Après
Le voyage d'Octavio
Sucre noir
Héritage
place à "L'inventeur".
Augustin MOUCHOT, vous en avez entendu parler ? Moi pas ! L'homme est né en avril 1825 dans l'atelier de serrurerie de ses parents. L'enfant a cumulé toutes les maladies possibles et imaginables. Chétif, il a pourtant réussi à passer son bac de lettres en 1845. Après une première expérience dans l'enseignement dans la région de Dijon, une Chaire de mathématiques à Alençon, il dépose son premier brevet pour un heliopompe. Puis il poursuit ses travaux d'exploration d'une marmite solaire. Il passera du temps en Algérie et représentera même le pavillon du pays africain à l’Exposition Universelle de 1878. Il sera pourtant détrôné dans son parcours par les moteurs à explosion et l'énergie fossile. Si le monde lui avait donné raison à cette époque, nous n'en serions peut-être pas là en termes d'environnement !
Retrouver la plume de Miguel BONNEFOY est toujours un plaisir, surtout quand il s'agit de redorer le blason d'un inventeur qui, à défaut, serait tombé dans l'oubli.
L'écrivain est attiré par l'invention en général. Vous vous souvenez peut-être de Margot dans "Héritage", cette enfant qui voulait devenir aviatrice et qui montait de drôles de machines à Valparaiso au Chili. Il y a quelque chose d'inspirant dans l'écriture de Miguel BONNEFOY, une invitation à créer et à aller au bout de ses rêves, des personnalités tenaces qui, contre vents et marées, vont lutter pour convaincre le monde de les suivre dans leurs aventures.
Augustin MOUCHOT ne partait pourtant pas avec tous les atouts. De santé fébrile, d'un naturel timide, ce n'était pas chose aisée pour lui que de monter au front, il l'a pourtant fait.
Il y a des passages magnifiques avec de très belles descriptions du Mont Chélia en Algérie...
Là-haut, un empire de chênes noirs, c’était un autre monde. Vieux de six cents ans, droits, loyaux, ténébreux, des cèdres prodigieux s’élevaient tels des demi-dieux, des géants, des titans, des cathédrales, des créatures divines, plantant leurs racines directement dans la roche, tout un peuple à la fois céleste et monstrueux. P. 153
Si Augustin MOUCHOT n'avait pas d'illustres personnages dans sa famille, susceptibles de lui laisser un héritage (tiens tiens, encore un sujet du précédent roman !), il s'inspirait de Dame Nature pour voir grand.
Ce roman, il est historique, d'aventure, et il concourt à la mémoire d'un inventeur.
Si la première partie est un peu terne à mon goût, dans la seconde, j'ai pris plaisir à retrouver l'élan du romanesque auquel Miguel BONNEFOY nous avait habitués et là, pas la peine d'y connaître grand chose en mécanique !
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