La rentrée littéraire, ça se passe aussi en poche.
Après "Rien n'est noir" et "Gabriële", place à "Artifices" de Claire BEREST, un roman édité initialement chez Stock et désormais chez Le livre de poche.
Tout commence avec une scène de chaos, un bal du 14 juillet qui devient un bain de sang. Abel Bac voit ses nuits régulièrement perturbées par le même cauchemar. Quatre nuits par semaines, il donne libre cours à ses insomnies, se lève, s'habille et part déambuler dans les rues de Paris jusqu’à se perdre, jubile, et rentre. Abel Bac est flic, enfin, était. Il a été suspendu de ses fonctions il y a 8 jours. Il était lieutenant de police à la 1ère DPJ de Paris. Ses journées, il les passe seul, il s'occupe de ses quatre-vingt treize orchidées qu’il soigne avec une attention toute particulière. Et puis, comme personne ne le visite jamais... enfin, visitait, parce que la nuit dernière, la voisine du dessus, ivre morte, s'est trompée d'appartement. Cette intrusion dans son intimité le fait vaciller. Et puis, il y a ce journal, trouvé sur son paillasson, chaque jour, relatant la découverte d'un cheval blanc dans une bibliothèque de Beaubourg. Etrange, non ?
Dans le titre, "Artifices", il y a "Art". Une nouvelle fois, il est au coeur de l'histoire contée par Claire BEREST. Elle elle emprunte la voie de la performance, en référence à l'artiste Marina ABRAMOVIC, pour explorer les formes d’expressions artistiques contemporaines.
Et puis, il y a des personnages construits avec une incroyable minutie. L'autrice imagine des êtres torturés par des drames familiaux, hantés par les fantômes des disparus, des êtres poussés à changer d'identité.
Dans une plume énergique et haletante, Claire BEREST dévoile des liens restés dans l'ombre et gardés secrets. Si la vie ressemble parfois à un jeu, il n'y a que l'écrivaine qui en connaisse toutes les cartes. Suspens assuré !
Ce que j'aime avec Claire BEREST, c'est que rien n'est jamais laissé au hasard, pas même les prénoms des personnages, savamment choisis.
L'écrivaine montre son talent dans un registre littéraire très codifié. Elle nous livre un véritable page-turner.
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