Ma #VendrediLecture, c'est un premier roman tout juste sorti en librairie, publié aux éditions Aux Forges de Vulcain.
Cette maison d'édition, je l'affectionne tout particulièrement. C'est elle qui a publié les romans de Gilles MARCHAND, "Une bouche sans personne", "Un funambule sur le sable", "Des mirages plein les poches", Alexandra KOSZELYK avec « À crier dans les ruines » et « La dixième Muse », Michèle ASTRUD avec "La nuit je vole", Jean-Baptiste DE FROMENT avec "Etat de nature", Alexis DAVID-MARIE et "#Martyrs Français"... Les éditions Aux Forges de Vulcain "espèrent plaire et instruire. Elles souhaitent changer la figure du monde", joli défi, non ?
Et quelle plus belle aventure avec une primo-romancière, Agathe SANJUAN.
Zoé est arrivée sur Paris pour travailler. Elle est passionnée d'art. A ses heures perdues, elle fréquente les galeries. C'est au cours de l'une de ses flâneries qu'elle découvre des estampes. Elle s'intéresse à la discipline, explore la technique, devient fidèle d'une maison et se lie avec Julien, le jeune homme qui l'accueille, la guide, l'oriente. C'est avec lui aussi qu'elle fera la visite d'un musée privé, un brin mystérieux...
Si vous aimez l'art mais que vous n'avez pas de formation particulière, vous apprécierez certainement d'accompagner Zoé dans ses tribulations.
Zoé, c'est un personnage profondément attachant, une jeune femme que rien ne prédisposait à aimer l'art. A la maison, quand elle était enfant, il n'y avait pas d'oeuvres. Elle a donc fait ses armes seules. Agathe SANJUAN restitue parfaitement le sentiment de solitude que l'on peut éprouver parfois quand on est passionné par une discipline et qu'il est difficile d'en parler avec parents, famille et amis, sans avoir l'impression de les "gaver". C'est pourtant là que les choses deviennent intéressantes, quand les êtres dévoilent leur vraie nature...
Le contrôle qu’elle s’était toujours imposé, en corsetant son quotidien. ses occupations professionnelles, sa vie amicale, craquait de toutes parts face à sa passion dévorante. P. 52
C'est aussi là que survient un immense bonheur, un sentiment de plénitude. Comme j'ai aimé voir Zoé monter sa propre collection, remplacer petit à petit tous ces effets personnels par l'objet de ses convoitises !
Et puis, il y a l'art en tant que tel. Agathe SANJUAN nous plonge au coeur d'une discipline, les estampes. Elle va, un peu comme sait très bien le faire Maylis DE KERANGAL, le temps d'une lecture, nous apprendre les techniques, replacer dans le contexte historique les différents mouvements, enrichir nos connaissances.
Les personnages voyageaient, les époques s’entrechoquaient, les lieux se succédaient sans logique géographique, mais la poésie émanant de ces suites de contes la rassasiait de bonheur et de fantasmes. P. 114
"La maison enchantée", je peux bien vous le dévoiler, c'est en référence à une lithographie de Rodolphe BRESBIN. Il vous suffira d'ouvrir la couverture intérieure pour en découvrir une première version. Quant à la seconde, je ne peux pas vous en dire plus !
Zoé est un personnage de fiction que l’on imagine aisément vivre aujourd’hui. Agathe SANJUAN en profite pour brosser le portrait du marché de l’art et son évolution dans le temps, depuis les enchères de Drouot jusqu’aux nouvelles modalités numériques.
Enfin, il y a la qualité de la plume. Je suis littéralement sortie envoûtée par les mots de la jeune femme, Agathe SANJUAN, dont l'écriture est éminemment romanesque. Elle n'en fait pas trop, juste ce qu'il faut pour éveiller notre curiosité et nous tenir en haleine. Entre fiction et onirisme, elle nous propose de découvrir "La maison enchantée" tout en volupté, bravo !