Parce que cette #RL2019 de septembre est particulièrement riche en émotions et que les fées des 68 Premières fois savent repérer le talent de primo-romanciers, mon #mardiconseil est celui de Lola NICOLLE « Après la fête » publié aux éditions Les Escales.
Je vous en livre les premières lignes...
13 novembre. Balafre dans le calendrier.
C’est un anniversaire. Nous sommes dans un bar du dix-huitième arrondissement. Quelque chose se passe. Dans la nuit, une onde traverse Paris. Ni toi ni moi n'avons de batterie. Les autres doivent être inquiets. On hésite entre rentrer, rester là ; on ne comprend pas grand-chose. Et puis, on se décide. L'appartement n'est qu'à vingt minutes à pied. Il ne peut vraisemblablement rien nous arriver. Dans la rue, tu commences à pleurer. On marche vite. On grimpe au cinquième étage en courant, on met la clef dans la serrure, on se précipite à l'intérieur, on trouve nos chargeurs, nos téléphones, des prises, on allume l'ordinateur, on allume la radio, on allume toutes les lampes. Des dizaines de messages nous parviennent enfin.
Cela fait quelques heures que nous sommes potentiellement portés disparus. Pour la première fois en France depuis longtemps, sans nouvelles d'un proche, on peut supposer sa mort. Et on attend.
Ne vous y trompez pas, il ne s'agit pas d'un énième roman sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris mais d'une toile de fond, d'un contexte historique dans lequel les dimensions du dedans et du dehors vont être déclinées avec une minutie remarquable par une écrivaine en herbe dont la plume est éminemment poétique. Ce roman est celui de la (dis)grâce !
Rendez-vous samedi pour la chronique.
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