Editions de La Table Ronde, Collection La Petite Vermillon
Coup de ❤️ pour ce roman qui sort aujourd’hui en librairie en version poche.
À l’âge de 13 ans, Auguste RODIN se souvient de la découverte en famille de la statue du Maréchal Ney, la création du père RUDE inaugurée en 1853. L’homme qu’il est devenu travaille la glaise et fabrique des plâtres que le bronze immortalisera. « L’Âge d’Airain », réalisé il y a une dizaine d’année quand il habitait encore Bruxelles, sera prochainement installé dans le Jardin du Luxembourg. Rodin a 44 ans quand Omer DEWAVRIN, Maire de Calais, pousse la porte de l’atelier parisien de la rue de l’Université. RODIN en bénéficie depuis 4 ans pour réaliser « La Porte de l’Enfer » destinée au Musée national des arts décoratifs. L’élu lui passe une commande au nom de la municipalité, celle de réaliser une oeuvre pour honorer la mémoire d’Eustache DE SAINT-PIERRE, l’un des six Bourgeois de Calais portés volontaires pour remettre, pieds nus, cheveux découverts et la corde au cou, la clé de la cité vaincue au roi d’Angleterre, Edouard III.
Le roman de Michel BERNARD, c’est l’histoire d’une oeuvre, une sculpture qu’Auguste RODIN mettra 10 ans à réaliser.
C’est d’abord, l’histoire d’une création artistique en lien avec les évènements locaux. Auguste RODIN se mettra en quête d’archives témoignant du contexte de la guerre des Cent Ans et de ce sacrifice. Il se rendra aussi régulièrement à Calais pour s’imprégner des lieux.
La lumière n’était pas la même qu’à Paris. La clarté du jour sur les choses, l’éclairage du lieu, cela comptait beaucoup. P. 106
Michel BERNARD en profite pour magnifier la ville de Calais et son bord de mer, le Cap Blanc-Nez et ses falaises de craie. L’écrivain délivre l’histoire des fabriques de dentelle et de tulle de Saint-Pierre.
A travers cette médiation artistique, Michel BERNARD célèbre le travail de l’artiste, sa part de création dans le parti pris d’une interprétation.
C’est aussi le lien entre l’artiste et son oeuvre, à l’image d’un enfantement et de la coupe du cordon à sa livraison au commanditaire.
C’est plus encore un hommage au pas de côté qu’aimait réalisé Auguste RODIN par rapport aux canons de la sculpture, les modèles académiques du XIXème siècle. Auguste RODIN faisait partie de ces hommes qui n’avaient que faire du regard des autres sur ses oeuvres, lui les assumait tout en prenant le risque de déplaire.
A travers l’histoire d’une oeuvre, Michel BERNARD nous livre une biographie fascinante d’Auguste RODIN, le tout servi par une plume éminemment romanesque.
Avant de conclure, je voudrais saluer la première de couverture dessinée par Aline ZALKO, quelle plus belle illustration !
J’ai adoré tout simplement. Je remercie très sincèrement Les éditions de La Table Ronde pour ce joli cadeau.