J'ai rencontré Valentine GOBY l'année dernière au Salon du Livre de Paris. Elle m'avait alors dédicadé "Kinderzimmer". C'était une très belle rencontre avec un échange très spontané, naturel, joyeux.
Pourtant, depuis un an, je passe devant ma bibliothèque sans jamais me décider à me lancer dans ce roman.
Et puis, il y a quelques jours, je me suis dit que c'était son heure !
Nous sommes à la fin de la 2de guerre mondiale. En 1944, Mila, investie dans la Résistance pour le codage des messages via des partitions musicales, est arrêtée. Elle est incarcérée avec d'autres femmes à la Prison de Fresnes. Et puis vient le transfert vers Romainville et ensuite le camp de concentration de Ravensbrück. Aux côtés de sa cousine Lisette, elle découvre un univers où les femmes sont des mortes vivantes, leurs corps sont en lambeaux.
Alors que la vie de ces femmes ne tient qu'à un fil, une formidable envie de vivre les pousse à avancer...
[...] ce n'est pas la peur qu'elle voit, c'est une démente envie de vivre. P. 75
Tu voulais vivre. Tu n'iras pas te jeter contre les barbelés. Mourir maintenant ou plus tard ça ne t'est pas égal. P. 87
Vivre c'est ne pas devancer la mort, à Ravensbrück comme ailleurs. P. 88
Malheureusement, je n'irai pas jusqu'à la fin de ce roman. Les descriptions auront eu raison de moi. Depuis les plaies suintantes en passant par les corps meurtris, purulents, dégoulinant de de tous ce que les organes peuvent produire comme liquides aux odeurs insupportables, j'ai ressenti de telles nausées que je n'ai pas pu aller jusqu'au bout. Les scènes de la Kinderzimmer, cette maternité improvisée, et la mort irréversible de tous les nourissons dans des conditions inimaginables, m'ont fait refermer le livre, le coeur au bord des lèvres.
J'avoue ma faiblesse.
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