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2020-12-17T08:07:19+01:00

Instantanés d’Ambre de Yôko OGAWA

Publié par Tlivres
Instantanés d’Ambre de Yôko OGAWA

Pour le 17ème jour de l'opération "Noël en poche", je vous propose de retrouver la plume d'une autrice que j'aime profondément, celle de de Yôko OGAWA avec "Instantanés d'Ambre", publié chez Actes Sud, désormais disponible dans la collection Babel.

Renouer avec son univers littéraire, c'est assurément s'envoler pour un voyage merveilleux bercé par le registre onirique.

 

Je vous dis quelques mots de l'histoire :

Une famille est frappée par un terrible drame, la mort d'une enfant alors qu'elle n'avait que trois ans. Jouant au jardin public, un chien lui a léché le visage. Le lendemain, une forte fièvre se déclare et emporte la toute petite fille. Le père travaille dans une maison d'édition spécialisée dans les encyclopédies illustrées. La mère, douloureusement affectée par cette disparition, décide de tout quitter et d'emmener ses trois autres enfants dans une propriété familiale, cernée de hauts murs. Là, elle leur offre une nouvelle forme d'éducation, à l'abri des regards. Elle leur intime l'ordre de ne pas franchir les murs, le chien maléfique pouvant revenir à tout moment. Pour accompagner leur mutation, elle leur donne de nouveaux prénoms inspirés de l'univers minéral, Opale, Ambre et Agate. Elle trouve un travail auprès des thermes du village. Pendant son absence, les enfants se cultivent au gré de leurs découvertes dans les encyclopédies de leur père et de leur exploration du vaste jardin qui leur est offert jusqu'au jour où un homme sonne à la porte, Joe, marchand ambulant. Là commence, pour eux, une toute nouvelle existence.

Derrière cet enfermement, d’aucuns pourraient y voir un emprisonnement, une privation de la liberté de mouvement, une séquestration, la double peine en quelque sorte, j’y ai personnellement vu une immense preuve d’amour, comme un baume offert par cette mère à ses enfants pour panser leurs plaies. Il y a une question de survie dans l’urgence à agir, proposer une alternative à la vie d’avant empreinte de cette tragédie, et une perspective de résilience aussi.

Et puis, en dehors du fait de devoir se conformer à l’interdiction de sortir, les enfants baignent dans un bonheur préservé du mal de nôtres société. Ils apprennent par eux-mêmes, font des expériences, se confrontent avec la nature. J’ai été particulièrement sensible aux liens qui unissent cette fratrie, la solidarité mise en place et leur force pour surmonter l’indicible. 

Et puis, avec Yôko OGAWA, nous sombrons dans la féerie. Que ça soit avec la danse par exemple, la passion d’Opale, une discipline artistique qui prend, sous la plume de l’écrivaine, ses plus beaux costumes. Les descriptions sont tout en délicatesse, raffinement et sensualité.

Une nouvelle fois, ce roman de Yôko OGAWA est un petit bijou de la littérature, tout comme Amours en margeLa marche de MinaCristallisation secrète... et beaucoup d'autres m'attendent encore ! 

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2020-12-16T21:16:15+01:00

Otages intimes de Jeanne BENAMEUR

Publié par Tlivres
Otages intimes de Jeanne BENAMEUR

Pour le 16ème jour de l'opération "Noël en poche", je vous propose un coup de coeur publié chez Actes Sud, désormais disponible dans la collection Babel : "Otages intimes" de Jeanne BENAMEUR.

De cette autrice, j'ai lu beaucoup de roman : "ça t'apprendra à vivre", "La boutique jaune", "Laver les ombres", "Les insurrections singulières", "Profanes" et plus récemment "Ceux qui partent". 

Je vous dis quelques mots de l'histoire de celui-là :

Etienne, photographe de guerre, est sur le chemin du retour. Il a été séquestré quelques mois. Alors que ses yeux restaient fixés sur une scène de la vie quotidienne, une femme transportant de l'eau avec ses enfants, il est arraché à sa rêverie par des ravisseurs qui l'emprisonnent et font de lui une monnaie d'échange. Le jour où il parcourt plus de pas que ceux nécessaires quotidiennement pour rejoindre des toilettes de fortune, il perd tous ses repères. Que va-t-il lui arriver ? C'est en réalité la liberté qui s'annonce. Saura-t-il de nouveau l'apprivoiser ?

Ce roman, je l'ai lu il y a 5 ans maintenant mais je vois encore, rien qu'à l'évoquer, les scènes imaginées. Il faut dire que Jeanne BENAMEUR a une écriture presque cinématographique et dans ce roman, en particulier, le décor, l'atmosphère, l'environnement, sont définis avec une infinie précision.

Dans ce très beau roman où chaque mot a son importance, le lecteur accompagne Etienne dans sa reconstruction. Si Jeanne BENAMEUR n'est sûre de rien et pose de nombreuses questions, ce qu'elle sait toutefois c'est que chaque mot jouera un rôle essentiel.

J'ai été bouleversée par les retrouvailles de la mère avec son fils, une relation extraordinaire dans ce qu'elle a de plus charnel. Elle y est parfaitement décrite, tout comme cette angoisse que vivent en permanence les mères devant les prises de risque de leur progéniture.

Et puis, comme dans chaque roman je crois, une discipline artistique y est explorée. Là, il s'agit du registre de la photographie et plus spécifiquement le reportage de guerre. Il y a aussi la musique, mais là, je ne vous en dirais pas plus.

Ce roman est une pépite, vraiment !

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2020-12-16T07:53:21+01:00

La belle lumière de Angélique VILLENEUVE

Publié par Tlivres
La belle lumière de Angélique VILLENEUVE

Dans le cadre de #MonAventLitteraire2020 lancé par Nicole et Delphine, place au "Livre le plus poétique". J'ai choisi "La belle lumière" de Angélique VILLENEUVE aux Editions le Passage, un roman déjà largement cité par d'autres blogueurs ces derniers jours.

Kate a épousé un homme, Arthur, à la tête d’un journal, âgé de 20 ans de plus qu’elle. L’enfant naît 2 ans après leur mariage. Tout se passe « normalement » (si normalité il y a), jusqu’à ses 19 mois. Là, elle est prise de fortes fièvres. Sa mort est annoncée. Le bébé survit pourtant mais avec des séquelles profondes. Si les apprentissages de la vie quotidienne de l’enfant sont difficiles, il est un champ dans lequel Helen évolue en s’affranchissant de toute forme de handicap, c’est celui des fleurs, des roses très précisément. A sa naissance, un premier rosier, « Pâquerette », créé par une roseraie lyonnaise, avait été offert à Kate, celui-là ne supportera pas les différences de températures entre la France et les Etats-Unis mais il sera le point de départ d’une collection tout à fait exceptionnelle au sein de laquelle Helen « s’épanouira comme une fleur » ! Mère et fille évoluent dans une famille élargie. Il y a la soeur d’Arthur, il y a deux fils d’un premier mariage, il y a une nièce orpheline et, pour les servir, des hommes et des femmes, noirs. Virginia s’occupe de la maison, Yates du jardin, Hilliott des chevaux. C’est dans cet environnement interculturel que Kate va mener son plus grand combat, celui de l’éducation de sa fille par la voie d’un apprentissage « adapté », mais là commence une toute nouvelle histoire.

Après une première scène tout à fait saisissante, je suis tombée en admiration devant le regard posé par Kate KELLER sur sa fille. Il y a un amour incommensurable, de ceux qui, dans une vie « normale » passeraient pour communs, mais qui, là, face aux difficultés quotidiennes rencontrées, sont la révélation d’une force redoutable.

Kate KELLER est animée d’une grande lucidité sur l’état de santé de sa fille et revendique ses potentiels développements. Il y a des passages juste fabuleux de l’enfant évoluant au milieu des rosiers... 

Angélique VILLENEUVE sait aussi exprimer avec beaucoup de gravité la solitude endurée par cette femme face au regard des autres posé sur sa fille. Elle décrit avec force et violence les doutes qui l’assaillent, le déchirement qui la torture. Bon gré, mal gré, Kate KELLER va poursuivre sa lutte contre tous jusqu’à la voie, tout à fait « miraculeuse », de la langue des signes, manuelle, pratiquée à l’Institution Perkins. 

De cette lecture, je sors « illuminée » par la beauté des mots, et c'est loin d'être un vain mot ! La plume de l'écrivaine est d'une formidable poésie, je vous laisse savourer...


Les mots carrés de sa fille flottent en tout sens sous ses yeux, ils sont des insectes magiques qui tournoient sur l'eau. P. 226

Des phrases comme celle-là, j'aurais pu en citer de nombreuses.

Enfin, c'est avec ce roman que j'ai lancé la diffusion de mes chroniques en version audio sous-titrée, l'occasion de l'écouter.

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2020-12-15T18:01:34+01:00

La beauté des jours de Claudie GALLAY

Publié par Tlivres
La beauté des jours de Claudie GALLAY

 

Pour le 15ème jour de l'opération "Noël en poche", je vous propose un coup de coeur publié chez Actes Sud, désormais disponible dans la collection Babel : "La beauté des jours" de Claudie GALLAY.

Jeanne et Rémy s’aiment profondément. Ils sont mariés depuis une vingtaine d'années, ils ont deux filles, jumelles, étudiantes, Chloé et Elsa. Leur vie est on ne peut plus rangée. Elle travaille à la Poste, lui chez Auchan, leur vie est réglée comme du papier à musique.  Mais si Rémy peut se contenter d'entretenir le jardin, réaliser des travaux dans la maison et entraîner les jeunes du village au football, Jeanne, elle, court après quelque chose qui vienne pimenter son existence, lui donner un peu de fantaisie et lui procurer des surprises. Le temps du déjeuner, elle se laisse porter, parfois, par les pas d'un homme, d'une femme, qui la guident dans la cité, quelques instants. Elle imagine leur vie, se plait à écrire une page de leur destin, jusqu'au jour où le soi-disant inconnu se retourne et l'appelle par son prénom. Là commence une toute nouvelle histoire !

Le personnage de Jeanne est absolument fascinant.

Elle est joyeuse, d’un naturel optimiste et jouit de cette capacité à s’émerveiller de la beauté. Elle la trouve dans les gens, son mari, ses filles, Suzanne sa meilleure amie, ses parents, sa grand-mère... c’est une femme attentionnée aux autres. Fine observatrice, à son guichet, à La Poste, elle regarde les mains de ses clients et s’essaye à deviner leur visage. Au passage du train de 18h01, elle suit celui des voyageurs et leur invente une histoire. Comme le dit Suzanne, Jeanne est une grande sentimentale, rien d’étonnant donc à ce que, dans ce roman familial, elle soit celle qui décrypte les faits et gestes de tel ou tel, cherche à dévoiler le passé et l’interpréter. J’ai adoré sa gentillesse avec la petite Zoé, la fille de sa soeur, sa filleule aussi, la plus jeune d’une fratrie de trois filles, une enfant différente qui, à la ferme, dans un milieu de labeur et de taiseux, peine à trouver sa place.

Mais Jeanne, c'est beaucoup plus que ça. Elle voue, depuis son adolescence, une passion à Marina ABRAMOVIC. Un jour qu'elle rentre du jardin, elle découvre dans le couloir un cadre tombé au sol, la vitre est brisée, les coquillages qui le décoraient se sont décollés, la photo qu'elle retrouve sous le canapé représente l'artiste serbe. Alors qu’elle faisait partie du décor familial de longue date, elle va bientôt resurgir dans la vie de Jeanne. Claudie GALLAY va ainsi creuser le sillon de Marina ABRAMOVIC pour ponctuer l’itinéraire du personnage principal de son roman par des recherches,  des découvertes... et ainsi mener Jeanne subtilement sur la voie d’une quête intérieure.

Marina ABRAMOVIC est une artiste contemporaine qui a puisé son inspiration dans ses peurs personnelles. Elle s’est singularisée avec des performances physiques et mentales. Elle s’est inscrite dans le mouvement de l’art corporel et a fait, de son propre corps, un champ d’expérimentation. Personnellement je ne la connaissais pas mais grâce aux ponctuations données avec ses citations régulièrement recopiées par Jeanne dans son carnet qui fait office de journal intime, je me suis familiarisée avec l’univers de cette artiste. Sous la plume de Claudie GALLAY, le portrait brossé de l’artiste prend une dimension tout à fait particulière. Elle enrichit ainsi les soirées de Jeanne passées sur l’ordinateur avec toutes ces citations minutieusement recopiées dans son carnet qui fait office de journal intime et rend un très bel hommage à une femme qui n’a pas hésité à mettre sa vie en danger pour réaliser ses projets artistiques. J’ai été personnellement très touchée par la puissance libératrice de l'art qui permet, tant à celui qui crée, qu'à celui qui admire, de s'émanciper, repousser les limites et ouvrir le champ des possibles.

La beauté artistique, Claudie GALLAY en fait un leitmotiv. Elle va ainsi offrir à Jeanne la contemplation de peintures d’une chapelle en cours de rénovation. Les descriptions de Claudie GALLAY en font un art à part entière.

C'est un roman audacieux, très réussi. Bravo !

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2020-12-15T17:23:01+01:00

Sankhara de Frédérique DEGHELT

Publié par Tlivres
Sankhara de Frédérique DEGHELT
 
Dans le cadre de #MonAventLitteraire2020 lancé par Nicole et Delphine, place au "Livre qui a vaincu le confinement", "Sankhara", le tout dernier roman de Frédérique DEGHELT.
 
Si vous pensez qu'accompagner Hélène dans sa quête de solitude était le mauvais choix de ce printemps 2020, je vous dirai qu'il n'en fut rien, voire même "Sankhara" m'a ouvert en grand les portes et les fenêtres d'un autre monde.
 
« Sankhara », c’est l’histoire d’un couple qui se déchire à coup d’incompréhension, de confusion, l’amour aurait-il déserté ? C’est la question que se pose assurément Hélène qui, un jour de septembre 2001, part... pour 10 jours de méditation. Elle laisse homme et enfants, leurs jumeaux sont en grande section de maternelle, ils s’apprêtent à faire leur rentrée scolaire. Ses enfants, elle leur laisse une lettre pour expliquer qu’elle reviendra et qu’ils recevront, chaque jour, un nouveau courrier d’elle. Sébastien, lui aussi, se pose des questions sur son couple, son avenir avec Hélène. Mais, lui, journaliste, va subir ce départ d’Hélène. À son attention, sa femme ne laissera aucun mot. Chacun, terriblement déstabilisé par la nouveauté des événements mais aussi profondément conditionné par son environnement social, familial, urbain, professionnel, géopolitique... du moment va puiser dans ce qu’il a de plus intime pour analyser la situation et l’affronter... ou pas !
 
Frédérique DEGHELT, dans une plume d'une profonde sensibilité, nous fait découvrir le champ de la méditation. Si aujourd’hui, le terme est régulièrement utilisé, au risque qu'il en perde tout son sens, l'écrivaine nous fait toucher du doigt l’un des principes fondamentaux, le recentrage sur soi, et plus encore sur son corps. Ce roman c'est un hymne au silence. J’ai savouré les moments d’apprentissage d’Hélène, son évolution dans son rapport au bien-être et à sa perception de la douleur.
 
Je vous en propose les premières lignes...

« C’est la première fois qu’elle part sur un coup de tête. Comme si elle quittait tout. Mais en réalité, elle explore les emboîtements du hasard suite au miracle d’une liste d’attente soudain résorbée. Elle ignore si elle doit y voir un signe magique, elle aimerait le penser. Maintenant qu’elle est dans le train, elle a peur. Elle ne sait pas ce qui l’attend. Elle se sent suspendue au résumé lapidaire et salvateur de son copain transfiguré : Tu verras, c’est la fin des souffrances. »

Frédérique DEGHELT donne du rythme au propos avec une répartition méticuleuse des chapitres entre les deux époux, égrenés au fil du séjour d'Hélène. C'est dans le laps de temps des 10 jours que tout va se jouer, ou presque.
 
Chaque chapitre est introduit par une citation tantôt d'Albert CAMUS, tantôt de Mahatma GANDHI, tout un programme que je vous invite à MÉDITER sans modération !
 

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2020-12-14T08:16:54+01:00

Joie de Kathlyn SWEENY

Publié par Tlivres
Joie de Kathlyn SWEENY

Avec Christine et Eliane, nous ouvrons chaque jour une case de notre #calendrierdelavent sur le thème des femmes artistes.

Jour 14 : Kathlyn SWEENY, Joie

Ma #lundioeuvredart donne un peu de baume au coeur pour bien commencer cette nouvelle semaine.

"Joie", c'est le titre que l'artiste lui a donné, une femme devenue sculptrice après une carrière professionnelle de médecin. 

Cette création résonne aussi tout à fait avec mon #Noelenpoche. En fait, cette artiste a travaillé son art pendant 5 ans dans les ateliers de Paris sur le "modèle vivant". 

Je suis impressionnée par la morphologie des êtres mais aussi le mouvement et la légèrement que l'union leur confère.

Après le lien établi entre une sculpture et la littérature, je vous propose de terminer en chanson...

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2020-12-14T08:06:19+01:00

Encore vivant de Pierre SOUCHON

Publié par Tlivres
Encore vivant de Pierre SOUCHON

Pour le 14ème jour de l'opération "Noël en poche", je vous propose un roman fort en émotions, "Encore vivant" de Pierre SOUCHON, publié aux Editions La brune au Rouergue et plus récemment chez Babel.

Avec le confinement, il m’a fait de l’œil, un peu plus que de raison.
 
La raison, parlons-en de la raison. Chichi, lui, l’a perdue. Le voilà en HP, hôpital psychiatrique. Il avait tout pour être heureux comme le disent souvent les gens. Il venait de se marier en grandes pompes dans ses Cévennes qu’il aime plus que de raison. Mais dans les jours qui ont suivi la cérémonie avec plus de 300 invités, il a tout quitté. Il est parti. À son réveil, il découvre qu’il est de nouveau (mal)traité par le corps médical. Il a la haine de tout, de tous. Il est en guerre !
 
Dans une narration à la 1ere personne du singulier, Chichi crache son venin sur l’univers psychiatrique qui le met K.O. pour le soigner.
 
L’écrivain est un primo-romancier. Il est journaliste et habitué à écrire mais là, l’exercice était périlleux. D’abord, il s’agit de sa propre vie, nous sommes dans l'autofiction. Mais aussi, parce que le sujet est grave et les êtres torturés. Le défi est relevé avec brio, chapeau.
 
Une nouvelle fois, ma chère Amandine, tu avais raison.
 
C’est, pour moi, une lecture coup de poing, de celles que l’on n’oublie pas pour tous un tas de... RAISON(s) !
 

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2020-12-13T20:22:06+01:00

Place au bilan de mes découvertes de novembre 2020

Publié par Tlivres
Place au bilan de mes découvertes de novembre 2020

Parce que les moments de plaisir se consomment sans modération, retour en images et sur une musique de Ashutosh sur toutes mes découvertes du mois de novembre 2020.

Il y a eu des livres bien sûr :

Nature humaine de Serge JONCOUR 

Les vies secrètes de Paris de Katia CHAPOUTIER

Histoires de la nuit de Laurent MAUVIGNIER

La désobéissance d'Andreas Kuppler de Michel GOUJON

Avant que j'oublie de Anne PAULY, Prix du Livre Inter 2020

La race des orphelins de Oscar LALO

 

Une BD :

Kiki de Montparnasse

Des oeuvres d'art :

Une sculpture de Kiki de Montparnasse réalisée par Pablo GARGALLO

Un pan du mur de Berlin pour célébrer le 31ème anniversaire de sa chute

Un collage de AL1 pour honorer la mémoire de Samuel PATY

Le baiser de Prunelle

Un Botero pour la "Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes" 

Une fresque de AL1 toujours en mémoire de Jeanne MOREAU

Et de la musique avec :

Imagine Dragons

Madona

Tryo

This is the kit

David Gueta et Sia

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2020-12-13T19:12:10+01:00

Le Grand Nord-Ouest de Anne-Marie GARAT

Publié par Tlivres
Le Grand Nord-Ouest de Anne-Marie GARAT

Pour le 13ème jour de l'opération "Noël en poche", je vous propose un roman très dépaysant, "Le Grand Nord-Ouest" de Anne-Marie GARAT, publié chez Actes Sud et récemment dans la collection Babel.

Cette écrivaine est une formidable conteuse.

Nous sommes en 1930, à Hollywood, là où les stars dépensent leur fortune dans les soirées mondaines. Lorna del Rio vit dans cet univers. Elle est cowgirl, son mari producteur de cinéma. Lui est retrouvé mort sur la plage le jour de son anniversaire. La veuve n'attendra pas même l'organisation des funérailles pour fuir avec sa fille, Jessie âgée de 6 ans. Parties dans l'urgence, elles n'ont que de modestes bagages mais impossible de ne pas emmener cette sacoche dont Lorna del Rio s'évertue à garder le contenu à l'abri de tous les regards. Un formidable périple commence alors qui les emmènera jusque dans "Le Grand Nord-Ouest" et l'Alaska, un itinéraire sur lequel elles croiseront Kaska, une Indienne gwich'in.
Ce roman, c'est en fait Jessie, devenue grande, qui nous relate son épopée aux côtés d'une mère qu'elle peinait à cerner. Elle changeait d'identité comme de chemise et s'affranchissait des frontières avec une liberté insoupçonnée. Ce roman d'aventure nous livre une histoire que nous aurions pu lire enfants dans un album illustré. Il m'a aussi beaucoup rappelé le genre western aujourd'hui peu présent dans la production cinématographique qui a pourtant bercé toute ma jeunesse. 

J'ai adoré, je peux bien le dire, les  relations humaines largement explorées par l'auteure, l'interculturalité que revêt cette rencontre improbable entre une pin-up et cette indienne empreinte des traditions de sa communauté. L'auteure met d'ailleurs la focale sur les savoirs de cette indienne gwich'in, une bien belle manière d'assurer la mémoire de ce peuple.

"Le Grand Nord-Ouest" est un roman truculent porté par une plume profondément humaine, délicate, bienveillante. Les tribulations de cette mère et sa fille sont pleines de suspens, menées tambour battant avec une frénésie réjouissante. 

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2020-12-13T18:59:44+01:00

Imagine de John LENNON

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Imagine de John LENNON

Impossible de passer aujourd'hui à côté de John LENNON.

De nombreux hommages lui ont été rendus cette semaine. Il fut assassiné le 8 décembre 1980 à New-York.

Il a composé plus de 200 textes, tout aussi beaux les uns que les autres. Si je ne devais en retenir qu'un, ça serait "Imagine", tant pour les paroles que la mélodie.

Alors, pour cette fin de week-end, savourez !

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2020-12-13T07:00:00+01:00

Ce qu'il faut de nuit de Laurent PETITMANGIN

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Ce qu'il faut de nuit de Laurent PETITMANGIN

Dans le cadre de #MonAventLitteraire2020 lancé par Nicole et Delphine, place à "Un prix littéraire lu cette année". J'ai choisi "Ce qu'il faut de nuit" de Laurent PETITMANGIN chez La Manufacture des Livres.

Ce premier roman est lauréat des 

Prix Stanislas 2020

Prix Femina des Lycéens 2020

c'est une lecture coup de poing, j'en suis sortie K.O. !

Fus est un jeune garçon passionné de football et reconnu pour ses qualités sportives dans le club du village. Son père l'accompagne aux matches le dimanche matin. C'est le rendez-vous, un lieu de rencontre des copains, comme un rituel qui tient toute sa place dans une journée de collégien qui se poursuit avec la visite de la moman à l'hôpital. Elle est malade d'un cancer. Trois années durant, Fus et son père seront au chevet d'une femme battue par la maladie. Quand elle s'éteint, Fus s'occupe de son jeune frère, Gillou, pendant que leur père travaille de nuit à la SNCF. Le premier été suivant la mort de la moman, les trois garçons partent en vacances en camping. Il n'y aura qu'une année tous ensemble. Fus grandit, il a de nouveaux copains, d'autres plans. Et puis rapidement, c'est l'engrenage, la distance prise avec Jérémy, son pote d’enfance,  un retour à la maison avec un bandana affichant une croix celtique, et puis, l’impossibilité à communiquer d'homme à homme, et puis, l’extrême, l’irréparable... 

Laurent PETITMANGIN, à défaut de comprendre, tente d'expliquer, par l'exemple, la montée du populisme, l'adhésion à une idéologie de haine, l'expression par les poings.

A la naissance, tous les bébés se ressemblent, leurs destins seront pourtant fondamentalement différents. C'est aussi la paternité qui est explorée dans une famille monoparentale, la jeunesse d'un enfant bafouée, le deuil, l'adolescence, cette période de toutes les prises de risques, de vulnérabilité aussi.

Aussi petit soit-il, ce roman a tout d'un grand !

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2020-12-12T18:32:12+01:00

Mille petits riens de Jodi PICOULT

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Mille petits riens de Jodi PICOULT

Pour le 12ème jour de l'opération "Noël en poche", je reviens sur l'un de mes coups de coeur, un roman magistral de Jodi PICOULT "Mille petits riens", publié chez Actes Sud et récemment dans la collection Babel.

Traduit de l'anglais (américain) par Marie CHABIN.

 

Ruth a toujours voulu être sage-femme, depuis sa plus tendre enfance, enfin, depuis que, petite fille, elle a assisté à l'accouchement de Madame Hallowell chez qui sa mère travaillait comme domestique. Nous sommes aux Etats-Unis. Ruth est africaine-américaine. A force de ténacité et de convictions, Ruth a réalisé son rêve. Elle est diplômée et a accompagné la naissance de nombreux bébés en 20 ans d'expérience. Sa vie bascule pourtant après l'examen ordinaire du nourrisson de Britt et Türk. En remettant le bébé dans les bras de la maman, Ruth fait part aux parents d'une présomption de souffle au coeur. Rien de grave. Mais le père réagit brutalement, il exige un entretien avec sa supérieure hiérarchique. La sanction tombe. Ruth a désormais l'interdiction de s'occuper du bébé. Elle est noire, les parents font partie de l'Empire Invisible qui mène une guerre des races. La faille du système s'ouvre sous ses pieds, l'alternative n'est pas négociable. Ruth continue tant bien que mal à faire son travail, perturbée par cette discrimination, une de plus il est vrai, jusqu'au jour où l'effectif est réduit. Le bébé de Britt et Türk vient de subir une circoncision, un acte bénin, qui exige toutefois une présence constante du personnel médical. Ruth est là, une collègue lui donne l'ordre de s'en occuper. Quelques minutes plus tard, les battements du coeur de l'enfant s'arrêtent !

Je ne vous en dis pas plus.

Vous haletez ? Vous voulez savoir ? Votre coeur, à vous, s'emballe ? C'est exactement la sensation qui m'a habitée moi-même pendant la lecture de ce roman. Pas une seule page ne vous laissera en paix !

Jodi PICOULT nous montre à tel point rien n'est jamais définitif, tout est tellement fragile, instable et périssable. L'auteure nous invite à une profonde humilité, soyons modeste(s), la vie fera le reste.

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2020-12-12T17:40:42+01:00

Whiteout de Yuichi SHIMPO

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Whiteout de Yuichi SHIMPO

Dans le cadre de #MonAventLitteraire2020 lancé par Nicole et Delphine, place au "Livre le plus dépaysant". J'ai choisi "Whiteout" de Yuichi Shimpo aux éditions d'Est en Ouest.

Je vous propose aujourd’hui un polar. Nous partons pour le Japon, près de Fukushima. Nous sommes en 1995. 

Chiaki Hirakawa part se recueillir sur le lieu de la mort de Kazushi qu’elle devait épouser 6 mois après un mystérieux accident qui lui coûta la vie dans la montagne d'Okutowa. Elle est accueillie par le Chef de Kazushi, Yoshimitsu, le seul à avoir accepté de recevoir la veuve au barrage. La retenue d'eau de quelques six-cents-millions de mètres cubes  est sous haute surveillance. Pourtant, alors qu'ils sont dans la camionnette en chemin vers le site protégé, Yoshimitsu est interpellé par une chaîne coupée. Elle est censée interdire le passage à tout véhicule dans cette zone. Il relaie l’information au poste de contrôle et poursuit sa conduite. Peu après, dans un tunnel, ils découvrent un 4X4 stationné là. Yoshimitsu s'arrête, il va à la rencontre de l’occupant qui l'abat d'une arme à feu. Deux hommes montent alors dans la camionnette de Chiaki, elle devient l’otage de terroristes qui menacent de faire sauter le barrage. Ils demandent sous 24 heures le versement de cinq millions de yens en billets aux numéros d’ordre irréguliers. Teruo Togashi, qui n'avait rien pu faire pour sauver son collègue Kazushi lors de la mortelle expédition, réussit à échapper aux terroristes de la Lune Rouge. Nous voilà embarqués dans une incroyable course contre la montre en pleine tempête de neige, de quoi vous donner quelques sueurs froides.

Rien de plus à vous dévoiler aujourd'hui, non, bien sûr !

 

Juste vous dire qu'avec ce roman, j'ai découvert l'écrivain Yuichi SHIMPO dont c'est le cinquième roman pour lequel je salue la qualité de la traduction assurée par Annick LAURENT et Maiko FUJIMOTO.

Et vous dire encore que j'ai découvert une maison, les éditions d'Est en Ouest qui assurent la publication exclusive d'oeuvres japonaises contemporaines, l'occasion de s'initier à cette littérature d'un nouveau genre.

Alors, hameçonné(e) ?

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2020-12-11T12:10:00+01:00

Nature humaine de Serge JONCOUR

Publié par Tlivres
Nature humaine de Serge JONCOUR

Dans le cadre de #MonAventLitteraire2020 lancé par Nicole et Delphine, place au "Livre le plus ancré dans la réalité". J'ai choisi "Nature Humaine" de Serge JONCOUR aux éditions Flammarion.

Vous vous souvenez peut-être de "Chien-loup", un énorme coup de coeur, ou bien de "Repose-toi sur moi" et "L'amour sans le faire".

"Nature Humaine" est le roman lauréat du Prix Femina 2020.

Direction le Lot dans le Sud-Ouest de la France. Bienvenue à la ferme des Fabrier. Nous sommes en 1976, en pleine sécheresse. Alexandre, le jeune homme de la maison, s’inscrit dans la succession de ses parents. Ses trois soeurs, elles, sont attirées par la ville. Caroline fait des études à Toulouse où elle vit en colocation. Alexandre ne manque jamais une occasion de faire le taxi. Il en profite pour vivre des soirées entre jeunes. C’est là qu’il rencontre Constanze, une jeune Allemande de l’Est, dont il va tomber amoureux. C’est là aussi qu’il va côtoyer des activistes mobilisés contre l’installation de centrales nucléaires. Mais rien n’y fait, Alexandre est un rural, c’est un agriculteur, assailli par l’essor de la grande distribution. Un hypermarché Mammouth vient de s’installer à proximité. Les normes sanitaires évoluent. Alexandre doit faire face, coûte que coûte.

"Nature Humaine" c'est le roman des mutations climatique, économique, sociale, générationnelle, politique...

Si le roman commence avec la sécheresse de 1976 et s'achève avec la tempête de 1999, juste avant le clap d'ouverture des années 2000, il résonne profondément avec notre actualité, avec ces métiers dits essentiels en pleine crise sanitaire.

Serge JONCOUR met en lumière la période de rupture de Dame Nature avec l'activité de l'Homme et nous éclaire dans l'approche de ce que nous vivons aujourd'hui.

C'est, selon moi, le parfait outil pédagogique pour décrypter le monde agricole tel qu'il est devenu à travers les cinquante dernières années.

La littérature nous offre des clés de compréhension du monde qui nous entoure, c'est aussi l'une de ses vocations, non ?

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2020-12-11T12:05:00+01:00

Légende d'un dormeur éveillé de Gaëlle NOHANT

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Légende d'un dormeur éveillé de Gaëlle NOHANT

Pour le 11ème jour de l'opération "Noël en poche", je reviens sur l'un de mes coups de coeur, un roman éblouissant de Gaëlle NOHANT "Légende d'un dormeur éveillé", publié aux éditions Héloïse d'Ormesson et plus récemment chez Le Livre de Poche.

Nous sommes en 1928, Robert DESNOS rentre de Cuba. Accueilli là-bas par Alejo CARPENTIER, écrivain et musicologue, leur amitié aura raison des frontières. Robert DESNOS lui réservera une petite place dans sa cabine sur le chemin du retour, en toute clandestinité bien sûr. Le ton est donné, Robert DESNOS fait partie de ces hommes épris de liberté et même s'il ne jouit pas d'une bonne vue, l'homme reste un gourmand de la vie, un curieux dont les jours ne suffiront pas à assouvir les envies, les nuits seront aussi propices à l'activité. Passionné par l'écriture, il travaille au journal Le Soir. Il côtoie les grands de la littérature, Jacques PREVERT, Aragon... ils se retrouvent autour d'André BRETON, le leader du mouvement des Surréalistes mais cette relation ne saurait durer. Robert DESNOS connait des moments difficiles, la presse écrite souffre, et avec elle les journalistes aussi. Il ne mange pas toujours à sa faim mais se nourrit de poésie. Robert DESNOS est un poète, il joue avec les mots. Profondément marqué par la guerre civile espagnole et l'assassinat en 1936 de Federico GARCIA LORCA, un poète lui aussi, Robert DESNOS décide de mettre son art à la disposition d'une cause d'intérêt général, il explore la voie de la poésie de contrebande. De là à passer dans le camp de la Résistance dans les années 40, il n'y a qu'un pas mais là c'est une toute autre histoire.

Impossible d'aller plus loin dans la biographie de cet homme de lettres, je crois simplement qu'il vous faut la lire.

Ce qui m'a beaucoup plu également avec cette biographie, c'est de m'immerger dans un contexte artistique, urbain, historique... et là je dois vous dire que Gaëlle NOHANT nous livre un roman d'une profonde intensité. Rien n'est laissé au hasard.

Ce roman, non seulement il est biographique, mais il est également historique. En abordant le personnage de Robert DESNOS, Gaëlle NOHANT retrace tout un pan de l'Histoire européenne. Il y a la guerre civile espagnole et puis, la seconde guerre mondiale. Elle  rend un hommage tout particulier à l'action des Résistants. Elle décrit la traque des juifs et, tout en poésie, l'action d'hommes et de femmes luttant contre l'occupant.

Quant à la première de couverture du livre de poche, c'est une véritable oeuvre d'art, j'adore tout simplement.

Assurément, ce roman est un petit bijou de la littérature, la révélation pour moi de la plume d'une plume prodigieuse. De l'écrivaine, vous aimerez peut-être "La femme révélée", son dernier roman sorti aux éditions Grasset !

 

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2020-12-10T08:01:02+01:00

Les indésirables de Diane DUCRET

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Les indésirables de Diane DUCRET

Pour le 10ème jour de l'opération "Noël en poche", je reviens sur l'un de mes coups de coeur, un roman éblouissant de Diane DUCRET "Les indésirables", publié chez Flammarion et plus récemment J'ai lu.

Nous sommes en mai 1940. La guerre déploie ses tentacules et touche Paris, cette capitale où bon nombre d'Allemands ont trouvé refuge depuis 1933, cette année où 150 000 personnes sont descendues dans les rues de Berlin pour scander des discours nationalistes. Eva, aryenne, est pianiste, elle a quitté Munich pour rejoindre la France. C'est là qu'elle rencontrera Louis, un résistant, dont elle tombera amoureuse, une promesse de mariage est faite mais leur avenir sur fond de guerre devient incertain. Lise, elle, est fille d'une modiste, Frieda. Toutes les deux ont pris la route pour fuir l'oppression des juifs. Un long périple via la Hongrie, la Tchécoslovaquie, l'Italie, pour rejoindre la terre promise. Eva et Lise font partie de ces "indésirables", cités par l'avis à la population signé le 12 mai 1940 par le Général Héring, Gouverneur militaire de Paris :


Les ressortissants allemands, sarrois, dantzikois et étrangers de nationalité indéterminée, mais d'origine allemande, résidant dans le département de la Seine.

J'ai été subjuguée par des portraits de femmes époustouflantes de courage, de volonté, de générosité, alors que tout leur environnement n'est que ruine. 

Quant à la convocation de l'art, il n'y a qu'un pas que l'autrice franchit tout en beauté.

Immense coup de coeur.

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2020-12-10T07:46:10+01:00

Le jour où de Amélie ANTOINE

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Le jour où de Amélie ANTOINE

Dans le cadre de #MonAventLitteraire2020 lancé par Nicole et Delphine, place au "Livre qui m'a mis des étoiles dans les yeux".

J'ai choisi "Le jour où" de Amélie ANTOINE chez XO éditions.

La rentrée littéraire de septembre m’a offert un très beau cadeau. Âmes sensibles, accrochez-vous !

Tout commence avec Benjamin. Il passe la journée avec son neveu, Axel, dans un parc d’attraction. Le garçon a 10 ans. Tous deux sont dans la file d’attente depuis une heure, le temps pour Benjamin d’observer ses voisins voisines et de découvrir un jeune homme, séduit par la jeune femme dont il vient de faire connaissance par le plus grand des hasards. Quand leur tour arrive, Benjamin décide de laisser leurs places aux garçons qui les suivent, histoire de leur permettre de rester un peu plus longtemps avec les filles avec qui ils ont engagé la conversation. Quelques secondes plus tard, pour une raison indéterminée, le manège s’arrête. Une grue est activée pour évacuer les personnes bloquées. C’est à ce moment que la machine se remet en route. C’est l’accident, le drame. Le jeune homme meurt sur le coup. Benjamin, choqué par la tournure des événements, décide d’assister aux funérailles du jeune homme qu’il connaissait à peine. Dans l’allée du cimetière, son attention est attirée par une femme qui semble entretenir des tombes d’apparence abandonnées. Captivé par son regard et curieux d’en savoir plus, il revient régulièrement dans l’espoir de la revoir. Un jour, c’est la rencontre, les premiers échanges avec Rebecca. Elle vient d’emménager dans la capitale. Elle cherchait un lieu où elle serait anonyme. Tous deux vont lentement s’apprivoiser, pour le meilleur... à moins que ça ne soit pour le pire !

Vous l’aurez compris, à défaut de profiter du manège, Amélie ANTOINE vous propose un fulgurant ascenseur émotionnel.

Retrouver les quelques lignes de ma chronique suffit à me faire monter les larmes aux yeux, je ne saurais vous dire si c'est de plaisir ou de chagrin, à moins que ça ne soit dans un ordre inversé... hameçonné(e)s, alors sautez !

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2020-12-09T19:51:18+01:00

Histoires de la nuit de Laurent MAUVIGNIER

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Histoires de la nuit de Laurent MAUVIGNIER

Dans le cadre de #MonAventLitteraire2020 lancé par Nicole et Delphine, place à "Mon plus gros pavé" de l'année, un roman lu récemment, "Histoires de la nuit" de Laurent MAUVIGNIER publié aux éditions de Minuit.

635 pages, petite joueuse, je sais, mais j'assume !

Je vous en livre les premières lignes :

"Elle le regarde par la fenêtre et ce qu'elle voit sur le parking, malgré la réverbération du soleil qui l'aveugle et l'empêche de le voir comme elle aimerait, lui, debout, adossé à ce vieux Kangoo qu'il faudra bien qu'il se décide à changer un de ces jours - comme si à l'observer elle allait pouvoir deviner ce qu'il pense, quand il se contente peut-être seulement d'attendre qu'elle sorte de cette gendarmerie où il vient de l'emmener pour la combien de fois déjà, deux ou trois en quinze jours, elle ne sait plus -, ce qu'elle voit, donc, alors qu'elle est un peu surélevée par rapport au parking qui semble légèrement incliné après le bosquet, debout près des chaises de la salle d'attente, entre une plante rachitique et un pilier de béton peint en jaune sur lequel elle pourrait lire des appels à témoins si elle prenait le temps de s'y intéresser [...]."

Tout se joue entre quelques maisons isolées en rase campagne où le temps est compté. Vous ne vivrez à La Brassée que 24 heures. La tension exercée est terrifiante. Âmes sensibles, s’abstenir.

J’ai pris beaucoup de plaisir dans les premières pages évoquant avec subtilité la peinture, la relation de l’artiste avec sa toile. Mais ne vous y trompez pas, l'essentiel est ailleurs...

Le scénario imaginé par l’écrivain est absolument irrésistible. Il va se focaliser sur des secrets savamment gardés ces dernières années, des secrets qu’il ne mettra qu’une seconde à dévoiler, de fil en aiguille...

L’intrigue est parfaitement menée dans un rythme irrégulier. Il y a des temps longs pendant lesquels Laurent MAUVIGNIER excelle dans la description du rien, du vide, des silences, et puis, surgissent des événements. Il y a maintenant urgence à vivre, chaque seconde pourrait être la dernière.

Vous l’aurez compris, le coup de maître repose dans la peur que l’écrivain va réussir à transmettre au lecteur. Une fois, la graine semée, à l’image d’un fervent jardinier, il va l’arroser. Petit à petit, le plant va grandir jusqu’à envahir vos jours, et puis, vos nuits.

Dans des phrases étirées à l’envi, l’auteur exerce une tension haletante. Le talent de Laurent MAUVIGNIER est terriblement sensationnel.

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2020-12-09T12:35:00+01:00

Une longue impatience de Gaëlle JOSSE

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Une longue impatience de Gaëlle JOSSE

Pour le 9ème jour de l'opération "Noël en poche", je reviens sur l'un de mes coups de coeur. J'avais commencé l'année 2018 en beauté avec la lecture du roman de Gaëlle JOSSE "Une longue impatience" publié aux Editions Noir sur Blanc, collection Notabilia, et aujourd'hui en poche chez J'ai lu.

Vous vous souvenez peut-être de "Vermeer, entre deux songes", "L'ombre de nos nuits", "Le dernier gardien d'Ellis Island", ou bien encore "Nos vies désaccordées" , "Les heures silencieuses", ou enfin "De vive voix" ...

Pour moi, c'est toujours un plaisir de retrouver la plume de Gaëlle JOSSE, la promesse d'une lecture ponctuée de vives émotions, un livre court où chaque mot est juste, chaque phrase bouleversante. 

Je vous dis quelques mots de l'histoire. 

Nous sommes en 1950. Louis a 16 ans. Il n'est pas rentré. Cette fugue, Anne, la mère et narratrice, l'a ressentie dans tout son corps, tout son coeur. Dès la tombée de la nuit, elle s'est mise à la redouter. Et puis, au fil du temps qui s'est écoulé, elle a sû qu'il ne rentrerait pas. Elle ne pouvait en rester là pour autant, elle s'est battue pour connaître la vérité, et puis, un jour, elle s'est mise à rêver de son retour. Bien sûr, il y avait son mari, Etienne, et ses deux autres enfants, Gabriel et Jeanne. Il y avait la maison aussi, celle des Quemeneurs, rue des Ecuyers. Mais rien d'autre ne pouvait la retenir que le vide laissé par son fils. Torturée par son absence, elle s'est mise en quête de nouveaux ancrages et s'est attachée à rythmer ses journées avec de nouvelles activités, à la vie, à la mort.

Ce merveilleux texte se focalise sur l'amour maternel, cet amour incommensurable qu'une mère voue à ses enfants, ces êtres qu'elle a portés au plus profond de son corps, à qui elle a donné la vie et qui occuperont son esprit jusqu'à la fin de sa propre vie. C'est un tableau empreint d'un immense amour, de tendresse, de douceur, d'affection, de bienveillance, de grâce, et d'énergie aussi, de vivacité, d'ardeur, de fougue, de pétulance... que nous peint Gaëlle JOSSE. 

Cette mère est dans une détresse inouïe, j'ai été touchée par l'intensité de son chagrin, le vertige de sa douleur. La souffrance est charnelle. Gaëlle JOSSE s'attache à trouver les mots pour décrire l'affliction de cette mère, ses sentiments aussi. La narration à la première personne du singulier en accroît l'écho.

Moins de 200 pages suffiront à vous émouvoir, c'est tout le plaisir que je vous souhaite.

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2020-12-08T12:10:00+01:00

La fille du train de Paula HAWKINS

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La fille du train de Paula HAWKINS

Dans le cadre de #MonAventLitteraire2020 lancé par Nicole et Delphine, place au "Livre que je n'aurais pas lu si... Amélie de l'Institut Au coeur des soins ne m'en avait fait l'éloge.

"La fille du train" de Paula HAWKINS, traduit de l'anglais par Corinne DANIELLOT, est un thriller psychologique remarquable publié aux éditions Sonatine et plus récemment chez Pocket.

Rachel habite Ashbury. Elle prend le train de 8h04 le matin à destination de Londres et rentre par celui de 8h56. Peu importe qu'elle ait perdu son emploi, elle continue, coûte que coûte, à réaliser les mêmes trajets, occuper le même fauteuil dans le même wagon, observer les mêmes maisons, imaginer les mêmes histoires pour des gens qu'elle ne connaît pas mais qu'elle a nommés et pour qui elle a inventé des vies jusqu'au jour où... l'imaginaire explose en mille morceaux. Rachel est témoin d'une scène qui la fait basculer dans le réel, elle plonge, c'est là que commence une toute nouvelle histoire...

Ce roman choral est d'une construction narrative redoutable. Paula HAWKINS donne ainsi la parole alternativement à Anna, Megan, et Rachel bien sûr. Elle plante, pour chacune, un décor et commence à dérouler le fil de leur existence individuelle. Si Megan et Rachel croulent sous un lourd fardeau et portent, dans leur esprit comme sur leur corps, la marque de traumatismes effroyables, chez Anna, une simple apparition suffit à éveiller la terreur tapie. 

Après quelques pages seulement, vous sentirez l'étau se serrer autour de votre gorge. Une fois piégé.e, vous ne pourrez plus résister à la puissance littéraire de Paula HAWKINS, ce polar psychologique est d'une force absolument incroyable.

Pour vous en dire un petit peu plus, sans dévoiler toutefois l'intrigue, l'écrivaine explore à travers ces trois personnages le sujet de la maternité, celle désirée, celle redoutée.

Je vais vous laisser sur votre faim... ne pas vous en dire plus mais vous inviter à vous mettre à table ! Le menu proposé par Paula HAWKINS est de mille saveurs. Vous le goûterez avec envie, le mangerez avec frénésie, le dévorerez en une bouchée. Il n'en restera pas une miette, j'en suis persuadée.

La chute est magistrale, ça, c'est la cerise sur le gâteau !

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