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2018-07-10T11:35:00+02:00

La rose de Saragosse de Raphaël JERUSALMY

Publié par Tlivres
La rose de Saragosse de Raphaël JERUSALMY

Actes Sud

 

Raphaël JERUSALMY, je ne le connaissais pas avant cette rencontre organisée le 26 mai sur Angers par la Librairie Richer dans la cadre des 40 ans d’Actes Sud, un sacré personnage !

 

Pas de rencontre sans dédicace bien sûr, j’ai donc choisi son tout dernier roman : « La rose de Saragosse ». Si vous aimez les romans historiques, celui-là est fait pour vous.

 

Nous sommes en 1485 en Espagne. Arbuès, le Grand Inquisiteur de Saragosse et du royaume d’Aragon, vient d’être assassiné. Tomas de Torquemada, le Grand Inquisiteur de Castille, décide de le venger. Il devient la risée de tout un peuple, son portrait caricaturé est placardé dans la ville. Sur chaque affiche, la même signature, une rose. Cette gravure, mystérieuse, suscite bien des convoitises.

 

Avec « La rose de Saragosse », Raphaël JERUSALMY nous livre un roman court mais dense, haletant, rythmé par la quête des artistes à l’origine de cette campagne de communication. Il nous plonge dans l'univers de la toute fin du Moyen-Age, en Espagne, en pleine Inquisition. Ses descriptions, hautement détaillées, font que le lecteur, dès les premières lignes, est immergé.

 

Il va le tenir en haleine au gré des pérégrinations de la famille de Ménassé de Montesa, juif récemment converti en possession de l'une des plus grande collection de gravures de  toute l'Espagne, et de sa fille Léa, dont Angel de la Cruz est littéralement tombé sous le charme.

 

J'ai beaucoup aimé l'approche artistique que fait l'auteur de la gravure, cette discipline considérée à l'époque comme seconde par rapport à la peinture. Raphaël de JERUSALMY lui redonne ses lettres de noblesse avec des descriptions minutieuses de pratiques ancestrales modernisées sur le modèle de ce qui est réalisé à Venise et Florence, là où se fait ce qu'il y a de plus beau !

 

Il montre aussi à quel point la gravure, bien plus que l'écriture, revêt un caractère subversif. Accessible à tous, petits et grands, lettrés et analphabètes, elle s'offre au premier regard et se déploie dans des dimensions décuplées.

 

Raphaël JERUSALMY en profite pour nous livrer son approche de l'art et de l'influence du spectateur sur son rayonnement :


Ce n’est pas dans ce que tu regardes que réside la magie de ce que je viens de graver. Mais dans la perception que tu en as et qui est elle-même illusoire car cette rose n’a d’autre âme que la tienne. P. 140

Sur fond de contexte historique, l'auteur élève au rang d'universel le sujet de la liberté. Il évoque bien sûr l'emprise de la religion sur elle et des risques grands de la voir manipulée, à la vie à la mort. Et puis, il y a ce très beau personnage de femme, celui de Léa. Elevée par son père, elle trace sa voie et entend bien l'affirmer. Une jolie manière de l'incarner.

 

L'écrivain nous offre un très bon roman historique, une épopée éminemment romanesque lue d'une traite. Pas de fioriture mais une plume efficace tout simplement.

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