Après Nicolas BOISBOUVIER et Alix de BOURMONT, c'est Adie BERNIER qui m'a ouvert les portes de son atelier, un moment de magie. Je vous explique !
Adie BERNIER, je l'ai rencontrée aux #Artsaucouvent, l'opération portée par Doris de l'Association Art ProjectPartner. J'avais été séduite par ses toiles, colorées. Nous nous étions promises de nous retrouver. Samedi dernier, rendez-vous était donc pris.
Alors, Adie, nous voici dans ton atelier, c'est bien ça ?
Cet atelier, je l’ai partagé depuis Novembre avec Den CHAMANIE, peintre chalonnais. Depuis février je l’occupe seule. Cette maison est vouée à la démolition, encore un lieu éphémère ! J'y passe une partie de mon temps. Le Couvent, ça m'a beaucoup fait évoluer. Depuis, je vis un nouvel élan, personnel et créatif. Je commence beaucoup de choses, j'en termine peu mais j'y reviendrai, je me crée ainsi du vocabulaire graphique.
J'ai commencé aussi à travailler à la bombe mais je reste une peintre de canapé.
Et puis, la peinture des murs me rappelle le travail de mon père, il était peintre décorateur. Moi, je suis plus à l'aise avec les petits formats, bien que je commence a voir plus grand !
Cette expérience du Couvent de Nazareth, qu'est-ce qu'elle t'a apportée ?
J'ai beaucoup aimé rencontrer les visiteurs qui avaient plein de questions à poser, c'est très agréable pour moi de présenter mon travail, de connaître les réactions des gens. Les échanges étaient spontanés. Bien sûr, les jours où il y avait 4 000 visiteurs, c'était fatigant, un véritable brouhaha permanent. D'ailleurs, on se disait que le Couvent allait nous manquer quand la résidence s'arrêterait, mais en réalité, on était content parce que c'était intense. On avait besoin de repos.
C'est aussi toute une bande d'artistes, des copains maintenant à l'image de Audrey BARO, Doline LEGRAND-DIOP, SashiMee, Fred JALOT...
Peindre, ça te procure quoi Adie ?
Moi, ce que je trouve super beau, c'est de créer et de voir des gens touchés par ce que tu crées, j'aime que les gens cherchent à comprendre ce que tu as voulu transmettre, il y a une affaire de partage là-dedans. Et puis qu'ils aient envie d'acheter !
La vie d'artiste, c'est peut-être vivre dans l'inconnu du lendemain ?
C'est certain. Moi, je ne sais pas si les projets de commandes pour lesquels j'ai préparé des devis seront finalement réalisés. Je crée sans vraiment savoir quand est-ce que j'en retirerai quelque chose.
Côté matériaux, qu'est-ce que tu aimes travailler, toi, Adie ?
J'ai commencé à titiller la gouache. J'ai fait beaucoup de recherches pour une commande, j'y ai pris goût. Habituellement, je travaille à l'acrylique. Là, ça change et je dois m'approprier cette nouvelle matière. Il faut dire que j'ai commencé avec les ronds de gouache de mon fils. Depuis, je me suis achetée une collection de tubes mais je ne suis pas encore très à l'aise et ne peux m'engager sur le rendu. L'avantage de la gouache, c'est aussi d'avoir peu de matériaux à transporter, moi, j'aime créer un peu partout. Je m'installe et c'est parti.
On dirait que les teintes sont plus ternes, non ?
C’est différent parce que c’est plus mat que l’acrylique. Mais on peut vernir ou travailler avec des liants. En tout cas, ça me parle beaucoup aussi.
Et le poisson alors, il est récurrent, lui, dans tes créations ?
Oui, c'est vrai, il est un peu partout le poisson. Au Couvent, on m'a dit que c'était mon autoportrait. En fait, pour moi, le poisson c'est le symbole de la découverte, l'aventure, la liberté, il nage, il surfe... J'aime représenter les éléments, je suis attirée par le feng shui.
Mais je fais des portraits aussi... depuis quelques temps, je travaille l'oeil aussi, le regard, ça m'inspire.
Et puis, en ce moment, je prépare des cadeaux pour des amis qui vont avoir 40 ans comme moi cette année. J'ai envie de faire un modèle qui soit commun à tous et puis de personnaliser ensuite pour chacun.
Comment tu organises ta journée ?
En général, je me lève tôt et si mon fils n’est pas réveillé, j’écris et dessine pour bien commencer la journée. J’aime beaucoup la lumière du matin jusqu’à 15 heures... mais je peins aussi le soir .
Et puis, je découvre des mots dans ce dessin, c'est nouveau pour toi ?
Non, en fait, j'adore les mots, j'ai écrit des tas de poèmes. J'ai travaillé avec Poison d'avril. Il m'a donné une méthode en 2015, j'ai créé un texte que j'adore d'ailleurs.
J'aimerais un jour mettre mes textes en musique, en chant, mais je dois travailler ma voix. Elle est un peu grave, on me dit toujours "Monsieur" au téléphone. Je voudrais apprendre à dire mes textes, les vivre, les jouer. C'est un grand projet, ça, qui me tient vraiment à coeur mais il nécessite du travail, du temps. Si peindre est naturel pour moi, là, ça nécessite plus d'effort. Et puis, dans mes textes, il y a de l'intime, c'est éprouvant pour moi, ça me met à nu.
D'ailleurs, c'est drôle notre rencontre parce que ton blog, c'est T Livres ? T Arts ? c'est ça ? C'est comme une évidence que l'on échange aujourd'hui ensemble. L'écriture me fascine.
Tu nous lis un texte de ta création Adie ?
Allez, je me lance :
L'artiste tisse
Ses gestes sûrs, hésitent,
Pourtant, un trait de trop,
Une aubaine, un cadeau,
Un passage inconnu vers la suite de son ouvrage,
Oser emprunter cette ruelle inattendue,
Ce sillage, comme un nouveau venu,
Pour aller où ?
Peu importe,
Le mystère de la nouveauté excite sa créativité,
Inventer le futur d'un tableau inachevé,
A la rencontre des fantômes fraîchement nés,
Se découvrir à travers le voile,
Effleurer cette maille encore inexplorée,
L'aventure existe, même depuis ce canapé,
Question d'échelle, de barreau dépassé,
Parfois les cimes se trouvent juste à notre portée,
Coté livre, tu as une référence à nous donner Adie ?
Je ne lis pas beaucoup en ce moment, mais, oui, j'ai été frappée par un roman de Colin NIEL : "Seules les bêtes".
Alors, Adie, on le partage ce dessin que tu as réalisé pendant notre échange ?
Le voilà !
Joli !
Dis-nous Adie, avant de nous quitter, quelle est ton actu ?
Je vais commencer une exposition à La Galerie des Trois Murs de Savennières. Le vernissage est programmé le 5 mars 2020 à 19h. Il y a aussi La Forge de l'Art de Chalonnes-sur-Loire. Et enfin, l'Imaginarium d'Ingrandes-sur-Loire.
La boucle est bouclée, je crois, non ? Enfin, on se dit à bientôt bien sûr Adie ! Merci de ton accueil, de ce moment passé dans ton petit coin de ParAdie.
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