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2022-03-11T07:00:00+01:00

La maison enchantée de Agathe SANJUAN

Publié par Tlivres
La maison enchantée de Agathe SANJUAN

Ma #VendrediLecture, c'est un premier roman tout juste sorti en librairie, publié aux éditions Aux Forges de Vulcain.

Cette maison d'édition, je l'affectionne tout particulièrement. C'est elle qui a publié les romans de Gilles MARCHAND, "Une bouche sans personne""Un funambule sur le sable", "Des mirages plein les poches", Alexandra KOSZELYK avec « À crier dans les ruines » et « La dixième Muse », Michèle ASTRUD avec "La nuit je vole", Jean-Baptiste DE FROMENT avec "Etat de nature", Alexis DAVID-MARIE et "#Martyrs Français"... Les éditions Aux Forges de Vulcain "espèrent plaire et instruire. Elles souhaitent changer la figure du monde", joli défi, non ?

Et quelle plus belle aventure avec une primo-romancière, Agathe SANJUAN.

Zoé est arrivée sur Paris pour travailler. Elle est passionnée d'art. A ses heures perdues, elle fréquente les galeries. C'est au cours de l'une de ses flâneries qu'elle découvre des estampes. Elle s'intéresse à la discipline, explore la technique, devient fidèle d'une maison et se lie avec Julien, le jeune homme qui l'accueille, la guide, l'oriente. C'est avec lui aussi qu'elle fera la visite d'un musée privé, un brin mystérieux...

Si vous aimez l'art mais que vous n'avez pas de formation particulière, vous apprécierez certainement d'accompagner Zoé dans ses tribulations. 

Zoé, c'est un personnage profondément attachant, une jeune femme que rien ne prédisposait à aimer l'art. A la maison, quand elle était enfant, il n'y avait pas d'oeuvres. Elle a donc fait ses armes seules. Agathe SANJUAN restitue parfaitement le sentiment de solitude que l'on peut éprouver parfois quand on est passionné par une discipline et qu'il est difficile d'en parler avec parents, famille et amis, sans avoir l'impression de les "gaver". C'est pourtant là que les choses deviennent intéressantes, quand les êtres dévoilent leur vraie nature...


Le contrôle qu’elle s’était toujours imposé, en corsetant son quotidien. ses occupations professionnelles, sa vie amicale, craquait de toutes parts face à sa passion dévorante. P. 52

C'est aussi là que survient un immense bonheur, un sentiment de plénitude. Comme j'ai aimé voir Zoé monter sa propre collection, remplacer petit à petit tous ces effets personnels par l'objet de ses convoitises !

Et puis, il y a l'art en tant que tel. Agathe SANJUAN nous plonge au coeur d'une discipline, les estampes. Elle va, un peu comme sait très bien le faire Maylis DE KERANGAL, le temps d'une lecture, nous apprendre les techniques, replacer dans le contexte historique les différents mouvements, enrichir nos connaissances.


Les personnages voyageaient, les époques s’entrechoquaient, les lieux se succédaient sans logique géographique, mais la poésie émanant de ces suites de contes la rassasiait de bonheur et de fantasmes. P. 114

"La maison enchantée", je peux bien vous le dévoiler, c'est en référence à une lithographie de Rodolphe BRESBIN. Il vous suffira d'ouvrir la couverture intérieure pour en découvrir une première version. Quant à la seconde, je ne peux pas vous en dire plus !

Zoé est un personnage de fiction que l’on imagine aisément vivre aujourd’hui. Agathe SANJUAN en profite pour brosser le portrait du marché de l’art et son évolution dans le temps, depuis les enchères de Drouot jusqu’aux nouvelles modalités numériques. 

Enfin, il y a la qualité de la plume. Je suis littéralement sortie envoûtée par les mots de la jeune femme, Agathe SANJUAN, dont l'écriture est éminemment romanesque. Elle n'en fait pas trop, juste ce qu'il faut pour éveiller notre curiosité et nous tenir en haleine. Entre fiction et onirisme, elle nous propose de découvrir "La maison enchantée" tout en volupté, bravo !

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2022-03-10T07:00:00+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Hélène BONAFOUS-MURAT

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Hélène BONAFOUS-MURAT

L'opération #marsaufeminin, c'est l'occasion de mettre sous les projecteurs des plumes talentueuses et de revenir sur de belles découvertes de ces derniers mois.

Je ne connaissais pas Hélène BONAFOUS-MURAT, c'est vrai, j'ose l'avouer. 

C'est avec son dernier roman "Le jeune homme au bras fantôme" publié aux Editions Le Passage que nous avons fait connaissance.

Tout commence avec une scène terrible, rue Transnonain en 1834 à Paris. C'est là que le petit Charles, âgé de 6 ans, voit son père tomber sous les balles des soldats du régime de Louis-Philippe. Lui est touché, il perdra son bras. Manchot il vivra. Retiré de l'école, il se construira avec les imprimés de l'époque, le Charivari et autres journaux. Devenu adulte, il retrouvera son ami d'enfance, Francisque Bruneaux,  tourneur sur bronze de formation, devenu horloger, qui aura la très belle idée de lui réaliser une prothèse de bras. Fort de cette forme de réparation, Charles cherchera un emploi. C'est au Comptoir des annonces qu'il sera recruté. Là s'écrit une nouvelle page de sa vie.

Hélène BONAFOUS-MURAT brosse le portrait de personnages attachants dont le parcours sera chahuté par les événements de la grande Histoire.

Ce livre, c'est un véritable roman d'aventure dans le tout Paris de la première moitié du XIXème siècle dont les descriptions relèvent de la plus pure poésie.

Avec le Comptoir des annonces, l'écrivaine revisite l'histoire de la presse déjà financée en son temps par les petites annonces. Les bourgeois y publiaient leurs réclames pour tout ce qui se vendait, les pâtisseries, l'orfèvrerie et bien d'autres articles encore. C'est l'avènement des panneaux publicitaires et de la fameuse colonne Morris.

Si vous ne l'avez pas encore lu, c'est peut-être le moment de vous y intéresser !

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2022-03-10T07:00:00+01:00

La patience des traces de Jeanne BENAMEUR

Publié par Tlivres
La patience des traces de Jeanne BENAMEUR

Ma #citationdujeudi est l'occasion de revenir sur une lecture de ces dernières semaines qui m'a profondément troublée, comme de nombreux romans de Jeanne BENAMEUR.

"La patience des traces", publié chez Actes Sud, est sorti tout récemment en librairie.

Tout commence avec la chute de ce bol bleu, un matin. Ce bol, il accompagnait Simon dans sa vie depuis longtemps, c’était un cadeau précieux. C’était avec lui qu’il commençait sa journée, avec lui qu’il buvait le premier café avant de se consacrer à ses patients. Simon est psychanalyste. Il habite en bord de mer. Il vit seul. Il sent que ce bol brisé est bien plus que deux morceaux de porcelaine séparés, il est la révélation d’un appel vers le lointain, un dépaysement pour mieux se retrouver.

Jeanne BENAMEUR est une formidable conteuse, elle sait planter un décor, construire des personnages, les laisser faire corps.

Elle sait aussi analyser les tréfonds de l'âme, explorer la profondeur des maux et proposer un baume pour tendre vers la paix intérieure.

Et puis, il y a l'art. Jeanne BENAMEUR sait lui réserver une place de choix dans ses romans, là, elle nous gâte avec deux disciplines artisanales. Il y les tissus bingata aux couleurs vives, des couleurs crues, des couleurs pures, qui vous touchent en plein cœur. Il y a aussi la porcelaine avec le kintsugi, cette pratique artistique qui magnifie les brisures des objets avec de la poudre d’or.

Ce roman, c'est une cure de jouvence.

Vous aimerez peut-être aussi...

 

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2022-03-09T22:12:26+01:00

Drôles de femmes de Julie BIRMANT et Catherine MEURISSE

Publié par Tlivres
En arrière plan, une toile de Nathalie-Audrey Dubois

En arrière plan, une toile de Nathalie-Audrey Dubois

Ma #MercrediBD, c’est un album tout à fait truculent, signé de deux femmes, Julie BIRMANT et Catherine MEURISSE, et dédié à des femmes, 10,  des « Drôles de femmes ».

Le scénario est original. Il est organisé autour de 7 interviews de femmes, des femmes drôles, parfois malgré elles.

Tout commence avec celui de Yolande MOREAU, un bijou, un portrait tendre, émouvant.

Drôles de femmes de Julie BIRMANT et Catherine MEURISSE

Et puis il y aura Maria PACOME, Anémone, Dominique LAVANANT, Amélie NOTHOMB, Tsilla CHELTON, Florence CESTAC, Michèle BERNIER, Sylvie JOLY, Claire BRETECHER.

Les entretiens sont éblouissants de sincérité, il y a de l’authenticité et une façon de croquer les personnages que j’aime tout particulièrement.

Ces femmes que j’admire chacune dans leur style, leur personnalité, ont eu des parcours chahutés. Elles ne sont pas arrivées en haut de l’affiche en claquant des doigts. Si Sylvie JOLY a eu la chance d’être soutenue par son mari…

Drôles de femmes de Julie BIRMANT et Catherine MEURISSE

Les autres ont plutôt dû se construire lors de ruptures, amoureuses ou bien avec leurs parents. Dans l’après guerre et jusque dans les années 1980, faire sa place pour une femme relevait du défi. Imaginer faire du théâtre était de la folie.

Et pourtant, elles ont réussi. 

Cet album, c’est une réussite, d’abord parce qu’il met en lumière des femmes inspirantes, des femmes qui se sont affranchies des carcans de la société pour s’épanouir et se réaliser. Et puis, le graphisme vient souligner leur fantaisie, l’énergie qu’elles ont dû déployer. Il y a de la tension dans les personnages, jusque dans la police de caractères des textes. 

Merci à la délicate attention qui me l’a proposée 😉

De Catherine MEURISSE, vous aimerez peut-être aussi : La légèreté.

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2022-03-09T21:54:31+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Christine MONTALBETTI

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Christine MONTALBETTI

L'opération #marsaufeminin est l'occasion de mettre en lumière des plumes que j'ai découvertes ces derniers mois.

Celle de Christine MONTALBETTI, c'est l'association Bouillon de cube qui m'a permis d'accéder à son registre littéraire. Il y a eu cette soirée au au Théâtre Le Quai d'Angers, le choix d'un livre parmi d'autres... "Mon ancêtre Poisson", en parfaite harmonie ce soir-là avec le trench réalisé par Joséphine

 

Christine MONTALBETTI choisit la voie de son arbre généalogique pour tisser le fil de ses origines et brosser le portrait de son arrière-arrière-grand-père, Jules POISSON, né en 1833, recruté comme jardinier par le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris dans le quartier Latin quand il n'avait que 9 ans et 10 mois. Au gré de ses apprentissages, il deviendra préparateur puis botaniste, publiant moult articles dans la presse spécialisée. Porté par les inventions technologiques de l'époque mais aussi, meurtri par les affres de la première guerre mondiale, après une vie bien remplie, il meurt en 1919.

Ce roman, c'est l'histoire d'un homme qui pourrait être banal mais qui, de par son parcours initiatique, donne à voir une évolution de carrière prestigieuse et laisse une trace dans l'étude des végétaux. Si hier, elle n'était accessible qu'aux initiés du genre, la voilà désormais partagée avec le grand public, de quoi lui assurer la postérité.

Mais plus que ça, ce roman, c'est une tonalité, une expression. Christine MONTALBETTI use d'une formule pleine de fantaisie, tendre et délicate. La plume est joueuse. Elle interpelle tantôt son arrière-arrière-grand-père à la 2ème personne du singulier, tantôt le.a lecteur.rice en le.a vouvoyant. Que de questions auxquelles on aurait envie, nous aussi, de répondre.

Ce roman, c'est un exercice littéraire, un peu comme une conversation qui, au gré de l'imagination, établirait un lien entre les siècles et les générations. Christine MONTALBETTI côtoie, par la voie de l'écriture, cet ancêtre à qui elle voue une profonde affection.

Une belle rencontre, assurément !

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2022-03-08T21:23:50+01:00

Les grandes oubliées de Titiou LECOQ

Publié par Tlivres
Les grandes oubliées de Titiou LECOQ

Le 8 mars, journée internationale en faveur des droits des femmes, il y a le choix entre les grandes figures du féminisme du XXème siècle comme Gisèle HALIMI, Benoîte GROULT, sans oublier Simone VEIL, Françoise HERITIER, et puis, il y a des nouvelles, celles du XXIème siècle comme Adeline FLEURY ou encore Titiou LECOQ.

En vacances, j'ai passé ma journée à lire l'essai de Titiou LECOQ, "Les grandes oubliées", publié aux éditions de l'Iconoclaste, un bijou à offrir sans modération.

La préface est rédigée par Michèle PERROT, historienne, je vous conseille d'ailleurs de l'écouter, ou la réécouter, sur France Culture. Une série d'une dizaine de podcasts sont disponibles. 

Au fond, la démarche de Michèle PERROT lancée en 2005 et cet essai de Titiou LECOQ ont la même finalité, écrire l'histoire des femmes, prendre la plume pour revisiter l'Histoire écrite par des hommes, l'Histoire dans laquelle elles sont, a minima oubliées, pire encore effacées.

Avec Titiou LECOQ, on repart de la Préhistoire et on déroule jusqu'à l'histoire contemporaine, en relisant les textes, en réinterprétant les mythes, mais mon Dieu, mais c'est bien sûr !!!

Tout depuis notre plus jeune âge est orienté, tout prête à conférer aux hommes le rôle de leader, d'acteur, de décideur, bref, seuls les hommes présents dans la sphère publique laissèrent une trace dans les livres d'histoires, y compris dans les manuels scolaires encore entre les mains de nos chères têtes blondes.

J'ai profondément aimé la manière très singulière qu'a Titiou LECOQ de déconstruire ce qui nous paraissait comme des évidences, à force de nous l'avoir rabâché.

C'est aussi, avec cet essai, une manière intelligente d'aborder des concepts tels que l'alloparentalité, l'agentivité...

C'est encore l'opportunité de se rendre compte que même dans notre langue les mots de vocabulaire afférents aux femmes ont été progressivement et purement supprimés, le sexe faible balayé d'un revers de main.

C'est enfin le moyen de se remémorer des temps pas si anciens au cours desquels le corps des femmes faisait l'objet de maltraitances, des ablations d'ovaires ou de clitoris pour calmer ou soigner les hystériques, quand il ne devenait tout simplement pas une arme de guerre.

Ce livre à diffuser sans modération est à exposer sur la table du salon pour permettre à chacun, chacune, de s'en saisir pour quelques minutes, une heure...

Si l'on parle de quotas encore aujourd'hui pour faire une place aux femmes, souvenons-nous que l'Académie royale de peinture et de sculpture au début du XVIIIème siècle en avait fixé pour réserver aux hommes une place confortable face aux femmes artistes qui arrivaient en nombre. Ce n'était nullement parce que les femmes étaient absentes de ces disciplines !

Parce que le féminisme évolue avec les années et c'est bien normal, Titiou LECOQ fait partie de ces femmes qui assurent la relève, déconstruisent le passé pour imaginer l'avenir. "Les grandes oubliées", c'est mon #mardiconseil du jour !

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2022-03-08T21:23:20+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Gisèle HALIMI

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Gisèle HALIMI

L'opération #marsaufeminin est l'opportunité de revenir sur des lectures qui m'ont profondément touchée ces derniers mois, à l'image de "La cause des femmes" de Gisèle HALIMI, 2 000ème post sur le blog. 

Nous sommes en avril 1971, Gisèle HALIMI signe le Manifeste des 343, rédigé par Simone DE BEAUVOIR et publié dans Le Nouvel Observateur. 343 femmes publiques déclarent avoir avorté. Elles s'exposent, à l'époque, à des poursuites pénales, voire à des peines d'emprisonnement. 

Le Manifeste est une première étape, une façon d'engager le combat en faveur de l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).

Quelques mois après, Gisèle HALIMI, avocate à la Cour d'Appel de Paris, et Simone DE BEAUVOIR, créent le mouvement "Choisir la cause des femmes", un mouvement féministe qui va organiser les manifestations.

Il faudra toutefois attendre le procès de Marie-Claire CHEVALIER en 1972, décédée tout récemment, le 23 janvier 2022, pour que l'opinion publique adhère à la cause.

Dès lors, les revendications s'amplifient jusqu'à l'adoption, quatre ans plus tard, de la loi Veil, dépénalisant l'avortement en France.

Bien sûr, la vie de Gisèle HALIMI ne saurait être réduite à ce seul combat. Gisèle HALIMI, c'est déjà un parcours de femme, une jeune fille dont la culture familiale la prédisposait à un mariage arrangé et une vie de femme au foyer, et puis c'est un combat de femme menée à mains nues contre une société patriarcale dans laquelle la condition féminine tarde à s'émanciper.

Publier ce post le 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, avouez que ça a du sens, non ?

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace et ses #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉

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2022-03-07T21:40:30+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Marie CHABIN

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Marie CHABIN

L'opération #marsaufeminin est l'occasion de mettre des écrivaines sous les projecteurs.

Là, petit pas de côté en faveur d'une traductrice, Marie CHABIN, cette femme de l'ombre notamment de Jodi PICOULT. 

Vous avez peut-être déjà entendu parler de l'autrice pour "Mille petits riens" ou encore "Le Livre des deux chemins", un coup de coeur. L'écrivaine est américaine, elle écrit dans sa langue maternelle. Toutefois, pour nous permettre à nous, français, d'accéder à son récit, un intermédiaire a travaillé à la réécriture du livre, un véritable métier dont le travail est de proposer une nouvelle création qui intègre les codes et autres références culturelles mais aussi les formes grammaticales et la syntaxe de la langue cible.

Trop souvent dans l'ombre, le métier de traducteur est pourtant essentiel pour permettre aux livres de circuler à travers le mode, d'être en quelque sorte adapté à la lecture de chacun.

Marie CHABIN fait ainsi partie de ces professionnels méconnus dont le talent est pourtant à saluer.

Bravo pour la qualité de la prose, la musicalité des mots, la puissance et la sensibilité du propos.

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace et ses #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉

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2022-03-07T20:51:47+01:00

Cartooning for women par Carrilho

Publié par Tlivres
Cartooning for women par Carrilho

Un collectif d'artistes, Cartooning for peace, agit en faveur du respect des cultures et des libertés. 

Sur Angers, du 7 au 31 mars 2022, les grilles du Musée Pincée et du Jardin des Plantes deviennent un lieu d'exposition à ciel ouvert pour l'égalité femme/homme.

Une trentaine de dessins de presse est visible pour le badaud flânant dans les rues de la ville. Il s'agit d'imaginer d'autres formes d'action après le mouvement #MeToo.

J'ai choisi de mettre sous les projecteurs la création de Carrilho, illustrateur portugais aux multiples récompenses à travers le monde.

Il a choisi de représenter, pour le côté universel, un bras de fer, une activité qui se pratique depuis des millénaires à travers le monde.

Reconnue comme discipline sportive depuis les années 1970, le bras de fer est très codifié et se doit de respecter quelques règles comme s'empoigner les mains. Mais dans le combat pour l'égalité, puisqu'il s'agit bien d'un combat entre les hommes et les femmes, on voit à quel point les dés sont pipés. Là, c'est par les cheveux que l'homme représenté en noir, dans sa veste que l'on imagine de costume avec ses boutonnières, saisit sa proie. La femme est représentée dans sa féminité avec ses seins et la maternité avec son ventre de grossesse. 

Si la couleur rouge fait penser à la passion amoureuse et son côté érotique, c'est aussi celle du sang en référence aux féminicides, toutes ces vies emportées par la violence.

De tous les dessins, celui-là a retenu tout particulièrement mon attention pour le message qu'il véhicule, sa simplicité mais aussi sa puissance. C'est ma #lundioeuvredart.

A chacun son style et sa manière de représenter la quête d'une égalité des droits, les artistes d'origine notamment européenne, rivalisent d'imagination.  Il y en a pour tous les goûts et nul doute que pour vous aussi, la sensibilité fera la différence. 

L'exposition Cartooning for women fait vraiment partie de celles à découvrir en famille. C'est un bon prétexte pour échanger sur le sujet, croiser les regards et partager son avis. 

 

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2022-03-06T11:15:17+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Clara DUPONT-MONOD

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Clara DUPONT-MONOD

L’opération #marsaufeminin est l’occasion de mettre en lumière des écrivaines et de revenir sur des lectures qui ont beaucoup compté ces derniers mois pour moi.

Aujourd'hui, place à Clara DUPONT-MONOD, l'occasion d'un petit clin d'oeil au Book club.

Sa plume, je l'ai découverte avec "Le Roi disait que j'étais diable", un roman consacré à Aliénor d'Aquitaine, un formidable portrait de femme comme je les aime.

Aliénor est la petite-fille d’un poète. Elle règne sur l’Aquitaine. C’est de la tour de son château surplombant Bordeaux qu’elle voit arriver une caravane de 500 cavaliers. Elle accompagne Henri, le Roi de France, venu demander sa main. Henri n’était pas promis au trône, mais un accident de cheval de son frère aîné, Philippe, est venu modifier la trajectoire. Henri n’a rien d’un conquérant. C’est un jeune garçon un peu timide qui va très vite agacer Aliénor d’Aquitaine, elle qui incarne l’autorité, monte à cheval, vit les cheveux au vent et s’habille de robes colorées. Le mariage va être célébré, pour le meilleur comme pour le pire.http://tlivrestarts.over-blog.com/2022/01/la-revolte-de-clara-dupont-monod.html

J'ai poursuivi avec "La révolte", la poursuite de ma découverte de la vie de la reine de France, puis reine d'Angleterre, mais là, à travers les yeux de l'un de ses fils, Richard Coeur de Lion, dont les gisants reposent à l'Abbaye de Fontevraud.

Richard Coeur de Lion, Geoffroy et Henri voient leur mère arriver. Ils se figent. L'heure est grave. Aliénor d'Aquitaine donne l'ordre à ses fils de renverser leur père, son mari, le roi d'Angleterre, Henri DE PLANTAGENET. Dès lors, les enfants deviennent les "jouets" de deux personnalités bien trempées, de celles qui vont à la conquête du monde.

Plus récemment, c'est avec son dernier roman, "S'adapter", lauréat du Prix Goncourt des Lycéens, du Prix Femina et du Prix Landerneau. Autre histoire, là, celle inspirée de son expérience personnelle...

Prêtant sa voix à des pierres cévenoles, l'occasion de personnifier Dame Nature qui occupe là une très grande place, Clara DUPONT-MONOD nous livre l'histoire d'une famille qui, après l'aîné et la cadette, voit naître un enfant différent, un enfant condamné à rester allongé et dont l'espérance de vie est comptée. Dans un cocon familial protégé, sous le regard attendri d'un grand frère attentionné et à distance d'une grande soeur révoltée, il se laisse porter. 

Trois romans, et bien d'autres encore... vous en avez à me conseiller ?

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace et ses #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉

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2022-03-06T09:54:27+01:00

Jolene de Dolly PARTON

Publié par Tlivres
Jolene de Dolly PARTON

S'enivrer de mots au lever du soleil, refermer le livre et puis, faire résonner dans la maison des notes de country !

Parfois, la #chansondudimanche, je la prépare, je l'anticipe, je la médite... là, elle s'est imposée à moi, fulgurante, foudroyante, comme l'amour, non ?

Alors, aujourd'hui, place à "Jolène" de Dolly PARTON et l'occasion d'un clin d'oeil bien appuyé aux 68 Premières fois !!!

Si "Jolène" est une chanson écrite par Dolly PARTON et interprétée par la chanteuse américaine, elle a été reprise de nombreuses fois, mais là, j'ai choisi l'originale, je crois que l'autrice du livre que j'ai terminé au petit matin appréciera !

Vous ne comprenez pas tout ? Moi, non plus, l'effet de la littérature certainement ! 

Vous en saurez plus très prochainement, ce matin, j'avais envie de faire un peu de teasing pour faire monter le désir...

Allez, assez parlé, musique... Dansez maintenant 🎶

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2022-03-05T23:26:36+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Isabelle SORENTE

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Isabelle SORENTE

L’opération #marsaufeminin est l’occasion de saluer le talent d’écrivaines et de revenir sur des lectures qui ont beaucoup compté ces derniers mois pour moi.

Place aujourd’hui à Isabelle SORENTE et son roman « La femme et l’oiseau » chez Lattès.

Thomas a 91 ans. Il vit dans les Vosges dont le quotidien s’organise autour de sa randonnée matinale, là haut dans la colline, son rendez-vous avec les oiseaux. Il leur parlerait, depuis son retour du camp de Tambov en Russie où il a été emprisonné pendant 2 ans après avoir été enrôlé de force dans l’armée allemande. Il était là bas avec son frère, Alex, lui n’en reviendra pas. Le vieil homme est hanté par ces fantômes et lutte contre ses démons par des voies mystérieuses. Mona lui fait ses courses, entretient la maison et lui prépare les repas. C’est alors qu’il reçoit un appel téléphonique de sa petite nièce, Elisabeth, Directrice d’une société cinématographique. Elle lui demande de l’accueillir avec sa fille, Vina, qui a agressé un jeune homme et qui est exclu de son établissement scolaire. Là commence une toute nouvelle histoire…

Je suis sortie de cette lecture totalement fascinée. 

Je suis littéralement tombée sous le charme de l’écriture envoûtante de l’autrice, puissante, un brin mystique. Isabelle SORENTE plante lentement le décor et brosse minutieusement les portraits de ses trois personnages. Il y a l’effet de rupture bien sûr avec l’événement qui touche directement Vina mais qui va rayonner et venir fragiliser les châteaux de cartes de chacun. Les passés sont douloureux, les secrets lourds à porter.

Il y est question de nature, de transmission, de mémoire, de gestation pour autrui, de complicité, d’apprentissage de la vie…

Ce roman, lumineux, est captivant ! Il est lauréat du Prix de la Feuille d'Or 2021 décerné par France Bleu, France 3 et L’Est Républicain. Souvenez-vous, l'année dernière, le lauréat était "Ce qu'il faut de nuit" de Laurent PETITMANGIN chez La Manufacture du livre. Souhaitons que le roman de Isabelle SORENTE vive le même succès !

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace et ses #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉

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2022-03-05T07:00:00+01:00

Le bal des 68 est ouvert !

Publié par Tlivres
Le bal des 68 est ouvert !

Leibniz disait « Chaque jour il faut danser, fût-ce seulement par la pensée ». 

 

Les 68 Premières fois déclinent l’injonction tout en beauté pour la 7ème année. 

 

La #selection2022 promet d’être belle, 17 premiers romans, 5 seconds, pour le bal des mots et des plumes.

 

Il y aura du rire, des pleurs, il y aura des coups de ❤️ et des lectures 🥊, des émotions à fleur de peau.

 

Il y aura du classique, du jazz, des musiques du monde, de la pop, de la folk, du blues, du rock… 

 

Vous pouvez compter sur les fées des 68 pour vous concocter un programme haut en couleurs, riche de sa variété !

 

Aujourd’hui, la #selection2022 est déclarée ouverte.

 

Dansez maintenant !

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2022-03-04T22:19:19+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Marie CHARREL

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Marie CHARREL

Grâce à l’opération #marsaufeminin, j’ai le plaisir d’honorer la plume éblouissante d’une jeune écrivaine découverte en 2021. Elle n’était pas à son coup d’essai, j’étais pourtant passée à côté jusque-là. « Les danseurs de l’aube » de Marie CHARREL publiés aux éditions de L’Observatoire furent pour moi une révélation, un immense coup de ❤️

Tout commence dans le chaos. Le quartier de Schanzenviertel de Hambourg en Allemagne connaît une nouvelle vague de rébellion, cette fois orientée contre le G20. Le théâtre Rote Flora est squatté, fief d'une communauté anarchiste de longue date. Chaos toujours, les événements se passent en Hongrie. Les Roms sont expulsés, ils doivent libérer les logements qu’ils habitent pour les laisser à d’autres. Iva fait partie de ces populations mises de force sur les route. Elle arrive à Hambourg, tout comme trois amis, trois garçons, trois berlinois, tout juste bacheliers. Lukus, Nazir et Carl vont commencer des études universitaires d’informatique. Ils s’offrent une escapade estivale à Hambourg. Pendant que Nazir et Carl fréquentent les clubs de strip-tease, Lukus, lui, le jeune homme efféminé, part sur les traces d’un danseur de flamenco, juif et travesti, Sylvin RUBINSTEIN qui est décédé en 2011. Cet artiste, c’est sa professeure de danse classique qui l’a mis sur la voie. Il n’avait alors que 12 ans. Il deviendra son icône. C’est dans cette ville allemande, en juillet 2017, que Iva et Lukus vont se croiser. Leur photographie d’un couple sorti mystérieusement des brumes de la ville incendiée sera diffusée à travers le monde entier. Elle marque le début d’une épopée éminemment romanesque.

Ce roman, c’est un jubilé de tout ce que j’aime, la grande Histoire, l’art, ici le flamenco.

La lecture est jubilatoire. Dans une plume haute en couleurs et en intensité, "Les danseurs de l'aube" deviennent des personnages héroïques. Entre passé et présent, réalité et fiction, mon coeur s'est laissé porter par la fougue d'êtres hors du commun, des hommes et des femmes, indignés, qui, de gré ou de force, choisissent la voie de la liberté, à la vie, à la mort. Marie CHARREL restitue tout en beauté d'innombrables recherches réalisées pour être au plus près de l'actualité comme de l'Histoire. Elle nous livre un roman d'une richesse éblouissante.

Peut-être aviez vous lu ses livres antérieurs… j’aimerais bien avec votre avis 😉

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace et ses #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉 

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2022-03-04T07:10:42+01:00

La fille de la grêle de Delphine SAUBABER

Publié par Tlivres
La fille de la grêle de Delphine SAUBABER

Vous savez comme j’aime lire des premiers romans, parfois guidée par les 68 Premières fois, parfois seule à sortir des sentiers battus, à tendre vers l’inconnu. C’est ainsi que j’ai découvert la plume de Delphine SAUBABER. Je me suis délectée de « La fille de la grêle » publié chez Lattès.

 

Marie a 80 ans. C’est décidé. Pour elle, il n’y aura pas une année de plus. Elle est une vieille femme et n’a d’autre espoir que de partir pour renaître. Avant de tout quitter, elle écrit à fille, Adèle, elle-même mère d’un petit Raphaël. Elle lui dévoile son enfance à la ferme des Glycines, élevée par des paysans dont le seul dessein de toute une vie reposait dans le labeur, acharnés qu’ils étaient à se confronter chaque jour aux aléas de Dame Nature. Et puis, il y a eu un frère, Jean, né deux ans après elle, un enfant différent, un enfant sourd, diagnostiqué tard. Avec elle qui perdait son temps à lire des livres et lui qui ne comprenait rien, Joseph et Madeleine n’étaient pas aidés ! 

 

Ce premier roman, c’est une lecture coup de poing, un livre qui résonne d’une puissante justesse avec la vie d’agriculteurs qui pourraient avoir 80 ans aujourd’hui.

 

Il y a ce rapport au travail, jour et nuit, ils ne font qu’un avec leur vie professionnelle. Leur maison même est nichée au cœur des bâtiments de la ferme, impossible de ne pas se lever le matin sans s’y consacrer. Cette vie-là a ses codes, ses références, son univers, ses exigences, dont les loisirs et les vacances sont exclus, à moins que ça ne soit les hommes !

 


Mes parents n’avaient pas le même rapport au désir - ce mot de toute façon imprononçable, ou alors à voix basse. P. 91/92

Ils se nourrissent des fruits de leur terre, d’un bouillon de légumes qu’ils égaient de quelques vermicelles ! Il y a ces flashs tellement vrais, tellement humains. Delphine SAUBABER honore le monde paysan, pauvre et précaire, dans une société où la rupture entre les CSP est fracassante. 


Avec quelle liberté, quelle légèreté les riches parlaient, vivaient, devisaient sur l’état du monde, se moquaient, étaient ce qu’ils étaient ! P. 91

Et puis, il y a le rapport au handicap, un enfant né dans un monde qui n’a pas de temps à lui consacrer, des gens qui sont éloignés et ignorent les services de santé, une mère désarmée quand un père laisse sa colère s’exprimer. Là, la force de la fratrie m’a bouleversée, l’immense amour qu’offre cette sœur à son frère est profondément émouvante.

 

Dans le registre des émotions, il y a aussi le parcours de Marie, devenue grande, devenue mère. Là, c’est une longue confession. Au fil des mots, elle délivre ce qu’elle avait caché, les secrets d’une vie, les sacrifices, les erreurs aussi, et demande à sa fille de lui pardonner.


Alors la seule chose que je demande est que l’on respecte, que tu respectes, mon dernier acte de liberté. Qui sera sans doute le seul de toute ma vie. P. 177

J’ai été touchée par ce qui pourrait être, un jour, légalisé en France, le suicide assisté pour les personnes âgées, celles dont la vie a été longue et qui redoutent l’année de trop qui leur fera perdre la raison. Ce premier roman aide à avancer dans ses réflexions personnelles sur le sujet. 

 

A méditer aussi pour notre rapport à la nature. Là, elle est décrite dans son éblouissante beauté, mais aussi ses grandes colères. Si nous avions cru, nous les hommes modernes, pouvoir un jour la maîtriser, il n’en est rien !

 

La plume de Delphine SAUBABER oscille entre la poésie d’une formidable lettre d’amour d’une mère à sa fille et la justesse d’un foudroyant manifeste.

 

Ce premier roman, ce ne sont que quelques 200 pages, et pourtant il m’en reste encore tant à dire !

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2022-03-03T20:52:01+01:00

La belle lumière de Angélique VILLENEUVE

Publié par Tlivres
La belle lumière de Angélique VILLENEUVE
C’est aujourd’hui la journée mondiale de l’audition, impossible de ne pas penser au destin exceptionnel de cette femme, Helen KELLER (1880-1868), américaine, première femme handicapée diplômée de l’université, écrivaine, essayiste, militante politique investie notamment en faveur du droit de vote des femmes. Je saisis l’opportunité de la #citationdujeudi pour revenir sur cette lecture... inoubliable des Editions le Passage.
 
Nous sommes en 1886, aux Etats-Unis, à Tuscumbia, dans les bois. Kate KELLER, la mère, est toute attentionnée à l’itinéraire de sa fille, Helen, que l’on soupçonne... différente. Elle est en réalité aveugle, sourde et muette. Kate a épousé un homme, Arthur, à la tête d’un journal, âgé de 20 ans de plus qu’elle. L’enfant naît 2 ans après leur mariage. Tout se passe « normalement » (si normalité il y a), jusqu’à ses 19 mois. Là, elle est prise de fortes fièvres. Sa mort est annoncée. Le bébé survit pourtant mais avec des séquelles profondes. Si les apprentissages de la vie quotidienne de l’enfant sont difficiles, il est un champ dans lequel Helen évolue en s’affranchissant de toute forme de handicap, c’est celui des fleurs, des roses très précisément. A sa naissance, un premier rosier, « Pâquerette », créé par une roseraie lyonnaise, avait été offert à Kate, celui-là ne supportera pas les différences de températures entre la France et les Etats-Unis mais il sera le point de départ d’une collection tout à fait exceptionnelle au sein de laquelle Helen « s’épanouira comme une fleur » ! Mère et fille évoluent dans une famille élargie. Il y a la soeur d’Arthur, il y a deux fils d’un premier mariage, il y a une nièce orpheline et, pour les servir, des hommes et des femmes, noirs. Virginia s’occupe de la maison, Yates du jardin, Hilliott des chevaux. C’est dans cet environnement interculturel que Kate va mener son plus grand combat, celui de l’éducation de sa fille par la voie d’un apprentissage « adapté », mais là commence une toute nouvelle histoire.
 
Sans nier des passages d’une intense gravité, Angélique VILLENEUVE magnifie l’itinéraire de Kate et Helen KELLER dans une plume d’une extrême sensibilité. 
 
Dans une écriture presque cinématographique, l’écrivaine brosse le portrait détaillé d’une époque, de la vie d’une famille américaine, d’un environnement naturel aussi. Il y a des descriptions de paysages tout à fait exceptionnelles avec l’éveil des sens, vous les verrez, vous les entendrez, vous les sentirez ! 
 
De cette lecture, je suis sortie « illuminée » par la beauté des mots.
 
Parce que Helen KELLER était une enfant porteuse d’un handicap, parce qu’une femme, Anne SULLIVAN, lui a appris à communiquer, à lire et écrire, et parce que Angélique VILLENEUVE honore la mère d’Helen sans qui rien n’aurait été possible, je ne peux que vous inviter ardemment à découvrir ce roman.
 
Vous pouvez retrouver la chronique complète de « La belle lumière » en version audio/vidéo
De la même autrice, vous aimerez peut-être aussi « Maria » ! En 2018, j'écrivais qu'il s'agissait d'un bijou, je crois qu'il brille encore plus aujourd'hui.

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2022-03-03T17:58:10+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Constance RIVIÈRE

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Constance RIVIÈRE

L’opération #marsaufeminin est l’opportunité de mettre en lumière des écrivaines talentueuses. Place aujourd’hui à Constance RIVIÈRE.

Il y a eu un premier roman, « Une fille sans histoire », glaçant et tout à fait fascinant, l’occasion d’un petit clin d’œil aux 68 Premières fois.

Mars au féminin, tapis rouge pour Constance RIVIÈRE

Tout commence avec une scène de tribunal, le jugement est sur le point de tomber. Adèle est prisonnière de son corps qui ne réussit pas à expulser le mot qui ferait toute la différence, celui qui lui offrirait la voie de la résilience, à elle et aux personnes qu'elle a trompées, abusées, manipulées. Les premiers faits remontent au 13 novembre 2015, le jour des attentats du Bataclan à Paris. Adèle habite au-dessus de la salle de spectacles. Adèle dort le jour, vit la nuit. Du bord de sa fenêtre, elle observe les hommes, les femmes, ceux qui sont à l'extérieur. Elle s'imagine une vie à travers eux. Alors, quand elle allume son poste de télévision pour comprendre le pourquoi des voitures de police, d'ambulances au bas de chez elle, qu'elle découvre le portrait d'une femme brandissant une photo de son fils, disparu, Matteo, le jeune homme qu'Adèle connaît, elle sort de chez elle et se rend à l'Ecole militaire, là où des équipes s'affairent à accueillir les proches des victimes dans l'attente de nouvelles. C'est à cet endroit qu'Adèle commence à semer les premières graines de ce qui sera bien plus qu'une affaire d'usurpation d'identité !

J'ai été littéralement happée par le personnage d'Adèle, subjuguée par une construction qui, dès la naissance, tournait autour du sujet de l'identité. Et puis, avec l'âge, les conséquences des traumatismes n'ont fait que s'accentuer jusqu'à autoriser une jeune femme à se mettre dans la peau d'une autre pour EXISTER. Ce roman choral est tellement éclairant sur un sujet jamais traité je crois en littérature.

Et puis, il y a eu un second roman, « La maison des solitudes », un autre tour de force.

Mars au féminin, tapis rouge pour Constance RIVIÈRE

Elisabeth, la narratrice, est la fille de Anne, comédienne, en rupture avec ses parents. Sa grand-mère maternelle est accueillie à l’hôpital dans un état critique, son mari est décédé 9 mois plus tôt. En plein confinement, Elisabeth réussit à rester en salle d’attente. En 1995, les grands-parents s’étaient installés dans une maison familiale. C’est là qu’Elisabeth a passé de nombreuses vacances. Des souvenirs, elle en a plein la tête, y compris ses tentatives d’en découdre avec des secrets trop bien gardés.
 

L’écrivaine creuse le sillon de l’exploration des traumatismes psychologiques. Si je ne peux pas vous en dire beaucoup plus sans déflorer l’histoire, je peux toutefois évoquer le fait que Constance RIVIÈRE prenne, une nouvelle fois, appui sur un fait de société pour s’élancer. Hier les attentats du Bataclan, aujourd’hui le confinement lié au Covid avec les drames humains générés chez les proches dans l’incapacité de se porter au chevet des malades hospitalisés. C’est un peu comme si chacun avait besoin d’un événement, un uppercut, pour ouvrir les vannes et libérer la pression qui l’assaille.

Les deux romans, publiés aux Éditions Stock, sont écrits par une plume ciselée où chaque mot est savamment pesé, une prouesse littéraire.

Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace, #FemmesDeLettresÀL'Honneur 😉 

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2022-03-02T18:07:18+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Anne BEREST

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Anne BEREST

Il y a des plumes d’une sensibilité incroyable, à l’image de celle de Anne BEREST.

Vous vous souvenez peut-être de « La carte postale », un coup de ❤️
 

 

Tout commence au petit matin. La neige a tombé dans la nuit. La mère de Anne BEREST, Lélia, va, en chaussons, cigarette à la bouche, faire le relevé du courrier. L'année 2003 commence tout juste. Au pied de la boîte aux lettres toute disloquée, parmi les cartes de voeux, gît une carte postale avec, au recto, une photographie de l'Opéra Garnier, au verso, quatre prénoms : 
Ephraïm
Emma
Noémie
Jacques
Aussi obscure et impénétrable soit-elle avec ces seuls prénoms comme repères, ceux des grands-parents, oncle et tante de Lélia, "La carte postale" a été rangée au fond d'un tiroir après avoir suscité quelques brefs échanges lors du repas familial. Une bonne dizaine d'années plus tard, alors que Anne BEREST est enceinte et doit se reposer pour sa fin de grossesse, elle prend le chemin de la maison familiale et demande à Lélia de lui raconter la vie de ses ancêtres. Là commence toute l'histoire... ou presque. Si Lélia a fait beaucoup de recherches pour remonter le fil de l'existence des Rabinovitch, "La carte postale", elle, reste une énigme. Quelques années plus tard, elle deviendra une obsession. 
 
L’écrivaine embrasse avec brio une multitude de registres littéraires, l’enquête, le roman historique, le récit de vie, l’essai…
 
Le talent de Anne BEREST, je l’avais découvert avec "Gabriële", un roman co-signé avec sa soeur, Claire, j'étais déjà tombée sous le charme.
 

Gabriële, née BUFFET, grandit au côté de femmes inspirantes, sa grand-mère, Laure de JUSSIEU, essayiste, sa tante, Alphonsine, peintre, formée avec Berthe MORISOT auprès de Charles CHAPLIN. En 1898, elle tente le concours d’entrée au Conservatoire national de musique de Paris. Elle échoue, mais, acharnée, elle sera la première femme à accéder à la classe composition de La Schola Cantorum. Elle part pour Berlin contre l’accord de ses parents. Là-bas, elle gagne sa vie pour payer ses cours après de Ferruccio BUSONI, auteur du manifeste « Esquisse d’une nouvelle esthétique de la musique », l’homme cultive le terreau déjà bien fertile chez Gabriële, il transmet à ses élèves l’envie de créer. Il dit lui-même « Qui est né pour créer devra préalablement accepter la grande responsabilité de se débarrasser de tout ce qu’il a appris. » Gabriële se délecte des plaisirs qu’offre Berlin, la capitale européenne porteuse de modernité. Elle y poursuit ses études de musique. Lors de l’un de ses séjours en famille, son frère, Jean, peintre, qui a élu domicile à Moret-sur-Loing dans les pas de l’impressionniste Alfred SISLEY, lui présente Francis PICABIA. Là commence une toute nouvelle histoire !

Ce roman c’est une histoire d’amour, d’abord, entre Gabriële et Francis PICABIA, une passion vertigineuse, de celles qui vous font tout abandonner sur le champ.

 

Anne BEREST était interviewée par l'équipe de VLEEL (Varions les éditions en live)

jeudi 28 octobre 2021

Retrouvez l’émission 😉

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2022-03-01T21:24:51+01:00

Voyage thérapeutique de Armand CABASSON

Publié par Tlivres
Voyage thérapeutique de Armand CABASSON

Il y a des opportunités qu'il ne faut pas laisser passer, comme une proposition de Babelio de découvrir un roman de l'auteur Armand CABASSON, "Voyage thérapeutique" aux éditions Librinova.

Sven, un tireur d'élite, est en mission commando au Mexique avec son binôme Thomas. S'ils ont fait ensemble les 400 coups et qu'ils sont reconnus pour leur force de caractère, leur courage, leur ténacité, là, il faut bien l'avouer, tuer l’Écorché, Xipe Totec, relève peut-être de celle de trop. Autre lieu, autre situation, May se retrouve à bord d'une Alfa Roméo avec Suzie, Olivier et Paul. Une course poursuite s'engage. La voiture roule à vive allure sur le Pont de Normandie. Un simple impact, elle s'envole. Séverine et Marc sont eux surpris dans leur sommeil. Des cambrioleurs pénètrent dans leur appartement, ils se présentent dans l'encadrement de la porte. Alors que la jeune femme est menacée, lui ne bouge pas... le petit doigt.

En lisant les premiers chapitres, je ne voyais pas bien ce que ces trois situations pouvaient avoir en commun, mais c'était sans compter sur la capacité de l'auteur à réaliser un tour de force qui, au fil des pages, va s'intensifier.

Vous voilà prévenus, Armand CABASSON nous embarque dans un thriller psychologique absolument redoutable.

L’auteur est psychiatre. Il va puiser dans son expertise  professionnelle pour nourrir un roman empreint de justesse dans l’approche psychologique de traumatismes. Les personnages sont chacun profondément attachants dans leurs fragilités.

J'ai beaucoup aimé faire ce "Voyage thérapeutique", explorer les blessures et décrypter les mécanismes du cerveau... lui, toujours lui qui peut n'en faire qu'à sa tête, au risque de vous faire perdre la vôtre.


[…] c’est en phase de sommeil paradoxal que le cerveau organise et consolide les souvenirs. C’est aussi durant cette phase que l’on rêve. Mémoriser et rêver : les deux processus sont liés. P. 207


J'étais sortie peu de temps auparavant de la lecture du dernier roman de Jeanne BENAMEUR, "La patience des traces", qui m'avait mise sur la voie d'un certain jeu d'équilibre... 


Je ne te parle pas d’un voyage classique, mais d’un voyage thérapeutique. […] Donc, la stratégie, c’est ce carré d’as : mots, émotions, comportements, sensoriel. P. 204/205

J’aime la littérature pour ce qu'elle donne à voir de la grande Histoire, j'avoue que l’exploration des tréfonds de l'âme me passionne aussi quand elle est savamment menée.

Ce roman est haletant, le rythme va croissant pour finir avec une véritable tornade.

La plume est puissante, elle est électrique, elle est foudroyante...


L’attente l’impatiente. Enfin, la lumière de la chambre blanchit avant de pâlir aussitôt. On dirait que l’ampoule du plafonnier a tenté de brûler l’énergie de sa vie entière en une seule brève incandescence. P. 179

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2022-03-01T21:10:57+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Anaïs LLOBET

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Anaïs LLOBET

Comme chaque année, je décline #marsaufeminin et mets en lumière des écrivaines dont le talent m'a émerveillée.

Je voudrais commencer aujourd'hui avec une toute jeune femme dont je ne connaissais pas encore les qualités de la plume, une découverte récente, il s'agit de Anaïs LLOBET qui m'a transportée avec "Au café de la ville perdue" aux éditions de l'Observatoire, un coup de coeur, mon #Mardiconseil !

Une jeune journaliste française installée à une table du café Tis Khamenis Polis suscite bien des convoitises. Il y a Giorgos qui égrène ses souvenirs de Varosha, sa vie là-bas, son hôtel Seaside. Et puis, il y a Ariana, serveuse, qui vient passer ses pauses avec elle et lui raconte l’histoire de sa famille : son père Andreas, élevé par sa tante Eleni récemment décédée. Ses parents à lui se sont évaporés, sa mère, Aridné, était une chypriote turque. Elle serait partie avec un soldat. Lui, rongé par le chagrin, aurait pris la mer, sans jamais revenir. Ariana est habitée par cette filiation. Elle est aussi hantée par cette maison de Varosha dont l'adresse,14, ados Ilios, tournoie autour de son bras. Cette maison, c'est celle que ses grands-parents ont dû abandonner au moment du coup d’Etat de 1974. C’est là que la grande Histoire s’invite à la table des deux jeunes femmes pour ne plus la quitter.

Ce roman, c’est un roman dans un roman, un exercice littéraire parfaitement réussi.
 
Anaïs LLOBET joue avec les temporalités, deuxième prouesse. Elle arrive à conjuguer deux périodes au présent, celle de 1974 avec le coup d'Etat, et celle d'aujourd'hui. 
 
A travers les différentes générations, depuis celle de Ioannis et Aridné jusqu’à Ariana, il se passe une quarantaine d’années, quelques décennies qui ont nourri des relations de haine entre les peuples, des traumatismes qui sont transmis des parents aux enfants avec ce qu'ils ont de plus dramatiques. J'ai beaucoup aimé la référence au tatouage d'Ariana comme l'empreinte laissée par une maison dans laquelle elle n'a jamais vécu mais qui l'habite pourtant dans sa chair. Il y a cette adresse, il y a aussi ce figuier.
 
La chute est prodigieuse, bravo !
 
Vous connaissiez peut-être "Des hommes couleur de ciel" ? Je ne l'ai pas encore lu et m'en réjouis.
 
Cette publication est l'occasion d'un petit clin d'oeil à Moonpalaace, #FemmesDeLettresÀL'Honneur.

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