Ce roman est arrivé dans ma boîte aux lettres, un joli cadeau des éditions Héloïse d’Ormesson que je remercie chaleureusement.
Frédéric COUDERC, dont je découvre la plume, nous emmène à Tel-Aviv. Là-bas se tourne un biopic sur Abie NATHAN, un pacifiste israélien décédé en 2008. Zeev STEIN, l’un de ses amis de tout temps, vit avec sa femme Hélène. Leurs quarante années de mariage sont célébrées dans le faste dans leur luxueuse maison de Tel-Aviv. Leur fille Yonah fait partie des invités, elle est avec ses enfants, Iris et Noam. Elle est divorcée. Rafaël, leur fils, n’est pas là. Il est porté disparu depuis plus de 5 ans. Il s’est rapproché des ultra-orthodoxes. Sa radicalisation l’a éloigné de sa famille noyée, depuis, dans le chagrin. C’est bien connu, l’argent ne fait pas le bonheur, alors, quand le père, avocat, va lancer une initiative pour le retrouver et le ramener à la raison, c’est une toute nouvelle page de l’histoire familiale qui va s’écrire !
Ce roman, je vous l’avoue, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, non pas à cause de l’écriture de Frédéric COUDERC, mais bien de cette crise sanitaire effroyable qui sévit dans le monde entier, y compris la France. Pour autant, j’ai persévéré et j’ai bien fait.
Il y a notamment cette scène qui m’a rappelé que tout est toujours possible et la littérature est là pour nous le confirmer. Rafaël est de retour à la table familiale, j’ai été profondément touchée par l’initiative de cette mère, louve. Je ne vous en dirai pas plus bien sûr. Vous la découvrirez vous-même !
Beaucoup d’émotion aussi en lisant ces quelques mots qui résument tout en beauté la paternité :
Il sourit en pensant à toutes les raisons pour lesquelles un père est un père. Cet émerveillement depuis la naissance, ce cœur à cœur, cet amour inaliénable, comme si rien d’autre n’existait. P. 298
Et puis, avec ce roman, j'ai plongé au coeur du conflit israélo-palestinien. Je me suis laissée porter par les aventures de l’acteur, Orlando Dito Beck, interprétant Abie Nathan, l’occasion de se focaliser un temps sur les exigences du métier de comédien et de l'interprétation en particulier d'un personnage qui a existé :
Pour un acteur, entrer en scène, c’est se jeter dans le vide, s’exposer brutalement. P. 133
Enfin, ce roman, inspiré donc d’une histoire vraie, revisitée pour l'occasion sous la plume de Frédéric COUDERC, concourt au devoir de mémoire de cette page de l’Histoire et du rôle qu’a joué Abie NATHAN notamment avec Voice of peace. Je ne connaissais pas cette radio installée en mer et qui, en 1973, comptait pas moins de 30 millions d'auditeurs. Abie NATHAN souhaitait que le bateau soit un outil de pacification, malheureusement, ses tentatives seront vaines.
L’écrivain réussit parfaitement à lier fiction et réalité, mêler une petite histoire à celle qui s’écrit en majuscule, le tout dans un roman haletant.
Comme vous le savez, je ne lis plus jamais les 4èmes de couvertures des livres. Je leur préfère de beaucoup les premières lignes. Dans ce cas très précis, si vous relisez celle de « Yonah ou le chant de la mer », elles vous mettront sur la voie d’une chute absolument remarquable. Bravo, elle est éblouissante.
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