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2021-03-15T19:20:21+01:00

Mars au féminin, tapis rouge pour Delia OWENS

Publié par Tlivres
Mars au féminin, tapis rouge pour Delia OWENS

Dans les pas de Flo and books, et pour cette édition 2021 du mois de #marsaufeminin, j'ai choisi de dérouler le tapis rouge à Delia OWENS.

La plume de cette écrivaine, je l'ai découverte avec "Là où chantent les écrevisses" chez Seuil éditions, un formidable coup de coeur.

Ce premier roman a reçu un accueil retentissant aux Etats-Unis.

Nous sommes le 30 octobre 1969, un homme est retrouvé mort, dans le marais, au pied de la tour de guet. C'est le corps de Chase Andrews, le fils unique d'un couple connu à Barkley Cove pour sa réussite avec le garage, la Western Auto. Marié, beau garçon, Chase avait le monde à ses pieds. Le marais, c'était son terrain de jeu. Il y bravait les courants avec son hors-bord. Dans sa jeunesse, il avait passé beaucoup de temps avec Kya, une fille de son âge, abandonnée de tous dès sa plus tendre enfance. La première à quitter le foyer avait été sa mère. En 1952, n'en pouvant plus de recevoir les coups de son alcoolique de mari, Ma avait pris sa valise et, sous les yeux  de l'enfant, s'en était allée, sans se retourner. Et puis, ce fut le tour de la fratrie, même Jodie, le frère, n'avait pas résisté à l'attrait d'un ailleurs. Et encore, le père. Si, au début, il passait quelques nuits par semaine à la cabane, un jour, il n'était plus revenu. Enfin, Tate. Le garçon l'avait guidée un soir qu'elle s'était perdue. Leur amitié n'avait pas résisté aux études universitaires du jeune homme. Kya, qui n'avait que 7 ou 8 ans, avait d'abord vécu des vivres qu'il restait à la maison, et puis, elle avait dû prendre la barque du père, se rendre au village, échanger les moules, qu'elles ramassait à l'aube, avec quelques denrées de première nécessité. C'est là qu'elle avait fait connaissance avec Jumping et sa femme, Mabel. Lui, vendait du carburant pour les bateaux, elle, avait pris la petite de pitié, c'était la seule à voir dans la Fille du marais, un être humain, une enfant, celle que le village tout entier méprisait. Loin de tous, Kya avait voué un amour fou à la nature. Elle s'était gorgée des baignades en eaux douces, enivrée de la beauté des paysages et comblée de sa relation aux oiseaux. De là à penser que ça soit Kya qui ait tué Chase, il n'y a qu'un pas, à moins que...

Delia OWENS est une zoologue qui a consacré sa carrière à la nature et aux animaux, aux Etats-Unis, en Afrique pendant une vingtaine d'années. J'ai été émerveillée, je dois le dire, par les descriptions de la  faune et de la flore des marais. ll suffit de regarder la première de couverture pour s'en convaincre. Un grand échassier, un poisson dans son bec, se tenant droit, l'oeil fixe, occupe le premier plan. La feuille d'un arbrisseau, sortant de l'eau, s'y fait une place, aussi, avec des couleurs chatoyantes. Et puis, venue de nul part, cette main posée sur le cou de l'oiseau, une image surnaturelle ! Je la trouve somptueuse.

J'ai profondément aimé, aussi, accompagner Kya dans son parcours initiatique. "Là où chantent les écrevisses" est un roman d'apprentissage, c'est celui d'une enfant qui s'est construite dans la solitude. Kya, on la découvre à l'âge de 6 ans. Très vite, elle doit satisfaire ses propres besoins, à commencer par celui de manger. Et puis, elle va faire des rencontres. Il est beaucoup question d'apprivoisement dans ce roman, avec les oiseaux mais aussi avec les hommes. 

Enfin, je suis tombée sous le charme de la narration de ce roman. Il y a une alternance des temporalités, un pari audacieux, parfaitement réussi. Le temps défile, d'une part, à partir de 1952, date du départ de Ma, et d'autre part, 1969, date du décès constaté de Chase. Il y a une alternance du rythme aussi. Quand les journées paraissent une éternité à observer l'univers des marais, elles s'accélèrent avec l'enquête menée autour du meurtre présumé où là, chaque heure devient déterminante. 

Ce roman, c'est un page-turner, savamment ponctué par de la poésie. 

Pour ce livre, Delia OWENS s'est associée à Marc AMFREVILLE pour la traduction en français. Le résultat est grandiose.

Delia OWENS mérite bien son hashtag #femmesdelettresalhonneur (initié par Moonpalaace) tout comme Yoko OGAWA, Claire BEREST, Anne DE ROCHAS, Carine JOAQUIM,

et puis Alexandra KOSZELYK, Sandrine COLLETTE, Angélique VILLENEUVE, Louise MEY, Catherine ROLLAND, Carole ZALBERG, Marie CHARVET, Fatou DIOME, Adelaïde BON et Johanna KRAWCZYK.

 

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