Comme vous peut-être, j’ai visité à plusieurs reprises L’Abbaye Royale de Fontevraud, un magnifique monument chargé d’histoire où reposent les gisants d’Aliénor d’Aquitaine, Henri II, Richard Coeur de Lion et Isabelle d’Angoulême.
Alors, quand au book club, j’ai eu l’opportunité de lire « Le roi disait que j’étais diable » de Clara DUPONT-MONOD, je n’ai pas pu résister bien sûr.
Aliénor est la petite-fille d’un poète. Elle règne sur l’Aquitaine. C’est de la tour de son château surplombant Bordeaux qu’elle voit arriver une caravane de 500 cavaliers. Elle accompagne Henri, le Roi de France, venu demander sa main. Henri n’était pas promis au trône, mais un accident de cheval de son frère aîné, Philippe, est venu modifier la trajectoire. Henri n’a rien d’un conquérant. C’est un jeune garçon un peu timide qui va très vite agacer Aliénor d’Aquitaine, elle qui incarne l’autorité, monte à cheval, vit les cheveux au vent et s’habille de robes colorées. Le mariage va être célébré, pour le meilleur comme pour le pire.
Clara DUPONT-MONOD, je la connaissais pour ses émissions littéraires sur France Inter. J’ai également entendu récemment que son dernier roman « S’adapter » était en lice pour le Prix Goncourt 2021. Toutefois, je ne l’avais encore jamais lue, honte sur moi.
Dès les premières pages, vous êtes happé.e.s part une épopée captivante. L’écrivaine vous transporte au XIIème siècle et vous décrit avec minutie des scènes de genre. Elle relate la vie au château comme en extérieur et donne au roman une dimension sociale.
Ce roman est historique bien sûr. Il aborde une quinzaine d’années de la vie de la reine depuis ses 13 ans. Et même si l’autrice admet elle-même avoir nourri l’itinéraire de son imagination, le propos est fascinant pour tout ce qu’il témoigne d’une époque.
Mais venons-en à Aliénor d'Aquitaine, un personnage historique éminemment romanesque. Mariée à l'âge de 13 ans, elle prend très vite des résolutions qui affirment une volonté forte de s'émanciper du roi de France.
Je m’étais résignée à embrasser mon mari - moi, je me suis résignée, et promis que ce serait la dernière fois. P. 47
Le roi énerve Aliénor d'Aquitaine au plus haut point dans sa manière à lui d'exercer le pouvoir. Elle, c'est une conquérante, une dominatrice, qui voit dans la guerre et la force la possibilité de gagner de nouveaux territoires.
La puissance ne se mesure pas aux phrases qu’on prononce mais aux coups qu’on donne. P. 53
Le mariage va pour autant offrir l'opportunité à Aliénor d'Aquitaine de quitter son château et voir d'autres horizons...
Le monde a la forme d’une fenêtre découpée dans une pierre épaisse. P. 51
Elle découvre par exemple le grand Paris dans ce qu’il revêt de plus insalubre, lui donnant à l’occasion quelques idées pour améliorer le cadre de vie de tous. Cette femme est une visionnaire, elle a de l'ambition et ne saurait se contenter de ce que peut lui offrir son mari.
J’ai beaucoup aimé le rythme frénétique comme a dû l’être la vie d’Aliénor d’Aquitaine mais là je voudrais souligner la qualité de la plume de Clara DUPONT-MONOD. Fluide et jubilatoire, elle fait de ce livre un véritable roman d'aventure.
Grâce au book club, je vais la retrouver avec « La révolte », merci Gwen. On en reparle alors
En attendant, retrouvez toutes les références du book club :
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