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2020-09-04T11:16:00+02:00

A l'ombre des saules en pleurs de Martine MAGNIN

Publié par Tlivres
A l'ombre des saules en pleurs de Martine MAGNIN

Cet été, j'avais rendez-vous avec Martine MAGNIN. Un peu comme un rituel, je retrouve régulièrement sa plume, profondément tendre et délicate, pleine d'humour aussi, trouvant son inspiration dans le coeur des gens.

Pauline et Antoine partagent leur vie depuis une trentaine d'années. Leur fils, Louis, est parti au Québec vivre sa passion de pêcheur. Elle, est coiffeuse, lui, plombier, mais chacun regorge de talents cachés. Elle, altruiste, s'évertue à apporter du bien-être à celles et ceux qui l'entourent, lui, est sculpteur. Antoine est passionné d'entomologie, la science des insectes qu'il magnifie avec la réalisation d'oeuvres métalliques monumentales. Un jour, une cliente de Pauline évoque la recherche de gardiens pour une copropriété de huit maisons sur l'île des Saules. Pauline et Antoine, qui vivent dans un petit appartement sans âme, présentent leur candidature. Elle est acceptés, c'est là que commence une nouvelle histoire.

Ce roman, structuré en deux parties, aurait aussi pu faire l'objet de deux tomes, tellement les fins sont abouties et soignées.
 
Avec Martine MAGNIN, qui a le don de vous tirer les larmes des yeux, traite de l'amitié, de l'amour, de la mort, du deuil, bref, de l'humanité mais que l'on ne se méprenne pas, ce roman n'a rien de léger.
 
J'ai adoré l'approche de l'art de sculpter le fer. L'écrivaine décrit avec beaucoup de précision tout ce que ce travail exige de maîtrise. Je connaissais le travail artisanal, mais sous la plume de Martine MAGNIN, la discipline devient artistique. Immense bonheur que d'accompagner Antoine dans sa quête de la perfection, tant dans l'équilibre de ses oeuvres que dans la nuance des tons du matériau.


La passion, quelle qu’elle soit, est une maladie contagieuse. Avoir une passion, c’est surtout avoir un grand coeur, c’est repousser ses limites, vivre dans la démesure, c’est la flamme et le feu et aussi l’assurance de ne jamais s’ennuyer. P. 246

Et puis, bienvenue dans le monde des insectes. Plus jamais vous ne verrez ces petites bêtes comme avant mais bien comme des éléments essentiels de cette chaîne qu'est la biodiversité, nécessaire à la (sur)vie de la planète.
 
Enfin, il y a l'approche, un brin singulière, des arbres. Bien sûr, l'écrivaine met en lumière l'essence des saules pleureurs, très présents dans les environs de l'Oise, et de l'île sur laquelle elle choisit de faire vivre ses personnages, mais Martine MAGNIN va aussi sur le terrain de leur sensibilité.
 
Elle puise la substantifique moelle de son roman dans le discours de Peter WOHLLEBEN, ce forestier allemand qui dit d'eux :


Les arbres ressentent la douleur, mais également des sentiments comme la peur. L’amitié entre eux existe, et ils tissent des liens.

Martine MAGNIN s'inspire de cette évocation pour en faire de véritables personnages de cette communauté endiablée. Avec la rigueur du métronome, elle offre aux arbres, ces êtres vivants, les derniers mots de chacun de ses chapitres.

J'aime les romans de Martine MAGNIN pour ce qu'ils nous apportent de connaissances. Elle sait explorer avec minutie des univers qu'elle fait siens pour mieux les promouvoir.  

Une nouvelle fois, le piège de l'écrivaine s'est refermé sur moi.

Par son écriture et à travers une galerie de personnages, tous très attendrissants, chacun dans son genre, elle m'a fait vivre des moments d'une très grande beauté, d'autres d'une profonde tristesse. Ainsi va la vie ! Ce qui distingue sa plume, c'est assurément le ton, celui de l'humour, de la malice et de la BIENVEILLANCE, un mot qui vient régulièrement ponctuer sa prose, histoire de ne pas l'oublier. 

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