Gallimard
Anna AKHMATOVA (pseudo de Anna GORENKO), je l’ai découverte avec « L’Archiviste » d’Alexandra KOSZELYK. C’est une poétesse qui, pendant 20 ans, est allée faire la file d’attente d’une prison en quête de son fils.
Et là, en ouvrant le recueil de poésie de Diglee, "Je serai le feu", que vois-je ? Un texte d'Anna AKHMATOVA.
Je cherche quelques informations sur cette poétesse et découvre qu'elle est née à Odessa le 11 juin 1889 et décédée le 5 mars 1966.
Je lis que cette femme, née dans un milieu bourgeois, a fait l'objet de persécutions du régime stalinien à partir de 1917.
Assoiffée de liberté, rebelle, définie comme réactionnaire par le parti au pouvoir, elle choisira de rester sur la terre qui l’a vue naître.
Elle résistera par ses vers, parfois lus devant ses amis et appris pendant la nuit, brûlés au petit jour pour ne laisser aucune trace compromettante.
J'aime les femmes fortes, les femmes qui défendent des causes communes.
Et puis, je voue une admiration sans borne aux femmes qui résistent avec leur crayon, qui écrivent pour dénoncer, qui décrivent avec leurs mots l'ignominie des hommes qui continue de sévir.
Alors quitte à présenter sa poésie, autant proposer un recueil complet : « Requiem Poème sans héros et autres poèmes » dont la structuration varie dans le temps :
Mais il faut noter que, dès ses débuts, elle n’a cessé d’une édition à l’autre, de remanier ses recueils : l’ordre des poèmes, leur groupement en cycles, tout était sujet à changer. P. 12
Pourquoi ? Pour déjouer les affres du pouvoir qui cherche dans ses écrits ce qui pourrait la faire tomber. Il la condamnera dans les années 1920 puis en 1946.
Ce livre regorge de poèmes, des courts, des longs. Je pourrais vous en citer tant… mais il me semble que celui-là s’impose de lui-même aujourd’hui :
Printemps. Le matin est ivre de soleil,
Plus net le parfum des roses sur la terrasse,
Le ciel a plus d’éclat qu’une faïence bleue.
Le cahier est relié en maroquin très souple,
J’y lis ses stances et des élégies,
Qui furent écrites pour ma grand-mère.
Je vois le chemin jusqu’à la grille, les bornes
Se détachent en blanc sur l’émeraude du gazon.
Oh ! Ce coeur est plein d’un amour exquis, aveugle.
Et quelle joie ! Ces couleurs dans les massifs,
Et dans le ciel le cri aigu du corbeau noir,
La voûte du cellier au profond de l’allée.
Ces quelques lignes sont extraites du Chapitre « Tromperie » dédié à M.A. ZMUNCHILLA. Nous sommes en 1912.
En naviguant sur internet, j’en ai trouvé une version animée…
Avec ce recueil, je coche la case 4 du challenge #marsaufeminin de Flo and Books, j’assure la mémoire d’une poétesse 🙌
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