Traduit de l'américain par Charles RECOURSÉ
Et de 3 !
Après "Anatomie d'un scandale" de Sarah VAUGHAN et "Pirate N° 7" d'Elise ARFI, voici le dernier de la sélection du mois, "Le Chant des revenants" de Jesmyn WARD dans la catégorie des romans en lice pour le #GrandPrixdesLectricesElle2019.
Jojo a treize ans aujourd'hui. Il vit avec sa petite soeur, Kayla, chez ses grands-parents. Ils y savourent les plaisirs de la nature, s'occupent des animaux de la ferme, évoluent dans un cocon bienveillant. Leur vie pourrait être paisible mais c'est sans compter sur les turbulences occasionnées par Leonie, leur mère, droguée, qui fuit le chagrin de la mort de son frère intervenue alors qu'il n'était qu'un adolescent. Les enfants préfèrent l'appeler par son prénom plutôt que de lui dire maman. Leur père, Mickaël, lui, est en prison. Quand Leonie apprend qu'il est sur le point de sortir, elle fait monter les enfants dans sa voiture et les embarque dans un voyage à hauts risques.
Ce roman m'a profondément troublée dans ce qu'il décrit de la grand-parentalité. La littérature fait de plus en plus la part belle à cette relation qui unit deux générations liées l'une à l'autre. Dans un roman choral à plusieurs voix, l'auteure porte un regard différent selon l'angle porté. Ainsi, il y a l'adolescent qui, bien malgré lui, est sollicité pour jouer le rôle de père auprès de sa petite soeur, traumatisée par une mère inconstante. Il est aussi celui sur qui s'appuie un grand-père vieillissant dont les forces physiques vont en diminuant et qui transmet son savoir avant qu'il ne soit trop tard. Leonie regarde d'un autre oeil, elle, cette complicité qui la dérange.
J'ai été touchée aussi par les liens de la fratrie. Jojo, très instinctivement, offre à sa petite soeur l'amour dont elle a besoin pour prendre confiance en elle et affronter la fougue d'une mère que la maternité a fait grandir précocement. Il y a beaucoup de tendresse dans l'attention portée par le garçon, j'ai beaucoup aimé les descriptions de ces petits gestes qui sont pour sa soeur autant de fondations qui seront nécessaires à la construction de sa vie.
Jesmyn WARD saisit l'opportunité du voyage rendu nécessaire par la libération du père pour brosser une fresque d'une Amérique dévastée, rongée par la misère et le racisme. Les paysages comme les hommes sont désolants, le tableau est profondément sombre.
Le #GrandPrixdesLectricesElle2019 me permet de découvrir des auteurs étrangers, c'est une vraie chance j'en ai conscience. Après la plume de Sarah VAUGHAN, c'est celle de Jesmyn WARD que je lis pour la première fois. Et même si ce roman, relativement lent, n'a pas été transcendant, je crois que je prendrais plaisir à aller plus loin avec "Bois sauvage", "Ligne de fracture" ou bien "Les Moissons funèbres". Qu'est-ce que vous me conseillez ?
Je participe au

orchestrée de jolie manière par notre amie Joëlle, retrouvez mes lectures
Anatomie d'un scandale de Sarah VAUGHAN
Vigile de Haym ZAYTOUN
Nous aurons été vivants de Laurence TARDIEU
Médée chérie de Yasmine CHAMI
Le rituel des dunes de Jean Marie BLAS DE ROBLES
Celle qui marche la nuit de Delphine BERTHOLON
La nuit se lève d'Elisabeth QUIN
Ce qui nous revient de Corinne ROYER
Les heures solaires de Caroline CAUGANT Coup de coeur
Etat de nature de Jean-Baptiste de FROMENT
Piano ostinato de Ségolène DARGNIES
et plein d'autres encore !
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