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2018-04-07T07:00:00+02:00

La chambre des merveilles de Julien SANDREL

Publié par Tlivres
La chambre des merveilles de Julien SANDREL

Editions Calmann-Lévy


Comme vous le savez peut-être, j’ai l’énorme chance de faire partie, avec Leiloona, du Jury du Prix du Livre France bleu_Page des Libraires pour l'édition 2018 présidée par Louis-Philippe DALEMBERT, lauréat 2017.

 


Tout au long du mois d’avril, je vous proposerai donc des chroniques sur les 5 romans sélectionnés par un réseau composé de 400 libraires. Attention, pépites en vue !
 

Pour la première, que les fées des 68 Premières fois se rassurent, l'infidélité reste limitée. Et oui, vous avez deviné, il s’agit d’un premier roman !


Je vous en dis quelques mots :


La mère de Louis est Directrice Marketing de la division Shampooing techniques chez Hégémonie, une entreprise de cosmétiques dans laquelle elle travaille depuis 15 ans. Elle vit seule dans un appartement du 10ème arrondissement de Paris avec son fils d’une dizaine d’années. Nous sommes samedi, le programme est chargé. Elle a prévu d’aller s’acheter des escarpins à talons, rouges, ceux dont elle rêve depuis quelques temps. Le réveil de Louis a été difficile mais elle a quand même réussit à le sortir de son lit. Dehors, lui fait du skateboard près de sa mère qui reçoit un appel téléphonique professionnel. Lundi se tiendra une réunion stratégique, elle décide de répondre. Louis choisit le moment pour interpeller sa mère qui l’envoie balader. Fâché, Louis met son casque audio sur ses oreilles, part en glissant, vite, très vite, trop vite. Il dérape, il percute un camion et tombe dans le coma. Hospitalisé, son diagnostic vital est engagé et pourrait bien le rester quelques temps. Sa mère se résigne à aller travailler le lundi suivant, la réunion commence mal, le Directeur est distrait. Elle cesse sa présentation pour attirer son attention. Le silence cristallise l'atmosphère. Sur fond de propos sexistes, elle le gifle. La peine ne tarde pas à tomber, elle est licenciée. Sa vie toute entière bascule, pour le pire et peut-être le meilleur...


Si les premières pages du livre témoignent d’un scénario catastrophe, rassurez-vous, le titre et les couleurs dynamiques de la première couverture représentent bien le message véhiculé par ce premier roman, un feel good book absolument jubilatoire, un vrai feu d'artifice.


L’ingéniosité de Julien SANDREL nous permet très vite d’échapper à la chape de plomb qui pèse sur cet environnement familial. Avec la découverte d’un « Carnet des merveilles » dont je ne vous dirais rien de plus, vous allez vivre de folles aventures, en France et à l’étranger. Un élan de fantaisie va souffler, une vraie cure de jouvence.


Ce roman vibre d’une intense énergie. Le temps est compté bien sûr et pour accélérer encore la montée en pression, l’auteur va lancer à partir de la page 89, une course contre la montre. Et si Louis n’avait plus que 24 jours à vivre. Là, vous allez apprécier chaque minute, chaque seconde, comme s’il s’agissait de la dernière. Le rythme est dynamique, le roman savamment ponctué de parenthèses fulgurantes. Il y a comme une urgence à vivre, une guerre ouverte contre l’oeuvre du temps :
 


Le temps estompait les odeurs, floutait les images. J’avais besoin de regarder des photos pour que ses yeux et son sourire ne d’effacent pas, pour les garder vivants, qu’ils ne sombrent pas dans les profondeurs d’une mémoire qui vacillait bien trop vite. P. 150

Bien sûr, la mère de Louis souffre dans sa chair et si vous avez lu « Une longue impatience » de Gaëlle JOSSE, vous aurez une petite idée de la puissance de l’instinct maternel, de cette approche qu’ont les mères des choses de la vie. Elles sont dotées d’une sensibilité singulière qui, en matière d’altérité, fait toute la différence :


L’instinct maternel, c’est voir ce que les autres ne peuvent pas voir, c’est ressentir au plus profond de soi la variation de l’autre. P.222

Cette mère en particulier souffre aussi d’un profond sentiment de culpabilité. Si elle n’avait pas accordé de place à son travail ce samedi matin-là, l’accident n’aurait pas eu lieu et ils ne seraient pas aujourd’hui dans la situation dans laquelle ils sont, mais c’est sans compter sur un traitement délicat et bienveillant, l’attention portée à des choses qui pourraient paraître anodines mais qui ne le sont pas en réalité :
 


Moi, j’écoute les silences, les hésitations, les mots choisis, ceux qui se sont échappés et qu’on aurait voulu retenir, la mélodie, l’humeur, les respirations. P. 214

Personnellement, je suis totalement tombée sous le charme du personnage de Charlotte, une infirmière qui s’occupe de Louis et tente aussi de panser les plaies de la mère, une jeune femme tendre, généreuse.


Avec « La chambre des merveilles », j’ai découvert la plume de Julien SANDREL, une plume gracieuse, pleine de fantaisie aussi, une plume qui peut se permettre d’aborder des sujets graves tout en beauté et en légèreté. Elle est aussi porteuse d’une formidable leçon de vie, de celle qui vous fait vous accrocher à elle malgré les épreuves, de celle qui vous offre une alternative devant la morosité du quotidien :
 


Le visiteur comprenait au premier regard qu’ici, ils avaient bien mieux à faire que la poussière. Ils avaient à vivre. Ici, tout était furieusement vivant. P. 178

Ce livre est un véritable diffuseur à bonheur, un hymne à la vie !

 

Dans l'édition du Prix du Livre France bleu_Page des libraires 2018, il est donc en lice avec :


- Le théâtre de Slavek de Anne Delaflotte Mehdevi chez Gaïa éditions ,


- Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N'Sondé chez Actes Sud,


- Fugitive parce que reine de Violaine Huisman chez Gallimard,


- Kisanga d'Emmanuel Grand chez Liana Levi.


Rendez-vous le 4 juin pour connaître le lauréat.
 

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