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2022-04-30T06:00:00+02:00

Les confluents de Anne-Lise AVRIL

Publié par Tlivres
Le bal des 68 Premières fois se poursuit.

Après :

 "Les nuits bleues" de Anne-Fleur MURTON

"Les maisons vides" de Laurine THIZY,

"Furies" de Julie RIOCCO,

"Ubasute" d’Isabel GUTIERREZ,

"Les envolés" d'Etienne KERN,

"Blizzard" de Marie VINGTRAS,

"Saint Jacques" de Bénédicte BELPOIS

place au premier roman de Anne-Lise AVRIL "Les confluents" aux éditions Julliard, une invitation au voyage.

Jaya quitte son île indonésienne. Nous sommes en 2040. Il souffle un air d’apocalypse sur ce petit coin de paradis. Les tortues qui nageaient au pied des pilotis des maisons ont disparu. L’océan continue d’envahir les terres. La température est caniculaire. Jaya quitte aussi son frère, Aslam, qui, lui, continue d’avoir la foi en son territoire, sa planète. Il plante incessamment des palétuviers dans la mangrove. Liouba et Talal, eux, embarquaient, s’envolaient, quittaient leur terre pour le travail. Nous sommes en 2009. Elle est née à Moscou d’un père français, botaniste, et d’une mère de Sibérie, journaliste, tous deux récemment disparus. Elle, dans les pas de sa mère, se destine à l’écriture. Elle a choisi de parler d’un homme qui plante des arbres pour reconstituer une forêt native dans le désert. Elle voudrait faire rayonner la technique zaï venue du Sahel et qui permet aux végétaux de pousser grâce à l’action des termites. Lui vit à Berlin et parcourt le monde. Il est photographe. Un jour, ils se croisent, se parlent, c’est là que leur histoire commence… et que tous les destins vont se croiser !
 
Ce roman, c’est celui du mouvement, celui de la terre qui tourne sur elle-même, celui de la terre qui tourne autour du soleil. A l'image de cette forme de révolution, des êtres sont sur le départ. Ils quittent leur pays, par la voie de l’eau ou des airs, en quête d'une terre d'asile.


L’être humain a toujours été une espèce migratrice, mais ce mouvement s’accentue aujourd’hui au fil des changements climatiques, de la montée des eaux, des conflits croissants. P. 43

Il y a la menace des grands mouvements de populations, ceux guidés par le besoin irrépressible de sauver sa vie contre vents et marées, ce proverbe n'a jamais été aussi vrai. Il y a là un réflexe presque animal, un instinct de survie qui poussent les réfugiés climatiques à partir.

Si Anne-Lise AVRIL porte un regard désenchanté sur cette réalité, le compte à rebours de la destruction de l'environnement définitivement lancé, il n'en demeure pas moins qu'elle donne à voir le sursaut de certains hommes. Il y a urgence à agir, là contre la fin des espèces, là contre la disparition de la biodiversité. Quel plus bel acte de rébellion que celui d'Aslam. Avec ce personnage de fiction, l'autrice donne de l'espoir, celui de croire en un possible renouveau, une résurrection.

Ce roman, c’est aussi celui de rencontres, d’une certaine forme de fraternité…


Ils souriaient, liés par cette intimité qui ne peut se créer qu’en voyage, cette communion de deux êtres éloignés de chez eux, liés par l’illusion d’un présent éternel. P. 80

qui naît quand les êtres sont un brin vulnérables, fragilisés par une certaine forme de solitude, et qui trouvent là comme une évidence de se lier.
 
Outre les relations d'amitié qui peuvent trouver naissance là où on les imaginait perdues, il y a aussi d'autres sentiments qui peuvent voir le jour, des sentiments plus forts, des sentiments qui pourraient faire changer la trajectoire du monde.
 
Ce roman c’est celui du désir ardent, celui d’une passion amoureuse, celui de l’attirance des corps, celui des pulsions charnelles. 


A distance, ils avaient continué à s’envoyer des messages qui ne contenaient que des chansons. C’était leur façon de faire l’amour, au sens littéral de le créer, de le bâtir, de le consumer. P. 114

Il y a cette relation entretenue par des instants éphémères, aussi précieux qu’ils sont rares. Quelle plus belle image que celle de la retenue, à moins que ça ne soit simplement de la tenue !

Anne-Lise AVRIL nous livre un premier roman envoûtant dans un climat de fin du monde. Elle laisse une trace dans la littérature contemporaine de la jeune génération, celle qui a 20 ans en 2020, qui ne se fait plus aucune illusion sur l’avenir de l’humanité mais elle ne saurait se résigner pour autant à mourir. Il y a ici ou là des hommes et des femmes assez fous pour rêver encore, RESISTER.

Anne-Lise AVRIL nous livre un premier roman d'une très grande maîtrise où les métaphores riment avec la couleur des sentiments. Les mots sont tendres et déchirants, la plume rythmée par les événements, le propos militant.

Impossible de vous abandonner sans quelques notes de musique. Calogero, lui aussi, parle de "La Fin de la fin du monde".

http://tlivrestarts.over-blog.com/2022/04/la-fin-de-la-fin-du-monde-de-calogero.html

http://tlivrestarts.over-blog.com/2022/04/la-fin-de-la-fin-du-monde-de-calogero.html

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