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Articles avec #calendrier de l'avent catégorie

2022-12-14T07:00:00+01:00

Impact d'Olivier NOREK

Publié par Tlivres
Impact d'Olivier NOREK

On poursuit #Noelenpoche avec un roman d'Olivier NOREK, "Impact", chez Michel LAFON, aujourd'hui disponible en version poche.

Virgil Solal, dans le cadre de ses missions en Afrique et notamment pour assurer la protection d’une bénévole humanitaire, a découvert les charniers du Nigéria, des enfants, des adultes, des vieux, tous rongés par la pollution liée à l’exploitation du pétrole du sous-sol africain. Si des drames assaillent des peuples en voie de développement, Virgil et sa femme, Laura, qui habitent en France, ne sont pas pour autant épargnés des effets de la pollution. Leur petite fille est décédée quelques instants après sa naissance, ses poumons étaient dans l’incapacité de se gonfler d’air, un effet collatéral de notre environnement dégradé. Deux ans après, il engage la greenwar. Il s’attaque à ceux qu’il juge responsables et demande une rançon/caution pour se racheter de leurs erreurs, eux et leurs entreprises internationales aux bénéfices si peu scrupuleux du bien-être de l’humanité. Il commence par le PDG de Total. La stratégie de Virgil Solal intègre une mise à mort en ligne, diffusée dans le monde entier sur les réseaux sociaux. Pour espérer stopper la machine de guerre, un binôme est constitué avec un flic du Bastion 36 et une psychocriminologue. Là commence un nouveau combat.

Ce roman, Olivier NOREK a puisé son inspiration dans une plaque posée en 2019 dans les Pyrénées :


Le glacier d’Arriel, situé le plus à l’ouest des Pyrénées, a disparu, comme 50 % des glaciers pyrénéens ces dernières années. Ils disparaîtront probablement tous d’ici 2040. Cette plaque atteste que nous savons ce qu’il se passe et que nous savons ce qu’il faut faire. Vous seul saurez si nous l’avons fait.

La plume est directe, incisive, rythmée. Olivier NOREK nous parle de globalisation et non de notre petit pré carré, notre nombril, il nous apprend à lever les yeux, regarder à l’horizon. Souhaitons que ça soit pour le meilleur !

La littérature n’est pas exempte de mobilisation. Olivier NOREK signe avec « Impact » un manifeste en faveur de l’humanité. Réveillons-nous !

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2022-12-13T07:05:00+01:00

Une bête au Paradis de Céline COULON

Publié par Tlivres
Une bête au Paradis de Céline COULON

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J13

"Le personnage que je voudrais surtout ne jamais croiser"

Pour l'occasion, je vais faire une place au personnage d'Alexandre du roman de Cécile COULON, "Une bête au paradis", quel homme infâme.

Le Paradis, c’est la ferme où vit la famille Émard. Il y a Émilienne, cette personne âgée de 80 ans, la patronne. Et puis, il y a Blanche, sa petite fille qui vit sa première expérience amoureuse avec Alexandre, un jeune garçon. Il y a Gabriel, le frère de Blanche. Il y a Louis aussi, lui, il est maltraité par son père. Émilienne l’a accueilli sur ses terres. Il est commis. Cette ferme porterait bien son nom s’il n’y avait eu le décès accidentel d’Etienne et Marianne, les parents de Blanche et Gabriel. Et puis aussi, le départ d’Alexandre pour aller faire ses études, abandonnant Blanche à son triste sort. Et Gabriel, dont le corps frêle ploie sous le poids de la douleur de l’absence de ses parents. Que d’être meurtris qui, bon an, mal an, se tuent aux tâches agricoles, les poules, les canards, les pintades, les cochons. Ils vouent leur vie à la terre, du lever au coucher du soleil. Mais cet équilibre ne saurait durer sans quelques bouleversements, là commence une nouvelle histoire.

Blanche va malheureusement croiser ce personnage d'Alexandre à plusieurs reprises dans sa vie, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

La narration de ce roman est tout à fait remarquable. Des verbes à l’infinitif pour marquer l’action et le rythme effréné. Une tension exercée dès les premières pages. Un mystère incroyable est entretenu tout au long du livre avec la bombe qui explose, une déflagration aux milles éclats, le tout servi par une plume éminemment poétique.

L'écart si savamment entretenu tout au long du roman entre l'approche un brin rustique de la vie agricole et la délicatesse des mots employés ne fait que décupler les effets. Ce roman, je ne l’oublierais pas tellement le sujet est puissant, d’ordre sociétal mais impossible de vous en dire plus.

Ce roman, quelle claque ! Encore une puissante référence du Book club !

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2022-12-13T07:00:00+01:00

Héritage de Miguel BONNEFOY

Publié par Tlivres
Héritage de Miguel BONNEFOY

On poursuit avec #Noelenpoche avec aujourd'hui un roman de Miguel BONNEFOY, "Héritage", publié chez Rivages aujourd'hui disponible en poche.

Les Lonsonier se transmettaient le vignoble familial du Jura de génération en génération jusqu’à ce que le phylloxera réduise les ceps sur pied en bois mort. Dès lors, une autre vocation restait à trouver, le Nouveau Monde séduisait les foules, c’était le moment d’embarquer. Le fils Lonsonier pris le bateau au Havre. Drogué par une diseuse de bonne aventure, il se mit à halluciner. Craignant qu’il ne soit malade de la typhoïde, le capitaine du navire décida de le faire accoster à Valparaiso au Chili. C’est là qu’il rencontrera Delphine, d’origine bordelaise, avec qui il aura trois enfants, trois garçons, qui tous, seront engagés dans l’armée pour sauver la France des griffes de l’occupant. Deux tomberont dans les tranchées de la Marne, seul Lazare en réchappera avec des blessures de guerre au poumon. A son retour, il fonde une famille avec Thérèse. Leur fille, Margot, triste, que les jeux d’enfants n’intéressent pas, choisira d’être aviatrice, un destin qui ne sera pas sans faire de cheveux blancs à ses parents. Mais là commence d’autres aventures sur fond de seconde guerre mondiale et de dictature en Argentine.

 Ce roman, c’est un voyage entre les continents avec la découverte de l’Amérique du Sud par des Français, c’est aussi un voyage dans le temps dans lequel vont s’égrener les grands événements du XXème siècle, les guerres mondiales et la dictature en Argentine. J’ai adoré me laisser porter par les aventures de cette famille et la transmission entre générations. Le roman devient une véritable saga.

Plus que tous, c’est le personnage de Margot qui m’a « emballée ». Hors norme dès sa plus tendre enfance, son portrait et l’approche de son comportement par sa mère m’ont fait penser à Helen et Kate KELLER dans le roman d’Angélique VILLENEUVE "La belle lumière".

Le rythme est fougueux, la plume enchanteresse et le roman captivant. C'est assurément un très bon crû. 

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2022-12-12T19:25:44+01:00

Les maisons vides de Laurine THIZY

Publié par Tlivres
Les maisons vides de Laurine THIZY

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J12

"Le personnage que j'aurais adoré rencontrer"

Place à Gabrielle, un personnage exceptionnel monté de toutes pièces par une primo-romancière, Laurine THIZY, dans "Les maisons vides" aux Éditions de L’Olivier.

Le rapport au corps est le fil rouge de ce premier roman orchestré d’une main de maître. Depuis ses premiers jours, Gabrielle a dû apprendre à dompter ce corps, inachevé du prématuré, mal formé par l’infirmité, maîtrisé par la pratique sportive, qui ne manque pas de reprendre ses droits dès le premier effort abandonné. C’est le jeu d’équilibre d’une vie qui, chez Gabrielle, prend une dimension toute particulière.

Et puis, il y a ces parenthèses des clowns à l’hôpital, des moments aussi fugaces que bouleversants, aussi rapides que l’éclair, aussi puissants que le tonnerre. Au fil des saynètes, les artistes s’approprient chaque situation et proposent au malade de jouer, lui aussi, un rôle dans le spectacle, celui de la spontanéité, la sincérité, le fruit d’un lâcher prise dans sa plus profonde intimité.

Comme j’ai aimé le parcours initiatique de Gabrielle aux côtés de Maria, la vieille espagnole, celle qui a fuit la guerre civile de son pays, celle qui est arrivée en France en franchissant les montagnes des Pyrénées,

Quelle plume, la main de fer dans un gant de velours, quelle construction narrative, une alternance de chapitres méticuleusement rythmés, quel premier roman, une lecture coup de poing, tout simplement. J'en suis sortie K.O., bravo !

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2022-12-12T07:00:00+01:00

Là où chantent les écrevisses de Delia OWENS

Publié par Tlivres
Là où chantent les écrevisses de Delia OWENS

On poursuit #Noelenpoche avec un roman étranger, celui de Delia OWENS, "Là où chantent les écrevisses", initialement chez Seuil éditions, désormais disponible chez Points. Coup de coeur.

Nous sommes le 30 octobre 1969, un homme est retrouvé mort, dans le marais, au pied de la tour de guet. C'est le corps de Chase Andrews, le fils unique d'un couple connu à Barkley Cove pour sa réussite avec le garage, la Western Auto. Marié, beau garçon, Chase avait le monde à ses pieds. Le marais, c'était son terrain de jeu. Il y bravait les courants avec son hors-bord. Dans sa jeunesse, il avait passé beaucoup de temps avec Kya, une fille de son âge, abandonnée de tous dès sa plus tendre enfance. La première à quitter le foyer avait été sa mère. En 1952, n'en pouvant plus de recevoir les coups de son alcoolique de mari, Ma avait pris sa valise et, sous les yeux  de l'enfant, s'en était allée, sans se retourner. Et puis, ce fut le tour de la fratrie, même Jodie, le frère, n'avait pas résisté à l'attrait d'un ailleurs. Et encore, le père. Si, au début, il passait quelques nuits par semaine à la cabane, un jour, il n'était plus revenu. Enfin, Tate. Le garçon l'avait guidée un soir qu'elle s'était perdue. Leur amitié n'avait pas résisté aux études universitaires du jeune homme. Kya, qui n'avait que 7 ou 8 ans, avait d'abord vécu des vivres qu'il restait à la maison, et puis, elle avait dû prendre la barque du père, se rendre au village, échanger les moules, qu'elles ramassait à l'aube, avec quelques denrées de première nécessité. C'est là qu'elle avait fait connaissance avec Jumping et sa femme, Mabel. Lui, vendait du carburant pour les bateaux, elle, avait pris la petite de pitié, c'était la seule à voir dans la Fille du marais, un être humain, une enfant, celle que le village tout entier méprisait. Loin de tous, Kya avait voué un amour fou à la nature. Elle s'était gorgée des baignades en eaux douces, enivrée de la beauté des paysages et comblée de sa relation aux oiseaux. De là à penser que ça soit Kya qui ait tué Chase, il n'y a qu'un pas, à moins que...

J'ai été émerveillée, je dois le dire, par les descriptions de la  faune et de la flore des marais.

"Là où chantent les écrevisses" est un roman d'apprentissage, c'est celui d'une enfant qui s'est construite dans la solitude.

Ce roman, c'est un page-turner, savamment ponctué de poésie. Un bijou !

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2022-12-11T07:00:00+01:00

L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK

Publié par Tlivres
L'Archiviste d'Alexandra KOSZELYK

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J11

"Le livre le plus en prise avec l'actualité"

Je choisis "L'Archiviste" d'Alexandra KOSZELYK aux éditions Aux Forges de Vulcain. Quatre romans, quatre coup de coeur.

K est une jeune femme, l’Archiviste. Sa sœur Mila est photographe et journaliste. Leur mère a fait une attaque cérébrale quelques jours avant l’invasion russe en Ukraine. Elle a passé un temps dans le coma. Depuis son réveil, son ouïe reste atrophiée. Alors que K se trouve dans une galerie souterraine et assure la conservation des œuvres du chaos, elle reçoit la visite d’un commanditaire qui lui confie une mission, revisiter les créations d’artistes dissidents, les falsifier, réorienter leur propos au service de la propagande. Il a un moyen de pression sur K, une photo de sa sœur Mila, prisonnière de guerre. Elle n’a d’autre choix que de se soumettre pour éviter à sa sœur une mort certaine.

Avec ce roman, Alexandra KOSZELYK décline le verbe RÉSISTER sous toutes ses formes.

Il y a la guerre en Ukraine, celle qui occupe tous les médias aujourd’hui, mais qui puise sa source dans la grande Histoire. De tout temps, le régime soviétique s’est attaché à museler ce peuple, l’affamer, l’exterminer aussi. Ce roman est l’opportunité d’explorer le passé de l’Ukraine et des événements qui ont marqué sa vie, de voir que le peuple ukrainien a dû RÉSISTER à l’envahisseur, l’assaillant russe, pour être ce qu’il est aujourd’hui. Comme j’aime que la littérature comble mes faille…

Derrière le front, les combats, il est d’autres armes plus insidieuses, moins visibles et pourtant tout aussi puissantes, celles qui touchent au patrimoine culturel pour le réduire en miettes, le détruire, à moins de pousser la perversité jusqu’à l’instrumentaliser à des fins politiques, pour les siècles des siècles. L’art, comme composante de l’identité du peuple ukrainien, devient la cible à abattre.

Si à l’évocation des guerres, les hommes sont souvent en première place, pour le meilleur comme pour le pire, Alexandra KOSZELYK choisit là de brosser des portraits de femmes qui elles aussi vouent ce qu’il reste de leur vie à RÉSISTER.

Le rythme est soutenu, oppressant. Le foisonnement de la narration, un pur régal. C’est du grand ART mis au service de la postérité du peuple ukrainien, quel plus beau dessein ! 

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2022-12-11T07:00:00+01:00

La carte postale de Anne BEREST

Publié par Tlivres
La carte postale de Anne BEREST

On poursuit #Noelenpoche avec aujourd'hui un coup de coeur, "La carte postale", le roman de Anne BEREST publié chez Grasset et aujourd'hui disponible chez Le livre de poche

Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms : 
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession. 
 
"La carte postale", c'est une enquête menée par Anne BEREST, elle-même, écrivaine, réalisatrice. De bout en bout, j’ai été captivée par la recomposition du puzzle familial. Ce roman est empreint d’un mystère jamais résolu qui, sous le feu de son action, prend un nouveau tournant. 
 
Sous la plume de Anne BEREST, la petite histoire, celle de ses ascendants, résonne cruellement avec la grande, celle qui porte un H majuscule, si douloureuse. Elle concourt ainsi non seulement à la mémoire de sa famille, mais aussi à celle de tous les juifs exterminés dans les camps de la mort.
 
Ce qui m’a profondément touchée aussi dans cette lecture, c’est la relation établie par Anne BEREST avec sa mère, Lélia, sans qui rien n'aurait été possible. 
 
Un roman historique, un roman d'aventure, un roman jubilatoire, des personnages éminemment romanesques, tout y est, de la grande littérature comme je l'aime.

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2022-12-10T07:00:00+01:00

Sidérations de Richard POWERS

Publié par Tlivres
Sidérations de Richard POWERS

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J10

"Le livre qui m'a le plus impressionnée"

Je choisis "Sidérations" de Richard POWERS chez Actes Sud, un coup de coeur, une nouvelle référence du Book club, je sais, ça devient lassant, et pourtant !

Tout commence avec cette escapade dans Les Appalaches, un séjour dans les Smoky Mountains d’un père, Théodore Byrne, astrobiologiste, avec son fils, Robin de 9 ans, dont on devine une hypersensibilité et des troubles du comportement qui lui valent des exclusions scolaires. Après une nuit à dormir à la belle étoile et s’émerveiller de la beauté de la Voie lactée, ils partent randonner, franchissent un col installent leur campement tout prêt d’un torrent. Ils se baignent et savourent l’extase des bains bouillonnants naturels, cette même expérience que lors du voyage de noces de Théo et Alyssa. Elle est décédée il y a 2 ans et hante leurs vies, jours et nuits. A leur retour, la situation de Robin s’aggrave encore à l’école, l’Etat risque de prendre de sanctionner le père qu’il soupçonne d’incompétence dans l’éducation de son enfant. C’est là qu’une nouvelle expérience commence.

 
Ce roman, c’est 398 pages d’une intensité foudroyante.
 
Il y a la monoparentalité déclinée au masculin, l’immense amour d’un père porté à son fils, l’attention de tous les jours avec cette éternelle question qui traverse l’ensemble du roman. 
 
Et puis il y a le deuil, décliné en deux dimensions, celle d’un mari et celle d’un enfant. 
 
Il y a encore le rapport à la nature, des plus exaltants. Il y a des pages entières de descriptions sublimes.
 
Il y a aussi et surtout l’approche de la pathologie de Robin, la quête d’un traitement qui ne soit pas médicamenteux pour lui apporter la sérénité et le bien-être.
 
Ce roman est servi par une plume profondément émouvante. Richard POWERS nous livre un roman d’une richesse éblouissante sur les objets de « Sidérations ». Je salue la qualité de la traduction de Serge CHAUVIN.

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2022-12-10T07:00:00+01:00

Une sirène à Paris de Mathias MALZIEU

Publié par Tlivres
Une sirène à Paris de Mathias MALZIEU

On poursuit #Noelenpoche avec aujourd'hui "Une sirène à Paris" de Mathias MALZIEU, initialement édité chez Albin Michel aujourd'hui disponible chez Le livre de poche.

« Surprisiers : ceux dont l’imagination est si puissante qu’elle peut changer le Monde - du moins le leur, ce qui constitue un excellent début ». Vous ne rêvez pas, vous voilà de nouveau happé.e.s par l’appel du large du talentueux Mathias MALZIEU. 

Gaspard est malheureux. Son amoureuse, Carolina, l’a récemment quitté. Sa grand-mère, Sylvia Snow, la fondatrice du Flowerburger, vient de décéder. C'était le sel de sa vie. Alors, quand son père, Camille, décide de vendre la péniche qui accueillait ce cabaret extraordinaire, c’est un peu comme si toute sa vie à lui disparaissait. C’est là que Gaspard œuvrait, il émerveillait les spectateurs de ses tours de magie. C’est là que ses rêves devenaient réalité. C’est le cœur en peine qu’il va se promener le long des quais de Seine. Le fleuve est en crue. La capitale offre un nouveau visage que les badauds cherchent à immortaliser. Un chant langoureux appelle Gaspard, un éclair bleu le foudroie. Il ne rêve pas, il voit « Une sirène à Paris ». Dès lors, tout peut arriver.

Si vous ne connaissez pas encore la plume féerique de Mathias MALZIEU, c’est le moment de plonger. Le chanteur de Dyonisos a une imagination à couper le souffle. Il nous offre un conte des temps modernes avec une histoire rocambolesque, à partager sans modération.
 
Avec ce livre, il nous invite une nouvelle fois à faire ce petit pas de côté pour offrir à la réalité de nouveaux habits, merveilleux, poudrés d’étoiles. 
 
La prose est illuminée, le destin de Gaspard revisité avec une parenthèse heureuse de deux jours et deux nuits, c’est le temps pendant lequel une sirène peut survivre loin des fonds marins. Dès lors, chaque seconde compte.
 
Mathias MALZIEU, je l’ai découvert avec Métamorphose en bord de ciel
 
Et puis il y a eu « Journal d’un vampire en pyjama », prodigieux.

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2022-12-09T07:00:00+01:00

Ceux qui partent de Jeanne BENAMEUR

Publié par Tlivres
Ceux qui partent de Jeanne BENAMEUR

On poursuit #Noelenpoche avec aujourd'hui "Ceux qui partent" de Jeanne BENAMEUR, un roman publié chez Actes Sud aujourd'hui disponible dans la collection Babel.

Nous sommes en 1910. Les émigrants accostent sur Ellis Island, l'île située aux abords de New-York, la porte d'entrée pour les Etats-Unis. C'est là que les services de l'immigration oeuvrent au quotidien, décidant de l'avenir de celles et ceux qui ont tout quitté pour l'eldorado américain. Parmi les valises et autres ballots, il y a Donato Scarpa, un comédien italien qui brandit Eneide, le texte de Virgile, comme un étendard. Il est accompagné de sa fille, Emilia. Tous deux ont choisi de réaliser les trois semaines de voyage pour vivre libres, loin de ce territoire qui a vu mourir leur femme et mère, Grazia. D'autres n'ont pas eu le choix comme Esther Agakian partie d'Arménie, là où la terreur de la mort sévit. Il y a Gabor, bohémien, et les siens, ces hommes et femmes de la route. La communauté des émigrants vivent ces premiers moments en terre inconnue sous le regard d'Andrew Jonsson, un étudiant en droit qui passe son temps libre à photographier ces êtres en transit. Il immortalise ces instants, rien n'est laissé au hasard, pas même une main passée dans les cheveux, une tête baissée, un regard furtif... il décrypte les émotions de ces hommes et ces femmes qui ont rompu le fil de leurs origines pour vivre une vie meilleure. Certains seront admis à fouler le sol de ce nouveau continent, d'autres pas. Tous attendent d'être jugés, mesurés, auscultés... la file d'attente est longue, beaucoup vont passer cette première nuit en terre étrangère en dortoir, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, à moins que le destin en décide autrement, là commence une toute nouvelle histoire.

Avec ce roman de Jeanne BENAMEUR, outre les personnages éminemment romanesques, ce qui m'a le plus intéressée, c'est le point de rupture, celui qui fait que l'on quitte un territoire pour un autre, que l'on abandonne une langue pour en adopter une autre, que l'on dit adieu aux siens, morts ou vivants... et qui nous fait devenir quelqu'un d'autre.

Le point de rupture, c'est celui qui permet de repousser les limites, celui qui fait passer à autre chose. Il y avait une vie avant, il y aura une vie après. C'est l'intervalle que Jeanne BENAMEUR explore avec une délicatesse infinie à travers un panel de personnages qui tous ont un itinéraire distinct, des parcours de vie différents, mais se verront marqués à vie par cette épreuve, y compris d'un point de vue charnel.

Les mots sont émouvants, les phrases belles et poétiques. Je me suis surprise à glisser régulièrement, une nouvelle fois, des marque-pages comme autant d'étoiles dans un ciel nocturne. Je sors de cette lecture totalement envoûtée par le charme, l'effet Jeanne BENAMEUR !

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2022-12-09T07:00:00+01:00

Ultramarins de Mariette NAVARRO

Publié par Tlivres
Ultramarins de Mariette NAVARRO

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J9

"Le livre dont on n'a pas assez parlé"

J'ai choisi "Ultramarins" de Mariette NAVARRO, un coup de coeur découvert avec mes amies du Book club, et oui, encore, désolée du peu !

Elle est Commandante de navire depuis 3 ans. D’elle, on ne sait presque rien, sauf que son père, avant elle, faisait ce même métier. Ce que l’on sait toutefois, c’est qu’elle est respectée pour la qualité de son travail. Elle s’est fait un nom dans le métier. Les marins veulent désormais faire partie de son équipage. Sur son cargo, tout est réglé comme du papier à musique jusqu’au jour où elle répond par l’affirmative à une question tellement improbable, se baigner en pleine mer. A partir de ce moment-là, plus rien ne se passera comme il se doit lors de la traversée de l’Atlantique.
 
Ce roman est une pépite.
 
D'abord, il m'a touchée par l’éloge du travail au féminin. A celles et ceux qui douteraient encore de la capacité des femmes à assurer des métiers, par le passé, dits d'hommes, je ne peux que leur conseiller cette lecture, c'est un hymne au professionnalisme des femmes.
 
Et puis, il y a quelque chose d’exceptionnel dans ce roman, c’est le rapport au corps. 
 
Mais il y a aussi et surtout ce moment d’ivresse des hommes, nus, la cure de jouvence que procure ce bain en plein océan en toute clandestinité. Il y a l'entrée des corps dans l'élément naturel, le choc des températures, et très vite, l'effervescence des sens. 
 
Mais ce roman ne serait rien sans le mystère de la présence d’un vingt-et-unième homme à bord du canot de sauvetage. 
 
La chute est profondément émouvante. Ce roman est original, un inclassable. Les membres du jury de l'Académie Hors Concours ne s'y sont pas trompés, les lecteurs et les lectrices l'ont élu roman de l'année 2021.

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2022-12-08T07:00:00+01:00

Hamnet de Maggie O’FARRELL

Publié par Tlivres
Hamnet de Maggie O’FARRELL

On poursuit le calendrier de l'Avent avec des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Maggie O'FARRELL avec "Hamnet", un roman édité chez Belfond, maintenant disponible chez 10/18. Ce roman, c'est une nouvelle référence du Book club.

Dans l’atelier de gantier du grand-père, un jeune garçon, l’ainé, subit les coups et blessures de son père. Il devient précepteur et enseigne le latin aux frères d’Agnès dans une ferme des Hewlands. Agnès, un brin sauvageonne et mystérieuse ne manque pas de le fasciner, elle et sa crécerelle. Ils sont fous amoureux et se laissent porter par l’élan de l'amour. Ce qui devait arriver arriva. Agnès est enceinte. Les deux familles n'ont rien en commun et pourtant, de cette relation naîtra un arrangement raisonnable. La famille du jeune homme accueillera Agnès en son sein. Là s'ouvre une nouvelle page de la vie de chacun, pour le meilleur comme pour le pire.

Hamnet est un roman social. L'écrivaine restitue la vie des hommes et des femmes du XVIème siècle. Elle décrit avec minutie le quotidien des différentes classes sociales, des urbains et des ruraux dans tout ce qui les différentie, leur habitat, leurs vêtements, les sons qui font le sel de leur vie, leurs traditions jusque dans l'accouchement avec des scènes profondément émouvantes.

Si Maggie O'FARRELL fait état d'une condition féminine largement dévolue aux tâches domestiques et à l'éducation des enfants, à travers l'itinéraire d'Agnès, elle nous emmène sur des chemins pour le moins mystérieux. La femme est guérisseuse, elle détient des pouvoirs un brin surnaturels et communique avec la nature. Agnès est un personnage éminemment romanesque que j'ai beaucoup aimé côtoyer le temps de la lecture.

Ce roman pourrait n'être que tout cela et il mériterait déjà d'être lu. Mais il recouvre une autre dimension, théâtrale celle-là. Il est question de création artistique et du jeu du comédien. 

Quel plaisir de retrouver la plume de Maggie O'FARRELL et la traduction de qualité de Sarah TARDY.

Vous vous souveniez peut-être d'un autre roman de Maggie O'FARRELL, "En cas de forte chaleur", c'est avec lui que j'avais découvert le talent de l'autrice, un roman dans la même veine que "L'enfant de l'étranger" de Alan HOLLINGHURST si vous connaissez. 

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2022-12-08T07:00:00+01:00

Les rêves échoués de Carine JOAQUIM

Publié par Tlivres
Les rêves échoués de Carine JOAQUIM

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J8

"Le livre que je n'aurais pas lu si..."

J'ai choisi "Les rêves échoués" de Carine JOAQUIM à La Manufacture de livres.

Je n'aurais pas lu ce livre si je n'avais découvert le talent de l'autrice grâce aux fées des 68 Premières fois avec "Nos corps étrangers", son premier roman, une lecture coup de poing.

 

Tout commence avec une commission éducative qui réunit parents et professeurs sous l’autorité de Madame Salignes et son adjointe pour juger du cas de Clarisse, la jeune adolescente de 13 ans, diagnostiquée élève à haut potentiel. Ses parents sont séparés. Clarisse vit une semaine chez sa mère, une semaine chez son père. Au collège, Clarisse répond aux interpellations par l’agression, elle use d’un vocabulaire vulgaire, insupportable pour le corps enseignant. Tout va de mal en pis. Heureusement, elle entretient sur internet une relation avec un certain Sergio, au scooter rouge, un garçon à qui elle se confie, qui la comprend et avec qui elle a rendez-vous. Elle ne sait pas encore que c’est précisément à ce moment là que sa vie va basculer.
 
Dès les premières lignes, Carine JOAQUIM plante le décor, la commission éducative permet de tendre l’arc pour lequel les flèches ne vont pas manquer. Si l’écrivaine évolue elle-même dans ce cadre professionnel dans lequel elle puise son inspiration, elle sait ô combien une jeune adolescente ne saurait être réduite au statut d’élève et à ce qu’elle donne à voir par ses comportements dans l’établissement dans lequel elle est scolarisée. C’est ainsi qu’elle va, dans une narration ingénieuse, glisser des passages en écriture italique, un livre dans un livre, pour expliquer son histoire, les événements qui font aujourd’hui ce qu’elle est, en tant qu’être humain.
 
Comme dans "Nos corps étrangers", le rapport au corps est un fil rouge de ce roman. Il y a des descriptions presque cliniques de ce que Clarisse vit, traverse, exulte. J’ai vibré dès les premières évocations, ressenti moi dans mes tripes de femme, d’épouse, de mère aussi, ce que Carine JOAQUIM décrit. 
 
Et puis, dans ce roman, il y a l’évasion, cette sortie de soi, sortie de la maison, sortie des frontières, au sens propre comme au figuré.
 
Ce roman, je l'ai lu d'une traite. C'est du grand ART... littéraire ! Pari réussi avec ce second roman, bravo.

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2022-12-07T07:00:00+01:00

Le sanctuaire d’Emona de Alexandra KOSZELYK

Publié par Tlivres
Le sanctuaire d’Emona de Alexandra KOSZELYK

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J7

"La plus belle couverture"

Je choisis le roman young adult d'Alexandra KOSZELYK, "Le sanctuaire d'Emona", d'une pure beauté. 

Il fait partie de la collection R de Robert Laffont. Ses couvertures sont illustrées par Laura PEREZ, dessinatrice de BD. La délicatesse du trait des personnages et les reliefs font de lui un sublime objet. Bravo, c’est du grand art !

Je vous dis un mot de l'histoire : 
 
Séléné a un frère, Antoine. Tous deux ont été adoptés par leurs parents. Séléné est en quête d’identité. Il y a cette empreinte au poignet, une forme lunaire. Il y a ce mystère qui entoure ses origines et la fait la souffrir. Cet été, c’est décidé, elle va prendre de la distance et partir pour l'Australie. Ses plans ne se réaliseront pas tout à fait comme elle le souhaitait mais c’est ça ou rien. Ses parents acceptent qu’elle parte mais avec son frère et sa copine Daria. Plutôt qu’un vol direct, il y aura un itinéraire en voiture pour s’arrêter en Roumanie voir sa mère. Le jour du départ, une nouvelle s’incruste, Irina, la sœur de Daria. Tout ça n’est pas pour plaire à Séléné mais quand l’équipe sera arrêtée en Slovénie, soupçonnée de transporter de la drogue et abandonnée en rase campagne avec une voiture en pièces détachées, Séléné trouvera chez Irina un brin de réconfort. Elle ne sait pas encore que des aventures pour les moins surprenantes les rapprocheront beaucoup plus encore.
 
Si l'écrivaine prend du plaisir à ancrer le propos dans la réalité de notre XXIème siècle, la tournure des événements va bientôt prendre un tout autre chemin, celui de la mythologie, des contes et légendes, pour nous proposer un récit fantastique guidé par des forces cachées. 
 
Et puis, il y a la magie de l’histoire, une ville de Slovénie où les sculptures de dragons sont légions, une maison inquiétante, des apparitions, une grotte comme lieu d'apprentissages... Bref, tout y est pour en faire un roman captivant.
 
Retrouvez les romans adultes d'Alexandra KOSZELYK
tous les trois publiés Aux Forges de Vulcain. Tous des coups de coeur !
 
#MonAventLitteraire2022

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2022-12-07T07:00:00+01:00

Consolation de Anne-Dauphine JULLIAND

Publié par Tlivres
Consolation de Anne-Dauphine JULLIAND

On poursuit le calendrier de l'Avent avec des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Anne-Dauphine JULLIAND et sa "Consolation", éditée chez Les Arènes, et maintenant disponible chez J'ai lu.

Ce récit de vie, peut-être qu’il n’aurait jamais croisé mon existence s’il n’y avait eu le Book club. 

Vous n’allez pas tarder à découvrir le drame qui l’a fauchée, il se décline en réalité au pluriel, et malgré la tragédie qu’ils recouvrent, ils tiennent en une seule phrase, la première du livre. Plus précisément, ils tiennent en quatre mots :


J'ai perdu mes filles.

Anne-Dauphine JULLIAND explore les tréfonds de son âme et nous livre son regard, personnel, sur les épreuves qu’elle a vécues. Elle nous apprend à les décrypter, les apprivoiser, les faire sienne, et à les partager. Les taire serait d’infliger une double peine.

 

L’autrice nous livre son chemin, certains diront de croix.
 
Si j’appréhendais cette lecture, j’en ressors grandie.
 
Elle m’a fait toucher du doigt tout ce qui devient subtil lorsque vous êtes éprouvé, toutes ces manifestations d’humanité qui font battre plus vite le cœur. J’ai fondu devant la présence de cette infirmière avec ces seuls mots, « je suis là », ou bien encore ces funérailles avec les ongles vernis rouges de toutes les personnes qui se joignaient à sa peine.
 
Eblouissant !

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2022-12-06T07:00:00+01:00

La décision de Karine TUIL

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La décision de Karine TUIL

On poursuit le calendrier de l'Avent avec des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à Karine TUIL avec "La décision", un roman édité chez Gallimard, et maintenant disponible chez Folio.

Ce roman, je l'ai découvert lors de la venue de Karine TUIL sur Angers dans le cadre des Entretiens Littéraires organisés à la Collégiale Saint-Martin par le Département de Maine-et-Loire, et cette rencontre dédicace avec l'autrice, un moment inoubliable avec une femme d'une profonde humilité.

Alma Revel, la narratrice, a 47 ans. Alma est née dans une famille aux origines communistes. Son père s'est notamment investi dans la guérilla vénézuélienne en 1968. Il a été incarcéré pendant 11 ans avant de mourir. Sa mère est partie pour le sud, elle s'est remariée et vit dans les montagnes du Valgaudemar. Alma est mariée avec Ezra Halevi, écrivain juif pratiquant, depuis 25 ans. Ils sont en procédure de divorce. Elle est mère de trois enfants, Milena, Marie et Elie (des jumeaux). Dans la vie professionnelle, elle est juge anti-terroriste au Palais de Justice de Paris. Elle encadre 11 magistrats et coordonne l'action des policiers. Comme une philosophie, dans son bureau est affichée une phrase de Marie CURIE : « Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre. » C'est ce qu'Alma s'attache à faire notamment quand elle reçoit dans son bureau des personnes emprisonnées de retour de Syrie dont elle va devoir décider, soit du maintien en prison, soit d'une libération sous contrôle judiciaire. Dans sa vie personnelle comme sa vie professionnelle, elle est à la croisée des chemins, pour le meilleur comme pour le pire !

Karine TUIL nous livre un thriller psychologique de haute volée.

Le procédé narratif est ingénieux. Karine TUIL alterne les chapitres avec les interrogatoires du jeune homme. Peut-il gagner sa confiance ? A-t-il le droit à une deuxième chance ? J'ai vécu les séances de confrontation la peur au ventre. 

Ce roman, c’est une prise de conscience du poids qui pèse sur les épaules d’individus en prise directe avec la menace djihadiste en France et qui veillent incessamment sur notre sécurité.

Et puis, il y a le rapport à la religion. J'ai beaucoup aimé le fil savamment tissé autour de la judéité, la transmission entre les générations par la voie des mères, le sursaut de la foi à des moments que nul ne peut anticiper, les ressentiments avec les musulmans...

Karine TUIL nous livre un roman poignant, tout en tension. La plume est nerveuse, le suspens à son comble, l'intrigue parfaitement maîtrisée jusqu'à cette chute... effroyable. 

Vous aimerez peut-être aussi  "L'insouciance"...

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2022-12-06T07:00:00+01:00

Les inexistants de Catherine ROLLAND

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Les inexistants de Catherine ROLLAND

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J6

"Le livre le plus plombant"

Je choisis "Les inexistants" de Catherine ROLLAND chez BSN Presse. L'autrice investit le roman noir avec talent.

Camille est serveuse de nuit au Péché Gourmand, un restaurant installé situé entre une station-service et une zone industrielle. Elle a laissé chez Germaine, sa voisine, son fils Micky, handicapé qu’elle élève seule. Sa patronne, Sandrine, n’est pas rassurée. Un tueur en série rode dans les environs. Mais Camille reste sereine. Noam, le vigile, veillera sur elle, à moins que… des événements ne se produisent !

Dès les premières lignes, Catherine ROLLAND installe le suspens d’un environnement glauque, menaçant. Elle ne va faire qu’une bouchée de la nuit à venir, s’en délecter, pour mieux vous poignarder.

Que de frustration dans l’écriture de la chronique d’un polar. Impossible bien sûr de vous dévoiler l’intrigue, sous peine de rompre le charme d’une nuit laissée sans sommeil !

Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que les personnages sont travaillés avec minutie. Catherine ROLLAND excelle dans l’exploration psychologique d’hommes et de femmes hautement mystérieux avec qui elle va jouer à l'envi. L'écrivaine est une marionnettiste, c'est elle qui tient les ficelles !

Et puis, je vous l’ai dit, il y a l’atmosphère que l’autrice décrit avec minutie. Son écriture éminemment descriptive en devient cinématographique. Nul doute que le 7ème art ferait de ce livre un excellent film.

Une nouvelle fois, bravo ! Comment dire ? J’attends déjà le prochain !!!

Ravie que Nicole et Delphine ait changé le titre de la rubrique du 6ème jour pour faire une petite place à ce roman noir !

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2022-12-05T07:00:00+01:00

Les cerfs-volants de Romain GARY

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Les cerfs-volants de Romain GARY

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J5

"Le livre dont l'écriture m'a éblouie"

Tout commence avec l'évocation d'un musée normand, celui d’Ambroise Fleury de Cléry, où sont exposés des cerfs-volants. Ambroise Fleury, facteur, élève son neveu, Ludovic. Son père, le frère d'Ambroise, a été tué pendant la guerre 14-18, sa mère est décédée peu de temps après. Ambroise Fleury, lui-même blessé de guerre, est un homme porté par l’espoir. Il passe ses journées à construire des cerfs-volants, inspirés tantôt des philosophes des lumières, tantôt des hommes publics du moment. Ses oiseaux artificiels animent le ciel de leur vol. Ludovic se nourrit de cette philosophie de vie pour faire ses premières armes. Originaire d’un milieu modeste, il tombe amoureux d’une aristocrate polonaise, Lila, qui passe l’été dans le château situé à proximité de Cléry. La jeunesse de Ludovic est marquée par l’attente de la saison estivale et des retrouvailles. Le jeune garçon fait preuve d’une patience infinie, et comme son oncle, d’une incroyable imagination pour nourrir une relation EXTRAordinaire au risque de passer pour fou. Et ce n’est pas l’approche de la seconde guerre mondiale qui le fera flancher, non, jamais.

 

Ce roman se nourrit de la pure fantaisie d’un homme passionné de cerfs-volants, ces jouets d’enfants aux dessins naïfs, aux couleurs vives, dansant avec le vent, relevant ici du champ des œuvres d’art. Les créations sont autant d’opportunités pour Ludo et les enfants du village de se familiariser avec des héros du passé, elles deviennent en temps de guerre des armes militantes en faveur de la liberté que les Allemands se sont attachés à maintenir au sol pour les priver de leur pouvoir subversif.
 
Le personnage d’Ambroise Fleury est haut en couleur, un homme de valeur qui s’évertue à transmettre à la jeune génération le pouvoir de l’imaginaire. Dès lors, plus aucune limite ne saura résister à la capacité de s’extraire d’une dure réalité pour la regarder avec les yeux d’un rêveur.
 
Enfin, ce roman, c’est aussi celui de réflexions sur l’humanité, sa part d’inhumanité, des questions existentielles qui en temps de guerre prennent une dimension toute particulière. Les époques n’y feront rien, le propos universel est aussi intemporel !
 
Je me souvenais de "La Promesse de l'aube", un coup de ❤️, qu'il est bon de retrouver le chemin de lectures du collège !
 
#MonAventLitteraire2022

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2022-12-05T07:00:00+01:00

La porte du voyage sans retour ou les cahiers secrets de Michel ADANSON de David DIOP

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La porte du voyage sans retour ou les cahiers secrets de Michel ADANSON de David DIOP

On poursuit avec le calendrier de l'Avent des cadeaux littéraires à petit prix, c'est #Noelenpoche.

Place aujourd'hui à David DIOP avec "La porte du voyage sans retour ou les cahiers secrets de Michel ADANSON", un roman édité chez Seuil, aujourd'hui disponible chez Points. Cette invitation au voyage, je la dois une nouvelle fois à mes amies du Book club.

Michel Adanson est un naturaliste français. Six mois avant de mourir, il écrit une longue lettre à sa fille pour lui raconter sa vie. Nous sommes en 1806. Il se souvient de sa mission au Sénégal pour répertorier les espèces. Il se souvient aussi de Maram, une jeune femme, noire. Surnommée la revenante, il se devait de découvrir son secret, une esclave noire n’est jamais revenue au pays !

David DIOP relate les quelques années passées par Michel ADANSON au Sénégal, un homme un peu plus ouvert que les colons en mal d’esclavage.
 
L’auteur nous livre un roman haletant. La vie de Michel ADANSON est à de nombreuses reprises mise en danger. C’est un roman d’aventure, une véritable épopée.
 
J’ai personnellement aimé le regard moderne de cet homme. Son altruisme et son approche de l'interculturalité faisaient de lui un homme hors du commun.
 
Michel ADANSON prêtait une attention toute particulière à celles et ceux qui étaient différents de lui. Il savait prendre du recul, analyser ce qui fait de nous l’humanité. 
 
L’auteur nous livre un roman salutaire dans une plume inspirante. Revenir sur Michel ADANSON, c’est assurer à ses travaux la postérité. C’est aussi inscrire la mémoire  du peuple noir du Sénégal dans le grand livre de notre Histoire.

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2022-12-04T07:00:00+01:00

Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

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Celle qui fut moi de Frédérique DEGHELT

Pour la 3ème année consécutive, deux passionnées de littérature, Nicole et Delphine, nous invitent à composer un calendrier de l'Avent un brin singulier. On y parle de livres, j'adhère bien sûr. C'est l'occasion de revenir sur de belles lectures de l'année.

J4

"Le titre le plus énigmatique"

Je choisis "Celle qui fut moi" de Frédérique DEGHELT, avouons qu'il est mystérieux, non ? 

Sophia L traverse une période difficile de son existence. Elle a récemment divorcé et subit de sa mère, malade d’Alzheimer depuis deux années, son agressivité grandissante, un symptôme bien connu de la pathologie. Perdue dans ses pensées, elle confie à sa propre fille qu’elle appelle « Mademoiselle », ses tourments. Elle se souvient de sa fille évoquant dans sa plus tendre enfance son autre maman, "une belle et grande femme aux yeux verts", vivant dans un pays exotique. Ses dessins étaient inspirés de décors insulaires un brin tropicaux, tout en couleurs. Si les propos de l’enfant avaient à l’époque le don de la mettre en colère, remettant chaque jour en question sa filiation maternelle, il semble que cette histoire lui devienne aujourd’hui insupportable. Il faut dire que cette femme avait choisi d’abandonner sa famille bourgeoise et une carrière promise aux plus riches pour vivre une histoire d’amour avec un modeste fils d’immigré italien, une histoire aussi improbable que rocambolesque. La maternité lui avait longtemps résisté au point d’imaginer recourir à l’adoption. Et puis, il y avait eu deux naissances, à un an d’intervalle, une fille d’abord, l’ingrate, un garçon ensuite, le préféré des deux, vivant désormais en Australie et se contentant de subvenir financièrement aux besoins de sa mère. Alors que Sophia L prend de plus en plus en charge sa mère, elle ressent un besoin irrépressible d’en découdre avec son passé, l’histoire de sa vie, à moins que ça ne soit de celle d’avant…

Une nouvelle fois, Frédérique DEGHELT m’a captivée de bout en bout avec ce roman aux portes de la religion et du mysticisme. 

Je suis sortie de ma lecture une nouvelle fois subjuguée par la beauté de la prose de l’autrice et envoûtée par le sens des mots.

Impossible de vous quitter sans un petit mot sur la première de couverture d’un raffinement extraordinaire. Les livres des éditions de L’Observatoire sont assurément de beaux objets. C’est ici la création de Harshad MARATHE, illustrateur. 

De cette écrivaine, vous aimerez peut-être aussi... 

La grand-mère  de Jade "

La vie d'une autre "

La nonne et le brigand "

Les brumes de l'apparence "

"Agatha"

"L'oeil du prince"

"Sanhkara".

#MonAventLitteraire2022

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