Ma #lundioeuvredart est un peu particulière, c’est un beau livre qui met à l’honneur des fresques parisiennes de street art mais pas n’importe lesquelles, celles du Boulevard Paris 13.
Vous vous êtes peut-être déjà promené(e)s dans le 13ème arrondissement de la capitale et y avez découvert des peintures réalisées sur des murs, dans le secteur de la Butte aux Cailles par exemple.
Perso, j’ai déjà partagé avec vous quelques clichés.
Et bien, ce que je ne soupçonnais pas du tout, c’est qu’il y ait une démarche d’envergure, un peu comme un schéma directeur d’art urbain, pour faire du boulevard Vincent Auriol un musée à ciel ouvert, accessible à tous.
C’est un galeriste de l’arrondissement qui a initié en 2008 la démarche, Mehdi BEN CHEIK, Galerie Itinerrance, en partenariat avec la Ville de Paris.
Rien n’est laissé au hasard. Les murs disponibles sont identifiés et caractérisés en fonction de leurs localisation, taille, forme, texture, accessibilité, visibilité... ensuite, un appel à projets est lancé pour recruter l’artiste qui sera le plus à même de réaliser une oeuvre compte tenu des caractéristiques du support. Dans le street art, il y a une grande diversité de disciplines, il y a les peintres au spray, au pinceau, les pochoiristes...
Il s’agit en réalité de sublimer l’architecture existante et d’optimiser l’usage du support pour en réaliser une œuvre d’art.
Cette opération est d’autant plus complexe que non seulement des touristes peuvent les voir, mais aussi les voyageurs du métro aérien dans le secteur, mais encore et surtout les habitants. N’oublions pas que ce boulevard est aussi résidentiel et qu’il s’agit d’emporter l’adhésion des plus proches riverains, une concertation dont les enjeux sont bien sûr à la hauteur des dimensions monumentales des réalisations.
Cerise sur le gâteau, il faut penser à la scénographie des œuvres. Leur éclairage est déterminant pour assurer leur rayonnement. Un élément qui entre bien sûr aussi dans l’échange établi avec les habitants qui peuvent subir plus de nuisances qu’en retirer d’avantages.
À terme, grâce à cette stratégie d’ensemble, le regard pourra se porter à l’horizon sur des paysages artistiques urbains harmonieux, dans lesquels chaque fresque deviendra « naturellement » la pièce d’un puzzle à grandeur monumentale, ponctuant le tout par sa singularité, un objectif éminemment ambitieux qui, par les partenariats établis entre artistes, propriétaires des murs et habitants, contribueront à un parfait équilibre.
Les signatures internationales qui composeront ce tableau à ciel ouvert lui offriront un rayonnement dans le monde entier en nourrissant la traditionnelle exception française, chapeau.
Le livre publié chez Albin Michel avec la Galerie Itinerrance, est assurément un très beau cadeau pour la fan de street art que je suis depuis quelques décennies maintenant.
J’ai beaucoup aimé découvrir la philosophie même du projet Boulevard Paris 13, et plus encore de trouver dans le coffret des planches des fresques déjà réalisées avec mille et un détails, de quoi me permettre de revenir quelques lundis de 2021 partager avec vous de formidables créations.
Merci Petit Papa Noël. Il a décidément de très très bons goûts !
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