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2021-01-07T07:00:00+01:00

Le Stradivarius de Goebbels de Yoann IACONO

Publié par Tlivres
Le Stradivarius de Goebbels de Yoann IACONO

Slatkine & Cie

 

Coup de cœur pour ce premier roman inspiré d’une histoire vraie sur fond de seconde guerre mondiale

 

Felix Sitterlin, le narrateur, est Trompettiste classique. Il fut formé au Conservatoire de Paris. À partir de 1938, il intègre la brigade de musique des gardiens de la paix et prendra part à l’insurrection populaire pour reprendre la Préfecture de Police de Paris. Le 12 janvier 1945, il est chargé par le Préfet Luizet de retrouver le Stradivarius du neveu de Monsieur Braun, Juif, ami du Général De Gaulle. Et s’il s’agissait de celui offert par Goebbels le 22 février 1943 à la jeune Nejiko Suwa, prodige japonaise, comme un acte politique pour sceller l’union du régime nazi avec le Japon, les premiers exterminant les Juifs, les seconds les Chinois. Après un enseignement reçu auprès de sa tante Anna, arrivée de Russie, Nejiko évolue auprès de grands maîtres mais son Stradivarius lui résiste. D’où peut bien venir son incapacité à maîtriser parfaitement l’instrument. Certains luthiers affirment que les violons ont de la mémoire ? Et si Nejiko avait intérêt à connaître l’histoire du sien...

 

« Le Stradivarius de Goebbels » est un roman historique qui va prendre sa source avec le cadeau de Goebbels. Nous sommes en 1943. C’est à cette époque que le régime nazi lance la confiscation des œuvres d’art. Chaque jour, 80 camions de biens juifs quittent Paris pour l’Allemagne et l’Autriche pendant que les propriétaires, eux, étaient transférés au camp de Drancy. Herbert Gerigk est chargé du secteur musical. C’est entre ses mains que le Stradivarius transite. J’ai beaucoup aimé les descriptions de Paris sous l’occupation. J’ai découvert aussi l’épisode des prisonniers japonais dans un hôtel luxueux de Bedford. Ils y resteront 6 mois, de juillet à décembre 1945, suscitant des mouvements de révolte des Américains. L’écrivain a réalisé de nombreuses recherches pour documenter son livre et en faire un roman historique à part entière.

 

Ce roman, c’est aussi l’exploration d’une discipline artistique, la musique. J’ai savouré les passages autour de l’apprentissage de Nejiko Suwa.


Les jeunes musiciens en ont l’intuition, leurs maîtres la certitude : les violons ont une âme mais ils ont aussi une mémoire. Une mémoire au sens propre : le bois vit, travaille, enregistre les sonorités et les émotions. Il les absorbe, s’en imprègne, les intègre, au point que l’instrument se comporte de manière singulière sur un morceau joué des centaines de fois. P. 51

Et puis, il y a l’adoption de l’instrument par le musicien, le binôme qu’ils composent, l’alchimie qui opère. Alors, imaginer que Nejiko SUWA se sépare de son Stradivarius, même mal acquis, relève de l’illusion à moins que...

 

Yoann IACONO réussit à maintenir le suspense tout au long du roman, donnant un rythme au propos.
 

Enfin, sous la plume de l’écrivain, Nejiko Suwa devient un personnage de roman. Entre sa vie à Paris, son retour à Berlin, son emprisonnement aux Etats-Unis... c’est une épopée tout à fait fascinante que nous relate l’auteur qui ne se contente pas seulement des années 1940 mais nous propose d’accompagner Nejiko Suwa tout au long de sa vie. C’est dans les journaux intimes de la musicienne qu’il va glaner une multitude de détails pour reconstituer le fil de son existence.

 

Ce premier roman est passionnant. La narration à la première personne du singulier met le lecteur dans la position du spectateur d’un scénario hallucinant digne du plus machiavélique des dictateurs. C’est un peu comme si la scène se déroulait sous nos yeux et donnait à cette fiction un ancrage dans le monde réel. Audacieux et très réussi.

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2021-01-06T07:00:00+01:00

Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

Publié par Tlivres
Ces orages-là de Sandrine COLLETTE

Éditions Lattès

Nous sommes le mercredi 6 janvier 2021. Aujourd’hui, sort en librairie le tout nouveau roman de Sandrine COLLETTE.

Après « Et toujours les Forêts », le roman lauréat du Grand Prix RTL Lire, Prix du livre France Bleue Page des Libraires et Prix de la Closerie des Lilas, l’écrivaine nous revient en faisant un pas de côté. Après le champ environnemental, elle part à la conquête de l’intime, des profondeurs de l’âme.

Clémence travaille dans une boulangerie. Avec Flo, elle fabrique du pain. Le réveil sonne tôt le matin. Par tous les temps, elle enfourche son vélo et trouve refuge dans un lieu chaleureux où l’odeur du bon pain ferait craquer n’importe quel gourmand. La boulangerie, c’est le seul lieu dans lequel Clémence se sent exister et en sécurité. Sa toute nouvelle maison est petite et moche, à l’image de sa vie, en réalité. Elle est née quand ses parents avaient atteint la cinquantaine. Clémence se souviendra toujours d’une scène de ménage, une scène de violence à laquelle le couple ne résistera pas. Elle avait 11 ans à l’époque et elle, Clémence, n’a finalement pas mieux réussi dans le domaine. Elle vient de fuir le foyer conjugal après trois années de vie commune, trois années d’un martyr sans nom, trois années qui auront permis au prédateur de tisser lentement sa toile autour d’une proie, presque parfaite.

Vous l’aurez compris, Sandrine COLLETTE embrasse le champ des violences conjugales et nous propose une entrée en matière tout à fait effroyable. Imaginez, une scène de chasse, en forêt, en pleine nuit, avec une femme, pratiquement nue, invitée à se sauver, mais pour aller où ?

Si les premières pages du roman décrivant une femme traquée sont tout à fait saisissantes, ce qui suit l’est encore plus !

Ce n’est pas tant le chemin de la résilience que Sandrine COLLETTE s’attache à explorer mais plutôt la période de décompression juste après l’effroi, les jours suivant la fuite, dans les ombres de la paranoïa. S’il a fallu beaucoup de courage pour Clémence pour quitter son mari, un manipulateur, il lui en faudra encore beaucoup plus pour sortir la tête de l’eau et espérer échapper à son emprise. 


C’est idiot de dire qu’une fois au creux de la vague, on ne peut que remonter, tellement idiot parce qu’il faut de l’élan pour cela, il faut du courant, et souvent, quand on est au creux de la vague, on se noie. A vrai dire, une fois en bas, il y a beaucoup plus de risques de couler pour de bon que de chances de remonter à la surface. P. 150

L’angle d’approche du sujet est singulier dans la temporalité. Il l’est également dans la force des émotions.

Avec « Ces orages-là », Sandrine COLLETTE explore les effets d’un stress post-traumatique sur le corps. L’expression « avoir la peur au ventre » n’a jamais été aussi bien illustrée qu’avec le personnage de Clémence. Il n’y a pas de place ici pour la raison, non, tout se joue ailleurs, au niveau du ventre, des tripes, quoi !


Dedans, il n’y a plus rien. C’est un paysage après l’éruption d’un volcan, le monde après la fin du monde. C’est gris, c’est tout nu, tout lisse, on ne peut pas s’accrocher, cela brûle et on ne peut pas marcher. P. 82

Dans les pas du psychiatre américain, Bessel VAN DER KOLK, auteur du livre « Le corps n’oublie rien », l’écrivaine donne à voir ce que les neurones peuvent mémoriser d’un traumatisme psychique et du développement d’un sentiment de frayeur à la simple résurgence d’une image du lieu, de l’objet ou du contexte.

J’ai été happée par l’itinéraire semé d’embuches de Clémence. J’ai frissonné, j’ai senti les poils de mes bras se hérisser, ma gorge se nouer, mon pouls s’accélérer. Mon corps tout entier a expérimenté la terreur d’une femme épouvantée, guidée par le seul instinct de survie, celui-là même qui relève de l’ordre animal.

La chute est d’une profonde émotion.

Sandrine COLLETTE nous propose une nouvelle fois une lecture tout à fait fascinante dans une narration suspendue au-dessus du vide, chaque seconde a son importance.

Coup de maître, tout simplement, pour ce thriller psychologique d'une écrivaine dont je suis devenue une inconditionnelle. Sa plume est juste... addictive !

Vous aimerez peut-être :

 

Et toujours les Forêts

Juste après la vague

Six fourmis blanches

Un vent de cendres

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2021-01-05T07:54:46+01:00

Rivage de la colère de Caroline LAURENT

Publié par Tlivres
Rivage de la colère de Caroline LAURENT

Flashback sur mon premier coup de ❤️ 2020, "Rivage de la colère" de Caroline LAURENT publié aux éditions Les Escale.

Tout juste lauréat du Grand Prix des Blogueurs 2020, je saisis l’opportunité d’applaudir le succès d’une autrice remarquable pour sa plume mais aussi pour sa personnalité.

Imaginez, avec ce roman, elle donne de la voix aux Chagossiens, des hommes et des femmes spoliés de leurs terres et déportés à destination de l’île Maurice où ils continuent de vivre aujourd’hui dans des bidonvilles.

Dans la démarche de Caroline LAURENT, il y a la volonté de porter au grand jour une page de l'Histoire, de rendre publics des faits, méconnus. Dès les premières lignes, j’ai ressenti la force d’un propos au service d’un peuple exilé, arraché à sa terre, pour que justice lui soit rendue. Prêter sa plume aux Chagossiens est devenu pour elle : « Comme une nécessité... »

L'écrivaine égrène les années 1967-1975 comme autant de souvenirs d'une tragédie humaine. 

Au fil du roman, j'ai senti se propager en moi une violente colère, une de ces rages que seules les dernières pages m'ont permis d'apaiser. 

Caroline LAURENT est aussi une formidable conteuse. Elle nous offre une épopée éminemment romanesque avec le personnage de Marie dont les aventures, y compris amoureuses, sont tumultueuses. Elle nous dresse un portrait de femme haut en couleur, de ces femmes libres que rien ne saurait arrêter, pas même les hommes. Enfant, elle ne supportait pas les chaussures, les brides, les liens, elle allait et venait pieds nus ! 

Le personnage de Gabriel n’en est pas moins bouleversant avec une mère décédée alors qu’il n’était qu’un enfant, un père focalisé exclusivement sur son fils aîné, un ignoble personnage usant de son pouvoir, abusant aussi. 

Avec "Rivage de la colère", l'autrice explore les sujets de l'identité, de l'indépendance, de la mémoire.

Caroline LAURENT mêle astucieusement et avec un immense talent la fiction à la réalité. Par le jeu de l'écriture et l'alternance des narrations, elle trace le sillon de la reconnaissance des droits de tout un peuple, peut-être la voie de la justice... 

Ce roman sort en version poche aux éditions Pocket le 7 janvier 2021, un cadeau à offrir sans modération !

 

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2021-01-04T08:05:28+01:00

Cœur gros de Marie MONRIBOT

Publié par Tlivres
Cœur gros de Marie MONRIBOT

Après une oeuvre de l'artiste Nicolas PICHON, un Angevin, en 2019, « La fille au ballon » de BANKSY en 2020, place au « Coeur gros » de Marie MONRIBOT pour honorer chacun de mes coups de coeur de 2021.

 

Cette création, j’ai eu la chance de la découvrir  lors d’une exposition organisée au Château de Pignerolle à Saint-Barthélemy d’Anjou.

 

J’aime beaucoup les sculptures de Marie MONRIBOT qui travaille des pierres dures, notamment le marbre de Carrare ou encore le marbre des Pyrénées comme pour le "Coeur gros", et leur donne un toucher tout à fait saisissant. Je me souviendrais toujours de cette exposition à La Conserverie des Rosiers sur Loire. Elle m’avait invitée à poser ma main sur l’une de ses créations. Quelle surprise de ressentir une douce chaleur !

 

« Coeur gros », ma #lundioeuvredart, c’est une citation de Michel TOURNIER qui a achevé de me convaincre...


"Avoir le coeur gros" J'aime cette locution qui laisse entendre que le chagrin n'est pas un manque, mais un plein au contraire, un trop plein qui déborde de souvenirs, d'émotions et de larmes.

Avoir un coup de cœur, c’est un peu tout ça, non ?

 

Alors, maintenant, reste à connaître le premier roman qui en sera orné. 

 

Mon petit doigt me dit que le suspense ne sera pas préservé bien longtemps !

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2021-01-03T10:18:07+01:00

The World Is Mine de David GUETTA

Publié par Tlivres
The World Is Mine de David GUETTA

Commencer cette nouvelle année avec une pop star française, un DJ, compositeur, producteur, aux milles talents et rythmes addictifs, ça vous dit ?

J'invite David GUETTA à réveiller nos maisons et nous mettre en joie aujourd'hui.

Pour ma #chansondudimanche, j'ai choisi un titre ambitieux

"The World Is Mine"

n'ayons peur de rien pour 2021, le monde nous ouvre les bras, allez, musique !

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2021-01-02T10:22:25+01:00

Je lis donc que je suis, édition 2020

Publié par Tlivres
Je lis donc que je suis, édition 2020

A l'invitation de Nicole, je m'essaie à revisiter mes lectures de l'année 2020 pour en faire le portrait d'un jour... 

Décris-toi : Nature humaine

Comment te sens-tu ? La femme révélée 

Décris où tu vis actuellement : À l’ombre des saules en pleurs

Si tu pouvais aller où tu veux, où irais-tu ? Là où chantent les écrevisses 

Ton moyen de transport préféré : Par la fenêtre 

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : Colette et les siennes

Toi et tes amis vous êtes : Le sel de la vie

Comment est le temps ? Encore vivant

Quel est ton moment préféré de la journée ? La belle lumière 

Qu'est la vie pour toi ? Nos espérances 

Ta peur : Whiteout

Quel est le conseil que tu as à donner ? La désobéissance d’Andreas Kuppler

La pensée du jour : Continuer

Comment aimerais-tu mourir ? Disparaître 

Les conditions actuelles de ton âme : L’âge de la lumière 

Ton rêve ? Et toujours les forêts 

Et vous, ça vous dit de tenter l'aventure ?

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2021-01-02T10:08:36+01:00

Très belle année 2021

Publié par Tlivres
Très belle année 2021
Avec
Véronique VANTESONE et sa "Fusion dodue",
 
je vous souhaite
 
une très belle année 2021,
 
portée par un élan de fantaisie, de joie et de gaieté, ponctuée par de belles rencontres et mille et un petits plaisirs ♥️

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