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2018-01-05T07:40:46+01:00

Tristan de Clarence BOULAY

Publié par Tlivres
Tristan de Clarence BOULAY

Sabine Wespieser éditeur

 

Parce que les 1ers romans m'intéressent tout particulièrement (j'aime à découvrir de nouvelles plumes, de celles qui vous surprennent, vous font découvrir des univers littéraires dans leurs fondations...) et que les livres publiés par Sabine Wespieser éditeur retiennent toujours mon attention (c'est la maison d'édition qui édite les romans de Michèle LESBRE), vous comprendrez que je ne puisse passer à côté de "Tristan" de Clarence BOULAY.


Avec ce 1er roman, c'est un formidable voyage que je vous propose.


Ida est à bord de l'Austral, un langoustier. Le bateau de pêche a embarqué 12 passagers à destination d'une île située au large du Cap. Après 7 jours en mer, il accoste. Ida est accueillie par Vera et son marie, Mike. Elle est seule. A la veille du départ, la compagnie a annoncé qu'une unique place restait à bord, Ida et Léon ont tiré au sort, c'est elle qui a gagné. Elle ne sait pas encore que ce billet sera pour elle le point de départ d'une toute nouvelle vie. Un cargo a échoué, les manchots sont menacés par le mazout, tous les habitants de l'île sont appelés à se mobiliser pour sauver les oiseaux. Il y a urgence aussi à contrer l'invasion de rats sur l'Île aux Oiseaux, ils mangeraient les oeufs des manchots, annonçant la disparition définitive de l'espèce. Ida va prêter main forte aux bénévoles, une toute nouvelle aventure commence.


Ce roman, c'est d'abord le rapport à la nature, à ces terres insulaires dont l'atmosphère ne  ressemble à aucune autre. Claurence BOULAY décrit avec minutie les paysages, le climat, un peu à l'image de ce que peut faire aussi Peter MAY dans ses romans. J'ai beaucoup aimé tous ces passages sur les oiseaux, cette vie animale préservée dans des contrées où l'homme n'est pas le bienvenu. J'ai beaucoup aimé son approche des territoires :
 


J'ai toujours pensé que les espaces avaient une vie cachée, une réalité à eux dans laquelle ils se déploieraient librement, insoumis au monde des humains et aux reliefs du temps. P. 71

Si vous me suivez régulièrement, vous savez maintenant que je ne lis plus les 4èmes de couverture, histoire de préserver le secret que renferme le livre que j'ai dans les mains le plus longtemps possible. Je m'étais imaginée que Tristan pouvait être le prénom d'un homme. Il n'en est rien. L'écrivaine a choisi ce titre en référence à l'île Tristan de Cunha où elle a passé huit mois il y a quelques années et qui ont laissé dans sa mémoire, manifestement, une trace indélébile. 


C'est aussi un formidable roman d'amour. Cette aventure entre Ida et Saul est d'une puissance passionnée à en perdre la raison.

 

Elle est sans lendemain, chacun le sait mais chacun veut pourtant y croire, chacun vit cette parenthèse comme si elle était infinie. Dès lors, le temps occupe tout l'espace, tantôt il s'écoule avec fulgurance, donnant à chaque instant une force insoupçonnée, tantôt il s'écoule avec lenteur au point de faire perdre l'espoir de survivre aux éléments. Ida avait besoin de s'éloigner, de prendre du recul...


Embarquer, c'est forcément prendre une distance, emprunter une tangente [...]. P. 27

C'est aussi un très beau roman sur l'art, le dessin en particulier. Ida est illustratrice. L'écrivaine le décrit avec beaucoup de précisions :
 


Les yeux, la bouche, le nez, tu sais, tout ça, ça n'existe pas en dessin. On pense toujours en positif/négatif, noir/blanc, jour/nuit, bruit/silence. Mais le dessin, ce n'est pas ça. C'est la lumière qui te guide, c'est elle qui te dit ce qui est plutôt clair et ce qui est plutôt foncé, c'est de ces contrastes que vont naître les formes. P. 94

Elle met le doigt aussi sur le pouvoir de l'art, de cette capacité qu'a notamment le dessin à faire perdre tout repère à celui qui le pratique :
 


Dessiner me vide, m'absorbe entièrement. P. 83

C'est un beau roman, la plume est belle, fluide, enveloppante, entraînante, avec ses pointes de suspens et de frénésie. Souvenez-vous de cette écrivaine, Clarence BOULAY a du  talent.
 

Ce roman concourt au Challenge de la Rentrée Littéraire organisé par le blog "Aux bouquins garnis" :

comme :

- Les guerres de mon père de Colombe SCHNECK

- Une vie minuscule de Philippe KRHAJAC

- Une longue impatience de Gaëlle JOSSE Coup de coeur

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commentaires

U
Un gros besoin de grands espaces... ce livre me paraît idéal :)
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T
Ohlala oui, avec la tempête en terre insulaire, de quoi prendre une belle bouffée d'air !

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