Immense plaisir aujourd'hui de vous (re)présenter Gilles MARCHAND !
Gilles, tu es l'auteur de trois livres, 2 romans, 2 coups de coeur me concernant, et un recueil de nouvelles. Peux-tu nous parler de ton rapport à l’écriture ? Qu'est-ce qu'elle représente pour toi ?
Alors, je tiens à ajouter un autre roman que j'ai coécrit avec Éric BONNARGENT « Le Roman de Bolaño" aux éditions du Sonneur. Et un recueil de lettres de motivation : "Dans l'attente d'une réponse favorable" (ne l'achetez pas si vous cherchez un travail, il ne vous sera d'aucune aide, sauf si vous cherchez un emploi d'œuvre d'art ou de super héros !).
Si je tiens à les mentionner, ce n'est pas pour ajouter deux lignes à ma bibliographie mais parce qu'ils comptent beaucoup dans mon rapport à l'écriture.
Cela fait longtemps que j'écris, moins que je suis publié. Je pense que si un jour je ne suis plus publié, je continuerai à écrire. Un peu à la manière dont je joue de la guitare peut-être : dans mon salon, uniquement pour mon plaisir.
Tu as tout à fait raison Gilles de préciser ces autres écrits que je ne connais pas personnellement (honte sur moi !) mais qui constituent aujourd'hui ton "patrimoine" littéraire ! Dans quel environnement écris-tu ? Une pièce en particulier ? Une ambiance singulière ?
J'écris là où je peux quand je peux. Le plus souvent possible. Je m'installe dans mon canapé et je me lance, je pose mon ordinateur sur une table ou sur mes genoux, je coupe la musique et j'écris. Pas besoin d'ambiance particulière.
Trois de tes livres ont été publiés "Aux forges de Vulcain". Qu’est-ce qui fait que l’on reste fidèle à une maison d’édition ?
David Meulemans, mon éditeur, est devenu un ami. Je lui dois énormément. A lui et à l'équipe des éditions Anne Carrière : Les Forges de Vulcain font partie d'un collectif d'éditeurs qui s'entraident. Cette fidélité est importante car nous construisons une œuvre ensemble. Je dois avouer également que je reste attaché aux éditions du Sonneur qui avaient publié ce "Roman de Bolaño". J'aime admirer les gens avec lesquels je travaille. C'est le cas de David, de Valérie Millet, de Stephen Carrière. Ils sont différents, mais tous, à leur manière m'ont bluffé et continuent de le faire régulièrement.
Il y a donc eu "Une bouche sans personne", ton premier roman repéré par les fées des 68 Premières fois, c'est d'ailleurs dans ce cadre que nous nous sommes rencontrés. Tu évoquais une page de notre Histoire. Tu peux nous en dire quelques mots ?
Difficile d'en dire plus sans dévoiler cette histoire qui apparaît comme un fantôme tout au long du livre mais que l'on ne découvre qu'à la fin. Ce que je peux dire c'est que le personnage du grand-père est inspiré par mon grand-père paternel. Et que j'ai eu l'occasion de beaucoup parler de l'événement historique dont il est question à la fin du livre au cours de la tournée que j'ai effectuée auprès des libraires, des médiathèques et des lycées. Certains ne connaissaient pas cette histoire.
Et puis, il y avait, déjà, cette singularité dans ta plume. Si certains la comparent à celle de Boris VIAN, personnellement, je la trouve unique tout simplement. Elle est pleine de fantaisie et nous fait naviguer entre réalité et imaginaire. Elle s'est d'ailleurs largement confirmée dans ce registre avec la sortie de ton roman : "Un funambule sur le sable". D'où te vient cette caractéristique ? Est-elle naturelle chez toi ?
Difficile de dire ce qui est naturel. Je suis le fruit de mes lectures, des musiques que j'ai écoutées, des films et des expositions que j'ai vus. Ce qui est certain c'est que j'ai essayé de m'affranchir de mes influences littéraires. Si on retrouve dans ma plume une certaine fantaisie ou légèreté (alors que les sujets abordés sont plutôt lourds), c'est un héritage de beaucoup d'artistes dont j'ai admiré le travail. Et puis, cette fantaisie me permet de me déguiser, de me cacher pour écrire certaines choses que je n'oserais pas écrire frontalement. Lorsque je me relis, j'essaie de revenir aux intentions, de voir ce qui pourrait être perçu comme purement gratuit. J'aime bien sortir le lecteur de sa zone de confort en ajoutant quelques notes surréalistes mais il faut que cela ait du sens.
Tu peux nous dire quelques mots du personnage de Stradi ? Qu'est ce qui te l'a inspiré ?
Stradi, le personnage principal du Funambule sur le sable... difficile de dire par qui ou quoi il a été inspiré. Peut-être qu'il est une espèce d'incarnation de tous ceux et celles qui ont un jour souffert de n'être pas né comme tout le monde.
Et puis, la bienveillance, la délicatesse, l'amour des gens ont littéralement explosé avec le recueil des nouvelles "Des mirages plein les poches". Que représente le registre des nouvelles pour toi ?
La nouvelle est un genre auquel je suis très attaché. Raconter un monde, emporter le lecteur en seulement quelques pages, c'est une vraie gageure.

Alors, parlons de ton actualité maintenant. Que fais tu ?
Je continue à défendre mes nouvelles dont la sortie en poche est annoncée pour novembre...

J'ai la chance d'avoir été sélectionné pour le prix des lycéens et apprentis de la région Ile-de-France... alors je vais aller à leur rencontre. J'ai encore quelques salons et médiathèques qui m'invitent.
Je me suis laissée dire que la rentrée littéraire de septembre 2020 pourrait être le bon moment pour toi pour une nouvelle publication. Sans te mettre la pression bien sûr, est ce que tu confirmes ?
C'est exact. J'ai achevé l'écriture de la première version du roman. Il y a encore beaucoup de travail mais le rendez-vous est pris pour la rentrée littéraire 2020.
Comme tu le sais, cet entretien est diffusé en partenariat avec Page des libraires. J’en profite donc pour faire un petit clin d’œil à Anne de la Librairie Richer et Marie de la librairie Le Renard qui lit qui t'ont accueilli dans leurs murs pour une rencontre dédicace. Quelles relations as-tu avec les professionnels du livre ?
Des liens assez forts. J'ai eu la chance d'être énormément soutenu par les libraires. Les libraires indépendants et également par des chaînes comme Cultura et la Fnac. J'en ai rencontré beaucoup, participé à des rencontres, des salons. Depuis trois ans, je suis au contact de ces passionnés qui doivent se battre au quotidien.

As-tu une adresse particulière à nous conseiller ?
La librairie L'Attrape-Cœurs dans le dix-huitième qui vient de racheter une pharmacie pour s'agrandir. C'est sur le côté Nord de Montmartre, un bel endroit chaleureux avec des libraires fantastiques.
Je sais que tu lis beaucoup. Quel est ton dernier coup de cœur ?
"1984" d'Eric Plamondon, une trilogie regroupant Hongrie-Holywood express, Mayonnaise et Pomme S. C'est drôle, érudit, intelligent, poétique. J'ai également été assez impressionné par le dernier LAHRER "Pourquoi les hommes fuient ?"
Que lis-tu actuellement ?
"Le Wagon à vaches" de Georges HYVERNAUD. Génial. Je l'avais déjà lu en 2007 et il était déjà génial. C'est bon de savoir qu'il y a des choses qui ne changent pas.
Merci de tout coeur Gilles pour cet entretien, je sais ton temps précieux ! Rendez-vous est pris pour septembre 2020 alors...
commentaires