Ma #citationdujeudi est extraite d'un coup de coeur, le 80ème du blog !
J'ai choisi "La carte postale" de Anne BEREST publié chez Grasset, lauréat du Prix Renaudot des Lycéens et tout récemment du Prix des Blogueurs Littéraires.
Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms :
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession.
Ce roman, c'est une enquête menée par l'autrice.
C'est aussi une très belle fresque historique.
C'est encore le portrait de formidables résistant.e.s. J'ai été subjuguée par le courage des femmes en particulier, absolument extraordinaires, dont la liberté est la valeur suprême et le péril de leur vie le prix à payer. Peu les importe.
C'est également une quête de sens autour de la judéité.
C'est enfin la signature d'une plume éminemment romanesque, haletante, jubilatoire, mais aussi grave et terrifiante. Anne BEREST a cette capacité à braver les registres littéraires et s'en sort en beauté. Bravo !
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