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Articles avec #premieroman catégorie

2025-09-03T06:00:00+02:00

Et nos routes toujours se croisent de Marie VILLEQUIER

Publié par Tlivres
Et nos routes toujours se croisent de Marie VILLEQUIER
 
Je poursuis le bal 2025 des 68 Premières fois avec "Et nos routes toujours se croisent de Marie VILLEQUIER.
 
Avec ce premier roman, vous allez plonger dans le monde médical, celui du service d'onco-hématologie pédiatrique d'un centre hospitalier de recherche universitaire. Tous les 6 mois, les internes changent. Pour devenir médecin, ils doivent réaliser un certain nombre de stages. En fonction de leur classement, ils ont plus ou moins de choix sur la spécialité. Étienne fait partie des meilleurs de sa promo, le tapis rouge lui est déroulé pour accéder à un stage en réanimation qui le conduira à terme à un emploi de chef de clinique. Mais c'est sans compter sur un étudiant, un rival bien décidé à lui savonner la planche. Le stage lui échappe, il se retrouve auprès d'enfants souffrant d'un cancer. Les six mois à venir promettent d'être terribles, le mot est faible. Avec sa co-interne Gabrielle, ils se lancent dans cette expérience professionnelle... vertigineuse !
 
Ce roman est captivant. J'ai dévoré ses 390 pages en trois soirées qui ont, je ne vous le cache pas, largement empiété sur le temps de la nuit 🤓 
 
Il y a l'environnement médical dans lequel je me suis immergée, moi qui perd connaissance à la simple vue d'une plaie écorchée. J'ai beaucoup appris des codes et rouages d'un service hospitalier, des réformes qui le réorganisent pour un soi-disant meilleur, à moins que ça ne soit pour le pire. Marie VILLEQUIER puise dans son expérience professionnelle, elle-même médecin ayant pratiqué en onco-hématologie et soins palliatifs pédiatriques.
 
Le décor est planté mais le service ne serait rien sans les soignants. Tour à tour, les personnages vont prendre corps dans et en-dehors des heures de travail, même si, il faut bien l'avouer, elles sont réduites à peau de chagrin. Là, les 35 heures semblent ne jamais être entrées.
 
Et puis, il y a les patients et leurs familles.
 
Sous la plume de Marie VILLEQUIER, tous sont profondément touchants. On aurait envie de les serrer dans nos bras.
 
Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant c'est la confrontation des deux univers, personnel et professionnel, cette agitation permanente avec une vie vécue quasiment à huis-clos.
 
Mais plus encore, c'est l'approche de la maladie qui est au coeur de ce livre, depuis l'annonce du diagnostic...


Le diagnostic est parfois si choquant que les parents ne retiennent qu'une partie des informatisé qui leur sont transmises. Il faut alors répéter, préciser, éclaircir. Avec bienveillance, patiemment. P. 86

en passant par les traitements jusqu'aux soins palliatifs. Quelle leçon de vie, quelle générosité, quelle sagesse !!!
 
Le rapport à la vie est revisité pour faire de chaque instant vécu un moment de bonheur et quand la douleur fait rage, l'équipe médicale reste présente pour accompagner l'enfant.
 
Ce roman est profondément émouvant. Il est aussi tellement lumineux. Pari réussi pour ce premier roman, un page-tuner que vous n'êtes pas près d'oublier.
 
Si on dansait maintenant sur la musique de "L'hymne de la vie" des Kids United Nouvelle Génération...

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2025-07-25T06:00:00+02:00

Camera obscura de Gwenaëlle LENOIR

Publié par Tlivres
Camera obscura de Gwenaëlle LENOIR

Editions Julliard

Et de 4 dans le bal 2025 des 68 Premières fois avec "Camera obscura" de Gwenaëlle LENOIR, un premier roman.

En littérature, il y a mille et une façons d'aborder la guerre. Gwenaëlle LENOIR, journaliste, spécialiste de l'Afrique Subsaharienne, le Moyen et le Proche Orient, choisit de partir de faits réels de l'Histoire contemporaine pour dévoiler les actes de torture commis sur le peuple d'un pays vivant sous régime dictatorial. Vous connaîtrez ce pays en vous documentant, l'écrivaine dévoilant quelques indices. 
 
Le narrateur est marié et père de deux enfants. L'emploi qu'il occupe, c'est celui que lui a trouvé son beau-père ayant fait carrière dans un ministère du pays. Il est photographe à l'hôpital militaire, enfin plus précisément à la morgue de l'hôpital militaire. C'est là qu'arrivent dans des "fourgons rouillés" les corps de ceux tombés sous les coups de la répression. Le motif : ils seraient des terroristes.
 
Cette mission, c'est l'Etat qui la lui confie.


Tu prends les terroristes en photo. Tu es le gardien des preuves. P. 151

Il s'agit pour le président de conserver des preuves de ce que les terroristes commettent pour faire tomber son régime, un moyen de se justifier des exactions réalisées par sa milice.

Mais la mission d'un photographe dans un pays en guerre relève d'autres ambitions, notamment celle de partager au monde entier des faits, témoigner de réalités, en laisser une trace pour les générations à venir.

Si ce dessein n'est pas apparu immédiatement comme un besoin irrépressible chez le narrateur, il l'est devenu. Gwenaëlle LENOIR retrace l'itinéraire d'un homme ordinaire devenu, au fil de ses journées de travail, un résistant.


Le président pouvait tuer la moitié de son peuple, il n'empêcherait pas l'autre moitié de faire semblant de lui obéir pour mieux tromper ses sbires. P. 160

Alors, chaque matin, le narrateur part travailler, incarner son "rôle de composition" avec le risque de tomber sous le joug des "pantalons de tergal et cheveux gominés", les miliciens du régime.

J'ai été profondément touchée par les descriptions des corps bien sûr, on le serait à moins, mais aussi par le cheminement psychologique du narrateur.

Avec ce roman, je comprends mieux aujourd'hui ce que l'on entend, à qui veut bien prêter l'oreille, des iraniens privés de cette capacité à faire tomber le régime par l'opération américaine « Midnight Hammer » en Iran dans la nuit du 21 au 22 juin 2025. Si l'objectif de tous reste le même, les moyens sont différents. Les insurgés ont un besoin irrépressible de se libérer de leurs bourreaux à la force de leurs armes, là la photographie. Le propos prend un caractère universel et intemporel.

Ce roman rend hommage à celui dont le nom de code est César. Peut-être serait-il tombé dans l'oubli, ou pire encore, n'aurait jamais été cité. Avec ce roman, Gwenaëlle LENOIR assure sa postérité.

C'est une lecture coup de poing, une lecture nécessaire, saluée par le Prix Relay des voyageurs 2024 qui vient notamment honorer les qualités de la plume de Gwenaëlle LENOIR. Il est sorti en poche aux éditions Pocket.

Bien sûr j'aurais pu trouver dans le hard rock une chanson associée pour poursuivre le bal 2025 mais j'ai choisi celle de France GALL, sortie en 1981, "Résiste". Vous pourrez danser sur ses notes de musique, vous pourrez aussi lever un poing serré ✊

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2025-03-18T21:00:24+01:00

Je suis fait de leur absence de Tim DUP

Publié par Tlivres
Je suis fait de leur absence de Tim DUP
 
Le roman de Tim DUP : "Je suis fait de leur absence", c'est le premier du bal 2025 des 68 Premières fois, les notes de musique résonnent, le hard rock se fait une place !
 
Pierre est un jeune homme. Il vit à Roseville-sur-Mer. Sa mère est décédée quand il était tout petit. Il a été élevé par ses grands-parents, Suzanne et Théodore aux côtés de son oncle, Vincent, le frère de sa mère, et Esther, sa cousine. C'est dans ce village de bord de mer que l'avenir de la maison familiale se joue. Théodore souffre de la maladie de l'oubli, il est en EHPAD. Suzanne est sur le point de quitter ces murs qui connaissent tout de leur vie, y compris du drame qui les a détruit et continue d'irriguer leurs existences. Avec la sortie de prison du père de Pierre, le flux et le reflux des vagues se fait plus violent, les émotions fortes. C'est à ce moment que Pierre croise le chemin de Victoria, le début d'une histoire d'amour.
 
Ce roman familial, un premier roman, est empreint de la fougue de la jeunesse, Pierre est motard, il agit avant de réfléchir, prend des risques. Il se croit invincible. Il devrait pourtant savoir qu'en plus d'être un adolescent attardé, son esprit et son corps tout entier sont marqués par une histoire familiale endeuillée par la mort de sa mère.


Nous voilà, Gaëtan et moi, deux vingtenaires en quête de sens, bronzés, alcoolisés, à invoquer l'existence, comme si nous avions quelque chose à en dire. P. 172

Je ne lis plus les quatrièmes de couverture, je vous conseille tout particulièrement de vous retenir de lire celle du roman de Tim DUP. Personnellement, je me suis laissée porter par le fil des révélations de l'auteur, la recette la plus efficace pour vibrer au rythme des confidences.
 
Il y a des passages magnifiques sur la grand-parentalité, des moments décrits dans une profonde sensibilité. 


J'ai pris sa main ridée. Le contact m'a tellement ému. Cette main frêle et ravinée par le temps, blottie dans la mienne, lisse et athlétique, c'était bouleversant. P. 92

Les chapitres portent des dates comme titres, quelle plus belle idée pour tirer avec le lecteur le fil l'existence de Pierre, le personnage principal, le narrateur.
 
Les événements se font troublants jusqu'à la déflagration prise en plein cœur. J'ai succombé.
 
J'ai été profondément touché par les descriptions, un brin poétiques, du sentiment de culpabilité, quelle plus belle métaphore que celle développée par Tim DUP !


La culpabilité, je la vois naître dans mes rêves. Depuis l'enfance, elle prend toujours la même apparence ; celle d'une grive, dont les ailes ne sont pas faites de plumes, mais de feuilles et de fleurs séchées. Les pétales s'en vont les uns après les autres, chaque fois que l'oiseau essaie de s'envoler. Il n'y parvient pas, me supplie de l'aider mais je ne sais jamais quoi faire. J'ai beau lui dire qu'elle n'a pas les ailes qu'il faut, qu'elle s'entête à bondir et retombe chaque fois au sol, ses ailes en fleurs s'évanouissant autour. Dans le ciel qu'elle tente de rejoindre, il n'y a qu'un noir épais et intangible. Il n'y a rien. Ni espérance, ni Dieu, ni réponse. P. 171

La plume de l'auteur est ciselée, percutante. Nul repos dans cette lecture coup de poing.
 
L'entrée en matière est fracassante, l'édition 2025 des 68 Premières fois promet d'être marquante !

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