin d’un événement, un uppercut, pour ouvrir les vannes et libérer la pression qui l’assaille.

Les deux romans, publiés aux Éditions Stock, sont écrits par une plume ciselée où chaque mot est savamment pesé, une prouesse littéraire.

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace, #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉 

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2022-03-02T18:07:18+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Anne BEREST

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Anne BEREST

Il y a des plumes d’une sensibilité incroyable, à l’image de celle de Anne BEREST.

Vous vous souvenez peut-être de « La carte postale », un coup de ❤️
 

 

Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms : 
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession. 
 
L’écrivaine embrasse avec brio une multitude de registres littéraires, l’enquête, le roman historique, le récit de vie, l’essai…
 
Le talent de Anne BEREST, je l’avais découvert avec "Gabriële", un roman co-signé avec sa soeur, Claire, j'étais déjà tombée sous le charme.
 

Gabriële, née BUFFET, grandit au côté de femmes inspirantes, sa grand-mère, Laure de JUSSIEU, essayiste, sa tante, Alphonsine, peintre, formée avec Berthe MORISOT auprès de Charles CHAPLIN. En 1898, elle tente le concours d’entrée au Conservatoire national de musique de Paris. Elle échoue, mais, acharnée, elle sera la première femme à accéder à la classe composition de La Schola Cantorum. Elle part pour Berlin contre l’accord de ses parents. Là-bas, elle gagne sa vie pour payer ses cours après de Ferruccio BUSONI, auteur du manifeste « Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique », l’homme cultive le terreau déjà bien fertile chez Gabriële, il transmet à ses élèves l’envie de créer. Il dit lui-même « Qui est né pour créer devra préalablement accepter la grande responsabilité de se débarrasser de tout ce qu’il a appris. » Gabriële se délecte des plaisirs qu’offre Berlin, la capitale européenne porteuse de modernité. Elle y poursuit ses études de musique. Lors de l’un de ses séjours en famille, son frère, Jean, peintre, qui a élu domicile à Moret-sur-Loing dans les pas de l’impressionniste Alfred SISLEY, lui présente Francis PICABIA. Là commence une toute nouvelle histoire !

Ce roman c’est une histoire d’amour, d’abord, entre Gabriële et Francis PICABIA, une passion vertigineuse, de celles qui vous font tout abandonner sur le champ.

 

Anne BEREST était interviewée par l'équipe de VLEEL (Varions les éditions en live)

jeudi 28 octobre 2021

Retrouvez l’émission 😉

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace, #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉

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2022-03-01T21:10:57+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Anaïs LLOBET

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Anaïs LLOBET

Comme chaque année, je décline #marsaufeminin et mets en lumière des écrivaines dont le talent m'a émerveillée.

Je voudrais commencer aujourd'hui avec une toute jeune femme dont je ne connaissais pas encore les qualités de la plume, une découverte récente, il s'agit de Anaïs LLOBET qui m'a transportée avec "Au café de la ville perdue" aux éditions de l'Observatoire, un coup de coeur, mon #Mardiconseil !

Une jeune journaliste française installée à une table du café Tis Khamenis Polis suscite bien des convoitises. Il y a Giorgos qui égrène ses souvenirs de Varosha, sa vie là-bas, son hôtel Seaside. Et puis, il y a Ariana, serveuse, qui vient passer ses pauses avec elle et lui raconte l’histoire de sa famille : son père Andreas, élevé par sa tante Eleni récemment décédée. Ses parents à lui se sont évaporés, sa mère, Aridné, était une chypriote turque. Elle serait partie avec un soldat. Lui, rongé par le chagrin, aurait pris la mer, sans jamais revenir. Ariana est habitée par cette filiation. Elle est aussi hantée par cette maison de Varosha dont l'adresse,14, ados Ilios, tournoie autour de son bras. Cette maison, c'est celle que ses grands-parents ont dû abandonner au moment du coup d’Etat de 1974. C’est là que la grande Histoire s’invite à la table des deux jeunes femmes pour ne plus la quitter.

Ce roman, c’est un roman dans un roman, un exercice littéraire parfaitement réussi.
 
Anaïs LLOBET joue avec les temporalités, deuxième prouesse. Elle arrive à conjuguer deux périodes au présent, celle de 1974 avec le coup d'Etat, et celle d'aujourd'hui. 
 
A travers les différentes générations, depuis celle de Ioannis et Aridné jusqu’à Ariana, il se passe une quarantaine d’années, quelques décennies qui ont nourri des relations de haine entre les peuples, des traumatismes qui sont transmis des parents aux enfants avec ce qu'ils ont de plus dramatiques. J'ai beaucoup aimé la référence au tatouage d'Ariana comme l'empreinte laissée par une maison dans laquelle elle n'a jamais vécu mais qui l'habite pourtant dans sa chair. Il y a cette adresse, il y a aussi ce figuier.
 
La chute est prodigieuse, bravo !
 
Vous connaissiez peut-être "Des hommes couleur de ciel" ? Je ne l'ai pas encore lu et m'en réjouis.
 
Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace, #FemmesDeLettresÀL'Honneur.

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2021-11-21T19:24:34+01:00

La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Publié par Tlivres
La cause des femmes de Gisèle HALIMI

Cette publication a une saveur toute particulière. Nous sommes le 21 novembre, et aujourd'hui, celle qui se reconnaîtra a 30 ans. C'est elle qui m'a mise sur la voie de ce livre, tout un symbole quand on sait qu'il a été publié en février 1992, un peu plus de 2 mois après sa naissance.

Et puis, parce qu'il n'y a pas de hasard dans la vie, je publie mon 2 000ème post sur Instagram, autant dire que j'ai mis du coeur à le soigner.

Alors, j'ai choisi "La cause des femmes" de Gisèle HALIMI chez Folio.

Nous sommes en avril 1971, Gisèle HALIMI signe le Manifeste des 343, rédigé par Simone DE BEAUVOIR et publié dans Le Nouvel Observateur. 343 femmes publiques déclarent avoir avorté. Elles s'exposent, à l'époque, à des poursuites pénales, voire à des peines d'emprisonnement. 
Le Manifeste est une première étape, une façon d'engager le combat en faveur de l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Quelques mois après, Gisèle HALIMI, avocate à la Cour d'Appel de Paris, et Simone DE BEAUVOIR, créent le mouvement "Choisir la cause des femmes", un mouvement féministe qui va organiser les manifestations.

Il faudra toutefois attendre le procès de Marie-Claire en 1972 pour que l'opinion publique adhère à la cause.

Dès lors, les revendications s'amplifient jusqu'à l'adoption, quatre ans plus tard, de la loi Veil, dépénalisant l'avortement en France.


Que la faiblesse devient force quand naît la conscience. P. 3

Mais Gisèle HALIMI ne saurait se contenter de cette première liberté accordée aux femmes de disposer de leur corps. 

Dans le domaine de l'égalité femmes/hommes, tout reste à construire.


Les mots ne sont pas innocents. Ils traduisent exactement une idéologie, une mentalité, un état d’esprit. Laisser passer un mot c’est le tolérer. P. 65

Si elle puise dans son éducation l'inspiration d'un mouvement plus large en faveur du droit des femmes, elle ne cache pas la révolte qui l'anime et qui représente un véritable trait de caractère, une certaine forme de personnalité. Elle est née en 1927 en Tunisie. Elle ne cache pas que son itinéraire a été marqué dès sa plus tendre enfance par la revendication d'une place dans la fratrie et au sein de sa famille, un formidable tremplin pour les combats qu'elle mènera ensuite.

Ce récit de vie est publié en février 1992, il va bientôt voir 30 ans. 

Vous pourriez imaginer qu'il est dépassé, il n'en est rien. Il revient sur les fondamentaux  :


Être soi-même, c’est rejeter le stéréotype, c’est refuser la relativité à l’image « mâle », celle que la société nous renvoie. P. 215

Vous pourriez penser que le féminisme d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui de cette période, Gisèle HALIMI vous convaincrait peut-être de l'opposé :


Je crois au contraire que les acquis ne l'étant jamais définitivement (surtout ceux des femmes), les batailles continuent, s'entremêlent et se prolongent l'une l'autre. Que le devoir de vigilance des femmes pour le passé fait la courte échelle aux espaces nouveaux à conquérir, demain. P. XXXIII

à moins que ça ne soit les études sociologiques réalisées en 2020 lors du confinement prouvant le retour de nombreuses femmes aux seules tâches domestiques, comme si leur condition y était inlassablement liée,

ou bien encore la journée internationale du 25 novembre pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes...

Si Gisèle HALIMI avait choisi cette citation de Simone DE BEAUVOIR pour commencer son récit : "On ne naît pas femme, on le devient...", je retiendrai personnellement celle-ci pour l'achever : "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."

Ce récit est éclairant sur l'Histoire. Il est aussi inspirant pour l'avenir. Quel plus beau cadeau pour tes 30 ans !

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2021-10-12T06:38:03+02:00

Le roi disait que j'étais diable de Clara DUPONT-MONOD

Publié par Tlivres
Le roi disait que j'étais diable de Clara DUPONT-MONOD
 
Comme vous peut-être, j’ai visité à plusieurs reprises L’Abbaye Royale de Fontevraud, un magnifique monument chargé d’histoire où reposent les gisants d’Aliénor d’Aquitaine, Henri II, Richard Coeur de Lion et Isabelle d’Angoulême.
 

 

Alors, quand au book club, j’ai eu l’opportunité de lire « Le roi disait que j’étais diable » de Clara DUPONT-MONOD, je n’ai pas pu résister bien sûr.
 
Aliénor est la petite-fille d’un poète. Elle règne sur l’Aquitaine. C’est de la tour de son château surplombant Bordeaux qu’elle voit arriver une caravane de 500 cavaliers. Elle accompagne Henri, le Roi de France, venu demander sa main. Henri n’était pas promis au trône, mais un accident de cheval de son frère aîné, Philippe, est venu modifier la trajectoire. Henri n’a rien d’un conquérant. C’est un jeune garçon un peu timide qui va très vite agacer Aliénor d’Aquitaine, elle qui incarne l’autorité, monte à cheval, vit les cheveux au vent et s’habille de robes colorées. Le mariage va être célébré, pour le meilleur comme pour le pire.
 
Clara DUPONT-MONOD, je la connaissais pour ses émissions littéraires sur France Inter. J’ai également entendu récemment que son dernier roman « S’adapter » était en lice pour le Prix Goncourt 2021. Toutefois, je ne l’avais encore jamais lue, honte sur moi.
 
Dès les premières pages, vous êtes happé.e.s part une épopée captivante. L’écrivaine vous transporte au XIIème siècle et vous décrit avec minutie des scènes de genre. Elle relate la vie au château comme en extérieur et donne au roman une dimension sociale.
 
Ce roman est historique bien sûr. Il aborde une quinzaine d’années de la vie de la reine depuis ses 13 ans. Et même si l’autrice admet elle-même avoir nourri l’itinéraire de son imagination, le propos est fascinant pour tout ce qu’il témoigne d’une époque.
 
Mais venons-en à Aliénor d'Aquitaine, un personnage historique éminemment romanesque. Mariée à l'âge de 13 ans, elle prend très vite des résolutions qui affirment une volonté forte de s'émanciper du roi de France.


Je m’étais résignée à embrasser mon mari - moi, je me suis résignée, et promis que ce serait la dernière fois. P. 47

Le roi énerve Aliénor d'Aquitaine au plus haut point dans sa manière à lui d'exercer le pouvoir. Elle, c'est une conquérante, une dominatrice, qui voit dans la guerre et la force la possibilité de gagner de nouveaux territoires.


La puissance ne se mesure pas aux phrases qu’on prononce mais aux coups qu’on donne. P. 53

Le mariage va pour autant offrir l'opportunité à Aliénor d'Aquitaine de quitter son château et voir d'autres horizons... 


Le monde a la forme d’une fenêtre découpée dans une pierre épaisse. P. 51

Elle découvre par exemple le grand Paris dans ce qu’il revêt de plus insalubre, lui donnant à l’occasion quelques idées pour améliorer le cadre de vie de tous. Cette femme est une visionnaire, elle a de l'ambition et ne saurait se contenter de ce que peut lui offrir son mari.

J’ai beaucoup aimé le rythme frénétique comme a dû l’être la vie d’Aliénor d’Aquitaine mais là je voudrais souligner la qualité de la plume de Clara DUPONT-MONOD. Fluide et jubilatoire, elle fait de ce livre un véritable roman d'aventure.

Grâce au book club, je vais la retrouver avec « La révolte », merci Gwen. On en reparle alors 😉

En attendant, retrouvez toutes les références du book club :

« Au-delà de la mer » de David LYNCH

« Le messager » de Andrée CHEDID

« L’ami » de Tiffany TAVERNIER

« Il n’est pire aveugle » de John BOYNE,

« Les mouches bleues » de Jean-Michel RIOU,

« Il fallait que je vous le dise » de Aude MERMILLIOD, une BD.

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2021-10-10T06:00:00+02:00

#Octobrerose, Saint Phalle Monter en enfance de Gwenaëlle AUBRY

Publié par Tlivres
#Octobrerose, Saint Phalle Monter en enfance de Gwenaëlle AUBRY

Aujourd'hui, nous sommes dimanche. Petit pas de côté avec un passage dans ma bibliothèque. Là aussi, il y a du rose !

Et puis, on y parle d'art...

J'ai choisi de revenir sur "Saint Phalle Monter en enfance", un essai de Gwenaëlle AUBRY qui figure dans la deuxième sélection du Prix Renaudot, croisons les doigts.

Au fil de XII chapitres, dont les titres sont choisis parmi les vingt-deux cartes du jeu, les Arcanes majeurs, Gwenaëlle AUBRY propose une forme de médiation artistique singulière autour de l’œuvre de Niki de SAINT PHALLE, le Jardin des Tarots réalisé sur la colline de Garavicchio en Toscane.

Elle déroule le fil de l’existence d’une artiste hors norme. La vie avait bien mal commencé pour elle avec ce viol incestueux à l’âge de 11 ans, l’été des serpents. A l’instar de sa mère qui voulait tout cacher, Niki de SAINT PHALLE montre tout, elle se joue de tout pour mieux se venger. Elle se marie avec Harry MATHEWS comme les règles de la bourgeoisie l’y obligent. C’est avec lui qu’elle a deux enfants mais ils ne sauraient la retenir au foyer familial. L’appel de l’art est trop fort. Elle rencontre Jean TINGUELY avec qui elle va jouir de l’existence. Lui est un passionné de Formule 1. Tous deux me font penser au couple formé par « Gabriële » BUFFET et PICABIA. Ils sont fougueux, ils croquent la vie à pleines dents, enivrés par la vitesse de leur bolide comme des événements.

Niki de SAINT PHALLE et Jean TINGUELY ont ce point commun d’être des victimes de violence de leur père, à eux deux, ils en feront une force, un élan de création. Il y a, à partir de 1961, les tirs de carabine. Dans un contexte géopolitique des plus explosifs, elle tire sur les hommes, son père, sa mère, les institutions, l’Eglise… donnant naissance à des coulées de couleurs primaires, puis noires, sur des tableaux blancs faits de plâtre et mille et un objets collés, souvent coupants, tranchants… Il y aura ensuite les mariées, et puis, naîtra Hon, en 1966 à Stockholm.

Dès lors, plus rien ne peut les arrêter. En référence au roman de Ralph ELLISON « L’Homme invisible » sorti en 1952, Niki de SAINT PHALLE créera sa première Nana en 1966, Black Rosy en hommage à Rosa Parks.

De là à imaginer la création du Jardin des Tarots, il n’y a qu’un pas que les artistes franchiront main dans la main.

Dans une narration à la première personne du singulier, Gwenaëlle AUBRY prête sa plume tantôt à la voix de Niki de SAINT PHALLE, tantôt à sa démarche personnelle. J’ai beaucoup aimé le croisement des trajectoires et le concept de « Monter en enfance ».

Toute la vie de Niki de SAINT PHALLE aura été un combat…


Mers du Sud, neiges éternelles ou brasier sacrificiel : elle cherche l’élément où disparaître, où se dissoudre pour mieux renaître. […] C’est comme si elle avait besoin de réunir en un seul geste ce qui la tue et ce qui la sauve. D’embrasser de très près ce qui la menace pour forcer son salut. De plonger dans le noir pour en faire surgir la couleur. P. 244/245

Je suis totalement fascinée par le personnage, la femme, la féministe, l’artiste. Merci infiniment, Gwenaëlle AUBRY, de nous offrir, avec ce merveilleux opus, l’opportunité de renouer avec cette grande femme de l’Art. Je sors enivrée de l'avoir accompagnée tout au long de ces 278 pages.

Cette publique s'inscrit dans le cadre de mon soutien à l'opération #Octobrerose.

Retrouvez mes précédentes publications :

« Portrait de femme » par SITOU

« Jupiter » de Jean-Honoré FRAGONARD

 « Paysanne de Frascati au confessionnal » de Guillaume BODINIER,

 « Le rhinocéros » de SITOU

« Impact » de Jean-Luc MANIOULOUX

« L'Allégorie de la Simulation » de Lorenzo LIPPI

« Le gisant d'Aliénor d'Aquitaine »

« Fleurs et fruits » de Jean-Louis PREVOST

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2021-03-17T21:29:48+01:00

Mars au féminin, tapis rouge à Héloïse ESQUIE

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge à Héloïse ESQUIE

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Héloïse ESQUIE.

Comme Sophie BASTIDE-FOLTZ, cette femme est traductrice, elle fait ce métier de l'ombre qui fait toute la différence quand un livre est publié dans une langue différente.

Héloïse ESQUIE a notamment traduit "L'empreinte" d'Alexandria MARZANO-LESNEVICH, lauréat du #grandprixdeslectriceselle 2019 dans la catégorie document.

Nous sommes aux États-Unis. En 1992, Ricky Langley, 19 ans, tue Jeremy Guillory âge de 6 ans. Par le passé, Ricky Langley avait été condamné à deux reprises pour agression sexuelle. Le petit Jeremy a-t-il été victime de ce type de faits avant sa mort ? Après ? C’est ce que la narratrice va tenter de trouver en déroulant le fil de l’enquête, de la vie de Ricky Langley aussi.

Le tableau est rapidement brossé mais ce livre est foisonnant. Sous la plume de l'écrivaine et la traductrice, deux histoires vraies s'entremêleront pour en faire une lecture choc.

Héloïse ESQUIE avait traduit également "Les apparences" de Gillian FLYNN, un bijou découvert il y a une bonne dizaine d'années maintenant mais qui m'a profondément marquée.

Héloïse ESQUIE mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme  Delia OWENS, Yoko OGAWA, Claire BEREST, Anne DE ROCHAS, Carine JOAQUIM, Alexandra KOSZELYK, Sandrine COLLETTE, Angélique VILLENEUVE, Louise MEY, Catherine ROLLAND, Carole ZALBERG, Marie CHARVET, Fatou DIOME, Adelaïde BON et Johanna KRAWCZYK.

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2021-03-16T19:03:41+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Sophie BASTIDE-FOLTZ

Publié par Tlivres
Mars au  féminin, tapis rouge pour Sophie BASTIDE-FOLTZ

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Sophie BASTIDE-FOLTZ.

Petit pas de côté aujourd'hui avec ce portrait de femme. Il s'agit, en réalité, d'une traductrice, une femme qui fait ce métier de l'ombre à qui l'on doit tant.

Sophie BASTIDE-FOLTZ, je l'ai découverte avec "L'Âge de la lumière" de Whitney SCHARER aux éditions de l'Observatoire. Vous vous souvenez certainement de cette biographie de Lee MILLER, un roman éblouissant comme son personnage principal.

Lee MILLER, partie des Etats-Unis, arrive en France, à Paris. Elle y rencontre Man RAY, l’inventeur de la rayographie. A force de ténacité, elle réussit à se faire embaucher comme assistante, la voie royale pour se former. C’est là aussi qu’elle découvre l’amour. Au bras de Man RAY, elle rencontre les intellectuels et artistes du tout Paris, nous sommes dans les années folles, le groupe Dada brille dans les salons du Dôme, les surréalistes revisitent le monde. Entre le photographe et l’amant se sont toutefois insinuées de pernicieuses interactions, pour le meilleur comme pour le pire. Vivre aux côtés d’un artiste reconnu laissait peu de place à cette époque à une femme confinée dans l’ombre des tâches accessoires. Lee MILLER souhaitait être une artiste à part entière. Pour Man RAY, elle devint rapidement une rivale dans l’acte de créer.

Il faudra quelques années pour Lee MILLER pour affirmer ses propres choix, une rencontre avec Jean COCTEAU, et enfin décider de s’émanciper de cet amour dévorant. Lee MILLER deviendra reporter de guerre.

 

Cette biographie de Whitney SCHARER est un petit bijou.

C’est une manière tout à fait originale de s’acculturer à la discipline artistique de la photographie. J’ai adoré vivre dans la chambre noire avec Man RAY et Lee MILLER des moments de tension inouïe, aussi fugaces que vertigineux, à l’approche de ce qui pourrait être LE cliché des années 1930.

J’ai aussi et surtout beaucoup aimé découvrir la femme qu’était Lee MILLER, une enfant blessée, une femme en mal d’exister, une artiste en mal de reconnaissance, son apogée et sa descente aux enfers.

 

Sophie BASTIDE-FOLTZ mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme Delia OWENS, Yoko OGAWA, Claire BEREST, Anne DE ROCHAS, Carine JOAQUIM,

et puis Alexandra KOSZELYK, Sandrine COLLETTE, Angélique VILLENEUVE, Louise MEY, Catherine ROLLAND, Carole ZALBERG, Marie CHARVET, Fatou DIOME, Adelaïde BON et Johanna KRAWCZYK.

 

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2021-03-15T19:20:21+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Delia OWENS

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Delia OWENS

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Delia OWENS.

La plume de cette écrivaine, je l'ai découverte avec "Là où chantent les écrevisses" chez Seuil éditions, un formidable coup de coeur.

Ce premier roman a reçu un accueil retentissant aux Etats-Unis.

Nous sommes le 30 octobre 1969, un homme est retrouvé mort, dans le marais, au pied de la tour de guet. C'est le corps de Chase Andrews, le fils unique d'un couple connu à Barkley Cove pour sa réussite avec le garage, la Western Auto. Marié, beau garçon, Chase avait le monde à ses pieds. Le marais, c'était son terrain de jeu. Il y bravait les courants avec son hors-bord. Dans sa jeunesse, il avait passé beaucoup de temps avec Kya, une fille de son âge, abandonnée de tous dès sa plus tendre enfance. La première à quitter le foyer avait été sa mère. En 1952, n'en pouvant plus de recevoir les coups de son alcoolique de mari, Ma avait pris sa valise et, sous les yeux  de l'enfant, s'en était allée, sans se retourner. Et puis, ce fut le tour de la fratrie, même Jodie, le frère, n'avait pas résisté à l'attrait d'un ailleurs. Et encore, le père. Si, au début, il passait quelques nuits par semaine à la cabane, un jour, il n'était plus revenu. Enfin, Tate. Le garçon l'avait guidée un soir qu'elle s'était perdue. Leur amitié n'avait pas résisté aux études universitaires du jeune homme. Kya, qui n'avait que 7 ou 8 ans, avait d'abord vécu des vivres qu'il restait à la maison, et puis, elle avait dû prendre la barque du père, se rendre au village, échanger les moules, qu'elles ramassait à l'aube, avec quelques denrées de première nécessité. C'est là qu'elle avait fait connaissance avec Jumping et sa femme, Mabel. Lui, vendait du carburant pour les bateaux, elle, avait pris la petite de pitié, c'était la seule à voir dans la Fille du marais, un être humain, une enfant, celle que le village tout entier méprisait. Loin de tous, Kya avait voué un amour fou à la nature. Elle s'était gorgée des baignades en eaux douces, enivrée de la beauté des paysages et comblée de sa relation aux oiseaux. De là à penser que ça soit Kya qui ait tué Chase, il n'y a qu'un pas, à moins que...

Delia OWENS est une zoologue qui a consacré sa carrière à la nature et aux animaux, aux Etats-Unis, en Afrique pendant une vingtaine d'années. J'ai été émerveillée, je dois le dire, par les descriptions de la  faune et de la flore des marais. ll suffit de regarder la première de couverture pour s'en convaincre. Un grand échassier, un poisson dans son bec, se tenant droit, l'oeil fixe, occupe le premier plan. La feuille d'un arbrisseau, sortant de l'eau, s'y fait une place, aussi, avec des couleurs chatoyantes. Et puis, venue de nul part, cette main posée sur le cou de l'oiseau, une image surnaturelle ! Je la trouve somptueuse.

J'ai profondément aimé, aussi, accompagner Kya dans son parcours initiatique. "Là où chantent les écrevisses" est un roman d'apprentissage, c'est celui d'une enfant qui s'est construite dans la solitude. Kya, on la découvre à l'âge de 6 ans. Très vite, elle doit satisfaire ses propres besoins, à commencer par celui de manger. Et puis, elle va faire des rencontres. Il est beaucoup question d'apprivoisement dans ce roman, avec les oiseaux mais aussi avec les hommes. 

Enfin, je suis tombée sous le charme de la narration de ce roman. Il y a une alternance des temporalités, un pari audacieux, parfaitement réussi. Le temps défile, d'une part, à partir de 1952, date du départ de Ma, et d'autre part, 1969, date du décès constaté de Chase. Il y a une alternance du rythme aussi. Quand les journées paraissent une éternité à observer l'univers des marais, elles s'accélèrent avec l'enquête menée autour du meurtre présumé où là, chaque heure devient déterminante. 

Ce roman, c'est un page-turner, savamment ponctué par de la poésie. 

Pour ce livre, Delia OWENS s'est associée à Marc AMFREVILLE pour la traduction en français. Le résultat est grandiose.

Delia OWENS mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme Yoko OGAWA, Claire BEREST, Anne DE ROCHAS, Carine JOAQUIM,

et puis Alexandra KOSZELYK, Sandrine COLLETTE, Angélique VILLENEUVE, Louise MEY, Catherine ROLLAND, Carole ZALBERG, Marie CHARVET, Fatou DIOME, Adelaïde BON et Johanna KRAWCZYK.

 

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2021-03-14T20:10:08+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Yoko OGAWA

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Mars au féminin, tapis rouge pour Yoko OGAWA

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Yoko OGAWA.

La plume de cette écrivaine, j'aime la retrouver régulièrement. Chaque fois, c'est la même fascination, le même envoutement.

Il y a eu 

"Amours en marge"

"La marche de Mina"

"Cristallisation secrète"

et plus récemment "Instantanés d'Ambre".

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Une famille est frappée par un terrible drame, la mort d'une enfant alors qu'elle n'avait que trois ans. Jouant au jardin public, un chien lui a léché le visage. Le lendemain, une forte fièvre se déclare et emporte la toute petite fille. Le père travaille dans une maison d'édition spécialisée dans les encyclopédies illustrées. La mère, douloureusement affectée par cette disparition, décide de tout quitter et d'emmener ses trois autres enfants dans une propriété familiale, cernée de hauts murs. Là, elle leur offre une nouvelle forme d'éducation, à l'abri des regards. Elle leur intime l'ordre de ne pas franchir les murs, le chien maléfique pouvant revenir à tout moment. Pour accompagner leur mutation, elle leur donne de nouveaux prénoms inspirés de l'univers minéral, Opale, Ambre et Agate. Elle trouve un travail auprès des thermes du village. Pendant son absence, les enfants se cultivent au gré de leurs découvertes dans les encyclopédies de leur père et de leur exploration du vaste jardin qui leur est offert jusqu'au jour où un homme sonne à la porte, Joe, marchand ambulant. Là commence, pour eux, une toute nouvelle existence.

Derrière cet enfermement, d’aucuns pourraient y voir un emprisonnement, une privation de la liberté de mouvement, une séquestration, la double peine en quelque sorte, j’y ai personnellement vu une immense preuve d’amour, comme un baume offert par cette mère à ses enfants pour panser leurs plaies. Il y a une question de survie dans l’urgence à agir, proposer une alternative à la vie d’avant empreinte de cette tragédie, et une perspective de résilience aussi.

L''univers littéraire de Yoko OGAWA est empreint de féerie. Que ça soit avec la danse par exemple, la passion d’Opale, une discipline artistique qui prend, sous la plume de l’écrivaine, ses plus beaux costumes. Les descriptions sont tout en délicatesse, raffinement et sensualité.

Ce roman, c'est un petit bijou de la littérature.

Yoko OGAWA mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme Claire BERESTAnne DE ROCHASCarine JOAQUIM,

et puis Alexandra KOSZELYK, Sandrine COLLETTE, Angélique VILLENEUVE, Louise MEY, Catherine ROLLAND, Carole ZALBERG, Marie CHARVET, Fatou DIOME, Adelaïde BON et Johanna KRAWCZYK.

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2021-03-12T21:52:31+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Anne DE ROCHAS

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Mars au féminin, tapis rouge pour Anne DE ROCHAS

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Anne DE ROCHAS.

Cette plume, je l'ai découverte en août dernier avec un premier roman, "La femme qui reste" publié aux éditions Les Escales, un roman historique.

Ils sont cinquante hommes et femmes dont Anne de ROCHAS assure la mémoire. Inspirée de faits réels, elle nous livre dans les toutes dernières pages quelques éléments de biographie qui viendront renforcer la véracité du propos, l'occasion aussi pour moi de (re)découvrir des itinéraires d'Artistes tout à fait extraordinaires. 

Plus qu'une école d'art, le Bauhaus, c'est un courant de pensée. C'est d'ailleurs à ce titre que le régime en place les a fichés comme les instigateurs de "l'art dégénéré". Devant l'oppression du nazisme, beaucoup ont choisi de migrer. Certains réussiront à échapper aux griffes du Führer, d'autres auront des destins plus tragiques. Avec "La femme qui reste", c'est l'occasion de décrypter une époque, celle de l'euphorie artistique, du pas de côté.

La littérature offre cette possibilité de revisiter la grande Histoire, et avouons que Anne de ROCHAS, dans ce premier roman, l'assure tout en beauté. Je me suis délectée des 463 pages de "La femme qui reste", un livre foisonnant dans une plume d'une éblouissante poésie. Chaque mot est savamment choisi.

Je crois que Anne DE ROCHAS mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme Carine JOAQUIM,

et puis Alexandra KOSZELYK, Sandrine COLLETTE, Angélique VILLENEUVE, Louise MEY, Catherine ROLLAND, Carole ZALBERG, Marie CHARVET, Fatou DIOME, Adelaïde BON et Johanna KRAWCZYK.

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2021-03-11T07:00:00+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Carine JOAQUIM

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Mars au féminin, tapis rouge pour Carine JOAQUIM

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Carine JOAQUIM.

Cette plume, je l'ai découverte très récemment avec un premier roman, "Nos corps étrangers" repéré par les fées des 68 Premières fois

En ouvrant ce livre, vous acceptez de tendre vers le chaos mais à pas mesurés.

J’ai été fascinée par le personnage d’Elisabeth, la mère de Maëva, une femme partagée entre son statut d’épouse et de mère, qui va progressivement s’en émanciper pour se réaliser.
 
Le plus fort, à n'en pas douter, c’est la chute, absolument effroyable, une chute que je n'avais pas soupçonnée mais qui dévoile à quel point nos corps peuvent devenir des étrangers.
 
Ce roman, c’est une lecture coup de poing de cette édition 2021, servie par une plume talentueuse.

Si j’en suis sortie épouvantée, j’ai pourtant aimé que Carine JOAQUIM porte un regard particulier sur des sujets éthiques du moment, l’accueil et l’intégration en milieu scolaire de personnes porteuses de handicap, la définition de l’âge des migrants isolés avec l’éventualité de tests osseux...
L’écrivaine est enseignante, peut-être a-t-elle puisé son inspiration dans ce qu’elle côtoie au quotidien ? Dans tous les cas, elle permet à des problématiques de sortir des établissements scolaires et de nous être servies sur un plateau doré, à nous maintenant de les MEDITER !

Je crois que Carine JOAQUIM mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme Alexandra KOSZELYK, Sandrine COLLETTE, Angélique VILLENEUVE, Louise MEY, Catherine ROLLAND, Carole ZALBERG, Marie CHARVET, Fatou DIOME, Adelaïde BON et Johanna KRAWCZYK.

Mars au féminin, tapis rouge pour Carine JOAQUIM

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2021-03-10T19:19:13+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Johanna KRAWCZYK

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Mars au féminin, tapis rouge pour Johanna KRAWCZYK

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Johanna KRAWCZYK.

Cette plume, je l'ai découverte très récemment avec un premier roman, "Avant elle" repéré par les fées des 68 Premières fois

C’est une lecture coup de poing. J’ai l’impression d’être montée sur un ring et d’avoir été passée à tabac.
 
D’abord, il y a la vie de Carmen, ses souffrances, son « obsidienne » qui la tenaille. Je suis tombée dès les premières pages dans le piège de la psychiatrie tendu par l’autrice, Johanna KRAWCZYK. Tout mon corps s’est mis à vibrer aux soubresauts de Carmen.
 
Et puis, il y a l’histoire, le scénario. Imaginez, vous avez 36 ans et vous ne connaissez quasiment rien de votre famille, vous êtes en quête d’identité. Votre mère a disparu dans des conditions inexpliquées. Votre père a toujours été un taiseux, rien à tirer de lui.

Enfin, il y a la narration. Johanna KRAWCZYK alterne judicieusement le propos à trois voix. Il y a les passages extraits des carnets de son père qui dévoilent son passé. Il y a les paroles de Carmen adressées à son père, un peu comme s’il était encore vivant et qu’elle pouvait converser avec lui. Enfin, il y a la petite voix  intérieure de Carmen, celle de l’intime, celle qui la torture, lui vrille les tripes, celle qui la tyrannise.

La construction est habile et audacieuse, le pari réussi. La chute est vertigineuse !

Je sors de ce premier roman foudroyée par la puissance du propos. « Avant elle » n’est rien d’autre qu’une bombe... de mots !

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2021-03-09T18:00:00+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Alexandra KOSZELYK

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Mars au féminin, tapis rouge pour Alexandra KOSZELYK

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Alexandra KOSZELYK.

Il y a d'abord eu « À crier dans les ruines », un premier roman, un coup de coeur, tout simplement.

Et puis, récemment, toujours chez les éditions Aux forges de Vulcain, il y a eu "La dixième muse".

Florent est un jeune homme, amoureux de Louise. Il est appelé par son ami Philippe à l’accompagner dans une mission... un peu spéciale ! Ils arrivent au cimetière du Père Lachaise. Pour Florent, c’est la déferlante de souvenirs douloureux. Son père est décédé il y a six mois. Il se retrouve, un instant, devant la tombe de Guillaume APOLLINAIRE. Il n’en faudra pas plus pour qu’il fasse le lien avec ses études. Il sort d'une Agrégation d’allemand et consacre sa vie à une nouvelle année de formation. Il choisit donc d'explorer la vie du poète, Guillaume APOLLINAIRE, cet écrivain du 20ème siècle, né d'une mère expatriée de Pologne, sans famille, sans argent, contrainte de vendre son corps pour survivre. Cet enfant dont elle ne connaît pas le père lui pose plus de problème qu'il ne lui apporte de plaisir. Guillaume est élevé dans l'absence totale d'amour maternel. Devenu grand, il fréquente des femmes, artistes. On se souvient de Marie LAURENCIN avec qui il partage sa vie cinq années durant. Il vivra aussi quelques années avec son frère, Albert, à Stavelot. Il mourut aux côtés de son dernier amour, Jacqueline Kolb, sa dixième muse. Florent, au fur et à mesure de ses études, s'approprie la vie de l'artiste, l'apprivoise lentement mais sûrement, au point de la faire sienne. Bercé par un souffle d'illusions, il navigue bientôt entre rêve et réalité, c'est une nouvelle page de sa vie, personnelle celle-là, qu'il est en train d'écrire.

 

Ce qui m'a séduite, c'est la construction narrative et l’imbroglio savamment construit par l’écrivaine. Ce roman, ce sont, en réalité, deux histoires liées l’une à l’autre par le jeu de l’écriture, celle de Florent, un personnage de fiction, et celle de Guillaume, Apollinaire, rien de moins. C’est aussi une alternance entre deux époques, l’une présente, l’autre passée. Enfin, cerise sur le gâteau, ce roman c’est un voyage entre rêve et réalité. J’avoue que j’ai lâché prise et me suis laissée porter par le doux effet de balancier et la démarche engagée par Alexandra KOSZELYK, une formidable conteuse.

Ce roman, il a quelque chose de fabuleux. C'est mon #Mardiconseil.

 

Je crois qu'Alexandra KOSZELYK mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme

 Louise MEY

Catherine ROLLAND

Sandrine COLLETTE

Carole ZALBERG

Marie CHARVET

Angélique VILLENEUVE

Fatou DIOME

Adélaïde BON

 

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2021-03-08T21:10:22+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Louise MEY

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Louise MEY

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Louise MEY, une autrice dont j'ai découvert la plume récemment avec son roman "La deuxième femme", une prouesse littéraire, un roman noir, une lecture coup de poing.

 

Sandrine tombe sous le charme de « l’homme qui pleure », celui dont la première femme est portée disparue et qu’elle découvre sur son écran de télévision. Elle décide de participer à une marche blanche, c’est là qu’elle va le rencontrer, en chair et en os. Une histoire d’amour commence, pour le meilleur et pour le pire !

 

Dans le rôle de la victime, il y a Sandrine, une jeune femme que personne n’a jamais aimé. Elle mène avec son corps une guerre sans merci et se maltraite à coups de propos injurieux. Il n’en fallait pas plus pour que « l’homme qui pleure » tisse sa toile de prédateur, exploite les fragilités de celle qu’il va progressivement museler.

 

J’ai beaucoup aimé les relations établies entre l’enfant de « l’homme qui pleure », Mathias, et Sandrine, « La deuxième femme ». Il y a, dans la complicité établie entre ces deux êtres fragiles, maltraités, quelque chose de profondément intime et émouvant.

 

 

Ce roman, je l’ai lu comme un acte militant. Louise MEY s’est beaucoup documentée sur les violences faites aux femmes et prouve ici ô combien ce qui se passe avant le premier acte physique est lourd de conséquence. L’humiliation, les propos, les comportements qui permettent d’instaurer un climat de peur, d’angoisse, sont autant de violences qu’il convient de repérer et de caractériser. L’écrivaine décrit avec précision cette échelle de violences. Elle évoque des petits détails qui pourraient paraître insignifiants s’ils n’étaient accumulés au quotidien dans le seul but de nuire par l’asservissement.

 

C’est un roman (Louise MEY aurait pu choisir la forme du récit de vie) qui, par son registre littéraire même, rend universel le scénario du prédateur.

 

Dans une plume fluide, Louise MEY varie les rythmes, plutôt lent dans la première partie du livre avec une accélération nette et fulgurante dans le dernier quart. Un roman haletant.

 

Louise MEY mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme

 

Catherine ROLLAND

Sandrine COLLETTE

Carole ZALBERG

Marie CHARVET

Angélique VILLENEUVE

Fatou DIOME

Adélaïde BON

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2021-03-07T16:27:19+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Catherine ROLLAND

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Mars au féminin, tapis rouge pour Catherine ROLLAND

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Catherine ROLLAND.

Sa plume, je l'ai découverte avec « Le cas singulier de Benjamin T. », un énorme coup de coeur. Rien que l'évoquer suffit à me faire frissonner.

Et puis, il y a un an, il y a eu « La Dormeuse », un roman d'une profonde intensité.

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Sofia Loison est en entretien d'embauche pour un poste d’aide-ménagère. La posture et les échanges avec son recruteur, Léo, l'interpellent. Sofia découvrira qu'il s'agit du neveu de Marie Montès et son mari, Tiago, vivant dans une maison troglodyte de Touraine, et chez qui l'aide-ménagère est censée intervenir. Sofia n'est pas au bout de ses surprises. Elle comprend très vite que bon nombre de personnes se sont déjà collées à la mission mais n'ont pas résisté à la forte personnalité de Marie. La voilà prévenue. Quant à la mission réelle, elle est un brin en décalage avec celle annoncée ! Parallèlement, une enfant disparaît lors d'un séjour familial à Pompéi, l'enfant de 6 ans a quitté la caravane. Elle sera retrouvée quelques années plus tard dans des conditions aussi mystérieuses que sa disparition. Devenue adulte, elle décide de partir en quête de souvenirs. Pompéi, il fut un temps où la cité n'était pas encore ensevelie. En août 79, les hommes et les femmes y vivaient sereinement. Ils ne savaient pas encore que leur temps était compté.

Vous avez, là, les petites graines savamment semées par une écrivaine à l'imagination débordante. Une nouvelle fois, elle m'a conquise. Le jeu des narrations est prodigieusement orchestré. Trois histoires s'entrecroisent à deux mille ans d'intervalle sans qu'à aucun moment vous ne perdiez pied, le tout dans une rythme frénétique. Je n'ai pas vu les 480 pages passer et encore, j'en redemande !  

Catherine ROLLAND a de l'énergie à revendre. Alors, quand elle ne travaille, elle écrit, et quand ce ne sont pas des romans, ce sont des chroniques, des nouvelles, bref, tout un tas de pépites qu'elle nous propose sur un site internet, rien de moins. N'hésitez pas à le visiter !

Complètement sous le charme de cette plume, j'attends maintenant avec impatience, j'ose le dire, son prochain roman annoncé au printemps. « Les inexistants » est un roman qui sortira chez BSN Press, une maison d’édition suisse spécialisée dans le roman noir et le polar, ça promet d'être haletant !

Catherine ROLLAND mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace)

après

Sandrine COLLETTE

Carole ZALBERG

Marie CHARVET

Angélique VILLENEUVE

Fatou DIOME

Adélaïde BON

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2021-03-06T19:26:18+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Sandrine COLLETTE

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Mars au féminin, tapis rouge pour Sandrine COLLETTE

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Sandrine COLLETTE.

Il faut dire que je suis devenue une inconditionnelle de sa plume. Au fil des années, il y a eu :

 

Et toujours les Forêts

Juste après la vague

Six fourmis blanches

Un vent de cendres

et puis, tout récemment,

Ces orages-là

tous des romans noirs. L'écrivaine dit ne savoir faire que cela mais pourquoi lui reprocher alors qu'elle le fait si bien.

Si les premiers romans que j'avais lu de Sandrine COLLETTE étaient plutôt axés environnement et nature, dans Ces orages-là elle met sa focale sur une jeune femme :

Clémence travaille dans une boulangerie. Avec Flo, elle fabrique du pain. Le réveil sonne tôt le matin. Par tous les temps, elle enfourche son vélo et trouve refuge dans un lieu chaleureux où l’odeur du bon pain ferait craquer n’importe quel gourmand. La boulangerie, c’est le seul lieu dans lequel Clémence se sent exister et en sécurité. Sa toute nouvelle maison est petite et moche, à l’image de sa vie, en réalité. Elle est née quand ses parents avaient atteint la cinquantaine. Clémence se souviendra toujours d’une scène de ménage, une scène de violence à laquelle le couple ne résistera pas. Elle avait 11 ans à l’époque et elle, Clémence, n’a finalement pas mieux réussi dans le domaine. Elle vient de fuir le foyer conjugal après trois années de vie commune, trois années d’un martyr sans nom, trois années qui auront permis au prédateur de tisser lentement sa toile autour d’une proie, presque parfaite.

 

Vous l’aurez compris, Sandrine COLLETTE embrasse le champ des violences conjugales et nous propose une entrée en matière tout à fait effroyable. Imaginez, une scène de chasse, en forêt, en pleine nuit, avec une femme, pratiquement nue, invitée à se sauver, mais pour aller où ?

Si les premières pages du roman décrivant une femme traquée sont tout à fait saisissantes, ce qui suit l’est encore plus !

Ce n’est pas tant le chemin de la résilience que Sandrine COLLETTE s’attache à explorer mais plutôt la période de décompression juste après l’effroi, les jours suivant la fuite, dans les ombres de la paranoïa. S’il a fallu beaucoup de courage pour Clémence pour quitter son mari, un manipulateur, il lui en faudra encore beaucoup plus pour sortir la tête de l’eau et espérer échapper à son emprise. 

Avec « Ces orages-là », Sandrine COLLETTE explore les effets d’un stress post-traumatique sur le corps. L’expression « avoir la peur au ventre » n’a jamais été aussi bien illustrée qu’avec le personnage de Clémence. Il n’y a pas de place ici pour la raison, non, tout se joue ailleurs, au niveau du ventre, des tripes, quoi !

Le registre est différent mais la signature est bien là. L'autrice nous propose un roman saisissant, un thriller psychologique totalement addictif, un livre que vous ne lâcherez pas avant de l'avoir terminé !

Sandrine COLLETTE mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (invitation de Moonpalaace)

après

Carole ZALBERG

Marie CHARVET

Angélique VILLENEUVE

Fatou DIOME

Adélaïde BON

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2021-03-05T22:16:11+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Carole ZALBERG

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Carole ZALBERG

Dans les pas de Moonpalaace, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Carole ZALBERG.

J'ai découvert la plume de l'écrivaine avec "Où vivre".

Dans une narration chorale, Carole ZALBERG déplace en permanence le faisceau des projecteurs et offre un panel multiple de parcours de vie. Impossible de dresser le portrait du juif comme un être unique. Il est à l'image de la société, c'est-à-dire interculturel. Avec la convocation de trois générations, l'écrivaine guide le lecteur et lui apprend 


[...] à ne pas juger. P. 134

Chaque mot est choisi avec minutie, il sonne juste.

Carole ZALBERG nous donne rendez-vous en librairie avec son tout nouveau roman : "Tes ombres sur les talons". Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Melissa est une jeune femme. Sa mère est cantinière, son père conducteur de bus. Elle s’aventure en terre inconnue avec ses études universitaires, elle cherche sa place dans un univers dont elle ne maîtrise pas les codes, elle s’évertue à apprendre. C’est dans ce contexte qu’une main lui est tendue. Mais, là, c’est l’engrenage, un cercle de militants qui des convictions et entendent bien les revendiquer. Rien ne serait plus grave s’il ne s’agissait de la mort d’un enfant de 18 mois, Medhi, dont les parents, migrants, cherchaient un abri et ont eu le malheur de croiser leur chemin. Le lendemain, c’est la prise de conscience. Melissa chavire, c’est le chaos. Survivra-t-elle à la culpabilité qui l’envahit ? Aura-t-elle une seconde chance ? Peut-elle encore croire en l’humanité ?

A l’image de ce que propose Gaëlle JOSSE dans ses romans, j’aime lire ceux de Carole ZALBERG pour sa manière d’explorer les tréfonds de l’âme humaine et proposer des alternatives à la déchéance, leur foi en l’humain et sa capacité de rebond. Il y a quelque chose qui relève de l’instinct de survie, une force presque animale à sauver sa peau. S’il ne s’agit pas d’effacer la faute, il s’agit plutôt de vivre avec.
 
La plume est sensible, le propos lent mais rythmé. Carole ZALBERG confirme la puissance des mots et l’intensité du discours. Elle nous livre un roman dérangeant, tout à fait fascinant. J’ai lu en apnée totale.

Carole ZALBERG mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur 

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Marie CHARVET

Angélique VILLENEUVE