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Articles avec #rl_septembre 2024 catégorie

2024-12-20T07:00:00+01:00

Smoothie de Stéphanie GLASSEY

Publié par Tlivres
Smoothie de Stéphanie GLASSEY

OKA'poche Uppercut

 

Ce roman, offert par la maison d'édition, que je remercie, est une belle découverte.

 

Découverte d'une plume d'abord. Je ne connaissais pas l'écriture de Stéphanie GLASSEY, c'est chose faite avec un roman court, savoureux... comme un "Smoothie" mais ne vous y trompez pas, derrière le breuvage sirupeux se cachent quelques gouttes d'acidité.

 

La narratrice vivait depuis 8 ans avec Adrian. Il vient de la quitter. Comme un instinct de survie, elle se connecte sur Tinder, le site de rencontre à la mode. Premier rendez-vous organisé dans un bar à smoothie. Rien ne va se passer comme prévu, enfin, la rencontre si, mais elle sera de courte durée et sans lendemain. Lui voue à son corps un culte sans faille, tout est paramétré, orchestré, performé, alors qu'elle souhaite se laisser aller. Sa vie va prendre un tout autre chemin...

 

Ce roman c'est d'abord un portrait de notre société du XXIème siècle. C'est amusant, caustique aussi. Vous allez rire... jaune !

 

C'est encore la quête d'une jeune femme du bien-être, d'un épanouissement personnel. Comme j'ai aimé l'accompagner dans cette découverte du yoga, d'une certaine forme de yoga, celle qui lui convient.

 

On pourrait presque parler d'un roman d'apprentissage. Si la narratrice est à l'âge adulte, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un cheminement vers quelque chose de spirituel. 

 

Découverte d'une nouvelle collection aussi. Ma rencontre avec les éditions Okawa remontent au roman de Catherine ROLLAND, "La dormeuse", un bijou.

 

Là il s'agit du nouveau format poche avec une charte graphique distincte sur fond blanc. Je souhaite que de bonnes fées se penchent sur son berceau. Ce premier roman est prometteur !

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2024-11-19T20:56:30+01:00

L'art de l'esprit joyeux d'Alexandre JOLIEN et Laurent JOUVET

Publié par Tlivres
L'art de l'esprit joyeux d'Alexandre JOLIEN et Laurent JOUVET

Almora éditions

Ce livre a sa petite histoire. Je m'en suis saisie dans le labyrinthe de la Librairie LHERIAU menant à la dédicace d'Alice ZENITER pour son dernier roman, "Frapper l'épopée". Quelle belle idée !

J'aurais pu choisir un roman de la rentrée littéraire mais Alexandre JOLLIEN me fascine.

J'ai lu de lui "Eloge de la faiblesse" et puis chaque fois que je pense à lui, c'est dans la première et la dernière scènes du film dans lequel il joue avec Bernard CAMPAN, "Presque", elles donnent à voir une telle liberté, une telle insouciance et un tel lâcher prise. Pour autant, ne croyez pas que ça soit plus facile pour lui que pour les autres !

D'ailleurs, c'est après avoir traversé l'une des périodes les plus noires, hanté par ses peurs, qu'Alexandre JOLLIEN s'est mis à converser avec Laurent JOUVET. Il faut dire que ces derniers temps, sa femme Corinne avait choisi de lui lire les sermons de maître ECKHART, un moine dominicain allemand, ceux-là mêmes traduits par Laurent JOUVET.

S'ils ont été pour lui une sorte de bouée de sauvetage pour ce qu'ils recouvraient de spiritualité, il n'en demeurait pas moins que certains de leurs contours demeuraient pour lui encore mystérieux.

C'est l'objet même de ce livre, le croisement du regard d'un philosophe avec celui d'un mystique sur ces textes rédigés au XIIIème siècle.

Structuré comme une conversation, le livre donne lieu à des échanges sur les différences entre la spiritualité et la religion par exemple, ou encore la pitié et la compassion...


...] mais il y a Spinoza qui distingue deux trucs : la pitié et la compassion. Dans la pitié, ce qui est premier, c'est la tristesse. On a de la tristesse de voir l'autre souffrir et on tombe dans la pitié. La compassion, au contraire, ce qui est premier, c'est l'amour, l'amour comme moteur. P. 178

À travers de nombreuses références et citations littéraires, les deux hommes nous donnent les clés de compréhension de ce qu'est cet art de l'esprit joyeux.

Si la spiritualité est universelle et accessible à tous d'après Laurent JOUVET, elle relève toutefois d'un effort individuel pour se désidentifier, se débarrasser de tout ce qui nous conditionne, tout ce qui nous détermine. Au panier la mauvaise conscience, la honte et la culpabilité, il s'agit s'obstacles à surmonter pour atteindre le fond du fond.

Ce livre est passionnant. Le ton est fin et délicat, bienveillant et attentionné, plein d'humour et lumineux, de quoi vous mettre en joie !

Ce #mardiconseil, c'est l'occasion d'un petit clin d'oeil à l'un des followers assidus du blog, il suffit parfois d'une rencontre pour se (re)connecter !

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2024-10-08T20:08:43+02:00

Frapper l'épopée d'Alice ZENITER

Publié par Tlivres
Frapper l'épopée d'Alice ZENITER

Flammarion

Il y a parfois des envies irréprescibles de lire un livre. C'est exactement ce que j'ai ressenti après avoir écouté l'interview d'Alice ZENITER au micro de Mathilde SERRELL sur France Inter le 5 septembre.

À peine sortie du travail, je filais en librairie (l'occasion d'un petit clin d'oeil à Sonia chez Contact) acheter l'objet tant convoité : "Frapper l'épopée", roman publié chez Flammarion dans le cadre de cette rentrée littéraire de septembre.

Je le résume en quelques mots.

Tass vit à Paris avec Thomas depuis une dizaine d'années. Ils s'étaient rencontrés à l'Université, tous deux suivaient des études de journalisme. Leur relation amoureuse périclite. L'un attendant que l'autre quitte sa terre d'origine pour adopter la sienne mais avouons qu'entre la métropole et la Nouvelle Calédonie, le choix relève du déchirement. Tass décide de quitter Thomas pour retourner s'installer à Nouméa où elle va enseigner le français dans un lycée technologique. Là s'écrit une nouvelle page de la vie de Tass, imprégnée de tout ce que ses ancêtres ont pu lui léguer à travers les générations.

Ce roman, c'est d'abord celui écrit par une autrice de talent. D'Alice ZENITER j'avais lu "L'art de perdre", Prix Goncourt des Lycéens 2017, Prix Littéraire du Monde 2017, Prix Landerneau 2017... Je me faisais un plaisir de retrouver sa plume.

Et puis, il y a la grande Histoire. J'étais loin d'imaginer que cette terre fut un jour destinée, comme Cayenne en Guyane, à recevoir les bagnards pour qu'ils mettent en pratique une économie agricole auto-suffisante, voire rentable pour l'État français. Nous devons cette initiative à Louis-Napoléon Bonaparte. Nous sommes alors à la fin du XIXème siècle, la colonisation bat son plein. C'est comme ça que des citoyens d'Algérie vont s'y retrouver... à l'image d'Areski. Alice ZENITER concourt à la mémoire de ces hommes, et ces femmes (l'occasion d'un petit clin d'oeil à Louise MICHEL, anarchiste, emprisonnée sur cette terre), arrivés sur le Caillou, condamnés à y demeurer, pour certains, à perpétuité.


Devant la tombe, c'est elle qui se fait happer par 1944, elle qui se tient dans le temps de l'autre. C'est la même chose devant la carcasse de l'avion un peu plus loin. 1942, 1944, ce ne sont pas des années perdues dans le passé. Elles sont là, mêlées à la terre et aux plantes. P. 165

Il y a encore ce regard porté sur le présent.

Si Alice ZENITER écrit ce roman quelques années avant les émeutes du printemps 2024, il fait pourtant écho aux atermoiements d'une jeunesse portant le fardeau de ses origines.

À travers le regard du mouvement indépendantiste en faveur d'une "empathie violente" sont évoqués les chefs d'accusation des colonisateurs, la spoliation de leurs biens, la discrimination du peuple autochtone au profit du blanc, de l'occidental, du sachant, du violent... avec cette revanche à prendre !

Moins révolutionnaire mais tout autant déchirée, il y a aussi cette jeunesse qui quitte sa terre natale pour aller étudier en Métropole, un voyage de 20 000 km, un véritable déracinement. Ni la cuisine, ni la nature (les oiseaux, les plantes...), ni les parfums n'ont de commune mesure. Avec le personnage de Tass, Alice ZENITER révèle ce mal-être, cette incapacité à s'adapter, à se sentir parfaitement chez soi.


[...] chez elle, c'est le Pacifique, c'est le Sud. Elle n'a jamais eu l'impression d'être à sa place de l'autre côté. P. 13

Il y a enfin l'itinéraire de jumeaux, disparus mystérieusement. Ils incarnent peut-être encore une autre frange de cette jeunesse d'aujourd'hui, mais là, pas un mot. C'est là que l'écrivaine puise le ressort du roman et en fait un véritable page-turner.

Alice ZENITER a ce talent de semer des petits cailloux au fil de la narration, abordant une foule de sujets comme celui de la maternité. Là aussi, il y aurait tant à dire... de ces femmes kanaks qui résistèrent à leur manière à donner une descendance aux colons. Mesdames, que vous soyez honorées de vos actes.

Ce roman est fascinant, parfaitement orchestré, navigant en eau claires... et troubles (un brin onirique et fantastique...). C'est une pépite, c'est mon #Mardiconseil !

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2024-08-23T08:25:17+02:00

Pages volées d'Alexandra KOSZELIK

Publié par Tlivres
Photo du livre d'Alexandra KOSZELIK, en toile de fond mon tee-shirt, un cadeau offert par ma fille elle aussi passionnée de littérature, il y est écrit : "L'écriture c'est le coeur".

Photo du livre d'Alexandra KOSZELIK, en toile de fond mon tee-shirt, un cadeau offert par ma fille elle aussi passionnée de littérature, il y est écrit : "L'écriture c'est le coeur".

Alexandra KOSZELYK, je crois que tout ce qu'elle écrit me fait vibrer !

Il y a eu "À crier dans les ruines", "La dixième muse" et "L'Archiviste", tous des romans adultes Aux Forges de Vulcain que j'ai adorés, et puis "Le sanctuaire d'Emona", un roman jeunesse de la Collection R de Robert Laffont, un coup de ❤️

Si je connais depuis longtemps Alexandra, je l'avais interviewée pour T Livres ? T Arts ? à la sortie de son 3ème roman, et plus récemment au 122 dans le cadre des soirées littéraires de l'association Les Bouillons, jamais, non jamais je ne serai allée sur un terrain intime que je soupçonnais douloureux.

Mais là, c'est Alexandra KOSZELYK qui prend la plume pour nous livrer un texte très personnel. Elle nous apprend le décès de sa mère dans un accident de voiture duquel elle a survécu avec son frère. Leur père mourra de ses blessures quelques jours plus tard. Elle n'avait alors que 8 ans. Si tous se sont évertués pendant son enfance à lui cacher la vérité, c'était pour mieux lui donner à la quarantaine l'opportunité de se délivrer d'un texte profondément émouvant, un texte qui s'est subitement imposé à elle, lors d'une résidence d'écriture sur sa terre natale. Elle a ressenti un irrépressible besoin d'écrire sur son histoire.

À l'image de "L'Archiviste", roman écrit d'une traite les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine en février 2022, "Pages volées" a mûri au fond d'elle pour surgir tel un souffle, une respiration après une phase d'apnée.


[...] déposer mes mots est une manière de reprendre la barre de ma navigation, de faire avec la houle de mes souffrances d'enfant, non contre elle. P. 33

Tour à tour roman (d'autofiction), recueil de poèmes, ce texte construit comme un journal intime, devient au fil des pages un essai autour de la littérature, la lecture


Le lecteur est celui qui se dénude au moment d'entrer dans un sanctuaire. Il est avide de découvertes. En refermant le livre, il portera de nouveaux habits, sera allé à la rencontre d'autres vies, d'autres histoires, et portera vers l'autre le regard d'un ami. P. 85

et l'écriture.


Travailler, effacer, raturer, s'étendre, se restreindre, couper, remettre. Arriver à la phrase qu'on trouve juste, passer sur d'autres en pensant qu'elles le sont, sans être certain qu'elles le soient, avoir l'oeil de l'éditeur, mais aussi de ses proches, amis, lecteurs, en discuter avec d'autres... P. 178

Elle creuse le sillon de ce qui forge sa plume. Ce texte protéiforme transcende les limites des registres littéraires (ce qui prouve bien qu'elle peut exceller dans tous !) pour tisser les fils de son existence et révéler la femme qu'elle est devenue aujourd'hui, l'écrivaine, une oeuvre se constituant progressivement...


Survivre, c'est vivre deux fois. Pour moi. Et pour eux qui ne le pouvaient plus. P. 41

Parce que tout mérite d'être expliqué (les avides de synchronicités vont être servis !), Alexandra KOSZELYK dévoile ce qui l'a construit à travers les richesses de la langue, qu'elle soit orale, écrite, celle des livres et celle des éléments (la mer, la forêt, la nature quoi !)... elle fait feu de tout bois pour nous offrir un livre lumineux (n'est-elle pas solaire !), empreint d'espoir, avec cette quête de laisser une trace de ses sentiments, ses doutes, ses convictions aussi.


Chaque mot est un barreau d'échelle qui m'élève, là où la réalité fait de moi une orpheline. P. 91

Il y est question d'origines, d'identité, de transmission intergénérationnelle, Alexandra KOSZELYK écrit sur la vie. David MEULEMAN sont éditeur ne s'y est pas trompé, ce texte (il a décidé de ne publier que celui-là à la rentrée littéraire), il est fort, il est poignant tout en étant puissant, c'est un inclassable, un livre qui vous marque "À la vie à l'amor" (aphorisme emprunté à Miss. Tic). C'est ma #vendredilecture !

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