Pour célébrer le 100ème anniversaire de la mort de l'artiste Edgar DEGAS, le Musée d'Orsay présente, jusqu'au 25 février 2018, une exposition qui retrace l'oeuvre du peintre, sculpteur...
L'inspiration est puisée dans l'hommage rendu par Paul VALERY, l'un de ses amis proches, dans l'ouvrage "Degas Danse Dessin" publié en 1937.
Dès les premières toiles de l'exposition, j'ai été captivée par la beauté du trait, sa délicatesse et l'émotion qui s'en dégage. D'ailleurs, à ce titre, une vidéo diffusée sur le site du Musée me semble très bien restituer ce ressenti. Je ne résiste pas à la partager avec vous !
Degas est qualifié de fou de dessin, il faut dire que ses esquisses réalisées en amont des toiles peintes sont ô combien expressives alors même que dès ses 30 ans, l'artiste souffrait de troubles oculaires.
J'avoue avoir une sensibilité toute particulière pour ses croquis, à l'image de cette "Etude d'après l'Artémis du Parthénon". Je suis subjuguée par la finesse du drapé, sa grâce, son raffinement...
L'artiste, lui-même, en avait une subtile perception...
Les toiles, même si aux yeux de l'artiste elles demeuraient imparfaites et qu'il aimait à les retravailler indéfiniment (quitte à ne jamais les restituer à ses acquéreurs !), sont d'une très grande beauté.
En petit format, elles resplendissent par leur éclat comme ses "Danseuses bleues".
Degas était aussi l'artiste du mouvement.
Toutes ses oeuvres, qu'elles soient dessinées, peintes ou encore sculptées, sont imprégnées de l'élan, la vitalité, le bouillonnement... et quel domaine aurait-il pu le séduire plus que la danse ?
Ce registre artistique a été l'objet de toutes ses convoitises. Il fréquentait ardemment l'Opéra Garnier pour en apprécier la qualité de ses ballets, mais aussi en découvrir la face cachée de ses coulisses. Il a ainsi peint cette toile "La classe de danse" entre 1973 et 1976 pour représenter les auditions des petits rats.
J'ai été particulièrement impressionnée par la beauté des danseuses sculptées, plusieurs sont ainsi présentées dans des figures EXTRA-ordinaires.
Construites à partir d'une tige métallique, l'artiste en modelait les formes pour en assurer l'équilibre.
Degas, vous l'avez compris, était un artiste dans tout ce qu'il pouvait incarner du genre. Il était celui qui aimait faire un pas de côté, surprendre, créer tout simplement.
J'ai beaucoup apprécié notamment qu'il ait glissé dans ses représentations les petits gestes de la vie quotidienne, sans lesquels les êtres ne seraient pas ce qu'ils sont, à l'image de sa "Danseuse se grattant le dos".
Il révélait ainsi une dimension profondément humaine et laissait place à une certaine espièglerie, digne de l'âge des modèles.
En parlant d'âge justement, voici une oeuvre qui a particulièrement fait parler d'elle : "La petite danseuse de quatorze ans".
Quelle émotion en la découvrant, certes en copie, mais tout de même !
Après avoir lu très récemment l'essai éponyme de Camille LAURENS, j'avais hâte de la découvrir, elle !
Il faut replacer l'oeuvre dans son contexte de création pour mesurer tout l'avant-gardisme de l'homme. Cette sculpture a été réalisée entre 1875 et 1880. A l'origine, elle était faite en cire, ce matériau qui permettait de la retoucher à l'envi et dans une couleur qui permettait de représenter au plus près la couleur de la peau.
Pour la première fois en France, une sculpture était dotée d'une perruque avec de vrais cheveux. Elle était aussi vêtue, en l'occurrence d'un bustier et d'un tutu en tulle. Elle portait de véritables chaussons de danse.
Cette sculpture avait d'autres originalités encore qui ont emporté la polémique des critiques d'art de la fin du XIXème siècle. Mais là, vous comprendrez que je vous invite à lire le livre qui lui est dédié ! Camille LAURENS a réalisé un travail de fourmi pour reconstituer l'oeuvre toute entière de l'artiste, je vous laisse en savourer sa qualité !
L'exposition est visible jusqu'au 25 février 2018, pas de quoi se presser mais veillez à ne pas l'oublier !
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