Véronique OVALDÉ est une conteuse remarquable. Elle nous avait habitués à des récits exotiques dans des contrées imaginaires, là elle prend son lecteur par surprise et lui sert un thriller psychologique parfaitement maîtrisé.
Quelques mots de l’histoire :
Gloria Marcaggi boucle les valises pour un voyage sans retour. Elle monte en voiture et passe à l’école chercher ses deux filles, Loulou et Stella. Elle brade sa Côte d’Azur pour l’Alsace. Sa mère a hérité d’une maison de famille en forêt de Kayserheim. Inhabitée, elle s’y installe. Au fur et à mesure qu’elle y prend ses marques, elle déroule le fil de son existence. Elle n’avait que 16 ans quand son père est décédé d’un cancer. Sa mère était partie depuis quelques temps avec son dentiste. Gloria a alors décidé de quitter le lycée pour s’assumer. Elle a d’abord travaillé au bar « La Traînée ». Tonton Gio qui était l’associé de son père dans l’affaire veillait sur elle. Et puis il y a eu cette histoire d’amour avec Samuel, un garçon séduisant mais qui vivait de trafics en tous genres. Avec la naissance de Stella, elle a décidé d’arrêter de travailler. C’est alors qu’a commencé pour elle une nouvelle vie, à ses risques et périls.
Je ne vous en dirai pas beaucoup plus si ce n’est que ce roman m’a littéralement happée. Une fois les premières pages découvertes, vous ne pourrez plus le lâcher. Vous voilà prévenu(e)s !
Véronique OVALDÉ focalise son récit sur l’histoire rocambolesque et chahutée de Gloria, une jeune femme étrange et mystérieuse qui s’est construite au gré de circonstances dramatiques. Reconnue pour sa force de caractère, son courage et sa ténacité, elle est confrontée aux affres de l’amour :
Je ne cesserai jamais de m’étonner de la manière dont on perçoit l’autre la première fois, l’autre qu’on aimera plus que tout, l’autre qu’on aimera imprudemment, totalement, tragiquement [...]. P. 26
Isolée du monde, elle trace sa voie. Il y a quelque chose d’animal dans le comportement de cette mère vis-à-vis de ses filles qu’elle entend protéger. De qui ? De quoi ? Échappera-t-elle à la malédiction des générations de femmes qui l’ont précédée ? N’est-elle pas elle-même à l'origine d’une prise de risque pour Loulou et Stella ?
Autant de questions qui vous prendront à la gorge et vous tiendront en haleine. La première scène est absolument magistrale, le processus verrouillé, la tension à son paroxysme, ce ne sont que dans les toutes dernières pages que l’écrivaine acceptera de lever le doute.
La respiration est saccadée, elle évolue au rythme irrégulier de la narration avec des chapitres tantôt de quelques pages, tantôt de quelques lignes. Au coeur d’un paysage naturel, il y a cette urgence à vivre !
Dans un style tout à fait inattendu, Véronique OVALDÉ s’invite dans cette rentrée littéraire de façon fracassante. Elle fait d'ailleurs partie des cinq finalistes pour le Grand Prix RTL/Lire 2019 !
L'écrivaine a cette capacité à pouvoir naviguer entre différents genres littéraires. N’est-ce pas là la preuve d’un immense talent ?
Je participe au
orchestrée de jolie manière par notre amie Joëlle, retrouvez mes lectures
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