De Catherine MALARD, j'avais déjà lu "En Compagnie des Indes".
Il n'aura suffit que d'un signe de l'autrice pour que je replonge avec son tout dernier roman, "Élu domicile".
Constance rêve de vivre au bord de l'eau. Sur les conseils d'une amie, elle visite une maison donnant sur La Loire. Elle en tombe immédiatement amoureuse et ne tarde pas à signer la promesse d'achat. Sa fille de 8 ans, Elsa, est loin de s'imaginer vivre dans cette masure. Quant à la mère de Constance, elle a plus d'une critique dans son sac ! Ce projet pourrait bien tomber à l'eau, à moins que Constance ne décide de rester maître à bord et de poursuive son dessein, coûte que coûte...
Ce roman, c'est bien sûr la découverte du monde de l'immobilier et de ses codes, son vocabulaire, ses règles. Pour qui est néophyte dans le domaine, acheter une maison nécessite d'une acculturation au sujet. Constance s'y plie pourtant.
À travers l'acte d'achat de Constance, c'est aussi la perception pour son entourage de quelque chose de presque irrationnel. Acquérir une vieille maison relève tout simplement de la folie. Qu'il s'agisse de la jeune génération dont le modèle de maison ne coïncide pas avec celui de Constance comme de la génération des parents qui imaginent ce projet impossible à réaliser, qui plus est, seule ! Je me suis indignée de voir cette mère, une femme, aussi peu scrupuleuse de ce que sa fille pourrait réaliser.
Mais ce qui m'a beaucoup plus intéressée dans ce roman c'est la découverte d'une caverne d'Ali Baba par Constance. Imaginez, une maison remplie de vieilleries, de bibelots, des étoffes, comme autant d'objets porteurs d'un brin d'histoire. Pour la médiatrice culturelle, il s'agit là d'un formidable terrain de jeu.
Et puis il y a cette rencontre avec une toile de Paul KLEE, "Ad Parnassum", une oeuvre réalisée en 1932 par le peintre allemand. Catherine MALARD nous propose de nous pencher sur cette création pointilliste, une toile de l'artiste surréaliste, professeur au Bauhaus.
"Élu domicile" est un court roman, presque une nouvelle, la chute est tragique.
Comme j'ai aimé retrouver la plume de Catherine MALARD, cette amoureuse des mots qui en joue. En la lisant, j'avais presque l'impression de l'entendre parler. Si vous connaissez sa verve et son humour (cf les rencontres littéraires de l'association Bouillon de cube), laissez-vous séduire, plongez ! Pour les autres, réjouissez-vous, partez à sa découverte, c'est une très belle lecture.
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