Lire "Mariages de saison" le jour de la Saint-Valentin, original, non ?
Et bien, il faut de tout pour faire notre société, c'est le message que transmet Jean-Philippe BLONDEL avec son excellent dernier roman.
Corentin a 27 ans, il est vidéaste de mariage de mai à septembre. Avec son parrain, Yvan, le meilleur ami de son père, il parcourt la région pour couvrir les "heureux" événements. Il y en a pour tous les goûts : les gens se marient entre hétéros ou homos, en grandes pompes ou bien dans la pure simplicité, pour la énième fois ou pour la première, après seulement quelques années de vie commune ou bien des dizaines, il n'y a pas d'âge et toutes les raisons sont bonnes ! Mais pour Corentin, les choses sont différentes. Toutes ses petites amies ont la même raison de le quitter, lui ! Ces mariages dévorent sa vie privée. Impossible de rencontrer les amis le vendredi soir parce qu'il se lève tôt le samedi matin, impossible aussi le samedi puisqu'il travaille jusque tard dans la nuit... Aurore, comme les autres, abandonnera la partie mais Corentin, lui, que va-t-il devenir ?
Il se lance alors dans un projet audacieux que je ne vais pas vous dévoiler mais qui devient la pépite de ce roman succulent.
Jean-Philippe BLONDEL nous brosse un portrait satirique de notre société à travers ce panel de couples et de leurs familles. Ce qui devrait être un heureux événement pourrait bien être en réalité la 1ère graine du mal... mais l'auteur est délicat, il respecte totalement les choix de chacun. Il se contente de relater les passages à la Mairie, parfois à l'Eglise, les vins d'honneur, les repas et autres soirées dansantes... au gré de plusieurs exemples subtilement choisis pour montrer la grande diversité.
Ce n'est qu'avec le stratège de Corentin que l'auteur va laisser aller son imagination et que le bonbon va devenir fondant !
J'avais découvert la plume de Jean-Philippe BLONDEL avec "Un minuscule inventaire", j'en garde encore aujourd'hui un très bon souvenir. Nul doute que je me souviendrais longtemps de "Mariages de saison" et aussi de cette citation :
Un symbole de liberté, parce que le mariage parfois c'était cela - non pas le début d'un enfermement, mais la conquête d'une indépendance à deux et la certitude de n'être plus seul à faire face aux éléments. Décupler les forces et le courage. P. 183
Ce roman est une véritable gourmandise !

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